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RESTAURATION

19€ Siècle.

Dates.

Événements politiques.

PREMIÈRE

RESTAURATION

1814 (avril)

(20 avril)

(24 avril)

LOUIS XVIII

Le comte d'Artois arrive à Paris avec le titre de lieutenant général.

carde blanche remplace la cocarde tricolore.

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Le

Entrée de Louis XVIII à Londres; il y est reçu comme roi de France. comte d'Artois signe une convention avec les alliés pour la suspension des hostilités, l'évacuation du territoire tel qu'il était circonscrit le 1er janvier 1792, etc. Ce traité nous dessaisit de cinquante une places fortes, d'un matériel immense, de grands dépôts d'effets militaires, de douze mille bouches à feu, dont onze mille en bronze, de trente-un vaisseaux de haut rang, de cinquante-deux frégates; ce matériel est évalué seul à 260 millions de francs.

Louis XVIII lui-même en est indigné, et l'histoire gardera cette vive apostrophe à son frère : « Il paraît que vous auriez tout cédé, pourvu qu'on vous laissât votre Bagatelle» (maison de plaisance du comte d'Artois).

- Le jour même où Louis XVIII fait son entrée à Londres, Napoléon part de Fontainebleau pour se rendre à l'île d'Elbe, sa nouvelle souveraineté. Jusqu'à Lyon, partout sur son passage il est reçu aux cris de: Vive l'Empereur! Le reste du voyage ne fut pas exempt de périls, et ses jours furent menacés par quelques populations fanatiques du midi. Il échappe aux tentatives d'assassinat organisées sur sa route, et s'embarque enfin au port de Saint-Rapheau sur une frégate anglaise.

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Louis XVIII s'embarque à Douvres sur le vaisseau le Royal-Souverain, escorté de la frégate le Jason, aux salves de l'artillerie de la côte et de la flotte, le drapeau blanc flottant à tous les mâts. A moitié du canal, le vaisseau qui portait le roi passe du cortége naval des Anglais au milieu du cortége des barques et des vaisseaux français. Il entre ainsi à Calais accompagné de la duchesse d'Angoulême, du prince de Condé et du duc de Bourbon. Il y reçoit les députations du nord de la France. Le général Maison, commandant l'armée du Nord, était venu de Lille avec une partie de ses troupes pour lui présenter les premières baïonnettes de l'armée. Le général escorta le roi, le lendemain, à son départ de Calais.

Des courriers de Paris rejoignaient le roi d'heure en heure sur la route, et lui apportaient les nouvelles, les impressions, les dispositions publiques par des messages confidentiels de l'abbé Montesquiou et de M. de Talleyrand. A chaque relai, les exigences de ce dernier semblaient se relâcher, et ses conseils devenaient plus accommodants. Cependant il l'engageait encore à ne pas entrer à Paris avant d'avoir adressé une proclamation à la nation. Soit pour se donner le temps de la réflexion, soit pour combiner avec Talleyrand ses paroles et ses actes, le roi affectait de ne marcher qu'avec une extrême lenteur.

- Arrivée du roi à Compiègne. Cinq ou six maréchaux de Napoléon et ses familiers les plus intimes s'étaient hâtés de l'y devancer. Le maréchal Berthier, qui n'avait pas quitté depuis douze ans la tente ou le cabinet de l'Empereur, le maréchal Ney, dont l'Empereur avait dit : « J'ai trois cents millions en or dans les caves de

Synchronismes, etc.

Religion, Législation, Statistique.

1814 (14 avril). Décret du sénat qui confère le gouvernement provisoire de la France au comte d'Artois, sous le titre de lieutenant général du royaume, en attendant que LouisStanislas-Xavier de France, appelé au trône des Français, ait adopté la constitution.

