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30 octobre 1852; c'est moins une notice qu'un éloge académique : on n'y trouve point de faits biographiques, et l'auteur n'a parlé que de quatre ouvrages de Reveillé-Parise sa « Physiologie des gens de lettres », et son « Traité de la vieillesse »; de son « docteur Mathanasius >>> et de son avantdernier écrit, ses « Méditations sur un très-petit objet» (voy. le n° LXXXI); 40 M. Jules Guérin. Discours prononcé sur la tombe de Reveillé- Parise, au nom de la presse médicale, dans « l'Union médicale, n° du 7 oct. 1882. Chose assez extraordinaire, l'éloge de Reveillé-Parise n'a point été prononcé à l'Académie de médecine.

REVEL (Charles), jurisconsulte du XVIIe siècle, avocat au bailliage de Bresse, né à Courmangoux en 1663. L'Usage des pays de Bresse, Bugey, Valromey et Gex, par Ch. Revel. Mascon, 1663, in-4. 2o édit., avec des notes par J.-B. Chossat de Montessuy, célèbrejurisconsulte de l'Ain. Bourg-en-Bresse, Jos. Ravoux, 1729, in-4. 3e édition. Bourg, Besson, 1775, 2 vol. in-fol. Très-belle édition. Le deuxième volume contient les deux premières parties des pays de Bresse, Bugey..., par Samuel Guichenon, et une Notice des pays de Bresse, Gex..., par Collet.

(A. SIRAND, Bibliogr. de l'Ain). REVEL ( ). Réflexions sur l'art de bien draper les figures. Impr. dans les Mémoires de l'Académie de Turin, t. II (1805).

REVEL (Th.-F.-N.), de Lorient. No

tice sur Hippolyte Bisson, enseigne de vaisseau. 2e édit. Nantes, de l'impr. de Mellinet-Malassis, 1828, in-8 de 20 pag. (1 fr. 50 c.). 5e édit. Paris, de l'impr. de Ducessois, 1856, in-8 de 16 pag. 7e édition. Paris, de l'impr. de Wittersheim, 1848, in-8 de 16 pag. REVEL (Max), pseudon. Voy. REVELIERE (Maxime). REVEL, ritou de Bilomagno (en français: curé de Vilmagne). Récréations de moussu l'Ritou et de los brabos gens. Toulouse, de l'imprimerie de Labouisse-Rochefort, 1846, in-8 de 23 feuill. 3/4, avec un portrait. REVEL (Léonard). Eloge de Socrate.

Discours. Vienne, de l'impr. de Timon, 1850, in-8 de 24 pag. REVEL (J.-F.), ancien maître de pension. Récréations dramatiques, comédies en prose, discours, dialogues en vers et autres poésies, à l'usage des familles et des maisons d'éducation. La Rochelle, Deslandes, et Paris, Hachette, 1833, in-12. On a extrait de ce volume: Un Voyage aux Pyrénées, dialogue en vers, in-12 de 12 pag, REVELIERE (Louis), ancien administrateur de la marine, né le 3 avril 1775, à Cholet (Maine-etLoire), commissaire général de la marine à Nantes, en 1821; député de la Loire-Inférieure, de 1821 à 1826; commissaire général de la marine à Lorient (en 1824) et à Rochefort (en 1826); administrateur des subsistances de la marine à Paris, de 1827 à 1835; maître des à requêtes en 1829; retraité, compter du 1er janv. 1836, par or donnance du 27 déc. 1835. On a de lui, imprimées, les opinions suivantes: I. Opinion sur le chapitre IV du budget de la marine. Paris, de l'impr. de Goetschy, 1824, in-8 de 16 pag. II. Opinion contre la répartition du dégrèvement. Paris, de l'impr. du même, 1821, in-8 de 8 pag. III. Observations sur l'amendement à la loi des douanes présenté par M. Lainé, et adopté par la Chambre, dans la séance du 4 juillet dernier. Paris, de l'impr. de Pillet aîné, 1822, in-8 de 16 p. IV. Opinion sur la réconciliation des biens ravis aux Français émigrés. Paris, de l'impr. d'Egron, 1825, in-8 de 52 pag. V. Opinion sur la proposition de MM. Boucher et Jankowitz, tendante à soumettre à une réélection les députés appelés à des fonctions publiques. Paris, de l'impr. de PihanDelaforest, 1826, in-8 de 12 pag. +REVELIERE (Victor-Maxime), connu en littérature sous les noms abréviatifs de Max Revel, second fils du précédent, directeur de l'ancien Théâtre Historique, créé par M. Alex. Dumas père. M. Revelière est auteur de beaucoup de Nouvelles et de morceaux de littérature imprimés dans les journaux ainsi que dans « l'Almanach prophétique », alors qu'il

