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ESSAI HISTORIQUE

SUR

LA VIE ET LES OUVRAGES

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GRESSET,

PAR L.-N.-J.-J. DE CAYROL,

ANCIEN MEMBRE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

TOME PREMIER.

A AMIENS,

CHEZ CARON - VITET, IMPRIMEUR-LIBRAIRE ;

A PARIS,

CHEZ DUMOULIN, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS.

1844.

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AVIS DE L'ÉDITEUR.

La ville d'Amiens a donné le jour à plusieurs personnages célèbres; leurs noms sont pour elle un juste sujet d'orgueil, leur gloire doit lui être chère. Nous désirions depuis long-temps publier un ouvrage qui fût comme un monument élevé en l'honneur de l'un de ces hommes dont le nom appartient à l'histoire. Aussi avons-nous accueilli avec empressement le projet de l'estimable littérateur qui nous a proposé la publication d'un Essai historique sur la Vie et les Ouvrages de Gresset.

Profondément versé dans l'histoire littéraire du XVIIIe. siècle, M. de Cayrol a consacré plusieurs années laborieuses à l'ouvrage que nous publions aujourd'hui. Persuadé que, pour bien apprécier le secret de la supériorité des écrivains remarquables, il faut s'attacher aux différentes circonstances de leur vie, recueillir scrupuleusement leurs premiers essais et ne point négliger les causes qui ont exercé sur eux quelque influence, M. de Cayrol s'est livré aux recherches les plus patientes,

!

aux investigations les plus minutieuses pour faire connaître exactement le caractère et les écrits du poète

amiénois.

Pendant son séjour en Picardie, M. de Cayrol fut nommé chancelier de l'Académie d'Amiens, dont Gresset peut être regardé comme le véritable fondateur. Ces fonctions lui permirent de rassembler un grand nombre de documents précieux sur le chantre de Ver-Vert. On sait que l'éloge de Gresset fut mis au concours en 1782, 1783, 1784 et 1785, et que de nombreux concurrents se présentèrent dans la lice M. de Cayrol a tiré un trèsheureux parti de plusieurs pièces envoyées sur ce sujet.

On a remarqué que Gresset, en quittant la capitale pour venir se fixer dans sa province, ne donna plus de publicité aux productions de son génie; il se bornait, encore assez rarement, à lire ses ouvrages devant quelques amis, c'està-dire, dans le petit cercle qui suffisait à ses goûts et à sa modestie. Rechercher et faire connaître cette partie peu connue de la vie du poèțe, et réhabiliter, pour ainsi dire, une existence si laborieuse et si pure contre les attaques injustes dont il fut l'objet, a été pour l'auteur de cet Essai une tâche pénible, mais que nul autre ne pouvait remplir d'une manière plus consciencieuse. Ses recherches n'ont pas été stériles, et il a dû de précieuses découvertes aux dépôts littéraires les plus riches de Paris

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