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J'écris à Maleville pour qu'il retire l'arrêté, s'il l'avait envoyé au Moniteur.

A vous de cœur,

29 décembre 1848, minuit.

LÉON FAUCHER.

N° 9.

Lettres de M. Louis Bonaparte à M. Barrot.

Première lettre après l'échauffourée de Strasbourg pour lui demander de se charger de la défense du colonel Vaudrey.

Lettres nombreuses du fort de Ham au sujet de la demande qu'il adresse aux ministres d'abord, puis au roi à l'effet d'être mis en liberté pour aller voir son père malade. A plusieurs reprises cette phrase: « Le bonheur de respirer l'air de la patrie me console de la captivité.

D

12 Mars 1848. Envoie M. Persigny à M. Barrot, et le consulte sur la question de savoir s'il'doit revenir à Paris et se mettre sur les rangs pour la députation.

1849. Lettre où le président se dit résolu, malgré les objections de ses ministres, à nommer le général Changarnier grand officier de la Légion d'honneur, afin, dit-il, de montrer au pays et à l'armée, par un moyen constitutionnel, qu'il ressent les injures et les actes d'opposition de l'Assemblée.

1849. Lettre où il se plaint qu'il se tienne un conseil chez M. Barrot, où certaines résolutions sont arrêtées, sans qu'il en ait connaissance. Cela nuit à sa considération et à celle du ministère.

1849. (Après les élections.)

MON CHER MONSIEUR ODILON BARROT,

Notre conversation d'hier soir, les circonstances graves dans lesquelles nous nous trouvons, tout m'oblige à m'ex

pliquer bien clairement avec vous sur les choses et sur les hommes; je ne peux pas laisser subsister un moment l'idée qu'une répugnance inconsidérée ou un caprice aurait pu dicter mes choix et inspirer ma conduite. Je peux me tromper, mais je ne me laisserai guider que par des considérations générales. Ces considérations, les voici : Je crois que la première nécessité du gouvernement c'est d'imprimer aux affaires une direction précise et énergique; je crois qu'à l'intérieur il faut tout réorganiser et tout préparer pour soutenir avec avantage une lutte si elle se présente. Il faut choisir des hommes dévoués à ma personne même, depuis les préfets jusqu'aux commissaires de police. Il faut surveiller les actions de chacun afin de les empêcher de nuire en un mot, tous ceux avec lesquels M. Dufaure a été au pouvoir, depuis Cavaignac jusqu'à Decoux; depuis Marrast1 jusqu'à Gervais de Caen. Il faut destituer la plupart des agents que M. Dufaure a nommés.

Il faut réorganiser partout la garde nationale dans un but militaire; il faut enfin réveiller partout le souvenir non de l'empire, mais de l'empereur; car c'est le seul sentiment au moyen duquel on peut lutter contre les idées subversives. Pour remplir ce but, je ne vois donc pas que M. Dufaure soit l'homme approprié à la situation; cependant, comme je reconnais son ascendant sur l'Assemblée et son mérite, je serais heureux de le voir entrer dans le ministère, mais non à l'intérieur. A l'intérieur je veux un homme énergique et dévoué qui voie les dangers réels de la situation et non les dangers chimériques; un homme qui voie un danger réel dans la conspiration des ennemis de la société et non dans le plus ou moins de pouvoir que l'on donne à ceux qui commandent la force armée. Ainsi donc, si M. Dufaure consent à entrer à un ministère quelconque, je serai très-reconnaissant; mais sinon, non.

Maintenant, encore un mot pour vous prouver que je n'ai pas changé d'idée sur ce point. Dès le principe, j'étais opposé à l'adjonction de M. Dufaure. Les raisons que vous m'avez données m'ont convaincu; mais je n'ai consenti à son entrée au ministère qu'autant qu'il ne serait pas à l'intérieur. J'ai exprimé cette idée bien arrêtée devant

1. Sur l'original de la lettre, le nom de Marrast est substitué à celui de Lamartine.

MM. Thiers et Molé il y a cinq jours, devant le conseil des ministres il y a trois jours; et c'est dans ce but que nous avons imaginé de vous prier d'accepter un ministère sans portefeuille. Je n'ai fait aucune objection à cette combinaison, quoiqu'elle amoindrît un peu ma position; mais cela m'est complétement égal. Aussi vous vous souviendrez que M. Thiers me disait devant vous il y a cinq jours qu'il convenait que c'était moi qui faisais tous les sacrifices. En effet, je ferai tous ceux que je croirai utiles à la chose publique, mais je n'irai pas au delà.

Je suis vraiment désolé de toutes ces difficultés, parce que je sais bien que je dois paraître, aux yeux des personnes qui ne voient pas les choses comme nous, plein de préjugés envers ceux que j'exclus, ou bien coupable d'ingratitude. Il n'en est pourtant rien; mais je sens ma responsabilité, et j'ai profité de l'expérience des cinq derniers mois pour vouloir qu'avant tout les affaires marchent et marchent bien. Depuis cinq mois, les membres du cabinet actuel ont rendu au pays et à moi les plus éclatants services, et cependant il a manqué dans presque tous les ministères de direction et d'activité. Je désire que le minis tère nouveau puisse unir la parole à l'action, Je vous ai bien franchement expliqué mes idées; j'espère que cette confession n'altérera en rien les sentiments de haute estime et d'amitié que j'ai pour vous.

Signé Louis-NAPOLÉON.

FIN DU TOMK TROISIÈME

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TABLE DES MATIÈRES

-

Budget...

ÉLECTION DE LOUIS-NAPOLÉON A LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPU-

BLIQUE.

Formation du ministère du 20 décembre 1848...

Coup d'œil sur la situation......

Double commandement du général Changarnier.

Retrait du projet de loi Carnot sur l'enseignement...
Proposition Rateau....

Fermeture des clubs.

La garde mobile.

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-

· Crise dite du 29 janvier 1849..

Élection du vice-président de la République......

Administration intérieure.

Révolution à Rome.....

Clubs. Leurs excès.

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ment provisoire...

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Organisation judiciaire...

1

30

45

48

62

67

80

102

127

134

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- Compte financier des dépenses du gouverne-

178

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Démission de M. Léon Faucher, ministre de l'intérieur..
Dernière crise de l'Assemblée constituante......

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