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253 tion complète des Euvres de M. de ***. Tome cinquième, seconde partie. Ce volume est l'un des nombreux suppléments ajoutés par les frères Cramer, de Genève, à leur édition authentique. Le titre qui précède le roman est ainsi conçu : « CANDIDE ou l'OPTIMISME, traduit de l'allemand de M. le docteur Ralph, avec les additions qu'on a trouvées dans la poches (sic) du docteur lorsqu'il mourut, à Minden, l'an de grâce 1759. » Le roman occupe les pages 195-327 du volume. Une nouvelle et magnifique édition de Candide en un volume gr. in-8 vient d'être publiée à l'Académie des bibliophiles, en 1869, fort élégamment imprimée par Jouaust; le nouvel éditeur a reproduit scrupuleusement et les additions de 1761 et le texte original de 1759 d'après l'exemplaire même qui nous a servi à décrire l'édition marquée A. M. P. Ch. dit avec raison : « Une biblio

graphie de Candide indiquant les suites, << les imitations, les réfutations, les ou<< vrages sur, pour, et contre, serait certai«nement un très-curieux travail, mais la << matière serait suffisante pour faire à elle «seule un ouvrage séparé » Quel jeune Voltairophile voudrait donc entreprendre cette besogne attrayante?

Le dernier mot de Candide: Il faut cul tiver son jardin, est la loi de l'humanité, la glorification du travail. Divus labor! P. R.

Trouvailles et Curiosités.

Découverte d'une mosaïque romaine. Les abonnés de l'Intermédiaire prendront certainement intérêt à la découverte qui vient d'avoir lieu, d'une grande mosaïque romaine dans un parfait état de conservation, à Lillebonne, près de Bolbec. Appelé immédiatement sur les lieux. M. l'abbé Cochet, inspecteur des monuments historiques, se livra à un examen attentif de la partie déjà déblayée. Il ressort de la description faite par le savant archéologue, le 14 de ce mois, que cette mosaïque serait une des plus belles qui eût encore été trouvée en Normandie. Elle représente une chasse au cerf, avec ornements et torsades d'encadrements multicolores. Une chose vraiment merveilleuse, c'est d'y retrouver, dans un cartouche, après dixsept siècles, le nom de l'artisan italien qui a fait ce chef-d'œuvre. Voici l'inscription tracée sur deux lignes :

T SEN FIEIX CPV

TEOLANUS FEC

Titius Senius Felix, Civis Puteolanus

fecit.

(Tit. Sen. Felix, cit. de Pouzzoles, m'a fait.)

254

M. l'abbé Cochet attribue l'état remarquable de préservation de cette mosaïque au plan incliné sur lequel elle se trouve, ce qui aurait facilité l'écoulement des eaux à sa surface. Elle est située dans un jardin, à environ 75 centimètres au-dessous du sol.

On sait que Lillebonne est l'ancienne Juliabona, capitale des Calètes de la Celtique. Il y existe de nombreux vestiges de monuments romains dont M. l'abbé Cochet a donné de savantes descriptions; entre autres des bains, un théâtre bâti par J. César, et une voie antique qui conduisait à Etretat, dont les huîtres étaient dès lors célèbres, et où les Romains (grands appréciateurs de ce mollusque) avaient une station, ce qui me porterait à penser (pour le dire en passant) que l'étymologie du nom de ce petit port pourrait bien se trouver dans les deux mots latins: Ostrea Statio.

Je fais des vœux pour que M. l'abbé Cochet publie une description complète et détaillée, comme il sait si bien les faire, de cette belle mosaïque, lorsque les fouilles exécutées sous son intelligente direction l'auront mis à même de le faire. (Etretat.)

J. BRUNTON.

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N° 127.]

L'INTERMÉDIAIRE DES CHERCHEURS ET CURIEUX.

255

Si l'on veut voir une velléité d'épigramme politique dans cette gaudriole, datée de 1804, nous serons forcé de soutenir, per fas et nefas, que Béranger n'était pas le moins du monde républicain, et qu'il n'avait garde de protester contre les préliminaires du régime impérial. Il se souciait peu de la république qui allait disparaître, et il adressait des couplets à Mile J*** (Judith?), en lui envoyant les Lettres sur la mythologie:

Air: Hippolyte.

