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BIBLIOTHÉCAIRE HONORAIRE DE L'UNIVERSITÉ DE PARIS (SORBONNE)
LAURÉAT DE L'INSTITUT

PASCAL PHILOSOPHE

LES PENSEES

ÉDITIONS ORIGINALES

REIMPRESSIONS SUCCESSIVES

AVEC NOTES CRITIQUES ET ANALYSES DES TRAVAUX QUI LES CITENT
ET CEUX QUI EN DÉRIVENT

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AVANT-PROPOS

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« Une bonne bibliographie, a dit je ne sais plus quel érudit, doit se suffire à elle-même. » Cet axiome paraît fait pour décourager le bibliographe de toute velléité de préfacer son œuvre? Il est exact, sans doute, que toute introduction, se situant par définition en dehors de l'œuvre qu'elle précède, est tenue, en quelque sorte, de porter avec soi, sinon son excuse, du moins sa justification. Mais aussi qu'on y prenne garde. La meilleure bibliographie — et je ne me dissimule les inévitables lacunes et les quelques erreurs qui ont pu se glisser dans celle-ci n'est jamais complète. La bibliographie que l'érudit peut rêver plutôt qu'accomplir parfaite ne serait encore qu'une manière d'œuvre brute à laquelle doit, au contraire, s'imposer le commentaire d'une préface. Je suis conduit à la suite des volumes consacrés aux Travaux scientifiques et aux Provinciales à donner aujourd'hui l'ensemble des documents qui intéressent les Pensées. Est-il superflu de préciser qu'en ne l'offrant que pour une œuvre brute destinée à servir des recherches érudites, je ne songe pas à dissimuler tout ce que la mise en ordre de ces documents suppose de critique et d'élaboration. C'est en effet pour cette raison que la bibliographie, même réduite à elle-même, dégage certains enseignements qui nous autorisent à prendre position dans les débats autour de Pascal.

Cette position, fondée sur des raisons bibliographiques d'abord, historiques ensuite, ou si l'on préfère, sur les enseignements historiques que comporte la Bibliographie, cette introduction, premièrement, va s'efforcer de la justifier.

On remarquera d'abord que ce présent volume, malgré son titre, est contenu dans un ordre moins rigide que les volumes précédents. Relever tout ce qui concerne les Travaux scientifiques de Pascal ou les Provinciales, c'est tâche minutieuse et parfois aride, mais relativement aisée. Ordonner autour des Pensées une nouvelle moisson de fiches, c'est forcément les laisser entreprendre sur les divisions antérieures - se résigner à revenir parfois sur la querelle casuistique et sur la mathématique pascalienne et, d'autre fois, à s'aventurer dans le domaine réservé de la biographie. En un mot, la matière de l'ouvrage dépasse quelque peu son titre. Traiter des Pensées, c'est traiter de la philosophie de Pascal tout entière, c'est accepter par conséquent des regards en arrière et des anticipations.

Moins limité par notre cadre, je devais, par conséquent et d'autant plus, discipliner mes recherches sur quelque idée directrice. Cette idée, le jansénisme de Pascal, si âprement discuté, non moins âprement défendu, m'en a fourni tout naturellement le thème. Les Pensées, ceci sans contredit, représentent la doctrine de Pascal arrivée à sa maturité, aussi parfaite, aussi définitive que le permit la mort. Des Pensées à son œuvre antérieure, la confrontation s'imposait à chacune des notes recueillies. Et il apparut alors au cours de la présente étude que, par leur origine, leurs éditions, par les commentaires qu'elles suscitèrent, les Pensées, envisagées dans leur forme bibliographique, comme dans leur fonds philosophique, marquent décidément la rupture de Pascal et du jansénisme.

« PrethodnaNastavi »