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19. Siècle.

Dates.

1815

(17 août)

(19 août)

Événements politiques.

Desnouettes, les deux frères Lallemand, Rigaud, le duc de Rovigo; ils sont heureusement sortis de France. Le général Mouton-Duvernet est fusillé à Lyon, et le général Chartran à Lille. Les généraux Debelle et Gilly sont condamnés à mort pour avoir combattu le duc d'Angoulême dans le midi; mais ce prince, qui se souvenait d'avoir été traité avec des égards étant prisonnier du général Debelle, sollicite et obtient une commutation de peine.

TERREUR DU MIDI. A cette époque, la ville de Toulouse était dans une anarchie complète; le duc d'Angoulême avait nommé des autorités contre la volonté et les ordonnances du roi, qui avait déjà promu aux fonctions qu'elles occupaient; de sorte qu'il y avait deux généraux, deux préfets et deux maires. De là ce gouvernement occulte, d'autant plus dangereux qu'il était insaisissable, fanatisait le peuple, employait les émeutes et les réactions, et ne devait pas reculer devant le sang. Les membres de cet étrange conseil avaient, dit-on, le projet de former une royauté au duc d'Angoulême, sous le nom de royaume d'Aquitaine, en démembrant trente-sept départements de la France. Dès les premiers jours du second retour des Bourbons, les menaces, les cris, les émeutes avaient commencé à Toulouse. Les Verdets (leur uniforme était vert) faisaient trembler toute la ville à chaque instant des alertes nouvelles, mais jusqu'alors pas de sang répandu. Dans les autres départements, au contraire, le sang avait coulé à flots, le sang coulait encore.

:

Assassinat du général Ramel à Toulouse. Ce général ayant refusé de recevoir les officiers des Verdets qui se présentaient chez lui comme membres de l'armée, ils ne tardèrent pas à s'en venger. Assailli d'abord sur la place publique par une troupe d'assassins qu'accompagnait une populace furieuse, il reçut, presque à bout portant, un coup de pistolet du nommé Port-de-Guy, officier des Verdets, et fut à grand'peine transporté chez lui. Bientôt sa maison fut assiégée; trois cents hommes de ligne stationnés sur la place restèrent froids spectateurs des efforts des assassins; les portes furent brisées; les Verdets se précipitèrent dans la chambre du général étendu sur son lit, et là se passa une scène affreuse. Il reçut vingt-deux blessures, sans compter celles qui ne pouvaient le tuer. On lui fendit la bouche de l'une à l'autre oreille; on lui coupa le nez; on lui arracha les yeux; on scia ses doigts; on coupa ses mains; enfin on arracha des lambeaux de chair à ce corps mutilé; puis, le laissant pour mort, les Verdets sortirent de cette chambre où venait de s'accomplir la plus grande atrocité de l'époque. Alors seulement la force armée se présenta et vint faire la garde autour du corps mutilé du général. Cet infortuné vécut deux jours encore et expira le 17 dans d'horribles souffrances. Son cadavre fut escorté, avec les honneurs militaires, par cette même force armée dont les ordres supérieurs avaient paralysé l'action. Pour compléter l'ironie de ce tableau, il ne manquait plus que ses assassins dans le cortége: l'un d'eux y fut remarqué et fut chassé par un ami de la victime.

Le colonel Labédoyère, celui qui, apprenant que Napoléon marchait sur Grenoble lui avait amené son régiment, et qui avait été nommé général dans les Cent jours, est fusillé dans la plaine de Grenelle. Labédoyère comptait beaucoup d'ennemis dans l'armée ; il les devait à une rude apostrophe qu'il avait jetée dans la Chambre des représentants, après l'abdication de Napoléon. « L'Empereur, avait-il dit, doit encore tirer l'épée. Entourés de tous les bons Français, nous nous rallierons autour de lui; il ne sera abandonné que par ces vils généraux qui l'ont trahi. Malheur à ceux qui méditent en ce moment des trahisons nouvelles! Plus de ces manœuvres qui ont occasionné les dernières catastrophes, et dont peut-être les auteurs siégent ici. Je demande que les traîtres soient traduits devant les Chambres, et punis de manière à effrayer ceux qui voudraient déserter nos drapeaux; que leur nom soit ¡ livré à l'infamie, leur famille proscrite, leur maison rasée. »

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, etc.

autre patriote. L'indignation et la terreur gagnent tous les cabinets germaniques.

