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gné un peu de savoir humain; la philosophie y a gagné le respect des choses sacrées. (Bravo! Très bien! Très bien!) Elles se sont rapprochées, et je n'ai jamais vu, en prenant, non pas l'histoire factice faite par les partis, mais l'histoire vraie, je n'ai jamais vu que l'une ou l'autre eût succombé, fût morte. Ce sont deux sœurs immortelles, qui ne peuvent pas périr! La religion et la philosophie sont nées le même jour, le jour où Dieu a mis la religion dans le cœur de l'homme et la philosophie dans son esprit; il faut qu'elles vivent ensemble, immortelles, l'une à côté de l'autre, qu'elles ne se séparent pas, et que, dans les temps d'épreuve, elles cherchent à se rapprocher plutôt qu'à se détruire. C'est mon vou; je crois qu'il est réalisé dans la loi.

(De vifs applaudissements éclatent sur les bancs de la droite. L'orateur reçoit de nombreuses félicitations.)

CLX

RAPPORT

FAIT

AU NOM DE LA COMMISSION

DE L'ASSISTANCE ET DE LA PRÉVOYANCE

PUBLIQUES

LE 26 JANVIER 1850

A L'ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE

L'Assemblée législative avait nommé une commission1 à l'effet d'examiner les propositions et questions concernant la charité, la bienfaisance, et tous autres moyens de venir en aide aux classes pauvres et laborieuses, dans les diverses phases de la vie, l'enfance, l'âge mûr, la vieillesse. En décidant que chacun des systèmes d'assistance étudié par elle serait l'objet d'un rapport spécial, cette commission avait pensé cependant que ses recherches, travaux et conclusions, gagneraient en clarté s'ils étaient résumés dans un rapport d'ensemble où seraient aussi exposés les vues et principes qui l'avaient dirigée, et la rédaction en fut confiée à M. Thiers.

1. Cette Commission se composait de MM. Piscatory, Proa, SavatierLaroche, Levavasseur, de Melun (Ille-et-Vilaine), de Riancey, de Rémusat, de Lespinay, de Melun (Nord), Cordier, Corne, Berryer, Coquerel, Lequien, Parisis, Béchard, Louvet, Noailles de Mouchy, de Montebello, Callet, De Sèze, Godelle, de Montalembert, Arago (Emmanuel), Raudot. Buffet, Ancel, Dupin (Charles), de Beaumont (Gustave), Thiers.

VIII.

29

Messieurs,

Vous avez choisi dans votre sein une commission de trente membres, à laquelle doivent être adressées toutes les propositions relatives à l'assistance publique, soit que ces propositions naissent de votre initiative, soit qu'elles émanent de celle du gouvernement. Votre intention a été de ramener à un centre commun tous les travaux qui ont pour but d'améliorer la condition des classes ouvrières, d'éviter ainsi les efforts divergents, et de rattacher à un ensemble bien conçu, d'accord dans toutes ses parties, les institutions de bienfaisance déjà créées ou restant à créer. Pénétrée de la pensée qui avait présidé à sa formation, la Commission, dont j'ai l'honneur d'être aujourd'hui le rapporteur, a voulu d'abord envisager d'un point de vue général l'œuvre si vaste que vous lui aviez imposée. Elle a cru qu'elle ne remplirait ni votre intention ni sa mission véritable, si elle se bornait à examiner isolément telle ou telle proposition de loi, qui lui serait renvoyée, ou qui naîtrait dans son propre sein, et qu'elle devait, au contraire, examiner sous tous ses rapports l'importante question de la bienfaisance publique, rechercher quels étaient, dans une société chrétienne et civilisée, les moyens vrais, sérieux, durables, et non chimériques, de venir au secours des classes pauvres, de leur faciliter le

travail, de leur alléger la souffrance, de réaliser erfin cette fraternité si souvent annoncée, mais toujours d'autant moins pratiquée qu'elle a été plus fastueusement promise.

La tâche de votre Commission, ainsi considérée, s'agrandissait singulièrement, et avait même de quoi intimider les esprits les plus hardis. Toutefois, devant les devoirs que la Constitution, que la situation du pays, que votre propre humanité vous imposent, il fallait ne reculer devant aucune difficulté, et votre Commission, prenant, soit dans les créations du passé, soit dans les inventions du jour, l'exemple des diverses manières d'aider le travail, de diminuer la misère, les a soumises toutes à un examen préalable, et approfondi quoique préalable, pour choisir entre celles qui lui paraîtraient sensées, fécondes en résultats, conformes aux vrais principes sociaux, compatibles avec le bon état des finances, et celles, au contraire, qui lui sembleraient chimériques, ruineuses, antisociales, stériles enfin parce qu'elles seraient impraticables. Cette séparation entre le vrai et le faux, le possible et l'impossible, exigeait, outre un sentiment d'humanité très sincère, une solide connaissance des principes sociaux, et votre Commission a employé tout ce qu'elle avait de lumières, consacré tout ce qu'elle pouvait donner d'attention, à remplir sa difficile tâche. Elle a passé en revue, nous osons le dire, l'organisation sociale tout entière; elle a parcouru la longue et douloureuse chaîne des misères humaines,

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