RENEAU, Voyez RENAU. et I. RENEAULME (PaulAlexandre de ) chanoine régulier de Sainte-Geneviève de Paris, d'une famille noble, originaire de Suisse, fut d'abord prieur de Marchenoir, et ensuite de Theuvy, où il mourut d'hydropisie en 1749. C'étoit un homme plein de vertu et sur-tout très-charitable. Il connoissoit la botanique servoit de médecin aux pauvres de son canton. Il s'étoit formé une des plus belles bibliothèques qu'un particulier puisse se procurer. En 1740 il publia un Projet de Bibliothèque universelle pour rassembler dans un même corps d'ouvrage par ordre alphabétique et chronologique, le nom de tous les Auteurs qui ont écrit en quelque langue que ce soit : le titre de leurs Ouvrages, tant manuscrits qu'imprimés, suffisamment étendu pour en donner une idée en forme d'analyse; le nombre des Editions, des Traductions, etc.; un Précis des Faits essentiels de la Vie des Auteurs, etc. etc. Une santé languissante dans les dernières années de sa vie, l'a empêché d'exécuter cet ouvrage immense. Tous ses manuscrits, ainsi que sa bibliothèque, ont passé à la maison des Chanoines réguliers de Saint-Jean à Chartres. II. RENEAULME, (Paul) médecin de Blois dans le 17e siècle, de qui on a: I. Ex curationibus Observationes, Paris, 1606, in-8.0 II y démontre que les remèdes chimiques sont quelquefois d'un grand secours. I1.Specimen historic plantarum, avec figures, 1611, in-4.° III. La Vertu de la Fontaine de Médicis, près de Saint-Denis-lès-Blois 1618, in-8.0 RENÉE DE FRANCE, duchesse de Ferrare, née à Blois en 1510, du roi Louis XII et de la reins Anne de Bretagne, avoit été accordée en 1515 à Charles d'Autriche, depuis empereur, et fut demandée quelques années après par Henri VIII roi d'Angleterre. Ces projets n'eurent point de suite, pour quelques raisons d'état; et la princesse fut mariée par François I à Hercule d'Est, deuxième du nom, duc de Ferrare. C'étoit une femme pleine d'esprit et d'ardeur pour l'étude. Elle ne se contenta pas de savoir l'histoire, les langues, les mathématiques et même l'astrologie; elle voulut aussi étudier les questions les plus difficiles de la théologie, et cette étude l'engagea insensiblement dans l'hérésie. Brantôme dit que se ressentant peut-être des mauvais tours que Les Papes Jules et Léon avoient faits au Roi son père en tant de sortes, elle renia leur puissance et se sépara de leur obéissance, ne pouvant faire pis étant femme... Calvin ayant été obligé de quitter la France et de passer en Italie, disposa facilement l'esprit de cette princesse à suivre ses opinions; et Marot qui lui servit de secrétaire, la confirma dans cette croyance. Après la mort du due son époux en 1559, elle revint en France et y donna des marques de son courage et de sa fermeté d'esprit. Le duc de Guise la fit sommer de rendre quelques factieux qui s'étoient réfugiés dans le château de Montargis, où elle s'étoit retirée pendant les guerres de la religion. Elle lui répondit fièrement « qu'elle ne les les livreroit point, et que s'il attaquoit le château, elle se mettroit la première sur la brêche, pour voir s'il auroit la hardiesse de tuer la fille d'un roi. » Elle parla fortement pour le prince de Condé lorsqu'il fut mis en prison: elle dit à François II que ce n'étoit pas ainsi qu'il falloit traiter un Prince du sang. Mais leur amitié ne dura pas. Elle se brouilla avec lui parce qu'elle désapprouva la guerre des prétendus Réformés. Montargis étoit devenu l'asile de plusieurs Protestans; Renée fut obligée de les renvoyer par ordre du roi. Malicorne qui portoit cet ordre fut étonné du courage de la princesse mais il lui fit sentir qu'il falloit céder. Quatre