appartenait à M. Eug. Bareste. Nous ne connaissons de lui, imprimés séparément, que les ouvrages suivants : I. Avec M. J.-H. Alfred Bayard: Léonce, ou un Propos de jeune homme, comédievaudeville en trois actes. Représ. sur le théâtre des Variétés, le 4 août 1838. Paris, impr. de Dondey, 1838, in-8. M. Revelière s'est caché, pour cette pièce, sous le pseudonyme de Victor Doucet, qu'il ne faut pas confondre avec le nom de Camille Doucet, qui est justement porté par un autre écrivain dramatique. II. Avec M. Roche le Chevalier de Kerkaradec, comédie-vaudeville en un acte. Représ. sur le théâtre du PalaisRoyal, le 5 août 1840. Paris, Henriot, Tresse, 1840, in-8 (30 c.). III. Philosophie et Poésie de la Pipe. Paris, de l'impr. de Worms, 1841, in-18 de 72 pag. Cet opuscule a été imprimé sous le nom de M. Ferdinand Wolf, à qui M. Revelière avait fait l'abandon du manuscrit. Ce M. Ferdinand Wolf travaillait pour MM. Nisard, Bareste, Audin et autres, qui le rémunéraient assez mal pour que M. F. Wolf courût les risques de mourir de faim: M. Revelière voulut, en lui donnant son mannscrit, lui venir momentanément en aide (1). IV. Avec M. J. Numa [Armand Jautard]: Les petits Mystères du jardin Mabille dévoilés. Paris, rue d'Enghien, 10. 1844, in-32.

REVELIERE (Louis-Marie-Léon), frère du précédent, sous-chef de bureau du personnel du ministère de la marine (2), homme d'esprit qui a fourni des articles de critique à plusieurs petits journaux sans se faire connaître, notamment dans le « Paris élégant », où, sous le pseudonyme de Croutemann, il a donné, outre divers articles, un salon de Paris. TREVELLAT (Jean-Pierre), ingénieur civil, né à Trèbes (Aude), le

(1) M. F. Bourquelot a présenté cette facétie comme étant du grave M. Ferdinand Wolf, l'un des conservateurs de la bibliothèque imperiale de Vienne. Cette confusion a dù le faire bien

rire.

(2) La table alphabétique de l'Annuaire de la Marine et des Colonies, pour 1855, fait connaître quatre messieurs Revelière appartenant à ce ministère.

