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M. F.-N. Nicoullet d'une série de lettres administratives, écrites, pour la plupart, par les commissaires de l'administration centrale du département des Hautes-Alpes et relatives à la défense de la frontière des Alpes pendant la campagne de 1799; les éclaircissements fournis par M. Ch. Baille 2 şur quelques points de la vie du baron de Staël; l'ambassadeur de Suède en France ne donna jamais sa démission et exerça ses fonctions diplomatiques jusqu'en 1799, époque de son rappel par Bonaparte; il mourut à Poligny, le 9 mai 1802, et non à Paris ou dans quelque ville de notre frontière du nord.

ALBERT ISNARD.

1 Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, 4o trimestre 1895. * Annales franc-comtoises, juillet-août 1895.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

Storia della marina militare antica. Documenti. T. II. La marina in Omero e Virgilio, con quattordici tavole. Parte I, par le cav. Ros. E. CORAZZINI. Firenze, Passeri, 1894, in-8 de xx1-400 p.

M. Corazzini, qui a déjà publié de nombreux travaux sur la marine des anciens, a étudié et commenté avec le plus grand soin les très nombreux passages de l'Iliade et de l'Odyssée où l'on trouve des renseignements sur la marine des anciens Grecs. L'amiral Jurien de la Gravière a déclaré qu'Homère, en ce qui touche la marine, est quelque chose d'incomparable. C'est le seul poète, sans en excepter le Camoëns, qui lui paraisse avoir pris la navigation au sérieux. Il ne connaît pas une de ses descriptions, pas même une de ses épithètes qu'un marin voudrait désavouer. M. Corrazini partage complètement son opinion, et relève soigneusement toutes les descriptions, toutes les épithètes d'Homère pour démontrer qu'il donne sur la navigation antique les détails les plus complets et les plus précis. Il explique que ces détails ont été souvent omis ou défigurés par la négligence des traducteurs ou leur fàcheuse ignorance de l'archéologie navale. Il expose les opinions des auteurs qui ont traité ce sujet avant lui, et les discute. L'art de construire les vaisseaux était, suivant M. Corazzini, beaucoup plus avancé au temps d'Homère

qu'on ne le croit généralement, et il fait sur ce sujet des dissertations très ingénieuses. Il croit aussi que nous avons tort de supposer les Grecs très ignorants dans l'art de diriger leurs navires. Il essaie d'établir la véritable signification des termes maritimes employés par Homère; il entre dans les plus grands détails sur la construction des navires de son temps, sur les diverses parties qui les composent, sur les voiles, les rames, etc., etc., et aussi sur les noms donnés aux différentes catégories de gens de mer, sur la navigation des Grecs, sur les notions géographiques et astronomiques qui se trouvent dans Homère. Des plans, des croquis facilitent l'intelligence de certains détails. LUDOVIC SCIOUT.

Théorie générale de la possession en droit romain, par M. ED. VERMOND, professeur de droit romain à la Faculté de droit d'Aix en Provence. Paris, Larose, 1895, in-8 de 461 p.

Nous nous trouvons aujourd'hui, aucun jurisconsulte ne l'ignore, en présence de deux théories romaines de la possession, absolument différentes l'une de l'autre celle de Savigny et celle de lhering.

Dans l'excellent traité dont le titre précède, M. Vermond, professeur de droit romain à la Faculté d'Aix, après

avoir retracé l'état de la doctrine sur cette délicate matière, expose avec beaucoup de clarté les systèmes qui divisent les deux éminents romanistes d'outre-Rhin, et étudie avec une érudition peu commune les divergences d'opinion qui les séparent. Il s'attache à démontrer que, si l'on doit adopter sur la possession les idées fondamentales enseignées par Ihéring, on doit toutefois reconnaître que cette théorie, comme toutes les théories romaines, est une théorie parfaitement juridique, et non pas seulement utilitaire; qu'elle est, par conséquent, fondée sur des principes certains, ne contenant aucune solution incohérente.