(4 mai). Ferdinand VII prononce la dissolution des Cortès et abolit la constitution de Bayonne, en promettant, dans une proclamation solennelle, « de régler avec d'autres Cortès, légitimement assemblés, tout ce qui pourra convenir au bien de ses royaumes, et de n'imposer dans la suite à ses sujets aucune loi qui n'ait été établie du consentement de cette as

semblée. » Sa foi se lie donc à une constitution prochaine; s'il oublie cette promesse, il ne faudra pas s'étonner qu'on lie de force sa couronne à une constitution.

— (24 mai.) Rentrée dans Rome de Pie VII; ce vénérable pontife, en rejetant les propositions de Napoléon, avait dit ce mot sublime: <«< Laissez-moi mourir digne des maux que j'ai soufferts! »

- 30 mai. — TRAITÉ DE PARIS. - Ce traité, tel qu'un résumé de tous les coups de la fortune, doit fixer l'abaissement de notre puissance et déterminer les bornes de notre territoire. La France, l'Autriche, la Grande-Bre

1814. Louis XVIII maintient au service de la France les quatre régiments suisses qui existaient à la chute de l'empire. Le comte d'Artois est nommé colonel-général des Suisses.

(26 avril). Le prince Eugène Beauharnais, instruit de l'abdication de son bienfaiteur, renonce à l'autorité qu'il tenait de lui; rien de plus noble et de plus touchant que son adieu aux Italiens. — Les Autrichiens viennent calmer tout; ils occupent à la fois, et le Milanais pour eux-mêmes, et le Piémont au nom du roi de Sardaigne.

(Mai). Guerre entre la Norvége et la Suède. Les quatre grandes puissances avaient promis la Norvége au roi de Suède, comme une récompense de ses efforts contre Napoléon. La Grande-Bretagne s'emploie à forcer les Norvégiens et les bloque dans leurs ports, pour les réduire par la famine à devenir sujets d'une puissance qu'ils détestent. Les Norvégiens ne se demandent pas si la résistance est inutile; ils résistent; ils se donnent une constitution et un roi (17 mai). Leur diète rassemblée à Erdswold a promulgué une charte qui établit une représentation nationale divisée en deux Chambres, et elle a mis sur la tête du prince royal, Christian-Frédéric, cette couronne qui n'est plus au roi de Danemark, sans être au roi de Suède, et qui ne serait au prince Christian que s'il la pouvait défendre. Celui-ci accepte néanmoins le rôle glorieux d'un Arminius ou d'un Pélage. La guerrè s'allume; le roi de Suède, malgré son grand âge, veut assurer en personne la reddition de la Norvée; il a quitté Uddevalla pour se rendre à bord d'un vaisseau de ligne. Son feld-maréchal, le comte d'Essex, a passé la frontière à la tête de vingt mille hommes, et a occupé Berby' et Graesbaka. Les Norvégiens se replient sans grande résistance; ils laissent prendre la forteresse de Frédérickstadt, où cent canons tombent au pouvoir des Suédois. Le reste du pays se soumet. La flotte suédoise longeait la côte pour gagner la baie de Christiania, en

tagne, la Prusse et la Russie prennent part à cette stipulation solennelle. Nous rentrons, sauf quelques petits accroissements, dans nos anciennes limites. Tout ce qui a grossi la France depuis 1792 se retire. Quinze millions d'âmes, qui obéissaient à Napoléon, s'éparpillent sous différents maîtres. On nous laisse la principauté d'Avignon et le comtat Venaissin, compris autrefois dans les domaines de l'Église. La Hollande, régie par la maison d'Orange, verra s'étendre son territoire. La liberté de la navigation est assurée sur le Rhin. L'Allemagne se joindra tout entière pour que chacun de ses États se trouve appuyé sur la force des autres. La Suisse indépendante, continuera à se suffire et à se gouverner. L'ile de Malte, Tabago, Sainte-aidant aux opérations de l'armée; le prince royal Lucie et cette île de France qui a trop inquiété le commerce anglais, appartiendront à la Grande-Bretagne et lui affermissent sa do

de Suède presse les Norvégiens avec de si grandes forces que le prince Christian aime mieux demander la paix que faire un sacrifice inutile de son armée ; il

19. Siècle.

Dates.