2 mars 1817, fut élève à l'École centrale des arts et manufactures de Paris, de 1836 à 1839, ensuite ingénieur civil et agent-voyer d'arrondissement dans les départements de l'Aude, de la Drôme et du Gard, du 1er janvier 1840 au 1er octobre 1853; à cette dernière époque, il fut nommé agent-voyer en chef du département de l'Ardèche. M. Revellat est membre de la Société de statistique des arts utiles et des sciences naturelles du département de la Drôme, de la Société linnéenne de Lyon et de l'Académie Delphinale de Grenoble. Nous connaissons de lui: I. Mémoire sur les divers projets proposés pour l'établissement de fontaines jaillissantes à Valence (Drôme). Impr. dans le « Courrier de la Drôme et de l'Ardèche », année 1840. II. Mémoire sur la route du Vercors, dite des Grands. Goulets. Nyons, de l'imprim. de Gros, 1850, in-8 de 40 pag. III. Appendice au Mémoire sur la route de Vercors, dite des Grands-Goulets, ou Réplique à l'écrit que vient de publier M. Bernard, agent-voyer en chef, sous ce titre : Réfutation du Mémoire publié par M. Revellat, agent-voyer ordinaire. Nyons (Drôme), de l'imprim. de Louis Cros, 1850, in-8 de 40 pag. Ces deux Mémoires sont cités dans plusieurs recueils, et notamment dans l'Illustration (n° du 28 nov. 1851), vol. XVIII, pag. 347-49. IV. Instruction générale sur la rédaction des avants-projets et des projets définitifs concernant le service des chemins vicinaux de l'Ardèche. (Extr. des « Annales des chemins vicinaux », no de mai 1853). Paris, de l'impr. de Paul Dupont, 1836, in-8 de 32 pag., avec une planche. V. Recherches physico-mathématiques sur la loi de la répartition des pressions dans le contact des corps solides. (Extr. des Annales des chemins de fer vicinaux », nos de juin et juill. 1856). Paris, de l'impr. de Paul Dupont, 1856, in-8 de 32 pag., avec une planche. VI. Plusieurs Rapports sur le service vicinal de l'Ardèche. (Extraits des procèsverbaux des séances du conseil général de l'Ardèche pour les ses

sions de 1856-58). Privas, de l'imp. de Roure, in-4. VII. Mémoire sur le mouvement de l'eau dans les confluents, ou Recherches physico-mathématiques sur la courbe de contact de deux rivières qui se rencontrent, avec des applications à l'endiguement des cours d'eau et aux ensablements des rivières, au point de vue de la navigation et de la défense des rives. (Sous presse, pour paraître prochainement). M. Revellat a encore un autre ouvrage inédit, intitulé : « Tables destinées à abréger les calculs relatifs à la stabilité et au métrage des murs de soutennement et des ponts en plein cintre et surbaissés; précédées d'une Notice sur l'équilibre des voûtes et la poussée des terres >>. (Voir le procès-verbal imprimé des délibérations du conseil général de l'Ardèche, pour les sessions de 1855, p. 85). +REVELLIERE (Victorin LA), fils de La Revellière, conseiller au présidial d'Angers, mort sur l'échafaud, ayant été condamné par le tribunal révolutionnaire comme fédéraliste, et neveu du membre du Directoire exécutif, né à Angers, le 9 avril 1791, a fait partie, en août 1830, de la commission municipale provisoire qui administra la ville d'Angers pendant quelques jours. Depuis cette époque, il a été maire d'Avrillé (Maine-etLoire), membre du conseil général 'de ce département et du conseil académique, et enfin membre de la chambre des députés. Il ne remplit aucune fonction publique depuis le coup d'État de 1851. On a de lui: I. Aux électeurs de Maineet-Loire. Nantes, impr. de Victor Mangin, 1829, in-8 de 15 pag. Critique de la marche du gouvernement d'alors. Cette brochure fit une certaine sensation à Angers. II. Discours de M. Victor (sic) La Revellière, député de Maine-et-Loire. Angers, impr. de Ernest Lesourd, sans date (1831), in-8 de 6 pag. Ce discours fut prononcé au moment où M. La Revellière venait d'être proclamé député. III. Extrait du Moniteur du 10 mai 1837. Discours de M. Victorin La Revellière. Paris, impr. de Mme veuve Agasse, in-8 de 7 pag. Ce discours fut prononcé

