Slike stranica
PDF
ePub

deux. Le mérite personnel de Charles le Sage et le desir de voir l'université de Paris, le déterminèrent en faveur de la France. Le monarque François ayant connu par lui-même ce que va loit cet étranger, suivit ses avis en plusieurs occasions importantes, et lui donna une place dans son conseil avec des pensions considérables. La mort de Charles V arrivée en 1380, affoiblit beau coup son crédit. On n'étoit pas détrompé sur l'astrologie, mais on étoit dégoûté de l'astrologue, Charles lui donnoit près de sept mille livres de notre monnoie d'aujourd'hui de pension, sans Compter de grandes et fréquentes gratifications. On lui retrancha une partie de ses gages, le reste fut mal payé, et ses infirmités le conduisirent au tombeau quel ques années après. - Christine de PISAN sa fille assure qu'il mourut à l'heure même qu'il l'avoit prédit. Cela peut être; mais, il ne faut pas croire qu'il y ait rien de surnaturel dans cet évé nement le hasard seul le rendit, prophète.

II. PISAN, (Christine de) fille, du précédent, née à Venise vers Pan 1363, n'étoit âgée que de cinq ans lorsque son père la fit venir en France. Sa beauté, son, esprit, et la faveur de son père, Ia firent rechercher par un grand nombre de personnes de distinç, tion. Le mérite d'un jeune gen-, tilhomme de Picardie, nommé Etienne Castel, obtint les suffrages du père et le cœur de la Alle, qui lui donna sa main à l'âge de 15 ans. Une maladie contagieuse ayant emporté ce tendre époux en 1389, à 34 ans; Chris

tine âgée seulement de 25 ans fut accablée d'un grand nombre de procès. Elle se consola de sa mauvaise fortune par l'étude, et elle composa un grand nombre d'ouvrages en vers et en prose. Ils lui acquirent l'estime de plusieurs princes qui eurent soin de ses enfans, et qui lui firent des gratifications. Charles VI lui en accorda une considérable. On a d'elle: I. Les Cent Histoires de Troye en rimes, petit in-folio sans.date. II. Le Trésor de Cité des Dames, Paris 1497, in-folk III. Le Chemin de longue étendue, traduit par Jean Chaperon, Paris 1549, in-12, IV. Une partie de ses Poésies fut imprimée à Paris en 1549, in-12. Les autres se trouvent en manuscrit dans la bibliothèque du roi et dans d'autres bibliothèques. Elles respirent la naïveté et la tendresse. L'ouvrage en prose qui hui a fait le plus d'honneur, est la Vie de Charles V; elle fut composée à la prière de Philippe le Bon duc de Bourgogne. Cette Vie se trouve dans, le 3o volume. des Dissertations sur l'Histoire Ecclésiastique de Paris par l'abbé le Bœuf, qui a écrit la Vie de cette femme illustre.

PISANE, (Victor) général Vénitien, se distingua contre les Génois et en Dalmatie. Un revers fit oublier ses services; il fut condamné à avoir la tête, tranchée. La peine fut cependant, convertie en cinq années de pri-, son. Avant qu'elles fussent écou-. lées les Génois menacèrent les Vénitiens d'une descente. Ceux-ci armèrent leurs galères; mais les, matelots refusèrent d'y monter si on ne leur rendoit le général

le Père Combéfis a publiés. Ce ne sont que des déclamations d'écolier, pleines de phébus et de galimathias.

Pisani. Les nobles furent obligés de l'aller chercher à sa prison, et il parvint au palais au milieu des acclamations du peuple. Loin de se plaindre de l'injure qu'on Jui avoit faite, il approuva la PISISTRATE, général Athesentence rendue contre lui puis-nien, descendant de Codrus, se

qu'on l'avoit crue utile au bien public, et reprit le commandement que le doge le pressoit d'accepter. Ses nouveaux succès contre les Génois furent arrêtés par la mort qui le surprit en 1380.

PISANO, Voyez ANDRÉ DE PISE, n.o VI.

