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23 août.

24 août.

nemens. Tandis que les jeunes gens iront combattre, les hommes mariés transporteront des subsistances ou forgeront les armes; les femmes feront des habits, serviront dans les hôpitaux; les enfans feront de la charpie ; les vieillards harangueront sur les places publiques, afin d'exciter le courage des défenseurs de la liberté, la haine des rois, et célébrer l'indivisibilité de la république. Les édifices nationaux deviendront des casernes; les places publiques, des ateliers d'armes. Les caves seront lessivées pour l'extraction du salpêtre. Les armes de calibre serviront à ceux qui seront en présence de l'ennemi; les fusils de chasse seront réservés pour le service intérieur contre les ennemis de la révolution. Il y aura une réquisition illimitée de chevaux. Danton a proposé de dévaster la France en cas d'invasion. « Si les tyrans >> mettaient notre liberté en danger, nous les surpasserions en audace; nous dévasterions le sol fran» çais avant qu'ils pussent le parcourir, et les riches >> seraient les premiers la proie de la fureur populaire. » Les Carnot, les Barrère, les Merlin (de Douai), auxiliaires de Robespierre au comité de salut public, trouvent, dans le départ de tous les jeunes gens, le double avantage d'opposer des multitudes à trois cent mille soldats disciplinés, et de dégarnir l'intérieur de cette. population dont la bouillante ardeur pourrait, d'un seul élan inattendu, renverser leurs projets.

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Les Anglais s'emparent de Pondichéri. A ce jour, les établissemens français au Bengale, sur les côtes de Coromandel et de Malabar, sont envahis.

Un décret ordonne la formation d'un grand livre

pour inscrire et consolider la dette publique non viagère, pour la remise et annulation des anciens titres de créance, sous peine de déchéance; l'accélération de la liquidation; la suppression des rentes dues aux fabriques; la reconnaissance des dettes des communes, départemens et districts, comme dettes nationales; la liquidation des annuités, et des effets au porteur; le remboursement ou l'inscription de la dette sur le grand livre; le paiement annuel de la dette publique dans les districts; la faculté de convertir des assignats en une inscription sur le grand livre, à raison de cinq pour cent du capital; l'admission de la dette consolidée en paiement des domaines nationaux à vendre, et l'assujettissement de la dette consolidée au principal de la contribution foncière, etc. Le grand livre sera le titre unique et fondamental de tous les créanciers de la république. Le montant des sommes dues aux émigrés sera porté au crédit de l'union des créanciers desdits émigrés; et, après le parfait paiement des créanciers, les intérêts seront éteints au profit de la république. Les créanciers des émigrés seront admis à faire inscrire leurs créances sur le grand livre, etc., etc.

Un décret supprime la caisse d'escompte et toutes les associations dont les capitaux reposent sur des actions au porteur ou sur des effets négociables.

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Le général et conventionnel Carteaux occupe Mar- 25 août. seille, dont les habitans semblaient d'abord animés d'un esprit aussi généreux que les Lyonnais (V. 29 mai).

Toulon se rend aux Anglais. Fréron et Barras, dé- 27 août, légués de la convention, avaient ordre de faire périr tous ceux qu'elle avait mis hors la loi, c'est-à-dire tous les membres des autorités, toute la force départemen

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tale et tous les sectionnaires qui avaient pris part à ce qu'on appelait fédéralisme, et qui s'étaient élevés contre les résultats des journées du 31 mai et du 2 juin. Ces deux députés étaient trop féroces et trop dévoués à la faction de la Montagne, puisqu'ils comptaient parmi ses chefs, pour ne pas exécuter rigoureusement cette proscription. De nombreux échafauds allaient être dressés dans cette ville; déjà les subsistances lui étaient coupées du côté de la terre; elle ne pouvait s'en procurer que par la mer; mais les Anglais interceptaient l'arrivée de tout navire. Il fallait donc que les Toulonnais fléchissent devant la convention ou devant la flotte du blocus; ils devaient, ou se livrer à la merci des commissaires Barras, Fréron, ou se rendre à l'amiral Hood. Ceux-là venaient avec des échafauds; ceux-ci promettaient, de les briser; ils amènent la famine et la mort, tandis que l'étranger s'engage à fournir des grains et à sauver toute la population; les commissaires apportent une constitution anarchique et sanglante qui semble avoir été dédiée au bourreau par Robespierre; l'amiral britannique propose de reconnaître l'ancien ouvrage de l'assemblée constituante. Les habitans préfèrent livrer la place à la flotte anglaise qu'accompagnent deux escadres espagnole et napolitaine. Louis XVII est proclamé par la population; mais le commandant de l'expédition proclame l'autorité du roi de la Grande-Bretagne. Les contre-amiraux Trogroff, de Grasse, remettent aux Anglais onze vaisseaux de ligne; le contre- amiral Saint-Julien échappe avec sept autres vaisseaux ( V. 19 décembre). Le baron d'Imbert apprendra lui-même à la France, dans une brochure intitulée : Précis historique sur les événemens de Toulon en 1793 (brochure qu'il publiera et fera distribuer gratis en 1814); il nous apprendra