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aux obsèques de Félix Bodin, député de Maine-et-Loire. IV. Messieurs les électeurs du college extramuros d'Angers. 10 février 1839. Sans nom de lieu ni d'imprimeur, in-4 de 3 pag. M. Victorin La Revellière est auteur d'un ouvrage encore inédit, intitulé: Les Fédéralistes de Maine-et-Loire en 1793. E. R.-g. REVELLIÈRE-LEPEAUX (Louis-Marie LA) (1), l'un des hommes les plus honorables de la Révolution française, membre du Directoire exécutif de la République française, et plus tard son président, en l'an vi; membre de l'Institut national classe des sciences morales et politiques (depuis la création de cette classe jusqu'en 1804), de l'Académie celtique, après Société des Antiquaires de France, et de la Société centrale d'agriculture, d'abord comme associé ordinaire, le 19 août 1798, et puis comme associé libre, le 19 septembre 1804; naquit à Montaigu, en bas Poitou, aujourd'hui département de la Vendée, le 25 août 1753, d'un père juge au siége des traites à Montaigu et maire de cette ville. La Revellière enfant eut pour maitre d'école un brutal, qui, par ses mauvais traitements, le fit devenir bossu. Il fut mis plus tard au collége de la petite ville de Beaupréau, et enfin, il entra au collége des Oratoriens d'Angers: ce fut là que vraiment il fit et termina ses études. Il eut pour condisciples J.-B. Leclerc et Pilastre, qui demeurèrent ses deux plus intimes amis. Angers devint la patrie adoptive de La Revellière. Il fit son droit à l'Université, et, pour satisfaire ses parents, se fit recevoir licencié en droit dans la même

(1) D'après une expédition authentique de son acte de naissance, que M. E. Regnard, ami de la famille, a tenu entre les mains en 1856, il se nommait de La Revellière. Ses parents, our le distinguer de son frère aîné, lui donnèrent, sulvant l'usage de l'époque, le nom de Lépeaux, qui C'est pourquoi on le trouve inscrit sur la liste était celui d'un petit domaine de la famille. des membres de l'assemblée constituante et dans les almanachs royaux de 1790 et de 1791, sous le nom de de Larevellière de Lépeaux. A partir de l'établissement de la République, il ne signa plus que Revellière-Lépeaux. M. E. Regnard, déjà nommé, possède plusieurs lettres de cet homme célèbre, qui sont toutes signées ainsi.

ville, vint à Paris en 1776, et s'y fit recevoir avocat au parlement; mais son goût l'entraînait vers d'autres études, et il ne se livra jamais aux affaires du barreau. Il retourna à Angers, et épousa, en 1781, Mile Boileau de Chandoiseau, fille d'un conseiller au présidial d'Angers. Mule Boileau était instruite en botanique : elle correspondait avec Burolleau et Laricherie et leur envoyait des plantes. Ce fut elle qui inspira à son mari le goût de l'histoire naturelle, et lui enseigna les premiers éléments de botanique, dont il a toujours depuis fait ses délices; il fut bientôt reçu membre de la Société des botanophiles d'Angers, et y professa la botanique avec assez de succès en 1788, et fut l'un des fondateurs du Jardin de botanique dans le faubourg Bressigny, puis dans la vallée Saint-Samson. M. et Mme La Revellière allaient partir pour l'Amérique quand

sonna

l'heure de la révolution en France. En 1789, La Revellière fut nommé député de la sénéchaussée d'Anjou aux États-Généraux; il prononça une opinion sur le veto, ne fut l'homme d'aucun parti, et retourna à Angers avec sa famille à la clôture de l'Assemblée. Il fut tour à tour député à l'Assemblée législative, haut juré près la haute Cour nationale d'Orléans, plus tard chef de légion ou adjudant général des gardes nationales du district de Vibiers, enfin administrateur de Maine-et-Loire ; il fit des excursions dans les Mauges, et y organisa des clubs ambulants, ensuite nommé député de Maine-etLoire à la Convention nationale, où il vota la mort de Louis XVI. Il s'opposa constamment aux mesures et aux projets de la MonLagne, protesta contre le fameux 31 mai, et ne cessa depuis cette époque de demander l'appel nominal sur chaque délibération, afin de constaler son opposition aux mesures tyranniques; ne pouvant obtenir ce qu'il demandait, il finit par déclarer en pleine assemblée qu'il s'en retirait dès ce moment. Il s'éleva alors de toutes parts, dans la Montagne, des cris pour le faire décréter d'accusa

