Slike stranica
PDF
ePub

19 Siècle.

Événements politiques.

Dates. 1848 (27 avril)

(30 avril)

(4 mai)

-Troubles à Nîmes, à Rodez, à Castel-Sarrazin. A Limoges, l'urne électorale est brisée, le pouvoir régulier déposé, un pouvoir révolutionnaire installé. Une société populaire veut s'emparer des élections. La garde nationale est désarmée et une multitude déchaînée s'empare de Limoges.

A l'arrivée à Limoges d'un commissaire envoyé par le gouvernement, le comité provisoire déposa ses pouvoirs. Tel fut le premier essai du suffrage universel.

La portion extrême du gouvernement provisoire entretient au dehors des agitations tumultueuses. Elle dissimule mal l'intention d'ajourner l'élection de l'Assemblée. Elle veut substituer la dictature à la représentation nationale, et conspire avec les clubs. Chaque jour éclatent des luttes très-vives dans le sein du gouvernement. Le 16 mars, le 17 avril, avaient été l'effet de ces menées. On n'avait pas confiance dans le préfet de police. Le ministre de l'intérieur inspirait de l'ombrage. On parlait d'enlèvements et de conspirations qui menaçaient les membres modérés du gouvernement. Une agitation toujours frémissante régnait dans la rue et à l'Hôtel de Ville. Un moyen exceptionnel fut résolu : Armand Marrast, maire de Paris, fut chargé de faire une police particulière et personnelle, mais on ne pouvait demander de l'argent à l'État et déclarer ainsi qu'on se surveillait les uns les autres. Le journal le National, le traitement du maire de Paris, 10,000 francs des fonds secrets de Lamartine couvrirent les premières dépenses, qui devinrent insuffisantes quand les dénonciations des agents acquirent une grande valeur. On cite un renseignement qui fut payé 2,000 francs. Beaucoup de ces sommes étaient distribuées à titre de secours. On sait que plus tard, dans la journée du 15 mai, au moment où l'Hôtel de Ville fut envahi, le maire de Paris, menacé jusque dans son cabinet, détruisit tous les documents, toutes les pièces recueillies; quelques rapports étalés échappèrent seuls. C'est à la police de M. Marrast qu'on doit d'avoir été averti vers la fin d'avril qu'on voulait faire sauter l'Hôtel de ville; c'est elle encore qui découvrit dans cet hôtel vingt-huit barils de poudre et une dalle enlevée qui donnait accès à une mèche extérieure. M. Buchez était chargé de la police à l'Hôtel de Ville. Ses agents étaient, en grande partie, les anciens détenus politiques qui assistaient aux clubs et révélaient les résolutions importantes prises dans ces foyers d'agitation. Chaque jour quelque tentative nouvelle avait lieu pour s'emparer de l'Hôtel de Ville. On manquait de troupes pour le défendre. Le peu de soldats qui s'y trouvaient faisaient de fréquentes entrées et sorties, comme au théâtre, pour faire croire à un grand nombre de défenseurs. Le général Duvivier, qui commandait la garde mobile, était modéré; Ledru-Rollin exigea impérieusement sa destitution, mais on tint bon, et le général fut conservé. Avec un nouveau secours de 5,000 francs fourni par Lamartine, M. Buchez enrégimenta et habilla une multitude d'hommes sans ressources qui stationnaient incessamment sur la place de l'Hôtel-de-ville et pouvaient devenir extrêmement dangereux. On parvint aussi à se rendre favorable un bataillon dit bataillon Lyonnais, formé par Caussidière à d'autres fins.

La journée du 17 avril avait été, comme nous l'avons dit, certainement organisée par le préfet de police, et la semaine qui précéda cette journée ne fut qu'une longue conspiration en faveur de la dictature.

