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évaluations, etc.; que dans un livre sur la manière de gouverner, il n'est pas dit un mot sur plusieurs points importans de l'administration, ni sur la manière de se conduire dans la güerre qu'on avoit à soutenir; qu'on pousse l'ignorance jusqu'à dire que la France avõit plus de ports sur la Méditerranée que la monarchie Espagnole; que divers littérateurs convaincus des méprises dont cet ouvrage fourmille, n'ont pu l'attribuer à un grand politique; que l'opinion de l'auteur des Nouveaux Doutes, loin d'être un paradoxe, est celle d'Auberi historiographe du cardinal de Richelieu, et pensionnaire de la duchesse d'Aiguillon sa nièce; de Gui Patin, de l'abbé Richard, de le Vassor, d'Ancillon, de Vi gneul Marville ou de l'auteur qui s'est caché sous ce nom; de le Clerc, de la Monnoie; quelle autorité plus forte que celle d' uberi qui écrivoit sous les yeux de la nièce du cardinal, de sa nièce chérie, dépositaire de tous ses sentimens et de tous ses papiers? Cette nièce ne lui auroitelle pas fait voir ce fameux Testament? ne Itii auroit-elle pas dit: Comment oubliez-vous un ouvrage si intéressant, si public et qu'on croit si glorieux pour mon oncle? Non-seulement Auberi ne parle point de ce Tes tament dans l'Histoire de Richelieu; mais il en révoque en doute l'authenticité dans celle de Mazarin. Quoi qu'il en soit, ceux qui l'ont cru du cardinal de Richelieu, l'ont trouvé également profond et savant. Le brillant écrivain qui l'a enlevé à ce ministre, en pense. d'une manière moins favorable. Il dit « que la patience du lecteur peut à peine

achever de le lire, et qu'il seroit ignoré, s'il avoit paru sous un nom moins illustre. » ( Voyez BOURZÉIS.) Un grand roi, surpris de son acharnement contre cette productión, lui envoya de jolis vers, qui auroient dû modérer sa vivacité. Ils ne seront pas déplacés ici, puisqu'ils ser viront à faire connoître le jugement qu'on doit porter de l'ouvrage du Ximenès de la France. Quelques vertus, plus de foiblesses, Des grandeurs et des petitesses, Sont le bizarre composé Du Héros le plus avisé. Il jette des traits de lumière; Mais cet astre dans sa carrière Ne brille pas d'un feu constant. L'esprit le plus profond s'eclipse; Richelieu fit son Testament,

Et Newton son Apocalypse.

etc.

II. Méthode des Controverses sur tous les points de la Foi, in-4.° Cet ouvrage solide, un des meilleurs en ce genre, avant que Bos suet, Nicole et Arnaud eussent écrit contre les Calvinistes, fut le fruit de sa retraite à Avignon. III. Les Principaux points de la Foi Catholique défendus, David Blondel a répondu à cet ouvrage. « Le cardinal de Richelieu, après avoir soumis les Calvinistes par les armes, dit l'abbé de Choisi, avoit formé le dessein de les gagner par la douceur. Il songeoit pour cela à donner aux principaux ministres des pensions, qui leur ôtassent la peur de mourir de faim, et à tenir ensuite des conférences publiques, où l'on ne se serviroit pour preuves que des autorités de l'Écriture-Sainte, sans y admettre la tradition. Il étoit assez bon théologien; mais il avoit le talent suprême de sa

