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élémentaire, mais de revendiquer l'enseignement secondaire et il obtint de créer un certain nombre d'écoles, dites Permissionnaires, où était donné l'enseignement secondaire.

Beaucoup de religieuses tenaient des écoles dans leurs couvents où elles apprenaient à lire et à écrire mais les prétentions du Chantre furent repoussées.

Elles le furent également quand il entreprit une dernière campagne contre les Ecoles de Charité. Bien que la rémunération exigée dans les PetitesEcoles fût minime, beaucoup de gens ne pouvaient la fournir et leurs enfants erraient tout le jour dans les rues, privés de la plus élémentaire instruction. Des curés comprirent ce danger et fondèrent des écoles gratuites dont le nombre augmenta rapidement. Les maîtres des écoles cantorales qui payaient fort cher l'investiture conférée par le Chantre ', se plaignirent à ce chef suprême qui s'adressa au Parlement pour obtenir la fermeture des écoles de charité. Des polémiques s'engagèrent et, après divers arrêts rendus par le Parlement, une transaction intervint à la fin du XVIIe siècle. Les curés reconnurent l'autorité morale du Chantre et acceptèrent les lettres portant pouvoir de régir et gouverner les écoles », mais ces lettres devaient être obtenues sans requête particulière sur présentation de leurs lettres de provision. Chaque curé, enfin, restait maître d'établir une école gratuite.

1 « Les lettres de maîtrise, renouvelables chaque année, coûtaient 50 livres 4 sous. » Franklin, loc. cit.

Les écoles des Frères, fondées par J.-B. de La Salle, étaient purement gratuites et devaient porter ombrage au Grand Chantre. Dès 1688, de nombreuses écoles avaient été fondées à Paris; et la lutte s'engagea aussitôt contre elles, soutenue par les écrivains, les maîtres des Petites-Ecoles et le Grand Chantre. Un arrêt du Parlement du 5 février 1706 interdit à La Salle ou à ses Frères de tenir aucune école dans Paris ou ses faubourgs sans la permission formelle du Grand Chantre.

A la fin du XVIIIe siècle nous pouvons résumer ainsi la situation de l'enseignement populaire à Paris. Il y avait des écoles gratuites et des écoles payantes.

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Les Ecoles de Charité établies dans chaque paroisse, créées et dirigées par le curé. On en comptaif 80 56 pour les garçons et 24 pour les filles.

:

Les Ecoles de Frères, très peu nombreuses

encore.

Les Ecoles d'Enfants de Choeur, dans chaque paroisse.

Les Ecoles des Savoyards, fondées dans certains quartiers de Paris et destinées à apprendre la lecture et l'écriture aux enfants venus de la Savoie.

Les Ecoles couventuelles établies pour les jeunes filles dans 17 maisons religieuses.

Le Collège des Bons-Enfants, destiné aux enfants pauvres du quartier de l'église Saint-Honoré.

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En premier lieu, l'ancienne institution des Petites Ecoles, régies par le Chantre. Il y en avait 316.

Puis des Pensions tenues par des maîtres dépendant du Grand Chantre de Notre-Dame; d'autres enfin tenues par des permissionnaires dépendant de la même autorité ecclésiastique; d'autres, enfin, tenues par des maîtres ès-arts dépendant de l'Uni

versité.

Malgré les protestations du Grand Chantre, plusieurs Collèges de l'Université donnaient à leurs élèves l'instruction élémentaire.

La Corporation des Ecrivains dirigeait des écoles au nombre de 140 environ.

Enfin dans beaucoup de couvents l'instruction élémentaire était donnée aux jeunes filles. Les pensions y étaient de 5 à 600 livres par an.

Telle était la situation de l'instruction élémentaire à Paris, très florissante si on la compare aux incertaines notions possédées sur les communes rurales.

La condition des maîtres d'école, leur recrutement, montrent que l'enseignement primaire était inorganisé dans l'ancienne France; il y avait des maîtres dans presque toutes les communes, mais leurs connaissances étaient rudimentaires; les classes, peu suivies, se bornaient à la lecture du catéchisme et des psautiers. De plus, l'école était sous le contrôle étroit et jaloux de l'Eglise, ne cherchant qu'à prépa

rer les enfants à la vie religieuse et à lutter contre l'hérésie ou l'indifférence.

Les idées réformatrices, la conception d'un enseignement populaire, naquirent de l' «Encyclopédie >; ses philosophes, ses savants, Diderot, Condorcet, sont convaincus de la nécessité de l'instruction et ils en réclament la diffusion.

Aussi, à partir de 1750, des progrès sensibles seront réalisés, une fièvre de savoir, un besoin de comprendre le monde et l'homme brûle les cœurs, s'empare des consciences; la Révolution aura pour tâche d'unifier et de codifier ces tentatives, ces efforts généreux et de donner une forme légale aux nouvelles conceptions morales.

§ 4. Le personnel enseignant différait dans les écoles de l'ancienne France; l'enseignement élémentaire était confié, en majeure partie, dans les villes, aux Congrégations dont nous avons parlé; dans les campagnes, les écoles étaient dirigées par des laïques, soumis à une surveillance étroite de l'évêque ou de son représentant direct: le curé de la paroisse.

Les maîtres d'école étaient le plus souvent choisis dans les paroisses rurales, par les Assemblées générales d'habitants, convoquées par le curé au prône de la messe et ce droit des Assemblées subsista même de 1787 à 1789, bien qu'un Edit de 1787 eût rétabli des municipalités dans toutes les paroisses. Quelquefois la nomination des maîtres appartenait

au seigneur ou plus souvent au fondateur de l'école et à ses héritiers; dans les villes et dans les gros bourgs, pourvus de municipalités, les magistrats municipaux, assistés du curé, choisissaient des régents et, en Provence, les paroisses rurales suivaient cet exemple.

Il n'en est pas moins vrai que dans tout le royaume, à quelques exceptions près, très rares d'ailleurs, la nomination des maîtres d'école fut soumise au choix des communautés représentées par les Assemblées d'habitants. L'administration du village par ces Assemblées a existé presque partout en France depuis le Moyen-Age jusqu'en 1789. << Pendant les siècles où la monarchie a été l'arbitre <<< des destinées du pays, les habitants des campagnes, << protégés par le pouvoir central contre le joug sei<< gneurial, garantis par leur propre faiblesse contre << l'action extrême de ce pouvoir, ont formé, au milieu <<< du triple cercle de l'autorité monarchique, du pa<«<tronage seigneurial et de l'influence ecclésiastique, << quarante mille Associations naturelles délibérant << sur leurs propres intérêts et choisissant leurs << agents».

Le rôle de ces Assemblées qui se formaient et délibéraient en dehors du contrôle de l'Etat et de l'immixtion des représentants du pouvoir central, cette création spontanée d'un organisme communal, d'une sorte de Conseil public, réuni autour de

1 A. Babeau, Le Village sous l'ancien Régime. Introduction, page 5.

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