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que je ne lui ai pas répondu d'une maniere fatisfaifante, j'ai lieu de penfer que le Public a pris de ma Réponse une idée plus favorable; & qu'au moins fur un grand nombre d'Articles, le BIBLIOTHÉCAIRE de Sainte Genevieve ne doit pas s'arroger les honneurs du triomphe.

Je ne me ferai point une peine d'indiquer ici les légeres Brochures qui font forties de fa plume, & les réfutations que je leur ai oppofées, m'en rapportant pour la décifion au Public dont les lumieres & l'impartialité rendront toujours le Tribunal refpectable.

Les deux premieres Critiques du Pere MERCIER ont paru dans le Journal de Trévoux; la troisieme eft inférée dans le Journal des Savans. Après les avoir lues avec toute l'attention que leur importance exigeoit fans doute, je n'ai

pas été peu furpris que le Pere MERCIER parût 'oublier par-tout, le but de mon Ouvrage qui, comme le Titre même l'annonce, est deftiné à faire connoître les Livres RARES en tout Genre: il ne m'appartenoit pas de prononcer fur des points abfolument étrangers à mes études. Je n'ai point apprécié le mérite intrinféque de la plupart des Livres dont je parle ; je ferois pour lors forti de ma fphère; cet aveu ne peut être humiliant: Non omnia poffumus omnes. Mais à combien de reproches ne me ferois-je pas ex

pofé, fi j'avois effayé de tirer de la pouffiere ces Livres oubliés, que le Pere MERCIER tâche de faire valoir par des Anecdotes un peu trop communes, pour qu'elles puiffent en rehauffer la valeur ; fi je m'étois étendu fur ces prétendues raretés, qui peuvent être telles pour le P. MERCIER, quoiqu'elles ne foient pas avouées dans le Commerce; & que je ne me fuffe pas renfermé dans de certaines bornes, où je vois par une expérience journaliere que font , pour ainfi dire, circonfcrits les Livres vraiment RARES & SINGULIERS. C'eft pourtant à ces différens objets qui le croiroit! que le P. MERCIER s'eft principalement attaché. Car je compte pour rien fa menace de détruire le Systême Bibliographique, adopté jufqu'à préfent par tous ceux qui ont traité cette matiere. Il doit y en fubftituer un de fa façon, dont la maturité n'eft pas encore arrivée. Il me pardonnera en l'attendant, d'avoir fuivi le fentier battu, & de m'être conformé à un ancien usage, qui devoit avoir force de loi pour moi je perfifterai donc dans mon erreur, jusqu'à ce que ce favant Bibliothécaire ait fait briller un nouveau jour, dont la lu miere ne peut manquer de nous éclairer.

L'Année Littéraire de M. FRERON contient deux Lettres, dont la premiere, écrite fous le

nom d'un Savant de Strasbourg ( Anonyme ) eft probablement du Pere MERCIER. S'il a repris fon mafque en cette occafion, je ne dois pas m'en plaindre, & j'y gagne de toutes façons; car la Lettre eft écrite d'un style plus honnête, & fi différent des précédentes, qu'il ne m'a pas été difficile de juger que j'en avois l'obligation à l'Auteur du Journal, qui n'aura vraisemblablement pas voulu confacrer dans fon Ouvrage une Critique faite en termes aussi peu mefurés que l'étoient les premieres.

La feconde Lettre eft de M. FOURNIER le Jeune, Fondeur de Caracteres d'Imprimerie. Elle ne parle que des premieres productions de la Typographie, & des Caracteres dont il prétend qu'on a dû faire ufage dans l'Origine de cet Art. Il est cependant vrai qu'il attaque les Obfervations que j'ai données fur la fameufe édition de la BIBLE Latine, imprimée fur papier en 2 vol. in-fol. entre les années 1450 & 1455 à Mayence, de laquelle on conserve un exemplaire à Paris dans la BIBLIOTHEQUE du College MAZARIN; lui préférant une autre édition fans date, qui eft à la BiBLIOTHEQUE du Roi, à laquelle il donne la plus grande antiquité. Il foutient auffi que le Livre intitulé: Speculum Humane Salvationis & l'édition du Pfeautier, imprimée à Mayence

en 1457, ont été exécutés l'un & l'autre avec des Caracteres de bois fculptés & mobiles, & non avec des Caracteres de fonte.

Je ferois charmé de pouvoir adopter le fentiment de M. FOURNIER, dont les talens connus lui ont acquis la réputation la plus diftinguée dans fon Art. Mais il avoue luimême dans fa Lettre; qu'il faut quelque chofe de plus que de l'HABILETÉ, pour débrouiller le cahos impénétrable qui obfcurcit depuis fi longtems le berceau de l'Imprimerie. Je renvoie donc à un autre tems, l'examen de fon opinion fur tous les articles qui font l'objet de fa Lettre : & la confection totale de l'Ouvrage que j'ai entrepris, ne me permettant pas de lui répondre préfentement, je remets à le faire après la publication du dernier Volume de ma BIBLIOGRAPHIE.

A l'égard du Pere MERCIER, j'observerai que mes RÉPONSES à fes différentes Critiques font renfermées dans deux Brochures du même format & du même Caractere que mon premier Volume, dont elles peuvent être regardées comme le SUPPLEMENT.

N. B. On avertit les Curieux, qu'il a été tiré en GRAND PAPIER de Hollande, & de format petit in 4°., quelques exemplaires de

la BIBLIOGRAPHIE. Ces exemplaires ne font qu'au nombre de cinquante, & ils fe vendent vingt-quatre livres le Volume, en feuilles.

Nous travaillons actuellement à la Partie des BELLES LETTRES; & nous espérons la donner dans le courant de l'année prochaine.

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