cent soixante personnes abandonnèrent le refuge que la pitié, jointe au zèle de religion, leur avoit procuré. La duchesse après avoir pourvu aux frais de voyage, vit leur départ et fondit en larmes. Si je n'étois pas femme, dit-elle à Malicorne, je vous ferois mourir de ma main comme un messager de mort. Elle sauva du massacre de la Saint-Barthélemi un grand nombre de Protestans... Cette princesse eut quatre enfans, que Henri II fit conduire en France l'un après l'autre, pour les empêcher d'être imbus des opinions de leur mère. Le premier, non moins célèbre par son esprit que par sa beauté, fut une fille nommée Anne, en mémoire de son aïeule Anne de Bretagne. Veuve de François duc de Guise, elle épousa Jacques de Savoie duc de Nemours. Les trois autres enfans furent: 1.° Alphonse qui arrêta les ravages de Soliman dans la Hongrie, et prit après la mort d'Hercule II le gouvernement du Tome X. duché de Ferrare; 2.0 Louis, prélat modeste, doux, bienfai→ sant, mort archevêque d'Auch et cardinal; 3.° Lucrèce épouse de François-Marie II dernier duc de Spolette : elle joignit à des vertus une grande conformité de caractère avec celle qui lui avoit donné le jour. Renée sa mère mourut dans l'hérésie en 1575, dans le château de Montargis âgée de 65 ans, après avoir orné la ville de plusieurs beaux édifices. RENÉE D'AMBOISE, Voyez III. MONTLUC. RENFORÇAT, troubadour de Forcalquier, fleurit dans le 12 siècle. Nostredame et Crescimbeni font mention de ses poésies. RENOUT, (Jean-JulienConstantin) né à Honfleur en 1725, mort vers 1780, a donné plusieurs pièces à différens théàtres, dont quelques-unes obtinrent un succès éphémère. Leurs titres sont : Les Couronnes ou les Bergers timides, pastorale; Zélide, comédie en un acte; la Mort d'Hercule, tragédie; la Cacophonie, le Devin par hasard, la Soubrette rusée, le Ca price, le Petit Poucet, la Brebis entre deux Loups, le Fleuve Scamandre. RENTY, (Gaston-Jean-Baptiste, baron de ) issu d'une ancienne maison d'Artois, naquit en 1611 au diocèse de Baïeux, fit éclater dès sa tendre jeunesse une piété que son commerce avec le monde n'éteignit jamais. Il se proposa d'entrer chez les Chartreux, mais ses parens s'y opposèrent. Il servit avec distinction dans les guerres de Lorraine, et E e Louis XIII l'honora de son estime. Il épousa à l'âge de 22 ans Elizabeth de Balzac comtesse de Graville. Son occupation principale fut dès-lors de remplir tous les devoirs d'un chef de famille en vrai chrétien; il donna le spectacle de toutes les vertus que la religion peut, inspirer. Insensible aux richesses aux honneurs, aux plaisirs et à tous les biens créés, il ne songea qu'à servir le souverain Maître, et à le faire servir par ses vassaux et sur-tout par ses enfans. Il mourut à Paris le 24 avril 1649, et fut enterré à sa terre de Citri diocèse de Soissons. Il eut part à l'établissement des Frères Cordonniers. (Voy. BUCHE.) Le Père de Saint-Jure Jésuite, a donné sa Vie. RENUSSON, (Philippe) né au Mans, vint exercer avec distinction la profession d'avocat au parlement de Paris, et mourut dans cette ville vers 1720. On lui doit deux Traités de droit, estimés; le premier, sur la subrogation, 1702, in-4°; le second, sur les biens appelés propres, 1711, in-4. REQUIER, (Jean-Baptiste) traducteur et écrivain laborieux, mort en l'an 7 (1799), a fait passer dans notre langue un grand nombre d'écrits italiens, tels que le Recueil historique de ce qui a été publié sur la ville d'Herculanum; Idée de la poésie grecque et latine, traduite de Gravina, 1755, 2 vol. in-12; Esprit des lois romaines, traduit du même, 1766, 3 vol. in-12; Mercure de Vittorio Siri, 3 