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a enrichi la république des lettres, de quelques Auteurs anciens qu'il a tirés de l'obscurité, comme Phèdre, les Novelles de Justinien. Il avoit amassé une bibliothèque curieuse et riche en manuscrits. De peur qu'elle ne fût dissipée après sa mort, il ordonna qu'elle seroit conservée entière, ou du moins vendue à une seule personne qui connût la valeur de ce trésor. Mais malgré cette précaution, il fut dispersé de côté et d'autre. L'érudition de Pithou lui mérita le titre de Varron de France; il en étoit l'oracle, et son nom pénétra dans les pays étrangers. Ferdinand grand duc de Toscane, l'ayant consulté sur une affaire importante, se soumit à son jugement, quoique contraire à ses intérêts. Les lecteurs qui seront curieux de connoître plus en détail les qualités de l'esprit et du cœur de ce bon citoyen et de ce digne magistrat, pourront consulter sa Vie, publiée à Paris en 1756, en 2 vol. in-12 , par M. Grosley avocat à Troyes sa patrie. On y trouve des recherches intéressantes, et les agrémens dont ce sujet étoit susceptible.

II. PITHOU, (François) frère du précédent, naquit à Troyes en 1544. Nommé procureur général de la Chambre de Justice établie sous Henri IV contre les Financiers, il exerça cette commission avec autant de sagacité que de désintéressement. Rendu ensuite à son cabinet il fit des découvertes utiles dans le droit et dans les belles lettres. Ce fut lui qui trouva le manuscrit des Fables de Phèdre, qu'il publia conjointement avec son

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ère. Cet homme d'une vertu

rare et d'une modestie exem plaire, mourut le 7 février 1621, à 77 ans, regretté de tous les bons citoyens. Il eut part à la plupart des ouvrages de son frè¬ re, et il s'appliqua particulièrement à restituer et à éclaircir le Corps du Droit Canonique imprimé à Paris en 1687, 2 vol. in-folio, avec leurs corrections. On doit encore à François Pithou: I. La Conférence des Lois Romaines avec celles de Moyse, 1673, in-12. II. L'Edition de la Loi Salique, avec des Notes. III. Le Traité de la Grandeur Droits du Roi et du Royaume de France, in-8°, aussi précis que savant. IV. Une Edition du Comes Théologus. V. Observationes ad Codicem, 1689, in-folio. VI. Antiqui Rhetores Latini, Rutilius Lupus, Aquila Romanus Julius Rufinianus, Curius Forlunatianus, Marius Victorinus, etc., Paris, 1599; redonnés par Capperonnier, 1756, in-4o, Strasbourg. Voyez I. PELE

TIER.

er

PITISCUS, (Samuel) né en 1637 à Zutphen, recteur du collége de cette ville, puis de celui de Saint-Jérôme à Utrecht 9 y finit ses jours le février 17179 à So ans. Il avoit été marié deux fois. Sa première femme remplit sa vie d'inquiétudes et d'amertumes. A sa méchanceté naturelle, elle joignit une passion démesu– rée pour le vin, qu'elle satisfaisoit aux dépens des affaires domestiques, et de la bibliothèque de son mari dont elle vendoit les livres. Plus heureux avec la seconde qui n'étoit occupée que de son ménage, Pitiscus eut la liberté de se livrer entièrement à l'étude, s'ensévelit dans læ plus

plus profonde retraite, et n'eut de commerce qu'avec ses livres. La profession d'homme de lettres ne fut pour lui ni ingrate ni stérile. Ses Ouvrages lui valurent beaucoup, et les émolumens qu'il en retira, joints à ce que sa frugalité le mettoit en état d'épar gner, en firent un homme riche. A sa mort îl légua dix mille florins aux pauvres. On a de lui: I. Lexicon Antiquitatum Romanarum 1713, 3 vol. in-folio; ouvrage plein d'érudition et de recherches. L'abbé Barral en a publié un Abrégé en françois, en 3 vol. in-8°, à Paris, 1766. II. Des Editions de plusieurs Auteurs Latins, avec des Notes. III. Une Edition des Antiquités Romaines de Rosin. Pitiscus étoit un savant laborieux, plus propre cependant à compiler qu'à écrire. Il ne faut pas le confondre avec Barthélemi Piriscus auteur d'un livre peu commun, intitulé: The saurus Mathematicus, à Francfort, in-folio, 1613, année de sa mort; et d'un Traité des Triangles, sous le titre de Trigonometria parva et magna, dont Ticho-Brahé faisoit cas.