(3 mai)

(4 mai)

Événements politiques.

mon palais, je les donnerais pour racheter la vie d'un pareil homme, » s'approchèrent les premiers de la voiture royale. Ce fut le maréchal Berthier qui, en sa qualité de major-général, présenta ses collègues à la réception qui eut lieu au château : « Vos armées, sire, dit-il, dont vos maréchaux sont aujourd'hui l'organe, se trouvent heureuses de vous offrir leur dévouement. >> Le roi, préparé à cette réception, adressa à chacun d'eux un mot flatteur ou un souvenir. Il les entraîna par l'orgueil. A la fin de l'audience, il feignit de chanceler sous le poids des infirmités. Ses familiers s'avancèrent pour le soutenir; mais le roi les écartant du geste, et s'appuyant sur le bras des maréchaux avec une affectation d'abandon pleine de ruse et de grâce: « C'est sur vous, messieurs, leur dit-il en souriant, que je veux désormais m'appuyer..... J'espère que la France n'aura plus besoin de votre épée; mais si jamais. on vous forçait de la tirer, tout infirme que je suis, je marcherais avec vous. »

Une députation du Corps législatif se trouvait aussi à Compiègne. C'était de ce corps que les premières voix d'opposition étaient sorties. Louis XVIII eut la présence d'esprit de s'appuyer dès les premiers mois sur le Corps législatif contre le Sénat absent, et reconnut formellement les membres du Pouvoir législatif comme les représentants de la nation.

L'effet produit par cette première rencontre parut suffisant au roi pour qu'il bravât les exigences du Sénat. Louis XVIII se décida à prendre possession de son trône sans conditions. L'empereur Alexandre, circonvenu par les hommes de la cour impériale, céda à leurs instances et partit pour Compiègne afin de porter à Louis XVIII les prétentions du Sénat. Louis XVIII reçut froidement le czar. Dans la longue cntrevue qui eut lieu, Alexandre parut mettre le trône et l'entrée dans Paris au prix de certaines conditions; il rappela au roi les engagements pris par le comte d'Artois à son entrée à Paris; mais Louis XVIII ne céda sur aucun point. Il jugeait sa nouvelle position assurée. L'empereur d'Autriche et le roi de Prusse arrivèrent bientôt à Compiègne. La même table réunit les quatre souverains. Bernadotte, ce roi de Suède qui combattait contre sa patrie pour mériter de conserver son trône, assistait à ce banquet. Comme on y parla de la mobilité des Français, Bernadotte s'adressant à Louis XVIII, lui dit : « Faites-vous craindre, sire, et ils vous aimeront. Sauvez avec eux l'homme et les apparences: ayez un gant de velours et une main de fer. »> Entre trois et quatre heures du soir, à peu près à la même heure où Louis XVIII entrait solennellement dans Paris, la frégate sur laquelle se trouve Napoléon arrive devant le port de Porto-Ferrajo. A cinq heures les généraux Bertrand et Drouot débarquent avec les commissaires des puissances alliées, et se rendent directement au fort l'Etoile, chez le général Delesme, commandant supérieur de l'île. Là est surle-champ dressé et signé le procès-verbal de la prise de possession faite par le général Drouot, au nom de Sa Majesté l'empereur Napoléon, de l'île d'Elbe, de ses places, etc. Le lendemain 4, Napoléon débarque à quatre heures du soir, au bruit du canon et au son de toutes les cloches. Le même jour, le général Drouot, gouverneur de l'île pour l'empereur, fait arborer sur les forts le pavillon de l'ile, fond blanc, traversé diagonalement d'une bande amarante, semée de trois abeilles d'or.

- Une frégate anglaise portant pavillon blanc débarque à l'île d'Elbe les généraux français Bertrand et Drouot et tous les commissaires des puissances alliées, porteurs d'ordres du gouvernement pour la remise de l'île à Napoléon.