qu'au commencement de l'année 1793, il demanda de l'emploi au gouvernement conventionnel; que ce gouvernement lui confia le commandement d'une des escadres de la Méditerranée; et que, quelques mois après, il livra aux Anglais et à leur amiral Hood l'escadre et le port de Toulon; que lorsqu'il demanda de l'emploi et prêta serment de servir la république, il avait l'intention de la trahir, etc.; il dit : « ....... Je m'étais chargé » d'une grande et importante expédition, dans le but » d'en faire manquer les effets, ainsi que le portaient >> mes ordres secrets, les seuls légitimes. Cette con>> duite m'était tracée par l'honneur et la fidéli» té......, etc. »

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Le général Custine porte sa tête sur l'échafaud, pour 28 août. avoir laissé prendre Mayence (V. 23 juillet ). Telle sera la destinée des généraux Houchard, Brunet, Beisser, Luckner, Biron, Miziorsinski, Arthur Dillon, Westermann, tous fervens serviteurs de la république. Deux des principaux délits énoncés dans le jugement de Custine sont : d'avoir donné pour mot d'ordre à son armée, Condorcet, Paris, constitution; d'avoir fait fusiller trois volontaires qui pillaient dans Spire. Ce premier exemple instruit les généraux du sort qui les attend dès que la victoire les abandonnera. Aussi leur tactique consistera, dorénavant, à sacrifier sans ménagement des milliers d'hommes à l'occupation de quelques lieues de terrain. Au surplus, Custine trahissait la république, et avait pratiqué des intelligences avec les généraux ennemis; il trahit ouvertement en livrant Francfort-sur-le- Mein à l'armée prussienne et hessoise. L'ouvrage publié à la Haye, par le général Vanhelden 1, commandant à Francfort

- Il est intitulé: Relation de la prise de Francfort-sur-le-Mein,

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en 1793, établit, d'après les pièces officielles, d'après les propres ordres donnés par Custine, la trahison de ce général.

L'état des prisons de Paris porte le nombre des détenus à quinze cent quatre-vingt-dix-sept.

La rédaction définitive du décret sur l'emprunt forcé est adopté (V. 20 mai). Toutes les sortes de propriétés y sont sujettes; l'emprunt est progressif. La portion du revenu qui doit y être soumise se compose de la somme excédant mille livres, pour chaque individu tenant à la famille de celui qui possède le revenu. Cette portion passible de l'emprunt est taxée comme suit : un dixième pour chaque mille livres; au delà de neuf mille livres de revenu, la taxe sera, outre les quatre mille cinq cents livres dues pour ces neuf mille livres, la totalité de l'excédant (V. 5 juin 1794).

La convention, étendant de plus en plus le système de terreur dont elle fait son unique moyen de gouvernement (V. 12, 23 août), établit une armée révolutionnaire ambulante qui parcourra les départemens, traînant avec elle de l'artillerie et la guillotine. «Puisque notre vertu, notre modération, nos idées

philosophiques ne nous ont servi de rien, soyons » brigands, dit un député, pour le bonheur du peuple ; » soyons brigands...... Déclarons solennellement que >> les hommes suspects répondront sur leur tête des » malheurs de l'état; que les comités révolutionnaires,

par S. M. le roi de Prusse, et réponse du général Vanhelden aux déclamations calomnieuses du général Custine, etc. A la Haye, chez J. Vancleef, 1798. Cet ouvrage est accompagné de pièces officielles.

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