PITOT, (Henri) d'une famille noble de Languedoc, naquit à Aramont diocèse d'Usès le 29 mai 1695, et y mourut le 27 décembre 1771, à 76 ans. Il apprit les mathématiques sans maître, se rendit à Paris en 1718, et y lia une étroite amitié avec l'illustre Réaumur: il y fut reçu en 1724 de l'académie royale des Sciences, et parvint en peu d'années au grade de pensionnaire. Outre une grande quantité de Mémoires, imprimés dans le recueil de cette compagnie, il Tome X.

donna en 1731 la Théorie de lạ

manœuvre des Vaisseaux, en un vol. in-4°: ouvrage excellent qui fut traduit en anglois, et qui fit admettre l'auteur dans la Société royale de Londres. En 1740, les états généraux de Languedoc le choisirent pour leur ingénieur en chef, et il fut en même temps inspecteur général du Canal de la jonction des deux mers. Cette province lui est redevable de beaucoup de monumens qui attesteront son génie à la postérité. La ville de Montpellier manquoit d'eau; Pitot fit venir de trois lienes deux sources qui fournissent quatre-vingts pouces d'eau; elles arrivent sur la ma◄ gnifique place du Peyrou, et de là elles sont distribuées dans toute la ville; cet ouvrage étonnant fait l'admiration de tous les étrangers. L'illustre maréchal de Saxe étoit le protecteur et l'ami de Pitot qui avoit enseigné à ce héros les mathématiques. Ce savant fut dé coré en 1754 de l'ordre de SaintMichel. Il avoit épousé en 1735 Marie-Léonine Pharambier de Saballoüa, d'une très-ancienne noblesse de la Navarre. Il n'a laissé de ce mariage qu'un fils, qui étoit premier avocat général de la cour des comptes, aides et finances de Montpellier. Pitot étoit un philosophe-pratique, d'une probité rare et d'un désintéressement égal à sa probité. Il étoit aussi membre de la société royale des Sciences de Montpellier; et son éloge fut prononcé en 1772 par M. de Ratte secrétaire perpétuel, en présence des états de Languedoc: de même qu'il le fut à l'académie des Sciences de Paris par M. de Fouchy alors secrétaire.

C

PITRACHA, Voyez CONSTANCE, n.o IV, à la fin.

PITROU, (Robert) inspecteur des ponts et chaussées, né à Mantes en 1684, mort à Paris en 1750, construisit le pont de Blois en 1716, et imagina les cintres de bois appelés retroussés. Le Re'cueil de ses Dessins a été publié par sa veuve, 1756, in-fol.

PITS, (Jean) Pitseus, né vers 1560 à Southampton dans le comté de Hant, etoit neveu du fameux docteur Sanderus. Il étudia en Angleterre et ensuite à Douai. De là il se rendit à Rheims où il passa un an dans le college des Anglois, et où il abjura l'hérésie. Il voyagea ensuite en Italie et en Allemagne. Le cardinal Charles de Lorraine lui donna un canonicat à Verdun, et le proposa pour confesseur à la duchesse de Clèves sa sœur. Après la mort de cette princesse, Pitseus fut doyen de Liverdun, où il mourut en 1616, à 56 ans. On a de lui un livre Des illustres Ecrivains d'Angleterre, 1619, in-4°, et d'autres ouvrages en latin, qui manquent d'exactitude, mais qui prouvent beaucoup de savoir. Dans celui que nous avons cité, il prodigue les plus grands éloges aux plus petits auteurs.

I. PITT, (Cristophe) poëte 'Anglois, né à Blandfort en 1699, mort le 13 avril 1748, a donné des Traductions de Lucain, de l'Enéide et de la poétique de Vida. Cazin a donné une édition de ses Poésies, à Paris in-12.