faire aider, et n'épargnoit rien pour avoir des extraits fidelles des bons auteurs Hébreux, Grecs et Latins sur toutes les matières qu'il vouloit traiter. Il ne confia son dessein qu'à un Père de l'Oratoire nommé du Laurent, qui avoit été ministre dans sa jeunesse. Je ne veux me servir, lui disoit-il, ni de Docteurs de Sorbonne, qui avec leur scolastique, ne sont bons que contre les anciens Hérétiques; ni des Pères de l'Oratoire, abymés dans les mystères; ni des Jésuites, ennemis trop déclarés contre les Calvinistes. Il ne faut leur parler d'abord que de la pure parole de Dieu: ils nous écouteront, et pourvu qu'ils nous écoutent, ils sont à nous. Le cardinal ne put travailler à ce beau dessein que Les deux dernières années de sa vie, qui furent traversées de tant d'affaires et de maladies qu'il fut obligé d'en demeurer au simple desir. » IV. Instruction du Chrétien, in-8o et in-12. V. Perfection du Chrétien, in-4o et in-8. VI. Un Journal très-curieux, in-8o et en deux vol. in-12. VII. Ses Lettres, dont la plus ample édition est de 1696, en deux vol. in-12. Elles sont intéressantes; mais ce recueil ne Jes renferme pas toutes: on en trouve d'autres dans le Recueil des diverses pièces pour servir à l'Histoire, etc. in-folio, de Paul Hay, sieur du Chatelet. VIII. Des Relations, des Dis cours, des Mémoires, des Harangues, etc. IX. On lui attribue Histoire de la Mère et du Fils, qui a paru en 1731, en deux vol. in-12, sous le nom de Mézerai. X. On sait qu'il a travaillé à plu. sieurs pièces, dramatiques. Il a, fait, en partie, la tragi-comédie

de Mirame, qui est sous le nom de Saint-Sorlin; et il a fourni le plan et le sujet de trois autres comédies: les Tuileries, représentée en 1653; l'Aveugle de Smyrne; et la comédie héroïque, intitulée Europe, composée pendant sa dernière maladie. Le cardinal de Richelieu peut être regardé comme le père de la tragédie et de la comédie Françoise, par la passion qu'il a témoignée pour ce genre de poésie, et par les faveurs dont il combloit les poëtes qui s'y distinguoient. On rapporte qu'il faisoit composer quelquefois les Pièces de théâtre par cinq auteurs, distribuant à chacun un acte, et achevant par ce moyen, une pièce en moins d'un mois. Ces cinq personnes étoient Boisrobert, Pierre Corneille, Colletet, de l'Etoile et Rotrou. La. réunion de cinq auteurs si inégaux en mérite, prouve que Richelieu étoit un amateur sans goût, et qui payoit aussi bien le bon que le mauvais. Il prenoit l'enflure pour le sublime, et les idées gigantesques, les sentimens outrés, pour l'expression de la belle nature. (Voyez I. COLLETET, MAYNARD, MÉZERAI.) Ses livres et ses vers, si l'on excepte sa Méthode des Controverses, et son Testament, qui est d'ail-leurs assez mal écrit, et auquel d'autres écrivains ont sans doute mis la main, sont aujourd'hui le rebut des bibliothèques. A quelque teinture de théologie scolastique près, il ne savoit pas grand chose, quoiqu'il se piquât. de tout savoir et d'exceller en tout, même à monter à cheval.. Voyez sa Vie par Jean le Clerc qui, avec le Journal de ce ear-. dinal et diverses autres Pièces

forme cinq vol. in-12, 1753; 'Histoire de Louis XIII par te Vassor; et le Tableau de la vie et du gouvernement des Cardinaux Richelieu et Mazarin, représenté en diverses Satires et Poésies, Cologne, 1694, in-12,

IV. PLESSIS-RICHELIEU, (Alfonse - Louis du') frère du précédent, étoit doyen de SaintMartin de Tours, lorsqu'il fut nommé à l'évêché de Luçon par le roi Henri IV, à la place de Jacques du Plessis son oncle; mais avant que d'être sacré, il céda cet évêché à son frère cadet, dont on vient de parler, et se fit Chartreux. Il prit alors le nom d'Alfonse-Louis. Il fit profession à la grande Chartreuse en 1606, et y vécut plus de 20 ans, sans montrer aucun desir de rentrer dans le siècle. Mais lorsque son frère fut en crédit à la cour de France, il accepta l'archevêché d'Aix en 1626, et deux ans après il passa à celui de Lyon. En 1629 Je pape Urbain VIII le nomma cardinal-prêtre, quoique, selon l'ordonnance de Sixte - Quint, deux frères ne dussent jamais porter la pourpre en même temps. En 1632 il fut grand aumônier de France, chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, et obtint plusieurs abbayes fort riches. En 1635 le roi l'envoya à Rome pour des affaires très - importantes, dont il s'acquitta avec succès. Après son retour à Lyon en 1638, 1638, la peste ravageant son diocèse, il se signala par son zèle, et par sa charité pour son troupeau, qu'il n'abandonna point. Il se trouva à l'élection du pape Innocent X en 1644; et l'année d'après il présida à l'assemblée du Clergé de France, tenue à