tion, et l'envoyer au tribunal révolutionnaire. Il avait depuis longtemps un crachement de sang et une fièvre lente; une voix s'éleva lorsqu'on allait prononcer son accusation, et fit entendre ces mots Pourquoi voulez-vous occuper le tribunal révolutionnaire de ce b.....-là. Ne voyez-vous pas qu'il va crever? Il ne vaut pas le coup. La chose en resta là; La RevellièreLépeaux a toujours pensé que cette brutalité d'un membre, qu'il n'a jamais pu connaître, n'était qu'apparente, et qu'elle partit de quelqu'un qui voulait le sauver. Cependant, quelque temps après, le Comité de sûreté générale lança contre lui un mandat d'arrêt, et le fit mettre hors la loi. Il se cacha d'abord dans l'ermitage de SainteRadegonde, au fond de la forêt de Montmorency, où le célèbre naturaliste Bosc, son ami, proscrit luimême, lui donna asile; bientôt il ne fut plus sûr pour lui d'y rester; il se retira à Buire, près Péronne, chez un ancien membre de l'Assemblée constituante (M. Pincepré de Buire, ancien officier d'artillerie, mort à Paris en 1816), avec lequel il avait contracté une intime liaison, et qui le fit sommer, au nom de l'amitié, de venir se réfugier chez lui. Mme La RevellièreLépeaux et sa fille étaient à Angers pendant le siége, et alors que leur mari et père était proscrit, les républicains les menaçaient de la guillotine et les royalistes de les pendre. La Revellière-Lépeaux demeura à Buire jusqu'après le 9 thermidor et fut ensuite rappelé à la Convention sur la motion de Thibaut, évêque du Cantal. Il se montra plusieurs fois, dans la discussion de la Constitut. de l'an II, dont il avait contribué à rédiger le projet, en qualité de membre de la commission des onze. Lors de la mise en activité de cette constitution, il entra au Conseil des anciens, le présida, et fut membre du Directoire exécutif à sa formation, nommé le premier, et à l'unanimité moins deux voix (la sienne et celle de son ami Pilastre, qu'il avait prié de ne pas voter en sa faveur); il eut la principale part à l'événement du

18 fructidor an v, et quoique le parti qui fut abattu à cette époque tendit principalement au renversement du Directoire, il s'opposa de toutes ses forces à ce qu'on profitât de la circonstance pour prolonger la durée des fonctions des directeurs. Après la journée du 30 prairial de l'an vII, résultat des intrigues des frères de Bonaparte, qui cherchaient à tout désorganiser pour favoriser les projets de leur frère, La Revellière-Lépeaux donna sa démission dans la vue d'éviter de nombreux massacres, dont une faction puissante, appuyée par le directeur Barras, menaçait la capitale; il se retira à Andilly, près de Montmorency, dans une petite maison de campagne que son peu de fortune ne lui permit pas de conserver. Dénoncé alors par les Jacobins qui renaissaient, il leur fit de vertes réponses par son écrit publié en l'an VIII. Le Conseil des Cinq-Cents repoussa ces attaques et les mit au néant. Lorsque Napoléon Bonaparte, devenu empereur, exigea le serment des membres de l'Institut, dont La RevellièreLépeaux faisait partie, il donna sa démission de sa place. Dégagé de toute fonction, il vendit Andilly et ses livres, et acheta un petit bien dans les déserts de la Sologne, où il se retira avec sa famille, et s'y occupa principalement de l'éducation de ses enfants. Six ans après, en 1809, La Revellière-Lépeaux revint à Paris avec sa femme et ses enfants pour compléter cette éducation. En 1811, l'empereur Napoléon, s'étant peut-être souvenu que l'ancien Directeur avait fait l'éloge du général Bonaparte dans son Discours sur la paix de l'an VI, lui fit alors offrir une pension qu'il refusa, continuant de vivre avec les siens et un très-petit nombre d'amis dans une parfaite obscurité et dans un état très-médiocre, n'ayant même aucune espèce de domestique (1)! Dans les Cent-Jours, La Revellière-Lépeaux ne prit point

