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21.

La convention en corps se joint aux membres des sociétés populaires de la commune, et à tous les sans-culottes de Paris, pour célébrer sur la place de la Révolution (de Louis xv) l'anniversaire de la mort de Louis XVI. Au milieu des chants et des danses, le bourreau fait tomber quatre têtes sous la hache de la guillotine.

1er FÉVRIER. Un loi ordonne la démolition de tout château-fort, tour ou tourelle, garnis de créneaux, qui existent dans la république, à l'exception des postes militaires. Il est dit que les pavillons construits dans les angles des jardins seront conservés, à moins que, par leur forme, ou par leur construction, ils ne puissent offrir aux malveillants des moyens d'attaque ou de défense. Mais il arrivera que les autorités des campagnes, interprétant arbitrairement cette loi, détruiront toutes les fabriques d'agrément appartenant aux personnes qu'elles proscrivent comme aris

tocrates.

4. - Une loi porte l'abolition immédiate de l'esclavage dans les colonies françaises, et admet tous les nègres à l'exercice des droits de citoyen français.

12.

La convention rend à Marseille son nom (V. 16 janvier).

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15. Un décret porte: « Le pavillon décrété par l'assemblée constituante est supprimé. Le pavillon national sera formé des trois couleurs nationales, disposées en trois bandes égales, posées verticalement, de manière que le bleu soit attaché à la gaule du pa

TOME IV.

12

villon, le blanc au milieu, et le rouge flottant dans les airs.

15. - Une loi déclare sans appel ni recours en cassation les jugements rendus contre les prêtres, en exécution de la loi du 20 octobre 1793.

*

16. L'ex-archevêque-cardinal-ministre Brienne s'empoisonne pour ne point aller à Paris mourir sur l'échafaud avec toute sa famille (V. 30 avril, 1or août 1787 et 24 août 1788 ). Ayant adhéré à la constitution civile du clergé (V. 12 juillet 1790), ce prélat se vit admonesté par le pape Pie vi. Il est à propos de remarquer ici que Pie VI offrira, dans la suite, de déférer à la demande du directoire, en sanctionnant cette constitution, moyennant la restitution des trois légations pontificales. Le saint père aurait alors, pour recouvrer ses domaines temporels, apostoliquement effacé la tache de l'hérésie ou du schisme. qui couvrait le royaume très chrétien ! « La crainte, << observe Duclos, est le principe et le ressort de la <«< politique romaine, depuis que la raison a éteint les « foudres du Vatican. » Brienne était d'une immoralité profonde; il se faisait gloire d'être athée. A for

* Les Brienne ne sont pas de cette ancienne famille de Brienne qui, dès le douzième siècle, était, ainsi que les Rieux, les Melun, etc., l'une des plus illustres de France: ils sont Loménie, et sont issus d'un procureur qui exerçait sous François 1er. Ses descendants entrèrent dans l'administration et furent employés dans les conseils du roi. La grande fortune de cette famille provient de la fille d'un traitant appelé Poisson. D'abord marchand contrebandier de toiles et dentelles de Flandres, il fit des bénéfices considérables, et devint ensuite entrepreneur de fournitures aux armées ; il acquit alors de grandes richesses, et un Loménie épousa sa fille. C'est avec la dot de la demoiselle Poisson que fut achetée la magnifique terre de Brienne, dont les Loménie ont pris le nom.

ce d'intrigues et de déclamations tantôt religieuses tantôt philosophiques, l'archevêque était parvenu à passer pour un homme de génie, pour un homme d'état; mais celui à qui on avait accordé une haute réputation dans les affaires, celui qui avait brillé dans quelques cercles de Paris et dans le cabinet de la reine Marie-Antoinette, en parlant d'administration, n'eut pas plus tôt le timon de l'état entre les mains, qu'il montra son incapacité à le conduire. Il serait impossible d'expliquer les inconséquences extraordinaires de sa conduite. On ne pouvait lui refuser beaucoup d'esprit; il avait des connaissances théoriques en divers genres, mais ces connaissances étaient mal dirigées. Arrivé au ministère, il se montra sans suite dans les idées, sans ressources pour imaginer, sans persévérance pour exécuter. Chacune de ses opérations fut mal combinée, entreprise mal à propos, ou abandonnée sans motif. A chaque instant il compromettait l'autorité; et, dans sa marche incertaine, il ne cessa de manifester un mélange incohérent de traditions despotiques et de projets de réformations et d'innovations. Enfin, des demi-mesurés, des actes alternatifs de violence et de faiblesse, forment le tableau de sa courte mais encore trop longue administration.