-(mai). M. de Serres propose à la Chambre: 1 d'abolir la censure, mais de soumettre au jury la poursuite des délits de la presse; 2° d'assujettir tout journal ou écrit périodique, tant à la déclaration d'un éditeur responsable qu'au dépôt d'un cautionnement de 10,000 francs de rente pour les journaux quotidiens de Paris, et de la moitié pour les écrits périodiques non quotidiens; 3° de classer les délits de la presse et de leur mesurer les peines. Ces trois lois furent adoptées sans modifications importantes. On entendit dans cette discussion les débuts parlementaires de MANUEL et de BENJAMIN CONSTANT. M. de Serres lui-même y brilla par l'éclat prodigieux de sa parole.

(25 septembre). Charte constitutionnelle proposée aux habitants du royaume de Wurtemberg et acceptée par eux. Les États de ce pays avaient rejeté en 1817 un plan de constitution que le monarque leur avait soumis.

-(7 décembre). M. Lainé propose à la

Chambre de déclarer M. Grégoire (ancien con

ventionnel, évêque de Blois) indigne de siéger dans son sein: « Il faut que cet homme se retire devant la dynastie régnante, a-t-il dit, ou que la race de nos rois recule devant lui.

Que ceux qui sont d'avis d'exclure M. Grégoire se lèvent!» s'écrie brusquement le président Ravez; et cette nouvelle violation à la Charte est accueillie par l'Assemblée.

nieurs mécaniciens venaient de le forcer d'accepter une pension de 10,000 francs.

- BRUNE (Guillaume-Marie-Anne), maréchal de France, né à Brives en 1763. Il étudia d'abord le droit, puis se fit imprimeur, puis soldat. Il était déjà général de brigade à la bataille de Hondschoote. Nommé général de division après le traité de Leoben, et commandant en chef des troupes dirigées contre la Suisse après le traité de CampoFormio, ses succès et la pacification du pays lui valurent le commandement de l'armée d'Italie. Plus tard il commanda en chef l'armée batave, et se distingua tellement qu'on lui confia le gouvernement de ce pays. Il pacifia la Vendée, où il mérita la réputation d'un homme juste et humain. Nommé général en chef de l'armée de réserve, il la commanda trois mois, et passa en Italie. Ses exploits préparèrent la paix de Lunéville. Envoyé ambassadeur à Constantinople, il fonda les premières relations de la France avec la Perse. A son retour, en 1805, il fut nommé maréchal de France et grandcroix de la Légion d'honneur. Il commanda l'armée des côtes de l'Océan, ainsi que la flottille. En 1807, il fut nommé gouverneur des villes anséatiques, puis commandant en chef du corps de réserve de la grande armée. Ayant omis quelques titres de l'empereur Napoléon dans le texte d'une convention avec M. de Toll, général de l'armée suédoise, il tomba en disgrâce et se retira dans ses foyers. Sous la première restauration il reçut la croix de

1820. Budget général de l'État fixé en dé- Saint-Louis. Pendant les Cent-Jours, l'empereur lui penses à 875,800,630 francs.

- Changements à la loi touchant les élections des députés. Chambre des Députés composée désormais de 430 membres.

1821. Les dépenses publiques fixées par le budget à 887,695,163 francs.

confia le commandement du corps d'observation sur le Var. Sur la fin de juillet 1815, il fit arborer le drapeau blanc à Toulon, se démit de son commandement et se mit en route pour Paris. Mais la populace fanatique de la Provence, irritée de ce que le maréchal n'avait reconnu Louis XVIII que trois se

Un bill en faveur de l'émancipation des catholiques est rejeté par les pairs d'Angle-maines après sa rentrée dans la capitale, l'assiégea

terre.

1822. Le budget de l'État fixé en dépenses

à 901,724,955 francs.

Rétablissement du monastère de la Trappe, des communautés religieuses de femmes et des frères des écoles chrétiennes.

le 2 août, à Avignon, dans l'hôtel du Palais-Royal, où il s'était arrêté. Malgré les efforts du maire d'Avignon, du préfet de Vaucluse et de la gendarmerie, Brune fut assassiné. Ces hommes féroces outragèrent même son cadavre; ils le déchirèrent, le traînèrent dans les rues et le jetèrent dans le

19¢ Siècle.

