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Leur malheur vint de leur imprudence. Ils montoient un ballon rempli de gaz inflammable. Celui-ci étoit accompagné d'une Montgolfière ou ballon à réchaud, qui mit le feu au gaz; aussitôt la galerie se détacha et se précipita sur la terre avec une rapidité que l'œil eut peine à suivre; les lambeaux du ballon ne descendirent que lentement, et la Montgolfière resta intacte. Pilatre ne donna aucun signe de vie après sa chûte, Romain ne survécut que de quelques minutes. Ils avoient l'un et l'autre la poitrine fendue en travers, le cou et la tête enfoncés dans la poitrine, les jambes et les cuisses brisées en plusieurs endroits. Ils furent ensévelis au village de Wimille. Les vertus sociales de Pilatre et son courage, le firent regretter de ses amis. Son mérite comme chimiste et ses tentatives comme aéronaute, lui avoient procuré des récompenses pécuniaires, des places, et l'association à plusieurs Académies.

PILATUS, Voy. LÉONTIUS. PILES, (Roger de) peintre, né à Clameci en 1 635, étoit d'une famille distinguée dans le Nivernois. Il étudia d'abord en Sorbonne; mais un goût particulier pour la peinture l'engagea à se mettre de bonne heure sous la discipline de Frère Luc Récollet. Ménage, instruit de son mérite, le fit entrer chez le président Amelot, en 1662, pour avoir soin de l'éducation de son fls. De Piles n'étoit pas seulement un homme savant; il avoit encore un goût fin et délicat, qu'il sut inspirer à son illus tre disciple. Le jeune Amelot fit un voyage en Italie avec de

Piles qui eut occasion pour lors de satisfaire son amour pour les beaux arts. De retour en France, notre auteur publia quelques Traités sur la Peinture, qui le firent estimer et rechercher des célèbres artistes et des amateurs. Son élève ayant été nommé ambassadeur du roi à Venise de Piles le suivit en qualité de secrétaire d'ambassade. Il l'accompagna encore à Lisbonne en 1685, en Suisse en 1689, et il fut chargé de porter au roi le traité de neutralité que l'ambassadeur avoit conclu avec les treize Cantons. Trois ans après, Louvois l'envoya à la Haye comme amateur de tableaux ; mais en effet pour agir secrétement avec les personnes qui souhaitoient la paix. Il fut découvert, et retenu prisonnier par ordre de l'Etat. Ce fut dans sa captivité qu'il s'occupa à composer les Vies des Peintres. À son retour en France, le roi lui donna une pension. Il voulut suivre encore Amelot, nommé en 1705 ambassadeur à Madrid; mais sa mauvaise santé le força de quitter l'Espagne. Il mourut à Paris le 5 avril 1709, à 74 ans. De Piles avoit les qualités qui font aimer et estimer; son esprit étoit méthodique, son cœur sensible

son caractère simple. Il étoit bon ami, fidelle et discret. Ces qualités avoient pour base un grand fonds de religion. Il fut honoré du titre de conseilleramateur de l'académie de Peinture et de Sculpture. Ses occupations ne lui permirent point

de s'adonner entièrement à la peinture; mais il s'était fait des principes qui suppléoient, en quelque sorte, à l'usage qui lui manquoit. Son admiration pour

Jes tableaux de Rubens étoit extrême. Il ressembloit à ce peintre par son enthousiasme pour son art, et par sa capacité pour les affaires. Il avoit une grande intelligence du coloris et du clairobscur; il imitoit parfaitement les objets qu'il vouloit rendre, et on a de lui des portraits estimés. Il a peint entre autres personnes, Despréaux et Mad. Dacier.... Ses ouvrages sont : I. Un Abrégé d'Anatomie, accommodé aux Arts de Peinture et de Sculpture, publié sous le nom de ToRTEBAT, 1667, in-fol. II. Conversations sur la connoissance de la Peinture 1677, in

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12.

