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que par des intérêts temporels la politique tolérante des archevêques à leur endroit ? et quelle raison a-t-il d'appeler leur libérateur, Pierre de Montbrun, << un archevêque subtil et

retors ? »

J. GUIRAUD.

Notes sur le voyage de Fr Jean de Plan-Carpin (1245-1247), par H. MATHOD. Paris, librairie Saint-François, 4, rue Cassette, 1912, in-8 de 80 p (Extrait des Éludes franciscaines).

Le but de M. Matrod, en écrivant ces pages fort intéressantes, a été de fixer quelques points de la physionomie morale de Fr. Jean de PlanCarpin, et de vulgariser les données fournies par l'Histoire des Mongols de ce franciscain du XIIIe siècle.

Jean de Plan-Carpin était du comté de Pérouse. Peut-être fut-il soldat pendant sa jeunesse, ou du moins prit-il part aux guerres entre cités de son pays. Plus tard, il entre chez les Frères mineurs et travaille à la fondation de l'ordre, en 1221, en Allemagne.

En 1245, Innocent IV cherche un homme capable de traiter avec les Tartares, de les amener à la foi catholique, ou du moins de les éloigner de la chrétienté qu'ils menacent. Le jour de Pâques, 16 avril 1245, âgé de soixante-trois ans, affligé d'une corpulence qui l'oblige à ne voyager que sur le dos d'un âne, mais fort d'une longue expérience des lieux et des gens, Jean de PlanCarpin quitte Lyon, prend par la Bohême, la Pologne, Cracovie, Kiew. Kiew est la première ville sous la domination mongole. Fr. Jean s'en éloigne le 4 février, pour arriver aux bords du Dniéper, où il rencontre Corenza, un des petits-fils de GengisT. XCIII. 1er AVRIL 1913.

Khan, puis au Volga, où l'accueille le généralissime Batou (6 avril 1246), et le 1er juillet suivant, la caravane de l'ambassadeur pénètre en fin en Mongolie. Le 22 juillet, on signalait la horde impériale de Kouyouk, terme du prodigieux voyage.

Le 9 juin 1247, Fr. Jean était de retour à Kiew, d'où il repartait pour Cologne et la cour pontificale.

On s'imagine difficilement l'intérêt que peut renfermer le récit d'un tel voyage et de telles négociations. Vincent de Beauvais en inséra un résumé dans son Speculum historiale. Salimbene et Jourdain de Giano exaltèrent Fr. Jean dans leurs chroniques. Le texte original du récit fut d'abord imprimé (en partie) par Hakluyt, Principal Navigations, Londres, 1598, t. Ier, p. 21-37, puis totalement par d'Avezac, Recueil de voyages et mémoires publié par la Société de géographie, Paris, 1839, in-4, p. 604-773. Avec une introduction, id., p. 397-602. (Cf. aussi Voyages de Jean du Plan-Carpin en Tartarie, du Fr. Ascelin et de ses compagnons vers la Tartarie, dans Benjamin de Tudele, Voyages autour du monde, Paris, 1830, in-8.)

de

Un récit d'un compagnon Fr. Jean se trouve aussi publié dans le même tome IV, p. 774-779, de d'Avezac, intitulé De itinere fratrum minorum ad Tartaros quae frater Benedictus Polonus viva voce retulit.

Ce sont ces textes, avec diverses notes de Mathieu Paris, d'Aubry des Trois-Fontaines, etc., qui ont servi à M. H. Matrod à nous donner un récit très vivant, très pittoresque et très exact de ce merveilleux voyage qui précéda ceux de Guillaume de Rubrouck, de Marco Polo et d'Odoric de Pordenone et nous

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révéla le premier l'immense empire de l'Orient tartare.

P. UBALD D'ALENÇON.

E. SCHILLER Bürgerschaft und Geistlichkeit in Goslar (12901365), ein Beitrag zur Geschichte des Verhältnisses von Stadt und Kirche im späteren Mittelalter Stuttgart, Enke, 1912, in-8 de XXIV228 p. (77° fascicule des Kirchenrechtliche Abhandlungen de Stutz).