Paris. Il mourut d'hydropisie le 23 mars 1653, âgé de 71 ans. Attaché aux devoirs de son état, il ne se mêla que des affaires de son diocèse, et très-peu des intrigues de la cour. Il fut enterré à la Charité de Lyon, comme il l'avoit demandé. Voici l'Epitaphe qu'il se fit lui-mème : « Pauper natus sum paupertatem vovi, pauper morior, et inter Pauperes sepeliri volo..... Ce fut à l'abbé de Pont-Chateau qu'il dit dans sa dernière maladie, qu'il aimeroit beaucoup mieux mourir Dom Alfonse, que Cardinal de Lyon. L'abbé de Pure a écrit sa Vie en latin, à Paris chez Vitré, 1632, in-12.

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V. PLESSIS duc DE RICHELIEU, (Louis-François Armand du) maréchal de France, de l'aca-/ démie Françoise et de celle des Sciences, naquit à Paris le 13 mars 1696. Sa mère le mit au monde après sept mois de grossesse. Il lutta quelque temps contre la mort, et fut conservé dans une boîte de coton. Présenté à la cour en 1716, il y fit la plus grande sensation par les graces de son âge et de sa figure, par la vivacité de son esprit, et par quelques saillies heureuses. Les malins parlèrent bientôt des préférences marquées que lui donnoit la duchesse de Bourgogne. Ses Enfantillages, comme on les appeloit à la cour, furent mal interprétés; et l'aimable pou pée (c'est ainsi que les courtisaus nommoient le duc) fut mise à la Bastille. Il ne sortit de cette prison que pour se rendre auprès du maréchal de Villars dont il devint aide de camp. Le jeune due ayant beaucoup de conformité avec son général, ne put que lai

étre agréable; Villars retrouvoit en lui ses manières libres et hardies, sa vivacité brillante et une certaine audace fanfaronne. Après la mort de Louis XIV, Richelieu fut admis à la cour du régent et partagea ses plaisirs. Une tracasserie de société l'ayant forcé de se battre en duel avec le comte de Gacé, il fut blessé et conduit de nouveau à la Bastille, d'où il ne sortit que pour y rentrer encore lorsque la conspiration de Cellamare eût éclaté. Richelieu

étoit accusé d'être entré dans les projets de cet ambassadeur Espagnol, peu favorables au Régent. Deux princesses rivales, Mlle de Charolois, et Mlle de Valois fille du duc d'Orléans, se réunirent pour obtenir sa liberté. Cette troisième détention de Richelieu laissa dans son ame un souvenir profond; sans abandonner les plaisirs et les petites intrigues, il chercha à se rendre utile dans les grandes. Il n'avoit que vingt-quatre ans lorsque l'académie Françoise l'appela dans son sein; cependant il n'avoit encore écrit que des billets doux, et ne savoit pas parfaitement l'orthographe; mais Fontenelle Campistron et Destouches lui firent chacun un discours de réception dont il choisit les principaux traits qu'il débita. On dit que le soir même trois belles le récompensèrent de l'éloquence de ces trois auteurs. Richelieu parut au siége de Philipsbourget y montra beaucoup de valeur. Dans la bataille d'Ettingen il eut un cheval tué sous lui; tout le régiment qu'il commandoit périt dans la retraite; lui seul ferma l'arrièregarde, passa le Mein le dernier de tous, et se trouva assez heureux pour ne pas recevoir la moins