Séance d'ouverture de l'Assemblée nationale, sous la présidence de M. Audry

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

-(Mai). ASPECT GÉNÉRAL DE PARIS DU 24 FÉVRIER AU 15 MAI. Paris offrit un hideux aspect durant les trois mois qui suivirent l'installation du gouvernement provisoire à l'Hôtel de Ville. La majorité des habitants voyait la misère fondre sur eux, et les murs, tapissés d'affiches, indiquaient, à chaque coin de rue, les moyens de gagner 100 millions dans quelques mois. Depuis le 25 février il n'y avait plus de troupes dans Paris; il y avait des manifestations. Cette ville était à la disposition des clubs; ce qu'ils décidaient était devenu une sorte de loi pour le gouvernement. Le plus nombreux de tous ces clubs était celui qu'on nommait : Ateliers nationaux. On se rappelle ces promenades hurlantes à travers nos rues et nos places publiques, ces menaçantes processions d'individus qui se décoraient du nom de corporations, et qui

mars 1848, d'une administration complétement séparée, dont le siége serait à Pesth.

Au début de cette guerre, en juin 1848, l'Autriche était sérieusement occupée par l'insurrection italienne et par l'insurrection viennoise; mais bientôt, grâce à l'intervention

des Croates et au ban Jellachich, l'équilibre

fut rétabli.

Cette levée de boucliers, cette guerre d'indépendance, soutenue à une si grande proximité de ses frontières et avec l'aide des Polonais, excita toute la sollicitude de la Russie.

-(Juin). Les armées russes, depuis longtemps accumulées sur les frontières, se précipitent de tous côtés sur les Hongrois vainqueurs et les écrasent par leur nombre.

Georgey commandait une armée de près

de quatre-vingt mille hommes campés devant

Comorn; il observait l'armée autrichienne concentrée devant Presbourg. Plusieurs divisions russes vinrent se joindre au général Haynau, sans que Georgey empêchât ce mouvement de concentration.

Dembinski, de son côté, ne pouvait garder plus longtemps les défilés des Karpathes contre les Russes de Paskewitch; il battit en retraite, défendant le terrain pied à pied.

vaincu.

se rendaient, deux à deux, tambour en tête, drapeau déployé, à la place de Grève, pour y dicter leurs volontés au pouvoir et réclamer des immunités en faveur des différents corps d'état qu'ils étaient censés représenter. Ce sont les travailleurs de toute espèce qui exigent une augmentation de salaire ou une heure de travail de moins. De temps en temps apparaissait la figure du citoyen Crémieux, lequel improvisait, sous le regard sévère Tout à coup Georgey sort de son inacde Sobrier, une harangue en remercîments aux citoyens coiffeurs, maçons, tailleurs, cuisiniers, gar- tion, brise le cercle de fer qui l'entoure, passe sur le corps de trois armées, tombe sur çons de café et de restaurant, égoutiers, équarris-les derrières de l'armée russe tandis que seurs réunis. Des femmes, sous le nom de Vésu- Dembenski l'attaque de front. Paskewitch est viennes, avaient aussi leur démonstration. Par moments, la foule s'ouvrait pour livrer passage aux délégués du Club des clubs, de la société des Droits de l'homme, aux ceintures rouges des montagnards de Caussidière. Partout des fusils chargés aux mains d'enfants ou d'hommes ivres. Les porteblouses du citoyen Félix Pyat pesaient sur la cité. Au Luxembourg, Louis Blanc, le pape des ouvriers fainéants, demandait à ses auditeurs la permission de les tutoyer et de les appeler ses frères. Dans le jour, on assistait aux fêtes de la naissante république, avec accompagnement de faisceaux, de chars de l'agriculture, de jeunes filles vêtues de blanc, de bœufs aux cornes dorées; chaque jour aussi, et même le soir, à la clarté des torches, on plantait

Mais déjà Bude et Pesth sont occupées par les Autrichiens. L'armée de Haynau est entre Georgey et Dembenski, qui reculent vers la Theiss, contraints de céder au nombre.

Jellachich, presque écrasé par Bem, a reçu des renforts. La Transylvanie est envahie par les Austro-Russes. Bem est refoulé. Il rencontre Dembenski à Temeswar, et, réunis, ils remportent une dernière victoire. Mais il ne leur reste pas assez de soldats pour en profiter.