Arrivée de l'empereur Napoléon à l'île d'Elbe à quatre heures du soir, au bruit du canon et au son de toutes les cloches. La garde nationale et la garnison bordaient la haie. L'Empereur s'est rendu à la maison commune, qui doit lui servir lieu de palais provisoire.

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Napoléon n'a amené avec lui que trente-quatre personnes, dans le nombre desquelles sont les généraux Bertrand et Drouot; le colonel Germanaski, Polonais;

Religion, Legislation, Statistique

Synchronismes, etc.

mination sur les mers. La France rentre en possession du reste de ses colonies. Anvers ne forme plus qu'un port dédié au commerce. La France promet d'acquitter ses dettes là où elle cesse de régner. Le traité se termine par l'engagement contracté entre toutes les puissances de se réunir à Vienne, dans un con

grès général, pour achever de régler les fortunes et les intérêts des monarchies et petits États de l'Europe; par un article additionnel, le roi de France promet de s'efforcer, à l'imitation de la Grande-Bretagne, de faire cesser partout le trafic des noirs, et, dans tous les cas, d'interdire dans un délai déterminé ce commerce inhumain aux sujets français.

· (30 mai.) La Prusse joua un rôle secondaire dans le traité de Paris. Au congrès de Vienne, elle développa ses prétentions. On lui laissa sans difficulté le grand duché de Posen et les provinces rhénanes. Elle insistait pour la confiscation de la Saxe à son profit; mais M. de Talleyrand reçut l'ordre de Louis XVIII de défendre le vénérable roi de Saxe par un double intérêt de famille et d'influence française en Allemagne. Le système français fut appuyé par l'Autriche avec une grande énergie.

Les Prussiens se montrèrent implacables en 1815. Ils voulaient briser la colonne, faire sauter le pont d'léna. Louis XVIII fut trèsdigne en cette circonstance.

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(17 mars.) Le prince d'Orange se constitue roi des Pays-Bas, par une proclamation publique, en vertu d'une résolution du congrès de Vienne.

(31 mars.) Murat, roi de Naples, appelle à l'indépendance tous les peuples de l'Italie.

-(7 avril.) L'empereur d'Autriche fait de tous ses domaines en Italie un seul royaume, sous le nom de royaume Lombard-Vénitien.

(23 mai.) Entrée des Autrichiens dans la ville

Au traité de Paris, la Prusse, sous prétexte de garantir ses provinces rhénanes, eut des prétentions plus absurdes. La France devait être réduite aux points suivants : on tirait de Naples. uue ligne qui passait de Saint-Omer, Béthune, Douai, pour aboutir à Mézières, Verdun, Nancy, Lunéville, Epinal, Béfort, Besançon, Lons-le-Saulnier, Grenoble, Briançon et le Var. Ainsi, les conquêtes de Louis XIV et les agrandissements accomplis sous Louis XV

étaient enlevés à la France. La résistance de Louis XVIII, l'intervention de l'empereur Alexandre, et les efforts du duc de Richelieu firent échouer ces prétentions.

La Prusse doit, sans contredit, ses progrès au désordre de nos révolutions. La sécularisation des États, consacrée au congrès de Radstadt, la cession de la moitié de la Saxe

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(29 août.) Mort de Labédoyère. Labédoyère fut le premier colonel qui passa du côté de Napoléon à son retour de l'île d'Elbe. A l'époque des réactions, il était loin de Paris et n'y vint, excité par un agent provocateur et d'après de faux avis, que pour y voir son épouse et son fils. Arrêté au château de la Malmaison, où il avait reçu un asile, il fut enfermé à l'Abbaye et condamné à mort par un conseil de guerre. Il subit son jugement le même jour à six heures du soir. Par un codicille de son testament, daté de Longwood le 24 avril, Napoléon légua 50,000 fr. aux enfants de Labédoyère.

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