Dates.

1815 août

et

Événements politiques.

A Montpellier, la guerre civile avait éclaté. Une armée royaliste, ayant envahi la ville, où le drapeau tricolore flottait encore, avait porté le trouble et la confusion jours suivants parmi les habitants. Alors les fédérés attaqués s'étaient défendus avec acharnement; les citoyens s'étaient battus les uns contre les autres; le canon de la citadelle avait tonné contre la ville, et plus de cent morts étaient restés sur la place. A Avignon, Cadillac, Magnand, Pointé, Farges et Roquefort avaient régné en assassins sur la ville. Les autorités avaient été méconnues, le maire foulé aux pieds; la garnison était passée du côté du peuple pour protéger le meurtre du MARECHAL BRUNE, assassiné au mépris d'un sauf-conduit du marquis de Rivière. La populace, qui n'avait pu jouir de son agonie, voulut au moins souiller son cadavre. Il fut placé sur le pont de bois, jeté dans le Rhône, et, par une ironie insultante et toute provençale, on écrivit sur l'arche du pont au-dessus de laquelle on avait précipité son corps : « Tombeau du maréchal Brune. »

Orange avait vomi des assassins pour Napoléon lors de son voyage pour s'exiler. Nîmes et ses environs avaient dépassé toutes ces horreurs. Le 79° de ligne et un bataillon du 15°, qui formaient la garnison de cette ville, furent attaqués dans leur caserne. Cernés de toutes parts, ils se défendaient avec courage, lorsqu'on vint leur proposer une capitulation. Ils devaient déposer leurs armes avant de sortir. Ils acceptèrent, confiants dans la parole qu'on leur avait donnée qu'ils pourraient regagner paisiblement leurs foyers; mais à peine une centaine de ces soldats désarmés furent-ils sortis de la caserne, qu'une populace armée se jeta sur eux et les égorgea. En même temps, le reste du peuple fondit sur la caserne, et là ce fut un massacre horrible de plusieurs heures. La gendarmerie, rangée en bataille sur les lieux mêmes, regardait d'un œil indifférent tout ce qui se passait devant elle; et le peuple, mécontent de ce qu'elle ne l'avait pas aidé dans cette atroce exécution, tourna sa fureur contre elle et combattit corps à corps. Le massacre redoubla à l'annonce de la fameuse armée de Beaucaire, qui arriva en effet le lendemain. Une partie des Nimois se joignit à elle, et, pour signaler dignement son entrée, cette armée pilla d'abord les maisons des bonapartistes. Les miquelets (ils avaient conservé ce nom) se répandirent dans la ville, et en un jour ils eurent habits, armes et argent, en tuant les bonapartistes et les forçant à leur fournir tout cela. C'est alors que pour la première fois on vit surgir de la foule ce Jacques Dupont qui acquit une si sanglante célébrité sous le nom de Trestaillons. De concert avec Morinet, Graffan et Truphémy, il organisa un bataillon dont il se fit le chef; alors les meurtres et les pillages devinrent incessants à Nîmes et dans les environs, et chaque meurtre, chaque pillage avait son caractère et sa cruauté. Sur les grands chemins, dans les champs, dans les villes, dans les villages, on tue le jour et la nuit, selon le temps qu'on a, selon les circonstances qui se trouvent.

Ce n'est pas tout: on poursuit des femmes dans la rue, on les traîne sur les boulevards, quels que soient leur âge et leur rang; on les fouette; et des hommes armés de battoirs, où des clous figurent l'empreinte d'une fleur de lis, frappent jusqu'à ce que le sang jaillisse et que ces femmes restent marquées de ce signe. Plusieurs en

moururent.

On fait plus; un homme qui s'était attiré la haine de ces infâmes avait une maison de campagne sur la route de Montpellier. On s'y rend, on la pille, on la démolit, on empile les meubles, on en fait un feu de joie et l'on danse autour; puis, dans leur rage, ne pouvant atteindre le propriétaire, ces misérables déterrent le cadavre d'un enfant fraîchement enterré, le traînent, le souillent, le défigurent et le jettent à la voirie.

Le même jour, ils se rendent à l'habitation d'une veuve qu'ils trouvent chez elle; ils la maltraitent, ils l'insultent et lui font grâce de la vie, mais c'est pour qu'elle

Religion, Législation, Statistique.

