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du fardeau résultant du rachat des chemins de fer serait la plus grande des imprudences. Il me semble que M. le ministre des finances se trouvait exactement d'accord avec le comité sur ce point important, et qu'il est venu lui-même, avec quelque vivacité, soutenir contre M. Duclerc cette opinion qu'on ne pouvait pas, dans l'état actuel de nos finances, racheter les chemins de fer.

Maintenant, quelle est encore la question sur laquelle nous avons eu à manifester nos dispositions diverses? Lors du projet financier de MM. Duclerc et Garnier-Pagès, j'ai été avec M. le ministre des finances dans la sous-commission qui a examiné ce projet, qui nous annonçait 582 millions, je crois, de ressources extraordinaires.

Quel est l'esprit de votre comité? C'est d'écarter toute illusion, c'est de ne pas laisser prendre pour des ressources ce qui n'en est pas.

Eh bien, avec les membres de la sous-commission, M. Goudchaux a été convaincu que, dans les 582 millions, il n'y avait de ressources sérieuses que les 150 millions de la Banque, et je l'ai trouvé aussi ardent que nous à combattre ce projet.

Nous avons donc, Messieurs, sur tous ces points essentiels, eu le bonheur de nous trouver d'accord avec M. le ministre des finances. Il n'y a qu'un point sur lequel nous n'avons pas eu le même bonheur. Je le regrette pour l'Assemblée, pour le crédit, et pour M. le ministre des finances lui-même. Lorsqu'il a été

question du remboursement des bons du Trésor, il y a eu dans le comité des finances une minorité et une majorité, et il y a eu ensuite le vote de l'Assemblée appuyé par M. le ministre des finances.

La minorité disait que les dépenses qu'on faisait pour maintenir son crédit, pour le maintenir à un étal très élevé, n'étaient pas de vraies dépenses; que c'était, si on les entendait bien, de véritables économies, outre que c'étaient des actes de loyauté. La minorité disait qu'il fallait rembourser les bons du Trésor en 3 pour cent, à 48, et qu'il fallait rembourser les caisses d'épargne en 5 pour cent, à 70. La majorité du comité a pensé qu'on pouvait rembourser à 50 les bons du Trésor et à 76 les caisses d'épargne.

M. le ministre, en ce point, je le reconnais (c'est le seul où il se soit trouvé en dissentiment avec nous), a soutenu 80 pour les caisses d'épargne et 55 pour les bons du Trésor. Je lui demande si, lorsqu'il a été en désaccord avec nous sur un seul point, et que, sur ce point, il y a de tels regrets à concevoir, si c'est à lui de faire ressortir les différences qui existent entre le comité et son administration. (Approbation sur plusieurs bancs.)

Ce dont l'administration des finances a le plus besoin aujourd'hui, c'est d'un accord très ferme entre le comité qui discute vos affaires de finances et le ministre qui les dirige, et que, de cet accord, il résulte une forte résistance à toutes les théories folles et dangereuses.

Vous avez besoin encore que le comité conserve

dans l'Assemblée tout son renom; que, s'il est permis à un comité de finances d'avoir quelque popularité, il la conserve, car ce comité empêche le char dont vous parliez hier de verser sur cette pente du papier-monnaie, des mauvaises théories financières, des impôts mal établis. Eh bien, quand le comité s'attelle à l'arrière de ce char, savez-vous ce qu'il fait? Votre propre besogne. Il ne faut donc pas la lui rendre plus difficile. Je n'ai pris la parole que pour faire cette réclamation. Nous voulons vous donner notre appui, tâchez qu'il soit efficace, et ne l'affaiblissez pas vous-mêmes.

(Mouvement prolongé.)

CLI

DISCOURS

SUR

LE DROIT AU TRAVAIL

(DISCUSSION DU PROJET DE CONSTITUTION)

PRONONCÉ LE 13 SEPTEMBRE 1848

A L'ASSEMBLÉE CONSTITUANTE

L'art. 8 du projet de constitution, préparé par une commission dont M. Marrast était le rapporteur, statuait que la république devait protéger le citoyen dans sa personne, sa famille, sa religion, sa propriété, son travail, et mettre à portée de chacun l'instruction indispensable à tous les hommes; qu'elle devait l'assistance aux citoyens nécessiteux, soit en leur procurant du travail dans les limites de ses ressources, soit en donnant, à défaut de la famille, des moyens d'existence à ceux qui sont hors d'état de travailler.

M. Mathieu (de la Drôme) avait proposé de remplacer cette rédaction par une autre ainsi conçue : « La république doit protéger le citoyen dans sa personne, sa famille, sa religion, sa propriété. Elle reconnaît le droit de tous les citoyens à l'instruction, à l'assistance, au travail. »><

A l'appui de cet amendement, son auteur. fit valoir qu'assurément il était du devoir de l'homme d'employer tous ses efforts à se créer une position honnête et indépendante;

« PrethodnaNastavi »