Présenter la théorie de la possession, c'est, en réalité, rechercher comment et à quelles conditions s'établit et se maintient l'état de fait qui la constitue. M. Vermond excelle à nous montrer comment le droit romain est parvenu à s'approcher du but qu'il voulait atteindre, nous voulons dire assurer au propriétaire un moyen efficace de protection, n'exigeant pas une preuve aussi difficile que l'est celle du droit de propriété, et ne pouvant cependant presque jamais être utilement invoqué par un autre que par le propriétaire. Notre distingué collègue a eu le mérite d'éclairer tout ce sujet par une analyse des plus remarquables du droit romain. Après avoir consacré un chapitre préliminaire au fondement de la protection accordée à la possession, il s'occupe, dans quatre parties distinctes, de l'acquisition et de la conservation de la possession par l'intermédiaire d'un tiers, et de la théorie de la détention; du criterium permettant de discerner la possession de la détention, et enfin de la possessio viliosa.

Nous ne saurions suivre ici le savant auteur dans ses multiples et très instructifs développements. Bornonsnous à dire qu'un livre de la valeur du sien est, de toutes, la démonstration la plus convaincante que, quoi que l'on fasse ou que l'on tente de faire, l'étude du droit romain est encore bien vivace et fort en honneur dans nos Facultés, et que, tant qu'il aura des représentants aussi autorisés que M. Vermond, il triomphera sans peine des mesures absolument injustifiées dont il est actuellement victime de la part des pouvoirs publics, dont les efforts, du reste, semblent tendre de plus en plus à bannir la science du droit proprement dite'de l'enseignement de nos Écoles.

P. LOUIS-LUCAS, professeur à la Faculté de droit de Dijon.

La Fin d'un peuple. La dépopulation de l'Italie au temps d'Auguste, par Maurice VANLAER. Paris, Thorin, 1895, in-8 de 328 p. Le titre de ce livre n'en fait pas deviner le sujet, que le sous-titre indique seul avec précision. En réalité, le peuple romain ne finit pas au temps d'Auguste malgré les pertes subies par la vieille population italique, le dépeuplement des campagnes, l'abandon des métiers par les hommes libres dans les villes, la diminution des familles au sein des classes riches par la mollesse, la débauche, la stérilité volontaire, l'inefficacité des réformes sociales tentées par Auguste, l'afflux d'étrangers qui, dans Rome, supplanta peu à peu les indigènes, il y aurait beaucoup de hâte à prononcer avec M. Vanlaer, dès les premières années de l'empire, l'arrêt de mort d'un régime destiné à durer plusieurs siècles encore. On ne saurait se défier trop de ces titres à effet, qui dénatu

rent la pensée d'un livre en exagérant sa portée et ses conclusions, et lui donnent dès l'abord une apparence déclamatoire.

Je n'oserais dire que cette apparence soit tout à fait inexacte. M. Vanlaer écrit avec beaucoup de verve, mais il semble surtout attiré par les côtés dramatiques de son sujet. De là une tendance à pousser au noir, et à transporter dans l'histoire le pessimisme de Juvénal. C'est ainsi que, dans les chapitres IV et V, la description très détaillée des mauvaises mœurs des femmes demande quelque correctif: après les avoir lus, on relira utilement les pages que M. Boissier a consacrées aux femmes dans son livre sur la Religion romaine si ce dernier montre peutêtre quelque partialité en leur faveur, de son côté M. Vanlaer les charge trop la vérité parait être entre les deux extrêmes.

Une connaissance plus approfondie des sources épigraphiques, si révélatrices des mœurs d'une société, aurait probablement ramené le jugement de l'auteur à une juste mesure. Les sources littéraires anciennes lui sont beaucoup mieux connues. Il se sert très souvent des poètes : mais pourquoi les traduire en vers français? Quant à la littérature moderne du sujet, l'auteur la possède incomplètement. Ces réserves faites, je dois ajouter que le livre se lit comme il est écrit, d'un seul jet, et est fort entraînant. Toute proportion gardée, et à un rang fort inférieur, on pourrait le comparer aux belles études historiques de M. de Champagny. Ce n'est pas tout à fait la méthode moderne, beaucoup plus froide et plus impersonnelle. Mais il ne messied pas de voir un auteur se passionner pour un sujet qui, par tant de côtés, touche à

la morale, et tirer de l'antiquité, même avec quelque audace de langage, des leçons historiques dont notre temps ferait utilement son profit. PAUL ALLARD.

Les Assemblées provinciales de la Gaule romaine, par Ernest CARETTE. Paris, Alphonse Picard et fils, in-8.

