DICTIONNAIRE OU HISTOIRE ABRÉGÉE de tous les Hommes qui se sont Avec des Tables chronologiques, pour réduire en corps d'histoire Par L. M. CHAUDON et F. A. DELANDINE. , Miki Galba, Otho, Vitellius, nec beneficio, nec injuria cogniti. DICTIONNAIRE HISTORIQUE. donna PIGALLE, (Jean-Baptiste) sculpteur du roi, chevalier de Tordre de Saint-Michel, chancelier de l'académie de Peinture, naquit à Paris en 1714, d'un menuisier, et y mourut le 20 août 1785, à 71 ans. Il ne montra d'abord aucune disposition pour le dessin. Il aimoit à modeler, mais il n'avoit ni adresse, ni facilité, et ne pouvoit rien finir sans un travail opiniatre. Le voyage d'Italie que la générosité de Coustoù l'aîné lui fournit le moyen d'entreprendre, au jeune artiste la facilité qui lui manquoit. Il étudia les ouvrages des grands maîtres et fut bientôt leur rival. De retour en France, il s'illustra par un grand nombre de morceaux admirables. Les plus connus sont : I. Un Mercure qu'il fit à Lyon, où il s'arrêta en revenant de Rome. S'étant rendu à Paris quelque temps après, il s'empressa de le présenter à le Moyne son ancien maître, qui lui dit: Je voudrois l'avoir fait. II. Une Vénus dont Louis XV fit présent au roi de Prusse, en y joignant son Mercure que le roi Tome X. P lui avoit fait exécuter en grand. Ces deux statues dont la première est un chef-d'œuvre digne des beaux jours d'Athènes, furent accueillies à Berlin avec transport. Pigalle qui s'y rendit quelque temps après, fut annoncé au roi de Prusse comme l'auteur du Mercure de France. Le monarque crut que c'étoit un journaliste; et Pigalle ne fut point admis à l'audience de Fréderic. Piqué de cette indifférence, il partit pour Dresde après avoir fait un tour à Potsdam, où ces deux statues étoient placées. En il dit: Je voyant la première, serois très-faché si je n'avois pas mieux fait depuis. Enfin Fréderic instruit de sa méprise, fit rechercher le sculpteur avec le plus grand soin, mais il avoit déjà disparu. Pigalle regretta toujours depuis de n'avoir pu modeler la figure de Fréderic le Grand. Il disoit : Les deux plus belles têtes que j'aie jamais vues dans ma vie, sont celles de Louis XV et de Fréderic, la première pour la noblesse des formes; la seconde, pour la finesse spirituelle de la A |