Belle, acceptez de Demoustier
Les Lettres tant de fois relues.
Combien il gâta de papier
Pour des déesses inconnues!
Laissant là leurs brillants portraits,
Dont l'éclat fait naître des doutes,
En ne chantant que vos attraits,
Il pouvait les célébrer toutes.

J'ignore du galant auteur
Quelle peut être l'Emilie;
Mais il écrit, selon son cœur,
Toujours à la plus accomplie.
En envoyant, de son séjour,
A cette adresse, chaque lettre,
S'il en avait chargé l'Amour
Ce dieu vous l'eût été remettre.

Ah! que mes vœux touchent le Sort!
Dans ce jour, on verra les belles
De ces Lettres payer le port
Par un retour d'ardeurs fidèles.
J***, alors n'oubliez pas,
En ouvrant ces Lettres jolies,
Que par intérêt, dans ce cas,
Je ne les ai point affranchies.
BÉRANGER.

Couci, couci. Demoustier avait mal inspiré Béranger, et la chanson était un triste écho des Lettres à Emilie. Mais ne nous décourageons pas; voici que notre Béranger va prendre sa revanche dans le genre trumeau.

L'AMOUR MARCHAND DE PLAISIR.

Air: Du petit matelot.
Combien de fois pour plaire aux belles
L'Amour a changé de métier!
Financier, pour briller près d'elles;
Pour les voir, adroit serrurier; (bis.)
Ramoneur en cas de surprise;
Toujours fripon, pour réussir;
Enfin, par dernière entreprise,
Ce dieu va criant du plaisir.

Partout il suit les pas des Grâces,
Afin qu'on le suive partout.
Aux belles qu'il voit sur leurs traces,
Du plaisir il vante le goût. (bis.)
«< Venez, dit-il, à ma corbeille;
Jeunes beautés, venez choisir ! »
Et puis il ajoute à l'oreille :

<< Prenez sans voir, c'est du plaisir ! »

Mais en livrant sa marchandise,
Il veut être payé comptant;
Bien souvent le plaisir se brise
Dans les mains d'un objet charmant. (bis.)

256

[25 avril 1870.

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LEGENDO

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L'Intermédiaire

DES CHERCHEURS ET CURIEUX

(CORRESPONDANCE littéraire, NOTES and QUERIES français.)

257

Grand concours d'anti-infaillibilistes. Assurons nos besicles sur notre nez et prenons le ton solennel de notre honorable confrère M. Petdeloup, homme sévère mais juste il s'agit de couronner, ainsi que nous le promimes, les fils d'Apollon qui... Mais non, il s'agit simplement de rendre compte à nos lecteurs du résultat du concours que les seigneurs Pasquino et Marforio ont ouvert (VI, 193).

Donc, quatre-vingt-neuf translations nous sont parvenues, parmi lesquelles nous avons, non sans difficulté, choisi les quatre suivantes, que nous soumettons au jugement en dernier ressort des infaillibles de l'Intermédiaire. Nous les classons ici selon le nombre de vers par lequel se trouve rendu le quatrain italien. Si nos correspondants veulent bien nous faire savoir comment ils les classeront par ordre de mérite, nous l'irons dire à Rome. La pièce qu'ils auront mise au premier rang sera aussitôt envoyée, en guise de memorandum, à M. le marquis de Banneville, notre ambassadeur près S. E. le cardinal Antonelli.

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Que fais-tu donc ici, habitant du désert?
Je suis de l'Institut, tu vois mon habit vert.
Et quels sont tes travaux? que diable peux-
[tu faire?

Ce que je fais, pardieu, tu le vois de l'eau
[claire.

Est-ce pour faire mentir cette épigramme, déjà ancienne, que les vasques et jets d'eau ont été supprimés et que les lions ont été peints de bronze vert en bronze florentin? J. NOTBRUN.

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De malheurs évités le bonheur se compose.

Que cela est vrai et bien compris ! Mais qui se contente jamais d'un bonheur ainsi composé? L'homme, la femme, sont ainsi faits, qu'ils préfèrent mille malheurs positifs à une félicité négative. Combien se marieraient, s'ils savaient!... Et combien peu cependant évitent de se marier!

