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abstraction de cette cause malheureuse et toute fortuite qui a grossi exceptionnellement notre mouvement commercial, le chiffre de nos échanges, en 1847, tombera à 1,668 millions. D'où il résulte que nos échanges ont été réellement, en 1849, supérieurs de 144 millions à ce qu'ils avaient été en 1847.

Pénétrons maintenant dans les détails de ces états numériques, et nous y trouverons également des faits d'une grande éloquence.

Que voyons-nous, par exemple, dans les tableaux d'importations des marchandises que nous avons consommées ou mises en œuvre ? C'est que les introductions de matières premières qui alimentent le travail de nos fabriques, après avoir éprouvé une réduction déplorable en 1848, se sont relevées, en 1849, à des chiffres qui dépassent de beaucoup ceux de 1847 et des années précédentes. Ainsi, le coton brut figure pour 114 millions au lieu de 80 en 1847, le lin pour 17 millions au lieu de 13, la laine pour 40 millions au lieu de 30, la soie pour 97 millions au lieu de 76. Il en est de même pour la plupart des marchandises. Il n'y a guères d'exception que pour les sucres des colonies françaises, ce qui s'explique par les conséquences fâcheuses d'une émancipation improvisée, et pour les fontes et les fers, ce qui tient à la stagnation des entreprises de chemins de fer et des constructions de toute sorte. En somme, les importations qui avaient été, défalcation faite des céréales, de 766 millions en 1847, et qui étaient descendues à 528 millions en 1848, sont remontées, en 1849, à 779 millions, c'est-à-dire à 13 millions de plus qu'en 1847.

Les tableaux de nos exportations présentent des résultats encore plus satisfaisants; elles montent à 1,032 millions, tandis qu'elles n'avaient été que de 833 millions en 1848 et de 891 en 1847. Il n'est pas inutile de rappeler que les exportations ayant été encouragées par des primes extraordinaires pendant les six ou sept derniers mois de 1848, il était à craindre de 'voir nos débouchés diminuer en 1849, par suite de l'encombrement qui pouvait en résulter sur les marchés extérieurs. Or, malgré ces conditions défavorables, nos exportations ont de beaucoup dépassé les chiffres les plus élevés des années précédentes.

Toutes les branches les plus importantes de la production nationale ont participé à cette augmentation. Parmi les produits naturels, nous avons vendu à l'étranger 93 millions de vins et d'eaux-de-vie au lieu de 77 millions en 1847, 55 millions de céréales au lieu de 5 millions, 12 millions de garance au lieu de 10 millions. Parmi les produits manufacturés, les soieries ont vu leur placement extérieur s'accroître de 165 millions en 1847, à 180 en 1849, les tissus de coton de 131 millions à 147, les tissus de laine de 100 millions à 130, la tabletterie et la mercerie de 30 à 35, les poteries, verres et cristaux de 21 à 23, etc. Jamais, à aucune époque, nos exportations n'avaient été aussi prospères que pendant l'année 1849.

Si l'on recherche quelles sont les puissances avec lesquelles nos échanges ont eu le plus d'activité, on trouve, en tête du commerce spécial, les États-Unis, importations et exportations comprises, pour 294 millions, l'Angleterre pour 259, la Belgique pour 175, la Sardaigne pour 130. Viennent ensuite l'Espagne, l'Algérie, la Suisse, l'Allemagne, la Turquie, la Russie, etc.

Nous n'avons pas de résultats moins favorables à constater en ce qui concerne notre transit et surtout notre navigation maritime. Le tonnage des entrées et des sorties s'est élevé à 3,317,000 tonneaux; c'est, il est vrai, une augmentation de 5 p. 010 seulement par rapport à 1848, et une diminution par rapport à 1847. Mais il faut observer encore ici que la navigation avait reçu en 1847, et même au commencement de 1848, une impulsion tout exceptionnelle, par suite des importations extraordinaires de céréales. Abstraction faite de ces circonstances, le mouvement de notre navigation a été en progrès, et l'on remarque principalement avec satisfaction les conquêtes opérées par le pavillon national. Ainsi, dans la navigation de concurrence, notre pavillon a vu sa part, qui n'était que 25 p. 010 en moyenne, pendant les cinq années précédentes, s'élever à près de 35 p. 010.

