puisqu'elles ont été pour vous l'origine du gouvernement que vous souhaitiez, et qui, suivant vous, devait faire la prospérité et la grandeur de la France. Je trouve naturel que vous applaudissiez à ces journées; mais moi, que vous savez placé dans une position tout autre, et qui voyais tomber un gouvernement qui était l'objet de mon affection, vous devez trouver naturel que je qualifie ces journées d'un autre nom. Maintenant vous dites: Elles ont été heureuses pour le pays... (Mouvements en sens divers.) Qui est-ce qui pourra le décider? Ce n'est ni vous ni moi; c'est le temps. Soyez convaincus que ce n'est pas nous qui voudrions, pour quelque motif que ce fût, pour quelque arrière-pensée qu'on pût nous prêter, empêcher que le bonheur du pays ne se fit sous une forme de gouvernement ou sous une autre. (Mouvement.) Je vous déclare que ceux qui le feront seront les bienvenus pour nous. Nous n'en sommes plus, dans la position redoutable qui nous est faite, à préférer une forme de gouvernement au bonheur du pays; non, nous préférons le bonheur du pays à une forme de gouvernement. (Très bien ! Très bien! à droite et à gauche.) Mais nous vous déclarons que, dans notre conviction la plus sincère, la république, plus encore que la monarchie, a besoin de ces principes d'ordre que nous avons toujours soutenus. C'est notre conviction et notre opinion la plus sincère. Quand nous défendons la cause de l'ordre, nous sommes meil leurs républicains que ceux qui l'attaquent en croyant la servir, suivant ses vrais principes. (Interruption à gauche.) Je ne conteste à personne de vouloir l'ordre, d'aimer l'ordre; là n'est pas la question; mais de même que vous nous reprochez de ne comprendre ni la république ni la liberté, je vous reproche aussi, sans accuser vos intentions, de ne comprendre ni la république ni la liberté. Maintenant, j'ai tort ou j'ai raison, le temps en décidera. Ce ne peut pas être vous, ce ne peut pas être moi. Vous et moi nous ne pouvons soutenir que nos convictions. Vous croyez que vous servez la République ; je crois, moi, la servir mieux que vous en défendant ce qui est, à mes yeux, la seule et nécessaire condition de l'ordre. (Rumeurs à gauche.) En descendant de cette tribune, je réitère une déclaration et une protestation. Une déclaration, c'est qu'il n'est pas vrai que j'aie pu vouloir porter une atteinte directe ou indirecte à la Constitution de l'État! Non! ce n'est ni par moi ni par mes amis que le gouvernement existant pourra succomber, que la Constitution sera ébranlée! J'en fais la déclaration. A droite. - Très bien ! Très bien! M. THIERS. Et, comme je n'ai jamais fait à aucun parti, à aucun gouvernement, l'honneur de mentir et de le tromper, quand je le dis, c'est que c'est le fond de mes sentiments; personne ici ne m'arrachera une déclaration contraire à mes sentiments. Quelques membres à gauche. - Très bien! Très bien ! M. THIERS. Quant à moi, je me regarderais comme un mauvais citoyen si, dans quelque situation que ce fût, je voulais ébranler les lois de mon pays. Je ne l'ai voulu. pas Quant à la protestation, voici des faits. Je proteste devant l'histoire et la postérité, contre cette assertion que les partis jettent quelquefois à la tête de mes amis et particulièrement à la mienne, je proteste devant l'histoire et la postérité, que nous ayons eu, dans ces journées que je ne qualifierai pas, pour ne pas faire renaître le trouble dans cette Assemblée, que nous ayons eu le pouvoir de sauver la monarchie, que nous ayons pu l'empêcher de tomber. Non! nous n'avons pas eu ce pouvoir; non! nous n'avons pas pu sauver la monarchie! M. CHARLES LAGRANGE. Vous avez pu la perdre. M. THIERS. Croyez bien que, si cela avait dépendu de notre dévouement le plus absolu, elle existerait encore. (Vive approbation à droite.) L'amendement Savatier-Laroche, mis aux voix, fut repoussé par 450 bulletins contre 148. TABLE DU HUITIEME VOLUME. CXLIX. Rapport fait au nom du comité des finances, sur la proposition du citoyen Proudhon, relative à la réorganisation de l'impôt et du crédit, le 26 juillet 1848, à l'Assemblée nationale. CL. CLI. Discours dans la discussion d'un projet d'impôt sur les Discours sur le droit au travail (discussion du projet de Pages. CLII. Discours sur le papier-monnaie, prononcé le 10 octobre 1818, 107 CLIII. CLIV. CLV. Discours sur le remplacement militaire (discussion du Discours sur la mise en accusation du président de la 161 203 245 CLVI. Discours sur le projet de loi relatif à la presse, prononcé 265 CLVII. Rapport sur le projet de loi relatif à des crédits extraordinaires pour l'expédition de Rome, présenté le 12 oc tobre 1849, à l'Assemblée nationale. CLVIII. Discours sur le projet de loi relatif à des demandes de crédits destinés à payer le subside dû par la France à la république de l'Uruguay, prononcé le 5 janvier 1850, à l'Assemblée législative.. 307 327 Pages. CLIX. Discours sur l'instruction publique (discussion générale du 385 CLX. Rapport fait au nom de la commission de l'assistance et 449 CLXI. Discours sur l'instruction publique (conseils académiques départementaux), prononcé le 13 février 1850, à l'Assem blée législative. CLXII. Discours dans la discussion du projet de loi sur l'instruction publique (amendement Lasteyrie), prononcé le 23 février 1850, à l'Assemblée législative. CLXIII. Discours dans la discussion du projet de loi sur l'instruction publique (congrégations religieuses non autorisées), prononcé le 23 février 1850, à l'Assemblée législative. FIN DE LA TABLE DU HUITIEME VOLUME. 593 653 661 |