Très clair et très méthodique, ce livre est un modèle de travail d'histoire locale; l'auteur, tout en restant sur le terrain limité qui fait l'objet de son étude, ne néglige aucun rapprochement utile, aucune occasion de signaler les conclusions d'intérêt général qui peuvent se dégager des faits constatés. Après un bref exposé de l'histoire et de l'organisation municipale de la ville de Goslar, et un tableau des établissements monastiques qui s'y rencontraient, M. Schiller étudie les rapports entre la ville et le clergé régulier, principalement durant le XIVe siècle. Il y a trois terrains de lutte, ou du moins (car les choses se passèrent à Goslar avec beaucoup moins de violence que dans d'autres villes) trois zones de friction. D'abord le terrain économique : par leur étendue, par les monopoles qui s'y rattachaient, par leur indépendance à l'égard de la police municipale, les possessions monastiques gênaient souvent les intérêts collectifs ou particuliers des bourgeois. Par une habile politique de rachat, la ville réduit ce domaine monastique; elle en prévient la reconstitution et le développement par toute une législation sur les amortissements dont M. Schiller a fort bien montré le caractère ce sont des règles, inéga

lement rigoureuses, qui coexistent en même temps, une espèce de superposition de filets à mailles inégalement larges, en sorte que, suivant les circonstances de fait, on peut appliquer une mesure plus ou moins radicale. Beaucoup de difficultés furent évitées par la pratique de plus en plus répandue de doter les religieux, notamment sous forme de Leibzucht, c'est-à-dire par une rente viagère qui, après la mort du titulaire, faisait retour à la famille. Enfin le conseil de la ville en vint à imposer à quelques-uns au moins des couvents une véritable tutelle administrative; il en devint comme le représentant légal, et put en diriger l'administration temporelle dans le sens de ses propres intérêts économiques. Venait en deuxième lieu, comme source de difficultés possibles, l'immunité fiscale du clergé. Dans l'ensemble, elle fut respectée pour les anciennes possessions; depuis la fin du x111e siècle, les acquisitions nouvelles furent soumises à l'impôt. Quant au

privilège du for, il est le plus ordinairement incontesté au criminel; au civil, on constate beaucoup de flottement, et il est à peu près impossible de poser une règle générale. En terminant, M. Schiller fait remarquer comment la décadence de l'autorité impériale et le recul des immunités ecclésiastiques sont deux faits étroitement liés. E. J.

HISTOR: Haudel und Wandel in der Moldau bis zum Ende des 16. Jahrhunderts. Germowitz, Pardini, 1912. in-8 de xv1-200 p.

Après un bref tableau de la situation commerciale internationale de la Moldavie, l'auteur, dans un travail très méthodique, très clair, très

nourri, étudie successivement le réseau des routes (nombreuses mais primitives); l'organisation du roulage et des postes ; la condition des marchands (presque tout le monde, du Voivode au simple paysan, fait plus ou moins acte de commerce; mais il se développe aussi une classe de marchands de profession; au début ce sont surtout des étrangers, allemands, magyars, italiens, jusqu'à la ruine des comptoirs génois de la Mer Noire, arméniens; à partir du xve siècle, les Roumains entrent en scène, mais sont peu à peu, et complètement à partir du XVIIe siècle, évincés par les Grecs; les Juifs, men

les

tionnés à partir du commencement du xive siècle, furent temporairement expulsés à la fin du xvre); procédés du commerce (foires, colportage, enfin établissement de magasins fixes); le droit commercial, la juridiction, le système des monnaies, poids et mesures; les articles d'importation et d'exportation (la Moldavie exporte des matières premières et des produits agricoles, blé, bétail, poisson, bois, et importe à peu près tous les produits fabriqués et les objets de luxe); enfin les prix des principales marchandises et leurs variations autant qu'il est possible de les connaître. E. J.

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Dokumente zu Luthers Entwicklung (bis 1519), herausgegeben von D. Otto SCHEEL. Tübingen, Mohr, 1911.