PISCATOR, (Jean FISCHER surnommé) théologien Allemand, enseigna la théologie à Strasbourg sa patrie. Son attachement au Calvinisme l'obligea de quitter cette ville, pour aller professer à Herborn. Il mourut à Strasbourg en 1546. On a de lui; I. Des Commentaires sur l'Ancien et le Nouveau Testament en plusieurs vol, in-8.° II. Amica Collatio de Religione cum C. Vors tio, Goudæ, 1613, in-4.°

PISIDES, (George) diacre, fut garde des chartres et référendaire de l'église de Constantinople sous l'empire d'Héraclius vers 640. On a delni un ouvrage en vers grecs ïambes sur la Création du monde, et un autre Poëme sur la vanité de la Vie. Ils n'offrent ni poésie, ni élégance. On les trouve dans la Bibliothèque des Pères. On les a insérés aussi dans le Corpus Poëtarum Græcorum, Genève, 1606 et 1614, deux vol. in-folio; et on les a imprimés séparément à Paris, 1584, in-4.0 On lui attribue encore plusieurs Sermons en l'honneur de la Sainte Vierge, que

signala de bonne heure par son courage, et sur-tout à la prise de l'isle de Salamine; mais après avoir été le zélé défenseur de sa patrie, il voulut en être le tyran. Tout favorisoit son projet; il avoit une naissance illustre, et une politesse affable qui prévenoit tout le monde en sa faveur. Au talent si nécessaire dans

une république, , de s'énoncer avec facilité, il joignoit l'artifice et le masque du patriotisme. Il se montroit ardent défenseur de l'égalité, et ennemi de toute innovation, Solon alors maître d'Athènes, découvrit aisément les vues ambitieuses de ce citoyen, et les dévoila aux yeux des Athéniens. Pisistrate se voyant pénétré, eut recours à une ruse qui lui reussit. S'étant mis luimême tout en sang, il se fait porter à la place publique. La populace s'assemble: il montre ses blessures, accuse ses ennemis d'avoir voulu l'assassiner, et se plaint de ce qu'il est la victime de son zèle pour la république. Le peuple touché par ce spectacle, lui donne cinquante gardes; il en augmente le nombre, et se rend bientôt maître de la citadelle d'Athènes, les armes à la main, l'an 560 avant J. C. La ville saisie de crainte, reconnut a'ors le tyran qui pour gagner l'amitié du peuple, ne dérogea en rien aux usages de la république. Cependant Lycurgue et Megaclès se réunissent contre lui, et le chassent d'Athènes; ses biens furent mis à l'encan, et il n'y eut qu'un seul citoyen qui osat en acheter. Les deux libérateurs d'Athènes ne restèrent pas long-temps unis. Megaclès pour qui Lycurgue étoit un rival trop puissant, proposa à Pisistrate de le mettre en possession du pouvoir souverain, s'il vouloit épouser sa fille. Le tyran y consentit, et ayant réuni ses forces avec celles de son beaupère, il obligea Lycurgue de se retirer. Pour s'emparer de l'esprit du peuple, il employa de nouveaux artifices. Il choisit parmi la populace une femme d'une taille avantageuse, capable de jouer toutes sortes de roles. Cette femme ayant pris les habits qu'on donnoit ordinairement a Minerve, courut les rues d'Athènes sur un char superbe, en criant dans tous les carrefours, que Minerve leur protectrice ramenoit enfin le sage Pisistrate. Le peuple crut voir la Déesse ellemême, descendue exprès du Ciel pour le bonheur d'Athènes. On reçut ce tyran avec des acclamations de joie; il s'empara du pouvoir souverain, et rendit pu blic son mariage avec la fille de Megaclès. Le tyran se dégoûta bientôt de sa nouvelle éponse. Le père de cette fille la vengea, en gagnant à force d'argent la plus grande partie d'Athènes et les troupes même de Pisistrate. Le tyran, abandonné des siens, se sauva dans l'isle d'Eubée, l'an 544 avant J. C. Ce ne fut qu'au bout de onze ans, et par les intrigues de son fils Hyppias, qu'il sortit de son exil. Il se rendit maître de Marathon à la tête d'un corps de troupes, surprit les Athéniens, et entra vic

