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Rapport du 4 janvier 1842, au ministre.

Activité

Opérations du colonel Tempoure. Le général de Rumigny, aide de camp du roi, en Algérie. — Départ du gouverneur pour la province d'Oran (10 janvier). Marche sur Tlemcen et ordre du jour du 25 mars. - Séquestre sur les propriétés arabes. du général Bugeaud. Ravitaillement de Medeah et de Milianah par les généraux de Rumigny et Changarnier. - Préparatifs pour la campagne du printemps. Ordre du jour contre les Kabyles. - Massacre de Beni-Mered. Héroïsme du sergent Blandan (11 avril 1842). Lettres à Mme BuJonction des divisions d'Oran (Changarnier) et d'Alger (de Bar)

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geaud. sous Milianah. - Retour du gouverneur à Alger; repos de quatre mois. Affaire de Aïn-Tesensil par le général Changarnier. - Détente et confiance relatives. Construction de la route à travers les gorges de la Chiffa (15 août 1842). Les idées du gouverneur reproduites par le Moniteur algérien. Impulsion donnée à la colonisation. Soumission des Issers (30 août). Lettres à Mme Bugeaud. Campagne du Sebaou contre BenSalem.

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du gouverneur pour les tribus du Sebaou.

- Sidi-Mahiddin, ancien khalifa d'Abdel-Kader, reçoit l'investiture Discours aux Arabes. Froissement du général causé par l'attitude du ministre de la guerre à son égard. Brochure intempestive. Intervention utile de M. Guizot. Correspondance avec lui. — Retour du duc d'Aumale à Alger (20 novembre). — Lettre du Roi. Lettre à M. Gardère. —

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Description de l'Ouarensènis. Succès des généraux Changarnier et La

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Les derniers jours de l'année 1841 furent signalés par de brillants succès dans la province d'Oran et le gouverneur général adressait, le 4 janvier 1842, au maréchal ministre de la Guerre, les dépêches sui

vantes :

A monsieur le Maréchal, ministre de la Guerre,

duc de Dalmatie.

Alger, le 4 janvier 1842.

Monsieur le Maréchal,

Un courrier extraordinaire d'Oran m'a apporté des lettres du colonel Tempoure qui sont du plus haut intérêt. Décidément la puissance d'Abdel-Kader se détruit rapidement dans la province d'Oran, et sa défaite consommée sur ce point ne peut manquer de l'être bientôt sur le reste du territoire soumis à sa domination jusqu'à la province de Constantine.

Vous verrez que les chefs de douze tribus accompagnaient Si-Mohamed ben Abdallah-Ouled-Sidi-Chigi, dans l'entrevue solennelle qu'il a eue près de Tlemcen avec le colonel Tempoure et le général Mustapha. Cette réunion est déjà assez puissante pour espérer qu'elle se soutiendra par ellemême; mais il est sage de l'appuyer énergiquement et je donne à cet égard des instructions très positives au colonel Tempoure.

Par le mauvais temps qu'il fait, nos nouveaux alliés n'ont pas grand'chose à redouter d'Abdel-Kader, et dès que le temps se remettra au beau, notre colonne rentrera en campagne. Les ouvertures déjà faites par plusieurs autres tribus nous donnent lieu d'espérer que les soumissions se multiplieront et que la grande réunion des douairs qui porte le nom de Beni-Amer se réunira à la confédération. Alors nous serons maîtres du territoire depuis Oran jusque auprès de Mascara. Les Gharrabas et les Hachem-Gharrabas me paraissent seuls devoir opposer encore quelque résistance; mais que pourrontils faire entre la colonne de M. le général de Lamoricière, celle de M. le général Bedeau et celle de M. le colonel Tem

poure, aidées de tous les nouveaux alliés? Ou ils succomberont vite ou ils se rallieront. Il nous faut pour ces opérations une belle fin du mois de janvier.

J'avais été bien tenté de me rendre sur l'heure à Oran; mais j'ai besoin d'être ici pour régler des affaires importantes. Toutefois je ne puis retarder longtemps de me rendre à Mostaganem et à Oran. C'est là, comme j'ai toujours eu l'honneur de vous le dire, le point capital; c'est donc là qu'il faut frapper fort et vite. Le reste en sera la consé

quence.

Je joins ici aux dépêches du colonel Tempoure une lettre du général Mustapha; vous y remarquerez qu'il est très satisfait du colonel. Je le suis également de lui ainsi que de Mustapha qui se montre de plus en plus véritable ami de la France.