Point de milieu, l'hymen et ses liens,
C'est le premier ou des maux ou des biens.
Les trois quarts et demi du temps, c'est
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TOME VI.

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Qu'est-ce que l'Oraison funèbre de Scaramouche ? Mme de Sévigné, dans une lettre écrite des Rochers (n° 467, édition Régnier, t. IV, p. 233), parle à sa fille de ce qu'elle a fait le jour de la Toussaint: « Hélas! ma fille, vous avez eu trop bonne << opinion de moi à la Toussaint; ce fut ce « jour-là que M. Boucherat et son gendre << vinrent dîner ici, de sorte que je ne fis « point mes dévotions. La princesse était « à l'Oraison funèbre de Scaramouche << faisant honte aux catholiques: cette vision « est fort plaisante. »

La princesse dont il s'agit est bien connue; c'est Emilie (ou plutôt Amélie) de Hesse-Cassel, veuve de Henri-Charles de La Trémouille, prince de Tarente. Elle était voisine de campagne de la marquise, qui l'appelait parfois ma bonne Tarente et plaisantait assez souvent à ses dépens en écrivant à Mme de Grignan. Elle critiquait, entre autres, la religion de Mme de Tarente, qui était une protestante inébranlable, et qui en qualité de princesse étrangère conserva longtemps le droit de célébrer le culte chez elle. (Voir la lettre du jour de Noël, la même année 1675.)

Il s'agit donc du culte protestant sous le nom fort peu révérencieux d'Oraison funèbre de Scaramouche. Cependant le savant éditeur de Mme de Sévigné avoue en note qu'il ignore ce que ces mots signifient. Essayons de mettre au moins sur la voie les chercheurs curieux.

Scaramouche, un des principaux types de la comédie italienne, est souvent cité pour son costume entièrement noir. Son masque même était rayé de cette couleur. Molière dans le Sicilien fait allusion à ce trait caractéristique. L'esclave Hali se plaignant de l'obscurité d'une nuit plus noire que les autres, « Il fait noir, dit-il, «< comme dans un four; le ciel s'est habillé «< ce soir en Scaramouche et je ne vois pas << une étoile qui montre le bout de son nez.>>

260

S'habiller en Scaramouche signifie donc être vêtu de noir des pieds à la tête. Voilà qui rappelle l'ironique définition d'un pasteur protestant, donnée plus tard par J. de Maistre dans son livre Du Pape (1. III, ch. 1): « Qu'est-ce qu'un ministre du «< culte réformé ? C'est un homme habillé « de noir, qui monte tous les dimanches << en chaire pour y tenir des propos hon« nêtes. » Disons, en passant, que la robe noire des ministres de l'Evangile n'est nullement un costume sacerdotal; c'est la robe de docteur que Luther revêtit, comme il en avait le droit, quand il cessa d'être moine; c'est pour cela que cette robe est pareille à celle des avocats et des juges qui aiment à l'appeler leur toge, quoiqu'elle ressemble fort peu à la toge romaine. Comme nul ne peut être pasteur sans grades universitaires, il n'est point de prédicateur qui d'après la rigueur des anciens usages ne fût en droit de porter la robe. Au temps de la spirituelle marquise, pasteurs et prêtres, magistrats et avocats, professeurs, médecins même étaient des Scaramouches, si elle entend par là un homme en robe noire. Dans le cas actuel, ce nom désignerait le chapelain de Mme de Tarente, Pierre Besly, avec lequel Mme de Sévigné dînà chez son amie, quelques semaines plus tard, le jour de Noël. On sait qu'il eut pour successeur Roye, et que la princesse, obligée aussi de quitter la France comme protestante, emmena ce dernier à Francfort-sur-le-Mein où elle s'établit.

Il resterait cependant bien des points à éclaircir. Est-ce le culte protestant, en général, que la marquise désigne, à cause de l'austérité qui y règne, sous le nom singulier d'Oraison funèbre? Ou bien, ce qui ne serait pas impossible, Pierre Besly prononça-t-il, ce jour-là, un sermon sur la mort de quelque protestant connu ou de quelque personne attachée à la maison de la princesse? Le mot oraison funèbre, n'est-il qu'une allusion tristement plaisante au jour des Morts? Enfin pourquoi y eutil un prêche le jour de la Toussaint que les protestants ne célèbrent pas et qui, cette année-là, ne tombait pas sur un dimanche?