II. PITT, (Guillaume) comte de Chatham, né en 1708, d'une famille noble et ancienne d'Angleterre, servit d'abord dans sa

jeunesse ; mais étant sujet à la goutte, il fut forcé de quitter la carrière des armes. Obligé d'être sédentaire, il fit des études profondes, et s'attacha sur-tout à la politique. Élu membre du parlement, il s'y distingua d'abord dans le parti de l'opposition; mais la cour d'Angleterre l'attacha à ses intérêts en le nommant en 1756 secrétaire d'état, et ensuite principal ministre sous George II et George III. Il se signala sur-tout dans la guerre de 1757. Les Anglois se rendirent maîtres de toute l'Amérique septentrionale, et eurent des succès extraordinaires sur terre et sur mer. Milord Chatham recueillit la gloire de ces triomphes; mais les sages le blàmèrent d'avoir méconnu le génie de sa nation, qui la porte au commerce et non aux conquêtes. Celles d'Angleterre coûtèrent plus de 80 millions sterling; et cette énorme dépense devoit pendant un siècle la mettre hors d'état de soutenir aucune autre guerre. Lorsque celle des Colonies fut déclarée Milord Chatham qui n'étoit plus dans le ministère insista fortement dans le parlement pour faire rappeler l'armée Angloise qui étoit en Amérique, et pour qu'on se bornât à une guerre contre la France. Il se fit entendre pour la dernière fois le 8 avril 1778, sur la

question de l'indépendance des Etats-Unis. Au milieu de son discours il se trouva mal, et fut saisi par des convulsions dont il mourut trois jours après dans sa terre de Hayes, le 11 mai 1778. Ah! mon ami, dit-il avant d'expirer à un seigneur qui étoit auprès de lui, Sauvez ma Patrie.... Actif, infatigable, laborieux, tempérant, il joignoit à ces qualités une éten

due de génie et une adresse qui lui procurèrent une grande influence sur tout ce qui se fit de son temps. Mais les suites funes➡ tes de ses vues ambitieuses doivent peut-être le faire placer parmi ces hommes qui ont été à la fois l'honneur et le fléau de leur patrie. Ce ministre, créé pair du royaume en 1766, a été enterré aux frais de la nation, dans l'église de Westminster. Lé roi et le parlement d'Angleterre ont fait ériger un monument à sa mémoire. Ses titres ont passé à son fils, né en 1756, avec une pension de 4000 livres sterling,

, que le roi et le parlement Jui ont accordée en mémoire des services du père. Il a hérité des talens de ce dernier, de son ambition et de sa haine pour la France.

PITTACUS, l'un des Sept Sages de la Grèce, étoit de Mitylène ville de l'isle de Lesbos. Il chassa de sa patrie le tyran Méléagre; commanda dans la guerre contre les Athéniens, et offrit de se battre contre Phrynon général des ennemis. Il employa dans ce combat la ruse et la force, et après avoir enveloppé son ennemi avec un filet qu'il portoit sous son bouclier, il le tua. Ses concitoyens le remercièrent de ce service, en lui donnant la souveraineté de leur ville. Pittacus les gouverna en philosophe et en père, leur donna des lois sages qu'il mit en vers, et se démit ensuite du souverain pouvoir. On lui offrit de grands fonds de terre pour le dédommager. Il lança son javelot et ne voulut accepter que celles qui se trouvèrent comprises dans sa portée. La partie, leur dit-il, vaut mieux que le tout, et l'exemple de mon

désintéressement sera plus utile à la patrie que la possession des plus grandes richesses. D'aileurs il craignoit d'exciter l'envie de ses concitoyens par un trop riche domaine, et de paroître mépriser leurs présens s'il n'acceptoit rien du tout. Une des maximes qu'il débitoit', étoit que la preuve d'un bon Gouvernement est d'engager les Sujets, non à craindre le Prin ce, mais à craindre pour lui-mêmes Une autre de ses maximes étoit, qu'il ne faut point publier ce qu'on à dessein de faire, afin que si l'on n'en vient point à bout, on n'ait pas le chagrin de se voir moqué; et qui ne sait pas se taire, disoit-il, ne sait pas parler. Il disoit ordinairement : Prévoyez les malheurs pour les empécher; mais dès qu'ils sont ar¬ rivés, sachez les supporter. - En temps de prospérité, acquérez des amis, et faites-en l'essai dans l'adversité.-Tel vous serez envers votre père, tels seront envers vous vos enfans, etc. Le plus grand de ses exercices étoit, selon Cléarque, de moudre du froment. Ce digne citoyen mourut l'an 579 avant J. C., à 70 ans.