9. Hermini d'Auribeau, qui a succédé au capitaine d'Entrecasteaux dans le commandement des corvettes la Recherche et l'Espérance, parties de Brest, le 28 septembre 1791, pour découvrir le sort de Lapeyrouse, touche à Sourabaya, dans l'île de Java, et livre les deux bâtiments aux Hollandais. Les papiers relatifs à ce voyage sont sauvés et recueillis par Rossel, officier de l'expédition ( de l'Institut en 1815). Il en a

publié, en 1809, la relation, qui forme un monument précieux d'astronomie nautique. Honneur à Rossel, il s'est montré bon Français !

24. Une loi révolutionnaire, faisant suite à celle du 29 septembre précédent, régularise le système et dispose les tableaux d'un maximum général sur le prix des denrées et objets spécifiés denrées ou objets d'un usage ordinaire.

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26. Une loi porte : Le comité de sûreté générale est investi du pouvoir de mettre en liberté les patriotes détenus. Toute personne qui réclamera sa liberté rendra compte de sa conduite depuis le 1er mai 1789. Les propriétés des patriotes sont inviolables et sacrées. Les biens des personnes reconnues ennemies de la révolution seront séquestrés au profit de la république (V. 3 mars). Ces personnes seront détenues jusqu'à la paix, et bannies ensuite à perpétuité.

1er MARS.

L'état des prisons de Paris se monte à

six mille détenus.

2.

Un arrêté de la commune de Paris défend de louer des appartements à tout citoyen non pourvu d'une carte de sûreté (V. 29 mars 1793 ).

3.- Une loi révolutionnaire porte que les biens des ennemis de la révolution détenus (V. 26 février) serviront à indemniser les patriotes indigents.

10.- Un arrêté du comité de salut public porte que le

Théâtre-Français sera consacré aux représentations par et pour le peuple.

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12. Une loi révolutionnaire déclare acquis au profit de la nation les biens des ecclésiastiques déportés par la loi ou absents de leur propre volonté, des vieillards ou infirmes en réclusion.

13. — Une autre loi déclare traîtres à la patrie, et punit comme tels, ceux qui seront convaincus d'avoir, de quelque manière que ce soit, favorisé, dans la république, le plan de corruption des citoyens, de subversion des pouvoirs et de l'esprit public; d'avoir excité des inquiétudes à dessein d'empêcher l'arrivage des denrées à Paris; d'avoir donné asyle aux émigrés; ceux qui auront tenté d'ouvrir les prisons; ceux qui auront introduit des troupes dans Paris avec le dessein d'assassiner le peuple et la liberté; ceux qui auront tenté d'ébranler ou d'altérer la forme du gouvernement républicain, de même que ceux qui recéleront les conspirateurs et les individus mis hors de la loi (V. 10 avril 1795).

Ces dispositions sont prises à la suite d'un très long rapport de Saint-Just, dans lequel il est déclaré que « Il y a dans la république une conjuration << ourdie par l'étranger, dont le but est d'empêcher par << la corruption que la liberté ne s'établisse. Le but <«< de l'étranger est de créer des conjurés de tous les << hommes mécontents, et de nous avilir, s'il était pos<«<sible, dans l'univers, par le scandale des intrigues. « On commet des atrocités pour en accuser le peuple << et la révolution. C'est encore la tyrannie qui fait << tous les maux que l'on voit, et c'est elle qui en accuse << la liberté. L'étranger corrompt tout. » Robespierre,

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