(1) La fortune de La Revellière était sans doute modique; son revenu était même variable comme le produit des vignobles qui formaient une partie de son avoir, cependant on a toujours vu chez lui une servante.

parti, ne signa pas l'acte additionnel. Il n'eut aucune fonction et par conséquent ne fut pas obligé de sortir de France à la seconde Restauration. Sa famille a fait ressortir avec soin ces circonstances, mais elles tiennent toutes à un seul fait : Carnot était ministre de l'intérieur, et il n'aimait pas La Revellière-Lépeaux. Ils avaient été ensemble au Directoire : l'un avait fait proscrire l'autre; La RevellièreLépeaux avait vaincu. Carnot au pouvoir n'y offrit pas de place à son ennemi, et, par là, il le sauva de la proscription (1). La Revellière-Lépeaux est mort à Paris, le 27 mars 1824. On ne peut refuser à cet homme une probité sévère, et sa réputation est toujours restée intacte; ses ennemis même n'ont pu lui reprocher que d'avoir été l'instituteur et le chef de la théophilanthropie, encore ce fait est-il matériellement faux; car si les principes de la philanthropie furent

(1) F. Grilie, auquel nous empruntons ces dernières particularités, était un très honnête sion sous Carnot, avec lequel il avait eu de fréhomme; mais enfin, il avait été chef de diviquents et intimes rapports; il en était resulté une grande admiration de F. Grille pour son chef, qui le rendait partial, à son insu, vis-à-vis de l'ancien colègue de Carnot. La situation de La Revellière-Lépeaux dans les Cents-Jours est évidemment presentée sous un faux jour. qu'il avait été sous le premier Empire à ses yeux, Napoléon n'était pas change; il continua donc à vivre dans la retraite, et ne fut pas plus appelé à prendre parti, comme dit la notice, que tous les hommes qui ne voulaient point sortir de leur obscurité.

La Revellière fut dans les Cent- Jours ce

La famille de La Revellière n'ayant rien publié sur lui, n'a pu faire ressortir avec soin cette double circonstance qu'il n'avait ni signé l'acte additionnel, ni occupé de fonction pendant les Cent-Jours. Rien dans le caractère et les opinions de La Revellière n'autorise à penser à Carnot au ministere. Loin de solliciter ou de dire que cela tient à un seul fait l'entrée de désirer des fonctions publiques, La Revellière avait refusé la pension que Napoléon lui avait offerte par l'intermédiaire de Fouché et de Daunou, et on ne voit pas comment, devenu plus que sexagénaire et ayant toujours professé les mêmes opinions, il aurait désire un emploi ou une fonction publique. Carnot, par des raisons qu'il serait inutile d'exposer ici, pouvait devenir comite et ministre, La Revellière ne pouvait sortir de la retraite à laquelle il s'était condamne pour la vie.

Aucun biographe n'a cherché à expliquer dans tre, J.-B. Leclerc (de Maine-et Loire), l'ancien un sens défavorable pourquoi Lafayette, Pilasdirecteur Gohier, l'ancien tribun Ginguené ne remplirent aucune fonction publique pendant les Cent Jours. On pouvait en effet avoir eu de l'éloignement pour la Restauratiou, sans approuver pour cela les actes du Gouvernement établi le 20 mars 1815.

E. R-g.

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