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cion où les tient l'éminent historien. A ces documents il en ajoute d'autres, lesquels, d'après lui, ne laissent aucun doute sur l'importance et la multiplicité des latifundia avant le me siècle de notre ère.

Notre éminent collaborateur M. Charles de Ribbe poursuit avec son zèle infatigable et sa science consommée l'étude de l'ancienne société française. L'écrit qu'il publie sur les Guiran (Une famille provençale au XVe siècle : les Guiran-la-Brillane, d'après des documents inédits; étude d'histoire sociale. Digne, imp. Chaspoul, in-8 de 41 p.) reconstitue la véritable histoire des origines d'une famille provençale à laquelle les généalogistes ont attribué une généalogie fantastique. L'auteur suit, à partir du commencement du xve siècle, Guilhem Guiran et ses descendants, avec des détails circonstanciés tirés des minutes des notaires d'Aix. « Après avoir commencé obscurément, dit-il, les Guiran ne finirent pas sans éclat.... Leur trait final de vanité mis à part, ils nous sont un exemple, pris entre une multitude d'autres, des conditions dans lesquelles se sont formées les anciennes classes dirigeantes de notre pays. Ils nous découvrent dans quel milieu elles se recrutaient, comment de nouvelles familles, élevées par le travail, apportaient à ces classes leur contingent de vertus et, en quelque sorte, de forces morales accumulées. >>

Notre collaborateur M. l'abbé Breuils, membre de la Société historique de Gascogne, vient de publier l'ouvrage auquel il travaillait depuis plusieurs années sur Saint Austin, archevêque d'Auch, et la Gascogne au XIe siècle (Auch, imp. Cocharaux, gr. in-8). Nous consacrerons, dans notre prochaine livraison, un article spécial à cet important travail.

M. F. Jouon des Longrais a consacré une intéressante étude au célèbre chef de la ligue en Bretagne : Le duc de Mercœur, d'après des documents inédits (Saint-Brieuc, René Prud'homme, in-8 de 84 p.; extrait des Mémoires de la section archéologique de l'Association bretonne).

L'écrivain qui nous a déjà donné une série d'études sur les différents couvents de la Visitation en France et en Europe au XVIIe siècle, continue la publication de ses Documents et manuscrits par deux fascicules. Le premier, consacré à la Visitation au XVIIe siècle dans le centre ouest de la France (Paris, 1895, in-8, p. 329-356), nous parle de la Visitation au Croisic, à Vannes, à Dol, à Caen, à Angers, à Saumur, à Loudun et à Tours; le deuxième, sur la Visitation au XVIIe siècle. Couvents du Maine et de l'Orléanais (in-8, p. 357379 p.), nous fait connaître les maisons du Mans, de la Flèche, de Mamers, de Chartres et de Blois.

Les archives du grand séminaire d'Auch, dont il a la garde, ont fourni à M. l'abbé Cazauran les principaux éléments de l'intéressante

notice qu'il consacre aux Séminaires du diocèse de Tarbes (Auch, François Soulé, 1895, in-16 de 81 p.). C'est d'abord le grand séminaire fondé à la fin du xvIIe siècle, dont il nous retrace toutes les vicissitudes avant et depuis la Révolution; puis le petit séminaire établi en 1822 à Saint-Pé-de-Génerez.

M. A. Kleinclausz nous donne une bonne étude d'histoire locale dans son article sur les Origines de la ville et de la commune de Belfort et la politique de Renaud de Bourgogne, comte de Montbéliard, paru d'abord dans le Bulletin de la Société belfortaine d'émulation et qui vient d'être tiré à part (Belfort, typ. Dentlers, 1895, in-8 de 59 p.).

M. Angelo Boscassi, archiviste de la commune de Gênes, publie une curieuse étude sur les armes de cette cité qui a été couronnée au concours ouvert par le Giornale araldico: Illustrazione storica dello stemma di Genova (Bari, direzione del Giornale araldico, 1895, gr. in-8 de 12 p.); il y recherche avec soin les diverses modifications subies par l'emblème et la devise de la cité depuis les origines jusqu'à nos jours. Les cinq planches qui accompagnent le texte retracent pour les yeux l'histoire de ces variations.

Notre savant collaborateur M. le baron d'Avril vient de donner une cinquième édition, revue et remaniée, de sa traduction de la Chanson de Roland, dans la collection des Classiques pour tous, naguère publiée sous les auspices de la Société bibliographique. Cette traduction est précédée d'un Essai sur les chansons de geste (Paris, Sanard et Derangeon, in-18).