PITTHIS, (Myth.) Nymphe qui fut aimée en même temps de Pan et de Borée. Celui-ci, indigné de ce qu'elle avoit donné la préférence à son rival, l'enleva dans un tourbillon et la précipita sur des rochers, elle expira misérablement. La Terre, touchée de compassion pour le sort de cette Nymphe, la métamorphosa en pin.

PITTON, (Jean - Scolastique) docteur en médecine d'Aix en Provence, mort en 1690, est auteur de plusieurs Ouvrages historiques. Le plus considérable C &

est l'Histoire d'Aix, 1666; Lyon, in-folio: ce livre renferme une bonne partie de l'histoire de Provence. Quoique l'auteur ait eu, pour la composer, les archives de l'église, de la maison de ville et des notaires, elle n'est pas fort estimée, parce qu'elle est mal écrite, qu'il y a peu d'ordre, et que les faits n'y sont pas bien circonstanciés. Cet ouvrage fut suivi, en 1668, des Annales de l'Eglise d'Aix, auxquelles Pitton joignit des Dissertations contre Launoy, qui a décrédité certaines opinions populaires du voyage de St. Maximin et de la Magdeleine en Provence. Il publia encore en 1672, à Aix, un Traité latin De conscribenda Historid rerum naturalium Provinciæ. Mais le meilleur de ses Ouvrages est celui qu'il a intitulé Sentimens sur les Historiens de Provence, et qui parut à Aix en 1682, in-12.

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PIZARRO, (François) capitaine Espagnol, né a Truxillo, étoit, dit-on, bâtard d'un officier dont il prit le nom. Sa première occupation fut de garder des pourceaux dans une campagne de son père. Un jour en ayant égaré un, et n'osant retourner à la maison paternelle, il prit la fuite et alla s'embarquer pour les Indes. Son génie perça bientôt. Plein de ce courage opiniâtre qui caractérise les auteurs des grandes découvertes, il fit plusieurs voyages dans la mer du Sud avec Diego Almagro, homme aussi obscur que lui. Les trésors qu'il recueillit dans ses courses excitant sa cupidité, il vint à bout de découvrir le Pérou, en 1525, et de le conquérir. Plusieurs Espagnols le suivirent dans

cette expédition. Il s'empara d'a bord de l'isle de Puna, qui n'étoit point de la dépendance de l'empire du Pérou ; mais qui lui facilitoit l'entrée dans cette riche partie du Nouveau Monde. Il usá de sa première victoire en po~ litique il pardonna aux vaincus. L'Inca Huescar ou Huascar, ins➡ truit de son courage et de son mérite, lui envoya une ambassade pour lui demander sa protection contre son frère Atabalipa qui après l'avoir dépouillé de son empire, vouloit lui arracher la vie. La renommée avoit enflé les exploits et les forces du conquérant Espagnol. Les Péruviens prévenus comme les Mexicains, par des oracles vrais ou faux, qu'il viendroit bientôt de l'Orient des hommes barbus, d'un esprit terrible, portant le ton

nerre,

conduisant avec eux des animaux formidables regardoient ces étrangers comme les fils du Soleil. Atabalipa, intimidé par ces oracles, crut voir dans les Espagnols des hommes envoyés du Ciel pour venger son usurpation. Il dépêcha des am bassadeurs à Pizarro, avec des présens magnifiques, en le sommant de sortir de ses états. Pour toute réponse, Pizarro précipita sa marche, et arriva à Caxamalca, où étoit campé l'empereur avec 40,000 hommes. Après une espèce de négociation, Ala balipa consentit à recevoir Pizarro en qualité d'ambassadeur d'Espagne. Mais l'ambassadeur s'assura bientôt de la personne du roi Indien. Pizarro ayant rassemblé ses Espagnols, fond sur les Indiens, et se saisit de leur roi. Atabalipa arraché de son trône d'or et chargé de chaînes, offrit pour prix de sa liberté ↑

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