Les assemblées provinciales dans l'empire romain ont fait l'objet de nombreuses etudes. Dès le xvin siècle, Du Buat et Moreau, dans leurs Discours sur l'histoire de France et les origines de la France, l'Allemagne et l'Italie, rappelaient la mémoire des assemblées de l'époque romaine. Le premier, dans notre siècle, Duruy a, dans ses beaux travaux sur la civilisation romaine, fait ressortir toute l'importance de ces assemblées. Dans son célèbre traité sur l'Organisation administrative de l'empire romain, traduit avec tant d'autorité et de science par MM. Louis Lucas et Weiss, J. Marquardt a mis en lumière le rôle considérable joué par les concilia, qui prirent un développement si grand sous les empereurs. Aux données acquises au sujet des assemblées provinciales romaines par Godefroy et Menot sont venus se joindre de nombreux matériaux dont Marquardt a réuni les éléments dans l'Ephemeris epigraphica. Ses savants traducteurs, MM. Lucas et Weiss, ont dressé la bibliographie générale des assemblées provinciales; il suffit de la parcourir pour se rendre compte de l'intérêt particulier que les historiens et épigraphistes attachent à cette question, qui a soulevé des controverses fameuses. La dernière publication parue sur ce sujet est due à la plume d'un jurisconsulte distingué,

M. Ernest Carette, avocat à la cour de Paris. La plaque de Narbonne découverte en 1888 et reproduite, au moyen de l'héliogravure, à la fin du volume de M. Carette, constitue un document de la plus haute importance sur l'histoire des assemblées provinciales. En reproduisant cette inscription, le Corpus l'a accompagnée de notes et remarques de Hirschfeld et Mommsen. De leur côté, MM. Guiraud, Héron de Villefosse et Mispoulet ont fait, à l'occasion de cette découverte, des communications du plus grand intérêt à l'Académie des sciences morales et politiques, à celle des inscriptions et belles-lettres et à la Société des antiquaires de France. La plaque de Narbonne a été acquise en 1889 par M. Adolphe Démy, oncle de M. Carette, qui en a fait don au Louvre, où elle figure dans le musée des antiquités romaines. S'inspirant des recherches faites avec son oncle dans une intime et savante collaboration, M. Carette nous initie aux transformations successives des assemblées religieuses et politiques que César trouva à son arrivée dans les Gaules. Les conventus, que l'illustre général présidait lui-même dans la Cisalpine et la Narbonnaise, pour y trancher les procès publics intéressant les villes, différaient essentiellement des concilia qu'il tint plus tard dans la Gallia Comata. Les conventus étaient, de même que dans toutes les provinces de la république romaine, des réunions se tenant régulièrement à des époques fixes, dans des villes déterminées, ayant pour principal objet l'administration de la justice, tandis que, dans la Gallia Comata, les principes se réunissaient, selon une antique coutume, au printemps ou à l'automne, tantôt dans un lieu, tantôt

dans un autre, pour recevoir les instructions du pouvoir central.

C'est dans un conventus tenu à Narbonne qu'Auguste décida la division de la Gaule en quatre gouvernements, comprenant huit provinces. M. Carette examine les conditions dans lesquelles furent établies des assemblées dans les diverses provinces gauloises, et précise la date exacte de celle qui se tint le 1er août 744 de l'ère romaine, à Lyon, à l'occasion de la dédicace d'un autel érigé à l'empereur Auguste. Drusus, alors gouverneur des Gaules, avait profité de cette circonstance pour rassembler les principes et s'assurer de leur fidélité au moment d'entrer en campagne contre les Sicambres. C'est là, selon toutes les présomptions, l'époque exacte de la première réunion des assemblées provinciales des trois Gaules romaines, comme assemblées constituant des universitates et ayant un caractère certain d'institution publique. La plaque, de Narbonne ne laisse aucun doute sur ce caractère officiel et public, car il résulte de l'examen de ce précieux document que les assemblées provinciales étaient établies en vertu d'une lex data. Investi de la présidence, le flamen provincia célébrait les cérémonies du culte de Rome et d'Auguste; c'était un grand personnage, sur les prérogatives et les attributions duquel M. Carette fournit de curieux détails. Les assemblées provinciales avaient donc un caractère religieux et politique à la fois. Elles se réunissaient d'ordinaire chaque année, et après avoir pris part aux fêtes religieuses et aux jeux publics, elles formaient le concilium provinciæ, dont la compétence s'étendait sur de nombreux objets. MM. Daremberg et Saglio, Fuchs, de Boissieu, Waddington,

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