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l'architecte; M. l'abbé Jacquemont, ancien chef de division au miistère de l'intérieur, pour l'abbé Jacquemont du Valdahon, etc., tc., etc. Ces fautes, qu'il était bien difficile à un étranger d'éviter, ne m'empêchent pas de rendre justice au zèle et aux connaissances de ce savant, qui est aujourd'hui professeur de l'université de Halle.

C'est d'ailleurs cet estimable bibliographe qui a ranimé mon goût pour les recherches relatives aux anonymes et pseudonymes, par l'invitation qu'il a faite aux littérateurs français de lui communiquer des remarques sur son ouvrage; il trouvera dans mon dictionnaire les articles que j'avais d'abord eu dessein de lui envoyer.

Je déclare encore que l'ouvrage de M. Ersch a souvent facilité mes recherches et mes vérifications. Des titres qu'il n'a indiqués qu'imparfaitement m'ont quelquefois mis à même de découvrir de véritables anonymes; c'est ainsi que les mots : Histoire de la barbe de l'homme, 177, dans l'article de D. Fangé, m'ont fait croire qu'il était question des Mémoires pour servir à l'histoire de la barbe de l'homme. Liége, Broncart, 1774, in-8°.

On trouve dans le troisième volume du Dictionnaire bibliographique, connu sous le nom de Cailleau, quoiqu'il ait été composé par l'abbé Duclos, amateur de livres, mort vers 1790, un petit Dictionnaire de livres rares, dont les auteurs ne sont pas connus. Le seul énoncé du titre prouve que l'auteur s'est attaché aux livres rares; aussi, ne parle-t-il point des livres utiles. Quant aux raretés, il n'a pas connu les auteurs de la plus grande partie de celles dont il fait mention. Mon dictionnaire indique beaucoup de noms qu'il ignorait.

Quelque incomplet que soit le dictionnaire des anonymes de l'abbé Duclos, il a son utilité; et M. Fournier, qui s'est donné la peine de réduire en un volume l'ouvrage entier, y compris le supplément de M. Brunet fils 1, devait bien ne pas omettre la partie

I

Voyez le Dictionnaire portatif de Bibliographie, par F. I. FOURNIER, b

J.

des anonymes,

ses modèles.

d'autant moins qu'il a reproduit toutes les fautes de

Tels sont les principaux ouvrages qui ont été composés ex professo sur la matière que j'ai traitée.

S IV. Nécessité d'un nouvel ouvrage pour faciliter la découverte des anonymes et des pseudonymes.

La nécessité d'un nouvel ouvrage destiné à faciliter la recherche des écrivains anonymes et pseudonymes, est sentie depuis longtemps; la plupart des bibliothécaires de Paris se sont donné la peine d'écrire de leur main sur le frontispice des ouvrages anonymes contenus dans les bibliothéques confiées à leurs soins, les noms d'auteurs qu'ils ont pu découvrir; j'ai vu nombre d'ouvrages enrichis de notes de cette nature, dans les dépôts littéraires nationaux où ont été transportés, à l'époque de la révolution, les bibliothéques des établissemens supprimés. Les savans les plus distingués de nos derniers temps ont pris les mêmes soins pour leurs bibliothéques particulières. Je m'en suis également convaincu, en jetant les yeux sur des ouvrages anonymes qui leur avaient appartenu; tels étaient les livres provenant des bibliothèques de MM. Sepher, Beaucousin, Mercier-St.-Léger, Godescard, Anquetil Duperron et Villoison '.

La dispersion des anciennes bibliothéques et la vente des cabinets particuliers ont fait évanouir ces recherches précieuses. Éllés sont entièrement perdues pour nous. D'un autre côté, on ne remarque plus dans les catalogues de livres qui se publient aujour d'hui, la connaissance des auteurs anonymes et pseudonymes qui

Paris, chez Fournier frères, 1805, in-8; nouvelle édition, 1809, in-8. Cet ouvrage n'est remarquable que par une exécution typographique assez élégante.

'Je puis joindre à ces noms plus ou moins célèbres celui de l'abbé Morellet, dont la nombreuse bibliothéque a été vendue en 1819.

distinguait les Martin, les Barrois, les Née de la Rochelle, etc. Cela vient en partie de ce que, depuis environ 30 ans, on a préféré les livres rares et curieux aux ouvrages véritablement utiles. D'après tous ces détails j'ai dû penser que le dictionnaire que je publie aujourd'hui, était devenu d'une indispensable nécessité.

Un ouvrage de cette nature peut seul empêcher de confondre les masques qu'un auteur a pris pour se déguiser, avec les personnes cachées sous ce déguisement, ou avec celles qui n'y ont jamais pensé.

Nous avons deux exemples assez récens de méprises de cette espèce. M. Thorillon, ancien procureur, ayant envie de publier des vues nouvelles sur les finances, crut devoir se déguiser, en 1787, sous les noms de TH. MINAU DE LA MISTRINGUE, La tournure singulière de ces noms pouvait donner lieu à quelques réflexions plaisantes: aussi les auteurs du Petit almanach de nos grands hommes ne manquèrent-ils pas de s'amuser aux dépens du nouveau financier. Ce qu'il y a de risible, c'est qu'ils ont pris un nom masqué pour un nom réel; il n'est point du tout étonnant que M. Ersch ait partagé leur erreur; mais notre compatriote Desessarts a su se garantir de ce piége.

