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Lettres de Bordeaux et de Toulouse, une série de savants articles sur l'Aquitaine et la Vasconie Cispyrénéenne. M. de Lahondès, président de notre Société d'archéologie, honorablement connu par des travaux d'érudition, vient d'écrire une remarquable monographie de la cathédrale de Toulouse, l'église Saint-Étienne, mentionnée par l'Institut; d'autres érudits de notre ville s'apprêtent à faire paraître des travaux analogues sur l'église de la Dalbade et sur la basilique SaintSernin. M. Dognon, maître de conférences à la Faculté des Lettres, qui a publié dans les Annales du Midi un intéres- · sant article sur la lutte des Armagnacs et des Bourguignons en Languedoc, prépare depuis plusieurs années une thèse, écrite d'après les sources, sur l'administration de Montmorency-Damville.

Ainsi les cendres de dom Devic et de dom Vaissete ont été fécondes, et leurs travaux, inspirés à la fois par le patriotisme local et par l'amour de la science, trouvent de nombreux imitateurs. C'est une joie pour tous ceux qui s'intéressent au Languedoc, à la France, et aussi à notre future Université. Si elle vit, si elle prospère, elle le devra non seulement aux pouvoirs publics qui l'auront fondée, aux maîtres savants et zélés qui y enseignent, aux nombreux élèves qui la fréquentent, mais plus encore peut être à l'influence de ce milieu si véritablement scientifique où il lui sera donné de se développer. Et parmi les noms de ses patrons qui seront inscrits à la fois sur le marbre et dans le cœur des élèves et des maîtres, elle fera figurerceux des hommes qui ont travaillé à la première et à la seconde Histoire de Languedoc, ceux de dom Devic et de dom Vaissete, celui de M. Édouard Privat qui a fait revivre leur œuvre, celui de M. Ernest Roschach qui l'a dignement continuée.

Antoine BENOIST.

IV.

LE PASSAGE D'UNE REINE D'ESPAGNE EN GASCOGNE (1714).

M. Joseph Sayous, instituteur, chargé par le conseil municipal de Gimont (Gers) de faire l'inventaire des archives communales de cette petite ville, a bien voulu nous communiquer l'original du document suivant, qui nous a paru assez piquant pour être mis sous les yeux de nos lecteurs, avec quelques notes dont les archives de Gimont ont fourni en partie les éléments.

14 novembre 1714. Lettre de M l'Intendant au sujet du passage de la reine d'Espaigne'. Quatrième ordre. Pour Mrs les maires et consuls de Gimont.

A Montauban, le 14 novembre 1714.

Par mes précédentes 2 je vous ay marqué Messieurs quil falloit preparer du bois et de la bougie, mais japrens que chaque particulier doit fournir le feu et la bougie aux personnes de la suitte de la Reine qu'ils auront lhonneur de loger. Vous en donnerés auis de maison en maison aussitost

4. Elisabeth Farnèse, que Philippe V, devenu veuf, venait d'épouser. Voici les renseignements que fournit M. Roschach sur son passage à Tou-louse « La nouvelle reine d'Espagne traversa le Languedoc pour se rendre dans ses États. Elle arriva à Toulouse le 18 novembre 1714, et en partit le 22. Avec elle se trouvaient la princesse de Piombino, M. de los Balbases, ambassadeur de la cour de Madrid, et M. des Granges. La ville leur offrit les présents accoutumés. La reine habita l'archevêché, à la porte duquel douze de ses gardes firent sentinelle, pendant tout son séjour, avec le capitaine et le lieutenant du guet. Elle alla, avec sa suite, qui remplissait quinze chaises à porteur, visiter l'église Saint Sernin. Les capitouls avaient fait disposer des flambeaux de cire blanche dans les caveaux de l'église abbatiale, où la princesse parcourut les diverses chapelles et rendit ses hommages aux reliquaires des apôtres et des martyrs. » (Hist. de Languedoc, éd. Privat, XIII, 903.)

2. Des lettres précédentes auxquelles il est fait allusion ici, on retrouve encore aux archives de Gimont les ordres du 3 et du 4 novembre, datés de Toulouse.

la presente receue, afin qu'il nen manque nulle part. Vous aures seule ment soin Messieurs que la maison de la Reine ne manque de bois ny de bougie et quelles y soient touttes portées afin que tout soit prest a son arrivée et que les chambres soient echauffées.

Vous aures soin de fournir aussi abondament de bois et de charbon les cuisines de Sa Majesté pour sa table, celle de ses dames dhonneur, celle de ses filles dhonneur, de ses ecuyers et de ses femmes. Je vous ay desja obserué que chacque particulier en fourniroit au surplus de la suitte. Il faut aussi que vous ayes au moins quatre chaises percées de commoditée (sic) propres pour les principalles dames et quarente pots de chambre de fayence si vous nen avés point dans votre ville, vous en enuerres chercher dans les voisines, car il en faut absolument ainsy. Vous auertires aussi les particuliers de se pouruoir de bougie a proportion des personnes qu'ils logeront. Vous aurés soin qui se trouue au marché quantité de bœure, dhuille, doeufs et de legumes, de quelque endroit que vous les tiriés. Cette lettre vous seruira dordre pour les lieux ou il y en peut auoir. Vous ne scauries en assembler trop cet article est d'une necessité indispensable. Il faut que chaque particulier soit pourueu de verres à boire et de caraffes ayes soin den auoir prouision pour la Reine. Si vous pouués avoir beaucoup de bierre, je vous prie de ny pas manquer.