III. Dissertation sur les Ouvrages des plus fameux Peintres, in-12, 1681. IV. Les premiers Elémens de la Peinture pratique, 1684, in-12. V. Traduction du Poëme de du Fresnoy, avec des Remarques, 1684, in-12. VI. Abrégé de la Vie des Peintres, 1715, in-12. VII. Cours de Peinture par principes, 1708, in-12. Tous ces ouvrages sont écrits avec beaucoup de netteté.

PILET, Voyez MESNARDIÈRE.

PILLADE, (Laurent) né en Lorraine dans le 16 siècle, obtint un canonicat à Saint-Dié, et s'amusa à la poésie. Dom Calmet déterra un de ses Poëmes, qu'il plaça dans sa Bibliothèque de Lorraine. Il roule sur la guerre des paysans d'Alsace, et peut servir plutôt à instruire sur quelques événemens de cette guerre, qu'à prouver le goût de fauteur.

PILON, (Germain ) seulpteur et architecte de Paris, originaire du Maine, mort en 1590,

fut un de ces homme rares, desi tinés à tirer les arts des ténèbres de la barbarie, et à porter dans leur patrie le vrai goût du beau. Il est le premier sculpteur qui ait supérieurement rendu le caractère des étoffes. On voit plusieurs de ses ouvrages à Paris, qui font les délices des curieux. Il y a dans le cloître des grands Augustins, un St. François que ce sculpteur avoit fait en terre cuite, pour l'exécuter ensuite en marbre. L'église de SainteCatherine, la Sainte-Chapelle, Saint-Gervais, l'église des religieux Picpus, celle des Célestins, Saint-Etienne-du-Mont sont ornés de plusieurs morceaux de sculpture admirables, eu égard au temps où ils ont été produits. On admiroit de lui les bas-reliefs de la chaire des grands Augustins de Paris; mais l'ignorance les a gâtés et défigurés en les dorant.

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PILPAY ou BIDPAY, Bramine Indien, gymnosophiste et philosophe, fut, a ce que l'on croit, gouverneur d'une partie de l'Indostan, et conseiller de Dabschelim qui étoit, dit-on, un puissant roi Indien. Il enseigna à ce prince les principes de la morale et l'art de gouver➡ ner, par des Fables ingénieuses qui ont rendu son nom immortel. Ces Fables, écrites en Indien, ont été traduites dans presque toutes les langues connues, L'auteur florissoit quelques siè➡ cles avant Jésus-Christ. On ne sait rien de bien assuré sur sa vie et sur ses ouvrages. Antoine Galland a traduit ses Fables en françois, avec celles de Lockman, Paris, 1714, 2 vol. in-124 M. Cardonne en a donné une

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PINA, (Jean de ) Jésuite, né à Madrid en 1582, mort en 1657, , à 75 ans, fut prédicateur, recteur et provincial dans sa Société. On a de lui: I. Commentaire sur l'Ecclésiaste, en 2 vol. in-folio. II. Un autre sur l'Ecclésiastique, en 5 vol. in-folio. On dit qu'il avoit lu tous les Pères Grecs et Latins, qu'il en avoit extrait cent volumes, et que chaque volume étoit de cinq cents pages, tous écrits de sa main; mais on ne dit pas si cette compilation immense étoit bien digérée, Il y a apparence que non, du moins si l'on en juge par les ouvrages imprimés de Pina, qui ne sont qu'un recueil informe de passages.

PINÆUS, Voyez PINEAU,

PINAMONTI, (Jean-Pierre) Jésuite, né à Pistoie en Toscane l'an 1632, se consacra aux missions de la Campagne, avec le célèbre P. Ségneri. Il fut un grand maitre dans, la conduite des ames. La duchesse de Modène le choisit pour son confesseur, et le grand duc Cosme III lui donna le même emploi auprès de lui, après la mort du P. Ségneri. Le pieux directeur continua cependant toujours ses travaux apostoliques, au milieu desquels il

termina sa carrière, à Orta au diocèse de Novare en 1703, à 71 ans. Il y a eu peu de missionnaires aussi humbles, aussi austères, aussi puissans en œuvres et en paroles. Nous avons de lui un grand nombre d'Ouvrages de piété, en italien, recueillis en 1706, in-folio, à Parme.... Le plus connu est celui que le Père de Courbeville traduisit en françois, sous le titre de Directeur dans les voies du salut, 1718, in-12.