M. Edmond Béraud, dans une courte et saisissante brochure sur le Centenaire de Quiberon (Lamulle et Poisson, gr. in-18 de 23 p.), rappelle les souvenirs de ce tragique épisode de l'histoire de la Révolution, et, après avoir résumé les faits d'une manière précise, en tire cette double conclusion: un prince ne doit jamais abandonner ses serviteurs; un honnête homme ne doit prêter qu'un serment dans sa vie.

M. Marius Léty, un enthousiaste admirateur de Napoléon, a voulu apporter sa petite pierre à l'édifice qui s'élève de toutes parts en l'honneur du « grand empereur; » et, dans une brochure ornée du portrait du lieutenant Bonaparte, d'après le tableau de Greuze (Tournon, imp. L. Boyer, in-8 de 60 p.), il raconte, dans les moindres détails, le double séjour du jeune officier à Valence, en 1785-1786 et en 1791. Le premier fut signalé par la passion de Bonaparte pour la charmante Caroline du Colombier, qui devint, en mars 1792, Mme Garempel de Bressieux. L'auteur donne quelques détails sur cette liaison fugitive et toute platonique, et nous initie à la vie intime et aux habitudes du jeune lieutenant d'artillerie.

Nous signalerons encore une lecture faite par M. Soyez à la Société des antiquaires de Picardie sur le Voyage de l'évêque d'Amiens, Robert de Fouilloy, envoyé par le roi Louis X en Périgord et en Quercy durant l'année 1316, pour la réformation du pays (Amiens, imp. Yvert, in-8 de 15 p.); des Notes sur la possibilité de la vulgarisation de l'histoire locale (extraits de la Revue de l'Avranchin. Avranches, imp. de Jules Durand, gr. in-8 de 13 p.), où M. Charles Guérin expose fort judicieusement comment pourraient se multiplier et se répandre les monographies d'histoire locale; une charmante plaquette Per le nozze, publiée à Vérone (in-4 de 40 p.), intitulée : Bernardino Donato, grecista veronese del secolo XVI, et enrichie de pièces inédites tirées des archives de Vérone.

Nous avons reçu les publications suivantes, qui seront l'objet d'un compte rendu dans nos prochaines livraisons: Les Indo-Européens avant l'histoire, par R. von Jhering. Trad. de l'allemand par O. de Meulenaere (Chevalier-Marescq, in-8); Histoire de la Vendée militaire, par Crétineau-Joly. T. Ier. Éd. nouvelle annotée et augmentée d'un 5o volume par le R. P. J.-E.-B. Drochon (Maison de la Bonne Presse, gr. in-8); Mémoires du général baron Thiebault, publiés par F. Calmettes. T. V, 1813-1820 (Plon et Nourrit, in-8); Un peu plus de lumière sur le conclave de Venise et sur les commencements du pontificat de Pie VII, 1799-1800, par C. van Duerm, S. J. (Louvain, Ch. Peeters; Paris, Lecoffre, gr. in-8); Essais diplomatiques, par le comte Benedetti (Plon et Nourrit, gr. in-8); A travers l'ancien Paris, par J. Laurentie (Bloud et Barral, in-16); Histoire de l'administration civile dans la province d'Auvergne et le département du Puyde-Dôme, par G. Bonnefoy. T. Ier (Lechevalier, gr. in-8); Chronique vivaroise. Anthoine du Roure et la Révolte de 1670, par R. de Vissac (Lechevalier, gr. in-8); Essai historique sur l'hôtel de ville de Coutances, par P. Le Cacheux (A. Picard, gr. in-8); I Dispacci degli ambasciatori veneti alla corte di Francia durante la Rivoluzione, editi da M. Kovalevsky. T. Ier (Torino, fratelli Bocca, in-8); Delle Fonti per la storia di Alessandro Severo (Padova, R. Stabilimento Prosperini, in-16); La République des Provinces-Unies, la France et les Pays-Bas espagnols, de 1630-1650, par A. Waddington. T. Ier (Masson, gr. in-8); Un Chapitre de l'histoire du droit criminel dans les Pays-Bas autrichiens au XVIIIe siècle. Les Mémoires de Goswin de Fierlant, par E. Hubert (Bruxelles, Hayez, in-8); Histoire du Monténégro et de la Bosnie depuis les origines, par P. Coquelle (Leroux, gr. in-8); Actes et fragments relatifs à l'histoire des Roumains, rassemblés dans les dépôts de manuscrits de l'Occident, par N. Jorga (Bucarest, in-8); Histoire de la Russie (1801-1894), par G. Créhange (in-18, Alcan); Euvres de saint François de