vol. in-4°, ou 18 vol. in-12; Vie de Gianotti Manetri sénateur de Florence, 1762, in-12; Autre de Philippe Strozzi, premier commerçant d'Italie, in-12; Mémoires secrets tirés des archives des souverains de l'Europe, traduits de Siri, 1765, 24 vol. in-12; Histoire des révolutions de Florence sous les Médicis, traduit de Varchi, 1765, 3 vol. in-12. On doit encore à Requier les hieroglyphes d'Horapollon, traduits du grec, 1777, in-12; et une Vie de Peiresc, imprimée en 1770, in-12. Requier réunissoit à un grand amour du travail le désintéressement et les vertus so ciales. RESCIUS,(Stanislas) chanoine de Warmie en Pologne fut envoyé par Etienne Battori ambassadeur à Rome. Nous avons de lui: 1. De rebus in electione Regis Poloniæ gestis ad discessum ejus, Romæ, 1573, in-4.o II. Dissidium Evangelicorum Magistrorum ac Ministrorum, Cologne, 1592, in-8. III. Une Vie du cardinal Hosius. IV. De atheismis et phalarismis Evangelicorum. Ce Traité qui n'est pas commun fut imprimé en 1596, in-4°, à Naples, où l'auteur mourut deux ans après en 1598, —Rutger RESCIUS, professeur de langue grecque à Louvain, s'y fit imprimeur en 1529, et a laissé des notes savantes sur plusieurs auteurs anciens. RESENDE ou REESENDE Resendius, (André ou LonisAndré de) né à Evora en 1498, entra jeune dans l'ordre de SaintDominique, et étudia avec suc➡ cès à Alcala, à Salamanque, à Paris et à Louvain. Le roi de Portugal Jean III, lui confią l'éducation des princes ses frères; et ayant obtenu du pape la permission de lui faire quitter en 1588. Bhabit de religieux, il lui donna rière jusqu'à 83 ans, et mourut un canonicat d'Evora. Resende ne fut pas moins laborieux sous l'habit de chanoine que sous celui de Dominicain. Il ouvrit une école de littérature cultiva la musique et la poésie, et prêcha avec applaudissement. Il mourut en 1573, à 75 ans. On a de lui un grand nombre d'ouvrages. La plupart ont été recueillis à Cologne, l'an 1600, en 2 vol. Les principaux sont : I. De antiquitatibus Lusitania à Evora 1593, in-folio; curieux et rare. II. Delicia Lusitano-Hispanica, 1613, in-8° : bon et recherché. III. Un vol. in-4° de Poésies latines. IV. De vità aulica, in-4.9 V. Une Grammaire sous ce titre : De Verborum conjugatione, etc. On voit par ces différens ouvrages, qu'il étoit très-versé dans les langues grecque, latine et hébraïque, et dans les antiquités sacrées et profanes. Ses Poésies valent moins que ses ouvrages d'érudition. Il y a eu un autre RESENDE, (Garcias de ) auteur de l'Histoire de Jean II, in-fol., en portugais. RESENIUS, (Pierre) professeur en morale et en jurisprudence à Copenhague, étoit un savant profond et un bon citoyen, qui devint prévôt des marchands de cette ville et conseiller d'état. Ses ouvrages sont relatifs à l'histoire et au droit public d'Allemagne. On a de lui : I. Jus aulicum Norwegicum, 1673, in-4.0 II. Un Dictionnaire Islandois, 1683, in-4.° III. Deux Edda des Islandois, 1665, in-4.° M. Mallet en a donné la traduction dans son Introduction à l'Histoire de Danemarck, Copenhague, 1756, -in-4.° Resenius poussa sa car RESNEL DU BELLAY, (Jean François du) né à Rouen en 1692, fit voir dès sa jeunesse beaucoup d'esprit et de talent pour la poésie. Dès qu'il se fut montré à Paris, il trouva des amis ardens, et il méritoit bien certainement d'en avoir. On lui procura l'abbaye de Fontaine et une place à l'académie Françoise et à celle des Belles - Lettres. L'abbé du Resnel a un rang marqué sur le Parnasse, par ses traductions des Essais sur la Critique et sur l'Homme, de Pope, in-12. Ces versions sont précédées d'une Préface très-bien écrite. Il a prêté dans ses vers de la force et quelquefois