torieux dans sa patrie. Tous les partisans de Megaclès furent sacrifiés à sa tranquillité; mais dès qu'il fut affermi sur le trône, il fit oublier ses cruautés par sa modération. Des citoyens l'ayant accusé injustement d'un meartre, au lieu de les punir il alla lui-même se justifier devant l'Aréopage. Sa vie est pleine de traits qui prouvent ce mot de Solon que Pisistrate eût été le meilleur citoyen d'Athènes, s'il n'eut pas été le plus ambitieux.-Ayant été accablé d'injures par un convive pris de vin, ses courtisans cherchoient à aigrir sa fureur, et l'excitoient vivement à en tirer vengeance; il ne laissa pas de les souffrir avec un esprit tranquille, et répondit : Qu'il ne s'emportoit pas davantage contre cet homme ivre, que si quelqu'un se fut jeté sur lui les yeux bandés... Ses établissemens avoient toujours pour but le bonheur de ses sujets. Il ordonna que les soldats blessés seroient nourris aux dépens de l'Etat. Il assigna à cha que citoyen indigent des fonds de terre dans les campagnes de l'Attique: Il vaut mieux, disoitil, enrichir la République, que de rendre une ville fastueuse... Il éleva dans Athènes une Académie qu'il enrichit d'une bibliothèque publique. Cicéron croit que ce fut ce tyran, s'il mérito encore ce nom, qui le premier gratifia les Athéniens des ouvrages d'Homère, et les mit en ordre. Enfin, après avoir régné 33 ans, non en usurpateur, mais en père, il mourut paisi blement l'an 528 avant J. C. Нуparque son fils lui succéda.

I. PISON, (Lucius Calpur nius Piso) surnommé Frugi, à cause de sa frugalité, étoit de P'illustre famille des Pison, qui a donné tant de grands hommes à la république Romaine. Il fut tribun du peuple, l'an 149 avant J. C., puis consul. Pendant son tribunat il publia une Loi contre le crime de concussión: Lex Calpurnia de pecuniis repetundis. Il finit heureusement la guerre de Sicile. Pour reconnoître les services d'un de ses fils qui s'étoit distingué dans cette expédition, il lui laissa par son testament une couronne d'or du poids de vingt livres. Pison joignoit aux qualités d'un bon citoyen, les talens de jurisconsulte, d'orateur et d'historien. Il avoit composé des Harangues qui ne se trouvoient plus du temps de Cicéron; et des Annales d'un style assez bas: elles sont aussi perdues.

II. PISON, (Calus Calpurnius) consul Romain l'an 67 avant J. C., fut auteur de la Loi qui défendoit les brigues pour les magistratures: Lex Calpurnia de ambitu. Il fit éclater toute la fermeté digne d'un consul, dans une des circonstances les plus orageuses de la république. Le peuple Romain, gagné par les caresses empoisonnées de MarcPalican, homme turbulent et séditieux, alloit se couvrir du dernier opprobre en remettant la souveraine autorité entre les mains de cet homme, moins digne des honneurs que du supplice. Les tribuns du peuple attisoient par leurs discours l'aveugle fureur de la multitude, déjà assez mutinée par elle-même. Dans çette situation, Pison monta dans la tribune aux harangues; et quand on lui demanda s'il déclateroit Palican consul, en cas que

[ocr errors]

les suffrages du peuple concou russent à le nommer? il répondit d'abord, qu'il ne croyoit pas la République ensévelie dans des té nèbres assez épaisses pour en venir à ce degré d'infamie. Ensuite comme on le pressoit vivement, et qu'on lui répétoit: Parlez que feriez-vous si la chose arrivoit? - Non, repartit Pison, je ne le nommerois point. Par cette réponse ferme et laconique, il enleva le consulat à Palican avant qu'il pût l'obtenir. Pison suivant Cicéron, avoit la conception tardive; mais il pensoit mûrement et sensément, et par une fermeté placée à propos, il paroissoit plus habile qu'il n'étoit réellement.