Sales, évêque et prince de Genève et docteur de l'Église. T. VI. Les vrays entretiens spirituels (Genève, Trembley, in-8); L'Idée de l'État, par H. Michel (Hachette, gr. in-8); Le Congrès des religions à Chicago en 1893, par G. Bonet-Maury (Hachette, in-18); Histoire et littérature, par E. Biré (Lyon, Vitte, in-8); Le Théatre des Tuileries sous Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, par A. Babeau (Extr. du «< Bulletin de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France,» in-8); Recherches de la noblesse dans la généralité de Tours, en 1666. Procès-verbaux de comparution, publiés et annotés par MM. l'abbé Chambois et Paul de Farcy (Mamers, Fleury et Dangin, in-4); Les Grandes figures catholiques du temps présent, par l'abbé G. Bertrin (Sanard et Derangeon, 4 vol. in-8); César Borgia, duc de Valentinois, et documents inédits sur son séjour en France, par Anatole de Gallier (Alph. Picard, in-8); Euloge Schneider, 1793, par E. Mühlenbeck (Strasbourg, Heitz et Mendel; Paris, Bouillon, in-8); Félix Faure devant l'histoire. De son berceau à l'Elysée, 1811-1895, par M. F. Martin-Ginouvier. T. Ier (Paris, imp. Schneider et Bouillet, in-8); Bibliographie générale des inventaires imprimés, par F. de Mély et E. Bishop. T. II (Leroux, in-8).

M. Barthélemy Saint-Hilaire, qui vient de mourir plus que nonagenaire, ne fut pas, à proprement parler, un historien. Mais, toutes réserves faites sur les questions de doctrine, ses travaux sur l'Inde antique et en particulier sur le bouddhisme, et sa traduction complète de l'œuvre immense d'Aristote, ont honoré la science française, et nous croyons devoir ici, sans insister sur les dissidences qui l'ont séparé de nous, durant sa longue carrière, rendre un sincère hommage à son immense labeur, à ses convictions spiritualistes, à l'intégrité de sa vie et à la simplicité voulue de ses funérailles, vraiment philosophiques parce qu'elles ont été religieuses.

Nous devons un hommage aussi à un autre vieillard, mort plein de jours dans la fermeté de ses convictions chrétiennes, M. le vicomte Hersart de la Villemarqué, membre libre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dont le nom demeurera uni à la renaissance contemporaine de la langue et de la littérature celtiques, à l'étude, au culte des antiquités de notre chère et catholique Bretagne.

MARIUS SEPET. - EUGÈNE LEDOS.

REVUE DES RECUEILS PÉRIODIQUES

Comment les Grecs comprenaient-ils la religion de la mort et quels rites funéraires ont-ils mis en honneur? Telle est la double question à laquelle M. Georges Perrot essaie de répondre en interrogeant les tombes retrouvées en Grèce et en interprétant les poèmes homériques. Pendant la période mycénienne, la mort est regardée comme un demisommeil que la piété des survivants cherche à prolonger. Dans ce but, ils veillent à ce que le mort ne manque d'aucune des choses indispensables à la vie. L'inhumation est alors le seul rite employé. A l'époque d'Homère les opinions se modifient. L'on croit que, délivré des liens de la chair, le mort, sous la forme d'une ombre impalpable, descend dans la demeure d'Hadès, au séjour du silence et des ténèbres, et l'on commence à brûler les cadavres pour faciliter leur descente vers la demeure dernière, où ils trouvent le repos à défaut du bonheur.

Ce n'est pas seulement de nos jours que la question juive s'est posée. Il y a eu dans l'antiquité une question juive, dont le P. A. Durand entreprend de nous esquisser l'histoire. Le monde ancien a laissé aux Juifs de la dispersion, vivant loin de la terre promise, au milieu des goyim, une grande liberté, à la faveur de laquelle ils arrivèrent à la fortune et conquirent une réelle influence. La protection du pouvoir ne les empêche pas d'être détestés des populations au milieu desquelles ils vivent sans se mêler à elles, et qui de temps à autre affirment leur haine contre eux par les pillages et les massacres dont ils sont les victimes. Le P. A. Durand attribue cette universelle antipathie à trois griefs principaux. Le Juif méprise tous ceux qui ne sont point de sa religion et cherche à se soustraire aux lois du pays où il est établi. Il place ses intérêts au-dessus de tout sentiment patriotique, et la trahison ne lui coûte pas. Enfin, se livrant avec succès au trafic de l'argent, il tient entre ses mains la presque totalité de la fortune publique. On voit par là que si la haine pour le sémite

1 Revue des Deux Mondes, 1er novembre 1895.

2 Études religieuses, 15 septembre 1895.

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