Synchronismes, eto.

-Loi qui autorise les legs et donations faits Rhône. Le fleuve le repoussa sur la grève, et on le aux églises. laissa deux jours sans sépulture. Ainsi périt cet illustre guerrier, pendant trente ans l'honneur de nos armées. Ce crime affreux est demeuré impuni.

(17 mars). En vertu d'une loi proposée par M. de Peyronnet, la cour royale est autorisée à juger sans l'assistance du jury, pour suspendre ou supprimer tout journal dont l'esprit ou la tendance, résultant d'une suc

cession d'articles, serait de nature à porter atteinte à l'esprit public.

C'est dans la discussion de la loi de tendance que Manuel laissa échapper deux fois que la France n'avait vu arriver la famille des Bourbons qu'avec répugnance, parole qui souleva une affreuse tempête, et qui n'était pas assez dépourvue de vérité pour qu'on pût la pardonner.

EXTRAIT DU TESTAMENT DE NAPOLÉON.

-AUGEREAU (Pierre-François-Charles), marémaçon et d'une marchande de fruits du faubourg chal d'empire, duc de Castiglione. Fils d'un ouvrier

Une autre loi suspend des châtiments sé-Saint-Marceau, à Paris. Né en 1757. Soldat, puis vères sur la tête de tout journaliste ou écri- maître d'armes à Naples, il rentra en France en vain périodique, qui aurait, soit tourné en 1792 et s'engagea de nouveau cette même année : dérision la religion de l'État, soit attaqué les il était âgé de trente-cinq ans. Un an après, en 93, droits que le roi tenait, etc., soit diffamé les il était adjudant général sous Dugommier, qui comcorps constitués, soit enfin rendu compte avec mandait l'armée des Pyrénées. Il passa en Italie infidélité et mauvaise foi des séances des avec le titre de général. Au pont de Lodi, ce fut lui Chambres et des audiences des Tribunaux. qui franchit à la tête des grenadiers sous la mitraille ce terrible passage. Il prit la part la plus belle à la bataille de Castiglione, et Napoléon, témoin de son courage et de ses habiles dispositions, s'en souvint plus tard pour lui conférer son titre de duc de Castiglione. A Arcole, il renouvela la tentative audacieuse du pont de Lodi, quoique moins heureusement. Bonaparte l'envoya porter à Paris les drapeaux enlevés, et le Directoire lui donna celui avec lequel il s'était élancé, à la suite de Bonaparte, sur le pont d'Arcole. Augereau, éloigné de l'armée, se livra à toutes les intrigues politiques dont Paris était le théâtre et y compromit sa gloire. D'un caractère difficile et frondeur, incapable de vues étendues et suivies, Augereau devint entre les mains des directeurs un instrument utile pour accomplir la révolution du 18 fructidor. Augereau exécuta leurs ordres avec énergie. On lui avait » 3o Je recommande à mon fils de ne ja- promis le titre de directeur. Trompé dans son atmais oublier qu'il est né prince français, et tente, il se rattacha à Bonaparte après le 18 brude ne jamais se prêter à être un instrument maire, et fut nommé par lui général en chef de dans les mains des Triumvirs (probablement l'armée de Hollande. Remplacé par Victor, il resta l'Angleterre, l'Autriche et la Russie) qui op- assez longtemps sans emploi, occupé d'intrigues priment les peuples de l'Europe. Il ne doit contre le gouvernement consulaire. Napoléon l'ayant jamais combattre ni nuire en aucune manière fait maréchal, duc de Castiglione, etc., son ardeur à la France. Il doit adopter ma devise: Tout pour le peuple français. Je meurs prématurépublicaine se calma, et il prit une part glorieuse rément, assassiné par l'oligarchie anglaise (la à toutes les campagnes suivantes. Mais cette carrière noblesse).

« Napoléon,

» Ce jourd'hui 15 avril 1821, île de SainteHélène. Ceci est mon testament.

» 1° Je meurs dans le sein de la religion apostolique et romaine.........

» 2o Je désire que mes cendres reposent sur les bords de la Seine, au milieu de ce peuple français que j'ai tant aimé.

» 4° (Il pardonne à Marmont, Augereau, Talleyrand et Lafayette.)

si belle devait se terminer dans l'infamie. Chargé en 1814 d'occuper les alliés qui s'avançaient par la Suisse et la Bourgogne, il resta immobile à Lyon,

19€ Siècle.

