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DE

RAPPORTS, OPINIONS

ET

DISCOURS

PRONONCÉS A LA TRIBUNE NATIONALE DEPUIS 1789 JUSQU'A CE JOUR.

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LIVRE PREMIER.

DISCOURS ET DISCUSSIONS SUR DIFFERENS SUJETS.

LE

SITUATION GÉNÉRALE DE LA RÉPUBLIque.

E gouvernement révolutionnaire, prévoyant, actif, recevait une grande force de la haine de ses ennemis, vagues téméraires qui se brisaient à ses pieds, et de la confiance du peuple, levier puissant qui le soutenait au dessus des orages. L'établissement de l'ère nouvelle avait été signalé par des triomphes sur tous les points. L'Anglais, chassé de Toulon, humilié devant Dunkerque, n'avait obtenu de ses lâches hostilités que l'incendie ou le vol de quelques vaisseaux français; l'Espagnol fuyait, honteux de la cause qu'il défendait; les soldats de la liberté reprenaient leurs places fortes à l'Autrichien sujet. Partout les armes de la République l'élevaient majestueuse au rang des hautes puissances: les rois daignaient songer à traiter avec elle, et ce décret, qu'ils avaient longtemps méprisé, ils le comprenaient enfin signalé par la victoire : « La Convention nationale déclare, au nom du peuple français, qu'elle ne s'immiscera en aucune

manière dans le gouvernement des autres puissances; mais elle déclare en même temps qu'elle s'ensevelira plutôt sous ses propres ruines que de souffrir qu'aucune puissance s'immisce dans le régime intérieur de la République (1)

».

Les villes rebelles étaient soumises, les conspirateurs punis les ennemis de la révolution surveillés et main

tenus.

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La guerre de la Vendée se poursuivait avec ardeur; toutefois on n'y obtenait encore que le succès possible contre cette hydre du fanatisme uni à la politique : éviter ses progrès, frapper sans cesse et sans pitié tant que l'Anglais la soutiendrait de son or et de ses transfuges.

L'infamie et la mort attendaient les lâches et les traîtres; la destruction menaçait les cités corrompues (2): et si ces justes rigueurs n'eussent été portées par des décrets, le peuple les aurait invoquées. Quelques imprudences avaient fait soupçonner de défection un bataillon de Paris : les père et mère des soldats accusés se présentent à la barre; ils sollicitent le jugement de leurs fils, et leur mort s'ils sont reconnus coupables.

Les patriotes étaient secourus et protégés, les défenseurs de l'État récompensés et honorés, leurs veuves et leurs orphelins adoptés par la République. Mais les agens des

(1) Décret du 13 avril 1793, rendu sur la proposition de Danton. (2) « Tout militaire ou employé dans les armées qui abandonnerait son poste sera puni de mort. » (Décret du 15 août 1793, rendu sur la proposition de Danton.)

L'Assemblée législative avait décrété la démolition de toute ville qui se rendrait sans avoir soutenu l'assaut, et la peine de mort contre quiconque parlerait le premier de rendre une ville assiégée. La Convention renouvela ces décrets; elle ajouta, relativement à la Vendée :

«Toute ville de la République qui recevra dans son sein les brigands, ou qui leur donnera des secours, ou qui ne les aura pas repoussés avec tous les moyens dont elle est capable, sera puníe comme une ville rebelle, et en conséquence elle sera rasée, et les biens des habitans seront confisqués au profit de la République. » (Décret du 11 brumaire an 2, rendu sur un rapport de Barrère, fait au nom du comité de salut public.)

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