Dès lors, c'en est fait de la Hongrie. Georgey écrit à Paskewitch, lui demande de faire cerner ses troupes et met bas les armes.

Et cependant, en ce moment suprême,

19 Siècle.

Dates. 1848

(5 mai)

(6 mai)

(8 mai)

(11 mai)

(15 mai)

Événements politiques.

de Puyraveau, doyen d'âge. M. Caussidière porte seul le costume indiqué par le règlement. Deux autres membres portent le costume ecclésiastique. M. Lacordaire est en costume de dominicain. - Le gouvernement provisoire et le président de l'Assemblée, suivi de tous les représentants, se rendent sous le péristyle du palais. M. de Puyraveau y fait lecture de la proclamation de la république à la foule amoncelée sur les quais.

- Seconde séance de l'Assemblée nationale. Le prince Pierre Napoléon, député de la Corse, est présent. Le citoyen Buchez est élu président pour un mois. On remarque dans le tableau des élections que M. de Lamartine a été élu dans dix dépar tements par trois millions huit cent mille voix.

A peine l'Assemblée est-elle réunie, qu'il se forme dans son sein un tiers parti. On appelle ainsi toute opinion, quelle que soit sa couleur, qui se forme entre deux fortes nuances en lutte ouverte. Le tiers parti se trouve dans les mains du National.

-Les membres du gouvernement provisoire déposent leurs pouvoirs entre les mains de l'Assemblée nationale.

Barbès vient déclarer à la tribune qu'à côté des actions de grâces rendues au gouvernement provisoire, il faisait ses réserves, au nom du peuple, contre les massacres de Rouen, contre les sanglantes tueries de la garde nationale. Une demande d'enquête est rejetée; l'Assemblée déclare que le gouvernement a bien mérité de la patrie.

- Dans la séance de ce jour, MM. Arago, Garnier-Pagès, Marie, Lamartine et Ledru-Rollin sont nommés membres de la commission exécutive, pouvoir intérimaire destiné à remplacer le gouvernement provisoire jusqu'à la constitution définitive du pouvoir exécutif.

[ocr errors]

-Cette commission fait connaître, le même jour, par un message spécial, la composition du cabinet: Affaires étrangères, M. J. Bastide, avec M. Jules Favre pour sous-secrétaire d'État; guerre, par intérim, M. Charras; marine, M. le vice-amiral Casy; intérieur, M. Recurt; finances, M. Duclerc; travaux publics, M. Trélat; cultes, M. Bethmont; commerce, M. Flocon; instruction publique, M. Carnot, avec M. Jean Reynaud pour sous-secrétaire d'État.

JOURNÉE DU 15 MAI.

Révolte du parti des conspirateurs et des clubs contre le gouvernement de la république sensualiste. — Manifestation en faveur de la Pologne. Ce mot n'était qu'un prétexte. On se réunit sur la place de la Bastille, et l'on se met en marche, à dix heures du matin, pour se rendre à l'Assemblée par les boulevards. En tête de la colonne sont les délégués des clubs portant deux bannières. Au premier rang marchent Huber et Sobrier. Blanqui, sur le boulevard du Temple, prend, avec son club, place dans le cortége.

Vers midi, la manifestation arrive sur la place de la Madeleine, où elle trouve le général Courtais chargé du commandement des forces destinées à protéger l'Assemblée. Le général promet qu'une députation de délégués sera admise à présenter une pétition en faveur de la Pologne, et que la colonne pourra défiler sur le quai d'Orsay.

[graphic][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small]

19' Siècle.

Dates.

Événements politiques.

1848

de Puyraveau, doyen d'âge. M. Caussidière porte seul le costume indiqué par le règlement. Deux autres membres portent le costume ecclésiastique. M. Lacordaire on costume de dominicain. - Le gouvernement provisoire et le président de

[ocr errors]
[ocr errors]
« PrethodnaNastavi »