Dates. 1815

(27 août)

(13 septemb.)

(27 septemb.)

Événements politiques.

voie sa maison démolie et ses meubles incendiés; ils courent ensuite au caveau qui contenait les restes de sa famille; ils brisent les cercueils, les ouvrent et dispersent les restes qu'ils contiennent. Le lendemain, la veuve rassemble pieusement ces ossements épars; mais la troupe infernale revient, les disperse de nouveau et menace cette femme de la mort si elle essaie de les recueillir encore.

Et tout cela au cri retentissant de Vive le roi! Aussi ce cri était-il devenu, dans le midi, un cri d'effroi et de malheur; chacun tremblait de l'entendre et le fuyait. Dès lors, en butte aux arrêts des cours prévôtales qui commençaient à fonctionner, aux perquisitions des commissaires généraux du roi, aux menaces et aux exigences des troupes étrangères logées chez les habitants, aux horreurs commises par ces scélérats qui restaient sans répression, le midi de la France était dans la stupeur ; car ces bandes menaçaient de parcourir toutes les villes et de les traiter comme Nîmes; et chacun répétait avec effroi ce mot de Trestaillons qui lui a valu son nom: « Je ferai trois morceaux des bonapartistes. >>

Dans les Cévennes ce furent les mêmes scènes; des bandes armées mettaient tout à feu et à sang; elles arrachaient de leurs demeures des pères de famille, des magistrats des Cent-Jours, des protestants; elles les garrottaient les uns à la file des autres, les conduisaient à Uzès, à Saint-Affrique et autres villes, les fusillaient sur la place publique, en plein jour, sans jugement, sans ordre, sans crime politique prouvé, sous les yeux de l'autorité et en présence des habitants immobiles de terreur. C'était un nommé Graffan qui les commandait. Jaloux de Jacques Dupont (Trestaillons) et voulant le surpasser, il s'était donné le surnom de Quatretaillons. — Les villes, les hameaux des Cévennes étaient encombrés de fugitifs du Bas-Languedoc, surtout de Nîmes et d'Uzès. Chaque ferme avait ses hôtes éplorés, racontant d'horribles événements; et le Cévenol, visitant ses armes, rouvrait dans les rochers les anciens refuges souterrains où ses pères cachaient autrefois les blés de leurs guérets et l'impuissance des vieillards et des enfants. Presque tous ces fugitifs étaient protestants; néanmoins la terreur était telle, que pas un seul camizard ne se leva, leur race semblait éteinte. Les royalistes qui parcouraient la campagne n'épargnaient personne. C'était le pillage, le vol, l'incendie et la mort. Tout leur était suspect : la route qu'on tenait, le nom qu'on avait, le costume qu'on portait. Ces glorieux soldats qui revenaient de Waterloo et gagnaient paisiblement leurs foyers étaient attendus sur la route, surpris isolément et tués par une balle française qui partait d'un buisson. Les doubles autorités établies presque partout étaient muettes, les unes par impuissance, les autres par volonté. Une seule était respectée, c'était celle des Autrichiens qui tenaient garnison chez l'habitant et le traitaient en vaincu.

-Les puissances alliées accordent au roi Louis Bonaparte la permission de s'établir dans les Etats romains, et à la duchesse de Saint-Leu, sa femme, le droit de continuer son séjour en Suisse, où elle sera sous la surveillance des missions des quatre cours et de celle du roi de France près de la Confédération helvétique. - Arrivée de Napoléon à Sainte-Hélène. Le même jour, le roi Joachim Murat débarque avec une poignée d'hommes sur la côte de Pizzo, dans la Calabre intérieure, et, arrêté immédiatement, est fusillé par quelques gendarmes, exécuteurs de l'arrêt d'une commission militaire.

Le roi Louis Bonaparte fait réclamer de nouveau son fils aîné Napoléon. La reine consent douloureusement à cette séparation. Le chagrin du prince Louis fut tel qu'on craignit pour sa vie.

- Les généraux retraités, César et Constantin Faucher, frères jumeaux nés à la Réole en 1760, d'une ressemblance parfaite, accusés d'avoir retenu un commandement qui leur avait été confié par le général Clauzel pendant les Cent Jours, sont condamnés à mort et exécutés à Bordeaux.

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