Ecartons une objection. Il semble, au premier moment, que l'Oraison funèbre de Scaramouche ne puisse être qu'un discours prononcé en mémoire de ce personnage. Il n'en est rien; non-seulement on dit très-bien les Oraisons funèbres de Bossuet; mais, à propos de Turenne, Mme de Sévigné elle-même a écrit : « Mme de La<< vardin me parla de l'oraison funèbre de « Fléchier; nous la fîmes lire, et je demande « mille et mille pardons à M. de Tulle (Mascaron), mais il me parut que celle« ci était au-dessus de la sienne. » Dictionnaire de Littré, au mot Oraison (1).

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(1) Ce mot manque dans le Lexique, si re

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Médailles commémoratives de la SaintBarthélemy. - En tête de la reproduction du Discours du massacre de ceux de la religion réformée fait à Lyon l'an 1572, M. Gonon donne le dessin et la description d'une médaille que la cour de Rome aurait fait frapper pour glorifier cet horrible assinat. Cette médaille (qui d'après M. Gonon existait en 1793 dans la collection numismatique de Lyon et qui a disparu depuis) porte le buste du pape régnant avec cette légende : GREGORIVS XIII. PONT. MAX. AN. I., et au-dessous du buste ces initiales F. P.; sur le revers: un ange exterminateur, tenant de la main gauche une croix et de la droite un glaive avec lequel il frappe les protestants; légende: UGONOTTORVM STRAGES. MDLXXII, module: 38 millim., point d'indication de métal.

Audin, dans son Histoire de la SaintBarthélemy (Paris, 1826, in-8°), qui est en partie la reproduction du livre IX de 'Histoire de Charles IX, par Varillas (Paris, 1685, 2 vol. in-4), assure que des hérauts d'armes jetèrent à la populace des médailles en cuivre et en argent pour

éter

marquable d'ailleurs, de Sommer. C'est une lacune regrettable, puisque le même terme peut être pris en deux sens différents et l'a été par Me de Sévigné elle-même, l'Oraison funèbre de Scaramouche pouvant également signifier un discours dont il serait le héros ou l'auteur, deux cas assurément tout différents. Bien des gens aimeraient mieux être l'auteur de la plus mauvaise des oraisons funèbres, que le héros de la plus sublime.

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niser la mémoire de ce massacre. « Charles «< est assis sur son trône, un sceptre d'une « main, de l'autre une épée nue; sous ses pieds sont étendus les corps des rebelles; « virtus in rebelles. Au revers sont les << armoiries de France avec les deux colonnes et la devise du roi : Pietas justi« tiam excitavit... Une autre médaille « porte l'effigie du roi avec cette inscrip« tion: Charles IX dompteur des rebelles, «< 24 août 1572; au revers est un Hercule « couvert de la dépouille du lion, tenant « un flambeau et une massue. »

L'authenticité de ces médailles est-elle bien réelle? En connaît-on des exemplaires? dans quelles collections se trouvent-ils? (Lyon.) V. DE V.

Portraits de Marie-Antoinette. - Quels sont les tableaux qui reproduisent le plus fidèlement les traits de la reine MarieAntoinette?

D'après Mme Campan, il n'existe que deux tableaux ressemblants de la reine, celui de Mme Lebrun et celui du peintre suédois Vertmüller, tous les deux de la même époque; le tableau de Mme Lebrun est fort connu; quant à celui de Vertmüller, on en trouve une photographie dans l'ouvrage de M. A. Geoffroy, intitulé: Gustave III et la cour de France. Or, il suffit d'examiner ces deux reproductions pour reconnaître qu'il n'y a aucune analogie dans les traits de la personne représentée. Pourrait-on donner une explication de ce fait qui ne peut se concilier avec le témoignage de Mme Campan?

En même temps, pourrait-on me dire si l'on connaît le portrait de la reine gravé par Auguste Blanchard, d'après la miniature de Dumont? M. Horace de Vieil-Castel annonçait en 1858 qu'il figurerait dans une publícation qu'il préparait alors sur Marie-Antoinette. M. de Vieil-Castel est décédé sans avoir publié son travail. Le portrait qu'il promettait est-il resté également inédit? (Marseille.) E. C.

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