1

Si en 1786, époque à laquelle Jean Senebier écrivait son Histoire littéraire de Genève, il eût existé un Dictionnaire des pseudonymes, le savant bibliothécaire n'eût pas placé, dans son article Bourdillon, l'ouvrage intitulé: Essai historique et critique sur les dissentions des églises de Pologne, publié par Voltaire, en 1767, sous le nom de ce pasteur.

Les bibliothécaires en général sont intéressés à la publication d'un dictionnaire tel que celui-ci; car je sais, par mon expérience, qu'ils doivent quelquefois se trouver embarrassés lorsqu'on leur demande des ouvrages sous le nom d'un auteur qu'ils ne connaissent

pas.

S V. Travaux auxquels je me suis livré avant la composition de mon dictionnaire, et motifs qui m'ont déterminé à le faire imprimer.

La bibliographie et l'histoire littéraire ont toujours été l'objet plus ou moins direct de mes études. Ayant été chargé pendant six ans, soit en qualité de membre de la commission temporaire des arts, adjointe au comité d'instruction publique de la convention nationale, soit comme membre du conseil de conservation des objets de sciences et d'arts dans le ministère de l'intérieur, de diriger les travaux qui s'exécutaient dans des dépôts littéraires nationaux, j'ai pu facilement consulter, vérifier et comparer entre eux les ouvrages les plus divers et les plus curieux.

Obligé de livrer à l'impression le catalogue de la bibliothéque du Conseil d'État, j'ai eu le soin de nommer la plupart des auteurs des ouvrages anonymes et pseudonymes qui en faisaient partie. Ce catalogue, sorti en 1803 des presses de l'imprimerie du gouvernement, paraît avoir obtenu, malgré ses imperfections, le suffrage des amateurs tant nationaux qu'étrangers.

Je puis dire ici qu'outre l'indication de beaucoup d'anonymes et de pseudonymes, il renferme un bon choix d'ouvrages précieux et surtout utiles dans tous les genres de connaissances.

Le plan conçu en 1805, pour l'embellissement intérieur du château des Tuileries, nécessita la démolition du local où était placée la bibliothèque du Conseil d'État. J'ai profité du loisir forcé qué me donnait cet événement, pour réunir et mettre en ordre les notes et renseignemens que j'avais recueillis depuis long-temps; c'était une occasion de compléter, autant qu'il était en moi, les découvertes consignées dans le catalogue de la bibliothéque du Conseil d'État; j'étais aussi encouragé par l'idée que ce travail me serait utile pour le Nouveau Dictionnaire historique que j'ai entrepris de publier, car, il faut l'avouer, celui que nous connaissons, souvent

augmenté, jamais corrigé, roule depuis une quarantaine d'années sur le même fonds d'erreurs et de méprises ".

J'ai parlé, dans la préface du catalogue de la bibliothéque du Conseil d'État, d'un ouvrage du même genre que celui que je publie aujourd'hui, et dont s'occupe depuis plusieurs années M. Van Thol, hollandais, ancien conservateur du dépôt littéraire de Saint-Louisla-Culture. Les retards qu'il a mis à sa publication ont aussi contribué à la détermination que j'ai prise de livrer à l'impression mes recherches particulières; lorsque M. Van Thol a su que mon ouvrage était sous presse, il a cru devoir prévenir le public, par la voie des journaux, qu'il s'occupait de la recherche des noms des Auteurs français qui ont publié des livres anonymes ou pseudonymes en français, et cela pour conserver son droit de priorité. M. Amoreux, médecin de Montpellier, que je n'ai pas l'honneur de connaître, lui a très-bien répondu dans la Revue philosophique du 1er novembre 1806, qu'on ne sait trop en quoi peut consister ce droit de priorité. D'ailleurs, M. Van Thol, d'après son propre aveu, ne s'est occupé que d'ouvrages composés en français par des Français. Ainsi il ne doit parler ni des étrangers qui ont écrit en français, ni des traducteurs, ni des éditeurs. Son ouvrage aura donc seulement, suivant ses expressions, en quelque partie, quelque analogie avec le mien 2.

'L'impossibilité de rédiger ce Dictionnaire avec les soins qu'il exige et l'indépendance de caractère que mes lecteurs ont droit d'attendre de moi, m'a réduit à faire seulement la revue des ouvrages de ce genre publiés dans le dix-huitième siècle et dans ces derniers temps. Voyez le tome premier de mon Examen critique des Dictionnaires historiques les plus répandus. Paris, Rey et Gravier, 1820, in-8. Je m'occupe avec zèle de la composition du second et dernier volume de cet ouvrage, qui paraîtra trois mois après la publication de la dernière livraison de la Biographie universelle. (N. N.)

2 La mauvaise santé de M. Van Thol, qui touche à sa quatre-vingtième année, l'empêchait depuis long-temps de compléter ses recherches sur les écrivains anonymes et pseudonymes; je l'ai fait prier par M. Barrois, son ancien ami, de m'abandonner ses matériaux, à condition que je ferais suivre

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