Cette petite brochure de cent quarante-six pages fait partie d'une collection de sources pour servir aux exercices de séminaires (protestants), publiées sous la direction du professeur G. Krüger. »

Elle rendra de réels services à tous ceux qui voudront juger sur pièces les différentes étapes de l'évolution de Luther, jusqu'à 1519. Une pareille collection est nécessairement limitée et par cela seul subjective. Un autre choix était possible, une autre disposition surtout. Rien de plus légitime que l'idée de séparer les sources de premier ordre et celles de deuxième et troisième ordre. Mais pourquoi placer celles-ci en tête du volume? Pourquoi, de plus, ranger parmi les sources de second rang des pièces qui sont, comme les nos 87 et suivants jusqu'à 105, antérieures à

1520 et, par suite, contemporaines de l'évolution à étudier ?

Telle quelle, cependant, cette collection de documents est précieuse. Elle ressemble à un recueil de fiches toutes mises en ordre. Elle permet de suivre pas à pas la marche de l'esprit de Luther, puis de constater la progressive déformation de l'histoire de son passé catholique dans la mémoire du Réformateur. On est frappé surtout des deux sens absolument opposés que prend l'expression de justification par la foi seule sous la plume de Luther, entre 1515 et 1519. Cela signifie d'abord timent d'abandon tremblant, de crainte sur le salut, d'humiliation à la pensée de ses fautes, et surtout absence de sécurité morale. Au contraire, vers 1519, la foi, c'est la certitude du salut, c'est la sécurité parfaite, la confiance illimitée, l'abandon tranquille entre les mains de Dieu qui justifie. Il y aura lieu peutêtre de revenir sur ce point encore

sen

imparfaitement étudié de l'évolution de Luther. Signalons, en terminant, d'assez nombreuses fautes d'impression consorico pour consortio (p. 46, ligne 25), hanci pour hanc (p. 53, 1. 4), iquae pour quae (p. 56, l. 25), servitate pour servitute (p. 62, 1. 22), quo ad pour quoad (p. 66, 1. 20), impio pour impii (p. 70, I. 29), ponatus pour ponatur (p. 96, 1. 28),etc. L. CRISTIANI.

Nikolaus PAULUS: Protestantismus und Toleranze im 16. Jahrhundert. Fribourg en Brisgau, Herder, 1911, in-8 de vi-374 p.

ne

Cet ouvrage a pour but de démontrer que, contrairement à ce que l'on dit souvent, les réformateurs furent point les héros ou les précurseurs de la liberté de conscience, et que la tolérance n'est pas le fruit du protestantisme. L'idée de tolérance ne fut pas cependant étrangère au XVIe siècle Sébastien Franck, Schwenkfeld, Castellio et quelques autres la défendirent. Mais Luther, qui l'avait d'abord prônée, la combattit violemment il fut intolérant pour l'Église et pour les sectes nouvelles. Cet exemple fut suivi par ses disciples et ses collaborateurs. Méanchton poursuivit toute croyance, en dehors du luthéranisme; Justus Jonas persécuta les catholiques à Halle; Justus Menius, « le réformateur de la Thuringe, Johann Spangenberg et Erasmus Corcerius se prononcèrent pour le châtiment des hérétiques et en firent l'apologie ; Urban Rhegius, à Braunschweig, et Johann Brenz, « le réformateur du Wurtemberg, furent partisans de la contrainte en matière de foi. Capito et Butzer, qui cherchèrent à rapprocher Luther et Zwingle et qui passent

pour les plus tolérants des luthériens, ne le furent pas, en fait, plus que les autres. Le zwinglianis me ressemble sur ce point au luthéranisme. Le système de gouvernement ecclésiastique établi par Zwingle à Zurich, et par Ecolampade à Bâle, n'est nullement inspiré par l'esprit de tolérance; et Bullinger marche sur les traces de Zwingle, son maître. Les réformateurs de Genève n'eurent point d'idées plus larges que ceux de Wittemberg ou de Zurich. Calvin pose en principe que le crime d'hérésie mérite la peine capitale. Bèze combat avec emportement ceux qui soutiennent le contraire. Vermigli et Zanchi affirment et développent la théorie de l'intolérance; et les confessions de foi calviniste l'imposent aux fidèles comme un devoir de conscience. Enfin, en Grande-Bretagne, les anglicans poursuivent, durant des siècles, les catholiques et les puritains avec une âpreté qui montre bien que la tolérance n'est pas un principe essentiel de la Réforme protestante.