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dre blessure. On lui dut le succès de la bataille de Fontenoy, par be conseil qu'il donna de faire attaquer la colonne Angloise par la maison du roi; et lui-même se mettant à sa tête rompit le bataillon ennemi. A Raucoux et à Lawfelt il cueillit de nouveaux lauriers. Lorsque le mariage du dauphin avec la princesse de Saxe eut été résolu en 1746, il fut nommé ambassadeur à Dresde, et y étala beaucoup de magnificence. L'année d'après, ayant été envoyé à Gênes comme général et plénipotentiaire, il contribua au salut de cette république qui lui décerna une statue placée dans le sénat. Envoyé à Vienne, rien ne fut si magnifique que son entrée dans cette capitale de l'Autriche; il fit ferrer d'argent tous les chevaux de sa suite, mais de manière qu'ils pussent perdre leurs fers dans le trajet et que le peuple en profitât. Ce luxe désordonné, toujours payé par la nation qu'on est chargé de représenter, étoit le véritable emblême du désordre qui commençoit à régner alors dans les finances de France. A son retour, il porta le même faste à Bordeaux dont il fut nommé gouverneur, et dans sa maison de Genevilliers embellie par Servandoni, et devenue le rendez-vous de tous les plaisirs. On admiroit sur-tout dans les jardins une glacière surmontée d'un temple élégant, où au milieu des chaleurs de l'été on jouissoit de la plus agréable fraîcheur. Richelieu eut le malheur de tuer un homme à la chasse; aussitôt il en montra le plus vif regret, combla de biens la famille de celuici, abandonna pour toujours la chasse qu'il aimoit, et vendit Ge nevilliers qui avoit été le théâtre de cet accident. La guerre s'étant allumée en 1756 entre les François et les Anglois, Richelien élevé au grade de maréchal de France, se rendit devant l'isle de Minorque et mit le siége devant Mahon. Les soldats François peu accoutumés à l'excellence du vin, s'enivroient tous les jours et manquoient à la discipline; le maréchal par un mot sut les rendre sobres. Il sit mettre l'armée sous les armes, et passant dans tous les rangs, il dit: << Soldats je vous déclare que ceux qui s'enivreront désormais n'auront pas Phonneur de monter à l'assaut. >>> Lui-même dans les jours d'action donnoit l'exemple de la plus grande intrépidité, y réunissoit après le combat la politesse pour les généraux ennemis, et les soins de l'humanité dûs aux vaincus. Après la prise de Mahon, Riche lieu dirigea la guerre de Hanovre, et triompha malgré les obstacles élevés contre lui par Mad. de Pompadour. Il avoit encouru sa baine pour avoir refusé d'unir son fils à la fille de la favorite. Lorsque celle-ci lui proposa cette al liance, Richelieu lui répondit qu'elle lui faisoit beaucoup d'honneur mais que son fils ayant celui d'être allié à l'empereur, il croyoit devoir la prévenir de cette alliance. » L'armée combinée, commandée par le duc de Cumberland fut forcée de capituler à Closter-Seven près de l'Elbe mais celui-ci fit une grande faute en changeant cette capitulation qui devoit être purement militaire, en une convention politique dont l'exécution dépendroit de la ratification des parties intéressées. Il en fit de plus grandes encore en favorisant la maraude et en donnant au sol

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dat l'exemple de l'avidité et des extorsions. On connoît son Pavillon de Hanovre bâti du fruit des contributions levées dans ce pays. Le maréchal de Richelieu étoit gouverneur et commandant en Guienné depuis 1755, et il devint doyen des maréchaux de France en 1781. Au goût le plus effréné des plaisirs, il y réunit cet orgueil dangereux qui cherche à multiplier les séductions. « La vanité, a-t-il écrit, entre pour beaucoup dans la jouissance: on vante sa conquête; elle satisfait l'amour propre, et cette prétendue gloire semble ajouter au plaisir. >> Avec les mœurs les plus dissolues, un agrément perfide dans l'esprit, l'habitude de jeter un ridicule amer sur les vertus privées, il contribua à corrompre les mœurs de la capitale, et devint le chef de ces Agréables, «qui, com me le dit la Harpe, se croient une grande supériorité d'esprit pour avoir érigé le libertinage en principe et fait une science de là dépravation. Ils ne se doutent, pas que cette prétendue science, en mettant même toute morale à part, est le comble de la sottise et de la duperie. Car qu'y a-t-il de plus sot que de se faire un travail sérieux et une étude pénible de ce qui pour les autres est un plaisir ou du moins un amusement? La belle découverte que de se défendre d'aimer aucune femme, et de se faire une loi de les tromper toutes! Le plus habile intrigant dans ce genre peutil se flatter d'avoir autant de plaisir qu'un homme franchement amoureux ? Quel est celui du fat? la vanité; maïs comparée aux autres cette jouissance n'est-elle pas un plaisir de dupe.>>> Richelieu, à part ses mœurs cor

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