PINART, (Michel) né à Sens vers 1660 d'une famille honnête, mort à Paris en 1717, s'appliqua avec ardeur à l'étude de l'Histoire, des langues, des antiquités et de la bibliographie. Ses succès lui méritèrent une place dans l'académie des Inscriptions. Le recueil de cette société savante

offre divers Mémoires de cet auteur. Sa Dissertation sur les Bibles hébraïques est estimée pour l'exactitude et les bonnes recherches qu'elle renfernie.

PINCHESNE, Voyez MARTIN n. xvII.

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PINCIANUS, Voyez I. Nu

NEZ.

PINDARE, le prince des Poëtes lyriques, naquit à Thèbes dans la Béotie, vers l'an 500 ́avant J. C. Il apprit l'art de faire des vers de Lasus d'Hermione et de Myrthis, dame Grecque. Il étoit au plus haut point de sa réputation dans le temps que Xercès voulut envahir la Grèce. On croit qu'il mourut au théâtre vers l'an 436 avant J. C. Il avoit com→ posé un très-grand nombre de Poésies; mais il ne nous reste que ses Odes, dans lesquelles il célèbre ceux qui de son temps

avoient remporté le prix aux qua-
tre Jeux solennels des Grecs : les
Olympiques, les Isthmiques, les
Pythiques et les Neméens. Alexan-
dre eut tant de vénération pour
la mémoire de ce grand poëte,
qu'à la destruction de Thèbes il
conserva sa maison et sa famille.
Pindare n'avoit pas reçu de noin-
dres marques de considération
pendant sa vie, que celles dont
il fut honoré après sa mort. The
bes l'ayant condamné à une amen-
de pour avoir donné trop d'élo-
ges à Athènes, cette ville fit payer
cette somme des deniers publics.
On sent en lisant les ouvrages
de Pindare, cette impétuosité de
génie, ces violens transports,
cette impulsion divine qui carac-
térisent le véritable poëte lyri-
que. La véhémence des figures,
la hardiesse des images, la viva-
cité des expressions, l'audace des
métaphores, l'harmonie des tours
nombreux, la majestueuse pré-
cipitation du style, tout concourt
chez lui à en faire le plus grand
poëte qui ait encore paru dans
le genre de l'Ode. Horace a con-
sacré l'une des siennes à l'éloge
de son maitre :

Monte decurrens velut amnis, imbres
Quem super notas aluere ripas
Fervet, immensusque ruit profundo
Pindarus ore.

Pindare n'a pas moins de dou-
ceur que d'enthousiasme, et le
gracieux lui est aussi naturel que
l'énergique témoin le riant ta-
bleau qu'il nous offre des Champs-
Elysées, dans la seconde Ode
olympique adressée à Théron
roi d'Agrigente. (Voyez aussi
1. HIERON.) Marmontel en ren-
dant justice aux grands talens de
Pindare, lui reproche non moins
justement de négliger trop l'u-

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nité, l'ensemble et les liaisons. La meilleure édition de ce poëte est celle d'Oxford, in-fol., 1697Elle est peu commune. On estime encore celle d'Erasme Schmidt, 1616, in-4. L'abbé Massieu a traduit en françois une partie de ses Odes ainsi que M. Gin, 2 vol. in-8.o La Mothe-Houdard en a voulu imiter quatre en vers francois; mais appartenoit-il à Cé→ ladon de manier la massue d'Hercule ?

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I. PINEAU, (Séverin du) doven des chirurgiens du roi, Pincus, mort à Paris en 1619, étoit de Chartres. Il fut très-expert dans la lithotomie. On a de lui: I. Discours touchant l'extraction de la pierre de la vessie 1610, in-8. II. Traité De Virginitatis nolis, Leyde, 1641, in - 12 celui-ci est estimé des gens de l'art, qui le recherchent. jeunes gens à cause de certains Mais il peut être dangereux.aux détails qu'il n'étoit peut-être pas nécessaire d'exposer aux yeux du public.