Tels sont les faits les plus remarquables qui ressortent des états du commerce extérieur de la France en 1849.

DEUXIÈME · PARTIE.

HISTOIRE ÉTRANGÈRE.

CHAPITRE PREMIER.

BELGIQUE. Ouverture de la session ordinaire des Chambres législatives, discours royal, enseignement, lois diverses à étudier; convention postale avec l'Espagne.

NÉERLANDE. Élections générales, premiers résultats du suffrage direct, préjugés de secte, situation d'infériorité faite à la population catholique, la question portée à la seconde Chambre, M. Dommer van Poldersveldt, M. Borret, injustices criantes; la première Chambre, élections; pas fait vers le régime démocratique, physionomie des partis dans les Chambres; ouverture de la session des états généraux, discours royal; mort de S. M. Guillaume II, proclamation de S. M. Guillaume III, discours d'avénement; remaniement ministériel, retraite de MM. Dunker Curtius et Baud, nomination de MM. Wichers et van den Bosch; session parlementaire, projet de loi sur les étrangers, domaines de la couronne, réduction de la liste civile; autre crise ministérielle, présentation du budget, situation prospère; colonies, Bali, expédition du général Michiels, prise de Djaga-Raga, entrevue pacifique, mauvaise foi des indigènes, résultats de la victoire.

BELGIQUE.

L'ouverture de la session ordinaire des Chambres législatives (1849-50) fut faite, le 13 novembre, par S. M. le roi des Belges. Après avoir constaté l'état calme et relativement prospère du pays, l'amélioration de l'agriculture, du commerce et de l'in

dustrie, S. M. indiqua rapidement les travaux futurs de la session nouvelle. La dernière session avait été close par le vote de la loi sur l'enseignement supérieur. Il y aurait à compléter cette œuvre en votant les lois annoncées sur les autres branches de l'enseignement. Ainsi se trouverait définitivement établi, sur ses bases constitutionnelles, et parallèlement à l'enseignement libre, l'enseignement public donné aux frais de l'État.

Modifications à introduire dans le Code pénal, abolition de la peine de la flétrissure; organisation des caisses d'épargne et du crédit foncier; réforme du régime hypothécaire, projet soumis aux Chambres dans la dernière session; établissement de caisses de retraite en faveur des classes ouvrières; tels étaient les projets qu'aurait à examiner la législature.

Le seul acte notable à l'extérieur fut une convention postale conclue avec l'Espagne. L'affranchissement était supprimé. Le port serait payé par le destinataire. Les journaux, gazettes, écrits périodiques, prospectus, catalogues, feuilles d'annonces et avis, imprimés ou lithographiés, seraient affranchis au lieu de départ. Les lettres pourraient être chargées dans les deux royaumes. Le port des lettres ordinaires, ne pesant pas plus de 4 adarmes ou un quart d'once espagnole et de 7 grammes 112 belges, serait de 4 réaux de veillon en Espagne et de 1 fr. en Belgique. Les lettres pesant davantage, mais n'excédant pas 8 adarmes ou 15 grammes, payeraient 8 réaux en Espagne ou 2 fr. en Belgique, et ainsi de suite, le port étant augmenté de 4 réaux ou de 1 fr., de 4 en 4 adarmes ou de 7 grammes 112 en 7 grammes 112. L'affranchissement des journaux et autres imprimés serait de 12 maravédis de veillon en Espagne, et de 10 centimes en Belgique par feuille ordinaire. Ceux qui contiendraient quelque chose d'écrit à la main seraient taxés comme lettres. La convention postale entre l'Espagne et la Belgique du 27 décembre 1842, fut abrogée. La convention nouvelle était faite pour six années, époque à laquelle elle serait renouvelée pour quatre années, et ainsi de suite, à moins de notification contraire faite par l'une des puissances un an avant l'expiration de chaque terme. Elle serait mise en vigueur à partir du 1er octobre.

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