de la grace à des sujets arides. On y trouve de beaux morceaux, quoi qu'il y ait quelques vers prosaïques et languissans et des tirades sèches et froides. On prétend que Pope étoit assez mécontent de son traducteur: on n'en voit pas tâché d'embellir son original. trop là raison; car le copiste a L'abbé du Resnel s'étoit aussi adonné à la chaire, et nous avons Louis. Cet académicien mourut de lui un Panégyrique de Saint à Paris le 25 février 1761, à 69 ans. RESPHA, concubine du roi Saül, en eut deux fils, l'un nommé Armoni, l'autre Miphiboseth, que David livra aux Ga→ baonites, pour les faire mourir et se venger par leurs propres mains des maux que Saül avoit faits à ces habitans. Respha en ressentit beaucoup de douleur. Elle couvrit d'un drap les corps de ses enfans, pour qu'ils ne fussent pas la pâture des oiseaux. Ee a RESSIUS, (Rutger) professeur de langue grecque à Louvain naquit à Maseyck dans la principauté de Liége vers la fin du 15 siècle. Erasme rend un hommage bien flatteur à son érudition et à ses mœurs, dans une lettre qu'il écrivit à Jean Robin doyen de l'Eglise de Malines. Doctior, dit-il, an inveniri possit nescio, certò diligentiorem ac moribus puriorem vix invenias. La France tâcha de l'arracher à cette université par les offres les plus attrayantes; mais ce fut inutilement. Il mourut l'an 1545, après avoir donné des éditions: I. Des Institutions du droit des Grecs, par Théophile, Louvain, 1536. II. Des Aphorismes d'Hippocrate, 153 3. III. Des Lois de Platon. RESSONS ( Jean-Baptiste Deschiens de) lieutenant général d'artillerie né à Châlons en Champagne d'une bonne famille, mourut à Paris en 1735, à 75 ans, Son goût le porta dans sa jeumesse à prendre le parti des armes. Il servit d'abord dans la marine, ensuite dans l'artillerie, et fit de si rapides progrès dans les mathématiques qu'il fut bientôt digne d'être reçu à l'académie des Sciences. C'est à ses méditations qu'on doit un assez bon nombre de Mémoires, dont il enrichit le recueil de cette savante compagnie. Son caractère, dit Fontenelle, étoit assez bien peint dans son extérieur. Cet air de guerre, hautain et hardi, qu'on prend si aisément, étoit en partie effacé par la douceur naturelle de son ame. Elle se marquoit dans ses manières, dans ses discours et jusques dans son ton. Il laissa deux enfans de Mlle Berrier fille du doyen des maîtres des requêtes. RESTAUT, (Pierre) naquit à Beauvais en 1694, d'un marchand de drap de cette ville, qui le fit élever avec soin. Il se distingua dans le cours de ses classes par la sagacité de son esprit et par la sagesse de sa conduite. Des familles très-distinguées dans la magistrature le choisirent pour présider à l'éducation de leurs enfans. S'étant fait recevoir avocat au parlement, il fut pourvu en 1740 d'une charge d'avocat au conseil du roi. Le chancelier d'Aguesseau instruit de ses lumières et de sa probité, l'assura qu'il desireroit de trouver souvent de pareils sujets pour cette compagnie. Il mourut à Paris le 14 février 1764, à 70 ans. Les sciences, les belles-lettres et les beaux arts étoient les seuls délassemens des travaux de sa profession. Tout le monde connoît ses Principes généraux et raisonnés de la Grammaire Françoise, in- 12. Cette Grammaire estimable par la clarté du style et par la jus̟tesse des principes dont quelques-uns sont cependant déve loppés avec trop de longueur seroit lue avec plus de plaisir si elle n'étoit pas par demandes et par réponses; cette forme occasionne des répétitions et donne de l'ennui. Ce qui l'augmente, c'est que l'auteur étale quelquefois une métaphysique aussi insipide que peu utile aux enfans qui ap |