Par les derniers auis la Reine sera le 22° a Lisle-Jourdain, le 23 qui est maigre a Gimont, le 24 maigre a Auch; sejour le 25; le 26 gras a Mirande 1. Il faut que les lieux ou elle arriuera les jours maigre (sic) fassent limpossible pour auoir du poisson quelque loin qu'on l'enuoye chercher. Les pouruoyeurs le payeront, mais il faut quil se trouve tout prest. Je compte Messieurs sur votre zele et j'iray moy meme à lavance de la de la Reine pour en etre le temoin. J'oubliois de vous marquer dauoir le plus de fruit que vous pourez. Et vous executterez au surplus ce que je vous ay mandé par mes lettres precedentes en ce qui nest point contenu dans celle cy. Je suis Messieurs tout a vous.

LANGEOY.

4. L'itinéraire fut légèrement modifié par la suite. Une lettre de l'intendant, datée de L'Isle-Jourdain, le 24 novembre à une heure du matin, annonce son arrivée à Gimont pour le 22 après-midi; une seconde lettre, datée du même jour à huit heures du matin, s'exprime ainsi : « La reyne d'Espaigne n'arrivera point ce soir icy et par consequent ne sera point demain à Gimont... s'estant donné une entorse au pied à Toloze, ce qui l'y retient. » Enfin, une lettre du 22 novembre au matin, datée de l'isleJourdain, annonce définitivement l'arrivée de la Reine à Gimont pour le 23 et fixe ainsi la suite de son itinéraire « le 24 à Auch sans sejour, le 25 à Mirande, le 26 à Meilhan (Miélan) et le 27 à Tarbe ».

REVUE DES PÉRIODIQUES

PÉRIODIQUES FRANÇAIS NON MÉRIDIONAUX.

1. Académie des sciences morales et politiques. Comples rendus, 1890-1891.

1890. P. 847-844. HENRI BAUDRILLART. Rapport sur les populations agricoles de la Provence le Var [Il n'y a presque rien sur la situation du pays avant 1789.] P. 569-593 et 740-769. GeorgES AFANASSIER. Le pacte de famine. [Excellente étude qui confirme les recherches de Biollay et de Bord sur cette question et fournit quelques détails nouveaux sur le commerce des blés dans le Midi.]

4894. P. 177-208. HENRI BAUDRILLART. Rapport sur les populations agricoles de Vaucluse. - P. 609-632. LE MÊME. Rapport sur les populations agricoles du Languedoc : les populations du Languedoc dans le passé. [Généralités extrêmement superficielles.] P. 840-827. PERRENS. Un constituant auvergnat de 1789 Gaultier de Biauzat. [Résumé du livre de Francisque Mège sur Gaultier de Biauzat.]

II. L'Ami des monuments, 1890.

P. 65-66. MAZET. Le tombeau de Chénérailles (Creuse).

P. 94-95 et

434-435. MUNTZ. A travers le Comtat Venaissin. [Décrit les fragments du tombeau du cardinal de la Grange, et analyse différents morceaux de sculpture où il voit une influence bourguignonne.]

III. Annales de l'Est (Nancy), 1891.

No 1. P. 440-415. COLLIGNON. Une lettre iné lite de Mirabeau.

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IV. Annuaire bulletin de la Société de l'Histoire de

France, 1890.

P. 493-228. NOEL VALOIS. Un ouvrage inédit d'Honoré Bonet, prieur de Salon. [Etude sur ce nouveau texte, biographie de l'auteur, et en appendice le texte du Somnium super maleria scismatis et quatre lettres de Bonet. L'ouvrage a été composé entre le 6 juin et la fin d'octobre 1324; il a la forme très habituelle d'un songe. L'auteur loue la conduite de Charles V au début du grand schisme, invite Charles VI à secouer sa torpeur, à rétablir l'unité de l'Eglise. Bonet, prieur de Salon en 1382, avait prononcé en 1382 et 4385,au nom des étudiants provençaux de l'Université d'Avignon, ces deux harangues dont il y a le souvenir dans le Journal de Jean le Fèvre (éd. Moranvillé, pp. 29 et 105.]

V. Bibliothèque de l'École des Charles, 1891.

Janvier-avril. P. 64-444. BRUEL. Visites des monastères de l'ordre de Cluny de la province d'Auvergne aux treizième et quatorzième siècles. (nouvelle série). [Introduction historique et publication de onze visites et d'un relevé général. Travail important.]

VI. Bulletin de la Société des anciens textes français. 16e année, 1890.

No 2. P. 75-107. P. MEYER. Notice du ms. franç. 1852 de la Bibl. Nat., contenant divers opuscules religieux en rouergat. [Tous ces opuscules paraissent avoir le même auteur, un anonyme qui avait fait ses études à l'Université de Toulouse (si l'on en juge par la complaisance avec laquelle le nom de l'université se présente sous sa plume) et qui vivait dans la seconde moitié du quinzième siècle. Le plus curieux est un examen de conscience selon l'ordre des dix commandements, où il y a un peu de tout, depuis la mention des statuts de l'Université de Toulouse jusqu'aux herbes de la Saint-Jean, en passant par le pèlerinage de Notre-Dame de Quézac (Lozère).]

VII. Bulletin monumental, 1889-1890.

Vle série. T. V. P. 93-96. Abbé PONSE. Une inscription dans l'église de Dunes (Landes). [Texte : S· VIIIDV MA OBIIT EIZIA. L'auteur

la place entre le septième et le dixième siècle.] — P. 151-168. BruguierROURE. Rapport sur les découvertes et travaux archéologiques dans le Gard (à suivre). — P. 398-429. Paul Lafond. Etude sur les sarcophages gallo-romains d'Aire-sur-l'Adour, de Lucq-de-Béarn et de Bielle. [Descriptions minutieuses avec gravures, étude nouvelle sur les sarcophages,

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