G. CONSTANT.

O. A. HECKER: Religion und Politik in den letzten Lebensjahren Herzog Georgs des Baertigen von Sachsen. Leipzig, Quelle und Meyer, 1912, in-8 de 128 p.

Cet ouvrage n'est que la préface d'une étude plus complète sur « la politique religieuse de l'électeur Maurice de Saxe. » L'auteur y expose les débuts du premier conseiller de Maurice, Georges de Carlowitz, qui dirigea en grande partie la politique des dernières années de Georges le Barbu, duc de Saxe.

Georges de Saxe avait hérité de sa mère Zedena, fille du roi excommunié Georges de Podiebrad, la haine des

hussites qui avaient attiré sur sa famille les foudres de l'Église. Depuis le jour où Luther, en sa présence (dispute de Leipzig, 5 juillet 1519), n'osa pas renier la descendance de Huss que Jean Eck lui reprochait, le duc n'eut plus aucune sympathie pour le mouvement réformiste; toujours il montra l'aversion la plus grande pour la communion sous les deux espèces que réclamaient nombre de ses sujets; et jusqu'à la fin, il fut le champion le plus décidé du catholicisme contre l'hérésie de Wittemberg.

Après la paix religieuse de Nuremberg (1532), les protestants, conscients de la force qui avait obligé l'empereur à pactiser avec eux, relevèrent la tête; là même où le prince était catholique, ils ne craignirent plus, comme auparavant, d'afficher leurs croyances. La situation fut particulièrement délicate dans le duché de Saxe, divisé depuis 1485 entre les deux branches de la famille ducale une partie, en effet, était gouvernée par le rigide luthérien Jean-Frédéric, qui, en 1532, avait succédé à l'électeur Frédéric le Sage. Pour maintenir la paix dans un État travaillé par le lutheranisme, Georges le Barbu devait donc rencontrer de grandes difficultés.

La paix cependant fut l'unique objectif de Georges de Carlowitz. Ce gentilhomme de campagne, qui savait à peine écrire son nom, était né politique. Grâce à son beau-père César Pflugk, il s'éleva aux plus hautes charges et devint bientôt le conseiller le plus écouté du prince. Tandis que son maître, en 1533, expulsait de Leipzig les quelques protestants qui persistaient à ne vouloir communier que sous les deux espèces, Carlowitz s'ingéniait à re

chercher quelque entente religieuse; sous ses auspices se tint le colloque de Leipzig de 1534. Il tenta même, par l'intermédiaire du landgrave Philippe de Hesse, de se rapprocher de la ligue de Smalkalde. Au colloque qu'il réunit à Leipzig en 1539, un accord eut lieu entre lui, Bucer, Wicel, Sachs et Feige; et il fit tout pour que Georges de Saxe l'acceptât. Mais le duc resta inébranlable dans sa politique intransigeante et nettement catholique.

Après la mort des deux fils de Georges le Barbu, le duché revenait à son frère et à son neveu, Henri et Maurice, qui l'un et l'autre étaient protestants. Carlowitz se rapprocha alors de la ligue catholique de Nuremberg, et voulut gagner Maurice à quelque compromis religieux qui lui aurait assuré la succession entière de son oncle. Avec Georges s'éteignit le plus zélé défenseur du catholicisme en Allemagne; sa politique aboutit à un échec. Mais Carlowitz, qui resta dans l'ombre tant que vécut Henri, devait, avec Maurice de Saxe, revenir au pouvoir et reprendre la direction des affaires publiques.

G. CONSTANT.

A. MOREL-FATIO: Une histoire iné. dite de Charles-Quint par un fourrier de sa cour (Extrait des Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. XXXIX). Paris, Imprimerie nationale, 1911. M. Morel-Fatio établit, dans cette étude, qu'un manuscrit du XVIe siècle, de 468 feuillets, dont vient de s'enrichir la Bibliothèque nationale, a pour auteur, comme l'avait déjà dit Droz, érudit franc-comtois du XVIIIe siècle, Hugues Cousin le Vieux, fourrier de la maison de l'empereur, depuis 1548. C'est une his

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