Quand les événements seront accomplis, j'aurai l'honneur de vous proposer pour tous les deux les récompenses qu'ils ont méritées.

Agréez, etc.

BUGEAUD.

Le général Bugeaud, en partant pour la province d'Oran, remettait le 10 janvier 1842 la direction supérieure de l'administration au lieutenant général comte de Rumigny, aide de camp du Roi, envoyé quelques semaines auparavant pour prendre le commandement de la province d'Alger, en attendant, disait-on, l'intérim de gouverneur général.

Le bruit se répandit alors, en France et en Algérie, que le général de Rumigny, familier du roi Louis-Philippe, était destiné au gouvernement général de l'Algérie en remplacement du général Bugeaud dont

le départ serait devenu définitif. On vit, à ce moment, se produire un phénomène singulier : ce fut l'opposition de la presse et celle du Parlement, adversaires irréconciliables de Bugeaud, un an auparavant, faisant subitement campagne, avec la violence du temps, contre cette substitution présumée d'un favori de la cour à l'homme considéré par tous, après sa campagne de 1841, comme le conquérant et le pacificateur de l'Algérie.

Le roi Louis-Philippe était d'ailleurs trop patriote, trop sage, pour penser différemment. Il ne pouvait que s'applaudir d'un mouvement d'opinion en faveur d'un homme qu'il estimait profondément et il sacrifia volontiers son aide de camp, si tant est qu'il eût sérieusement songé à en faire un gouverneur général.

Aussitôt la remise du service faite au général de Rumigny, le général Bugeaud s'embarqua sur le Cocyte pour se rendre à Oran et y organiser une campagne d'hiver. Il s'agissait d'enlever à AbdelKader Tlemcen, la seule ville qui lui restât, l'ancienne capitale arabe de la Mauritanie, et dont l'abandon par Bugeaud lui-même au traité de la Tafna avait fait l'objet de si vives critiques.

« Tout ce terrain cédé, nous le reprendrons dès que vous le voudrez,» avait dit Bugeaud du haut de la tribune à ses collègues de la Chambre. Il tenait donc à la reprise de Tlemcen dont la cession lui avait été tant reprochée. Parti d'Alger le 12 janvier, il datait dans le courant du mois de février de Tlemcen une série d'arrêtés et d'ordres généraux (1).

(1) Le 14 février, par deux arrêtés successifs, le gouverneur général mit

A Oran, Bugeaud prit en personne la conduite des troupes du colonel Tempoure. Il emmenait avec lui le vieux général indigène Mustapha ben Ismaël. Un ordre général publié au quartier général d'Alger le 25 mars 1842 dit sommairement :

La colonne réunie spontanément à Oran vers la fin de janvier a opéré pendant la saison la plus pénible de l'année. Elle n'a été arrêtée ni par les rivières torrentueuses ni par les neiges couvrant les montagnes. Elle a obtenu dans cette campagne de vingt-cinq jours la soumission de toutes les tribus qui s'étendent de l'Habra aux frontières du Maroc. L'occupation de Tlemcen en a été la suite.

L'infatigable Bugeaud ne s'arrêta pas à Tlemcen malgré la rigueur de la saison. Pour compléter la soumission de l'Ouest, il poussa jusqu'à Sebaou, forteresse de l'Émir située à treize lieues au sud-ouest de Tlemcen. Le fort fut détruit le 9 février on y trouva un approvisionnement de fer et de plomb, et sept pièces de canon en bronze dont deux fondues à Tlemcen.

sous séquestre les propriétés des habitants qui les avaient abandonnées pour suivre l'ennemi et forma quatre compagnies de milice indigène.

Pendant ce temps les troupes de Bedeau et de Lamoricière faisaient entre Mostaganem et Mascara une campagne d'hiver destinée à atteindre les Arabes, suivant le système développé à la tribune, dans leur intérêt agricole, en les empêchant de semer.

Dans les années précedentes, dit le Moniteur algérien đu 26 février 1842, la cessation des hostilités pendant les grandes chaleurs et surtout durant les cinq mois de pluie permettait à l'ennemi de se refaire de ses pertes et de recommencer la guerre au printemps avec les mêmes forces. D'un autre côté, les tribus semaient tranquillement les grains et pâturaient les troupeaux dans les vallées réservées pour cette saison. Il fallait, pour les soumettre, les priver de ces avantages et ne pas leur laisser un moment de répit, c'est ce qu'ont fait la division Lamoricière autour de Mascara, et la division Bedeau autour de Mostaganem.

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