[ocr errors]

III. PISON, (Cneius Calpur nius) fut consul sous Auguste et gouverneur de Syrie sous Tibère dont il étoit le confident. On prétend qu'il fit empoisonner Germanicus par ordre de cet empereur. (Voyez GERMANICUS et PLANCINE.) Accusé de ce crime, et se voyant abandonné de tout le monde, il se donna la mort l'an 20 de J. C. C'étoit un homme d'un orgueil insupportable et d'une violence outrée. On rapporte de lui des traits de cruauté atroce. Ayant donné ordre dans la chaleur de la colère, de conduire au supplice un soldat comme coupable de la mort d'un de ses compagnons, avec lequel il étoit sorti du camp et sans lequel il étoit revenu; il ne vouhut jamais accorder à ses prières. quelque temps, pour s'informer de ce qu'il pouvoit être devenu. Le soldat pour subir la condam nation, fut mené hors des retranchemens, et déjà il présen toit la tête, lorsque son com

3 9

VI. PISON, (Guillaume) nó à Leyde, docteur en médecine, la pratiqua au Brésil, aux Indes et à Amsterdam. Les libéralités de Maurice comte de Nassau, le mirent en état de donner son Historia Naturalis Brasiliæ Leyde, 1648, in-folio, réimprimée à Amsterdam en 1658, in-folio, dans le livre intitulé : De Indiæ utriusque re Naturali et Medica.

,

pagnon, qu'on l'accusoit d'avoir tué, reparut. Alors le Centurion chargé de l'exécution, ordonna au bourreau de remettre son sabre dans le fourreau. Ces deux compagnons, après s'être embrassés l'un l'autre, sont conduits vers Pison, au milieu des cris de joie de toute l'armée et d'une foule prodigieuse du peuple. Pison tout écumant de rage, monte sur son tribunal, prononce contre tous trois, sans excepter le Centurion qui avoit ramené le soldat condamné, un même arrêt de mort en ces termes: Tor, j'ordonne qu'on te mette à mort, parce que tu as déjà été condamné; Tor, parce que tu as été la cause de la condamnation de ton camarade; et Tor, parce qu'ayant eu ordre de faire mourir ce soldat, tu n'aspagne, et conçut pour elle une pas obéi à ton Prince.

IV. PISON, chef d'une conspiration contre Néron; Voyez 1. SÉNÈQUE et LATERANUS,

V. PISON, (Lucius Calpurnius) sénateur Romain de la famille des précédens, accompagna l'an 258, l'empereur VaLérien dans la Perse. Ce prince ayant été pris, et Macrien nommé son successeur, le nouvel empereur envoya Pison dans l'Achaïe pour s'opposer à Valens. Pison, au lieu de les combattre, se retira en Thessalie, où ses soldats lui donnèrent la pourpre impériale. Valens marcha contre lui, et lui fit ôter la vie l'an 261, après un règne de quelques se maines. Comme il étoit doué d'excellentes qualités, le sénat honora, dit-on, la mémoire de ses vertus, en lui consacrant une statue et un char de See triomphe.

PISONES, Voyez II. Pors.

PISSELEU, (Anne de) dite d'abord Mille de Heilly, depuis duchesse d'Etampes, née vers l'an 1508, d'une ancienne famille de Picardie, éteinte en 1628. Elle fut fille d'honneur de Louise de Savoie mère de François I. Ce prince la vit à son retour d'Es

passion violente, dont ce père
des lettres a laissé quelques mo
numens; témoin ce joli dizain :

Est-il point vrai, ou si je l'ai songé,
Qu'il est besoin m'éloigner et dis-

traire

De notre amour et en prendre congé ?
Las! je le veux; et si ne le puis

faire,

Que dis-je ? veux; c'est du tout le
contraire :

Faire le puis, et ne puis le vouloir
Car vous avez là réduit mon vouloir,
Que plus tâchez ma liberté me rendre,
Plus empêchez que ne la puisse avoir,
En commandant ce que voulez dé-
fendre.

Anne avoit alors tout l'éclat de
la jeunesse et de la beauté. Son
esprit étoit non-seulement agréa-
ble; mais fin, solide et étendu.
Sensible, peut-être pour mieux
captiver son amant aux beautés
des bons ouvrages, elle mérita
l'éloge de la plus savante des,

[ocr errors]
« PrethodnaNastavi »