II. PINEAU, (Gabriel du) né à Angers en 1573, suivit le barreau dans sa patrie avec une réputation supérieure à son âge. Il vint ensuite à Paris, et plaida avec éclat au parlement et au grand conseil. De retour dans sa patrie, il devint conseiller au présidial. Il fut consulté de toutes les provinces voisines, et il eut part à toutes les grandes affaires de son temps. Marie de Médicis le créa maître des requêtes de son hôtel. Elle chercha dans ses disgraces, à s'appuyer de son crédit et de ses conseils; mais du Pineau toujours attentif à ce qu'il devoit d'un côté à la mère de son roi, et de l'autre à son sou

verain, ne cessa d'inspirer à cette princesse des sentimens de paix. Louis XIII, par reconnoissance le nomma en 1632, maire et capitaine général de la ville d'Angers place où du Pineau mérita le titre flatteur de Père du peuple. Il ne faisoit acception de personne. Les panvres à son audience alloient de pair avec les grands, auxquels il savoit faire agréer cette conduite par sa politesse. Ce digne citoyen mourut le 15 octobre 1644, à 71 ans. Sa maison étoit une espèce d'acadé mie. Il se tenoit chez lui des conférences réglées, où assistoient les jeunes officiers, les avocats et autres savans. Chacun y proposoit librement ses diffcultés sur les matières les plus épineuses du Droit, de l'Histoire, et quand du Pineau avoit parlé, tout étoit éclairci; mais il ne prenoit la parole que le dernier, parce qu'il s'étoit apperçu qu'on déféroit trop à son sentiment. Ses écrits sont: I. Notes latines opposées à celles de du Moulin sur le Droit canon, imprimées avec les Euvres de ce jurisconsulte par les soins de François Pinsson. II. Commentaires, Observations et Consultations sur plusieurs Questions importantes, tant de la Coutume d'Anjou que du Droit François, avec des Dissertations sur différens sujets, etc., réimprimées en 1725, en 2 vol. in-folio, par les soins de Livonière, qui les a enrichies de remarques très-utiles. L'éditeur dit « que du Pineau est peu inférieur au célèbre du Moulin pour le Droit civil, et qu'il est plus exact pour le droit canon. » Ménage it sur sa mort ces deux

vers:

Pinellus periit, Themidis pius ille sa cerdos,

In proprio judex limine perpetuus.

Il est éteint ce flambeau de la France,
Ce prêtre zélé de Thémis;
PINEAU, qui sous ses toits, ainsi
que sur les Lis,

Toujours d'une main sûre a tenu la
balance.

PINEDA, (Jean) né à Séville d'une famille noble, entra dans la Société des Jésuites en 1572. Il y enseigna la philosophie et la théologie dans plusieurs colleges, et se consacra à l'Ecriture-Sainte. Pour se rendre cette étude plus facile, il apprit les langues orientales. Nous avons

de lui: I. Deux vol. de Commentaires sur Job, in-folio. II. Deux sur l'Ecclésiaste. III. De rebus Salomonis, in-folio: curieux et savant, mais peu exact. IV. Une Histoire universelle de l'Eglise en espagnol, quatre vol. in-folio. V. Une Histoire de Ferdinand trois, en la même langue, infolio. Il mourut en 1637, emportant dans le tombeau les regrets de ses confrères et du public.

PINELIÈRE, (N. de la) étoit d'Anjou. Il donna en 1635 au théatre François, une Tragédie d'Hippolyte.

I. PINELLI, (Jean-Vincent) naquit à Naples de Come Pinelli noble Génois, domicilié dans cette ville, et qui y avoit acquis des richesses considérables par le commerce. Après avoir reçu une excellente éducation, il quitta sa patrie pour venir se fixer à Padonc à l'âge de vingt-quatre ans. Passionné pour les sciences, il préféra cette ville, à cause des

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