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d'une cure dans le diocèse de Tours; mais il quitta la houlette pastorale en 1728, pour prendre la plume de journaliste. D'abord les Nouvelles ecclésiastiques n'étoient que la copie de différens extraits de lettres qui venoient de diverses provinces. Elles prirent en 1729 la forme d'un ouvrage travaillé sur un certain plan. Charles-Robert Berthier ancien vicaire de Saint – Barthélemi, mort à Paris le 23 août 1767, y a eu aussi beaucoup de part. On a donné à Paris en 1767 la Table des matières de ces feuilles depuis 1728 jusqu'en 1760 inclusivement, 2 gros vol. in-4.° L'édition de Paris a été contrefaite à Utrecht. Pour la completer, il faut y joindre les Nouvelles Ecclésiastiques ou Avantnouvelles depuis l'arrivée de la Constitution en France à la fin de 1713 jusqu'au 23 février 1728, que les Nouvelles Ecclésiastiques ont commencé d'être publiées, à Paris, 1731, in—4°, de 194 pages. L'éditeur de Ladvocat fait mourir l'abbé de la Roche en 1767; nous avons suivi l'éditeur de la Méthode pour l'Histoire de l'abbé Lenglet, qui est beaucoup plus instruit. L'un de ses coopérateurs fut l'abbé Berthier, (Charles-Robert) ancien vicaire de Saint-Barthélemi, mort à Paris en 1766, à 82 ans. Il avoit pris le nom de Dupuy pour échapper aux poursuites de la police.

V. ROCHE, (Jean-Baptiste de la) docteur de Sorbonne et prédicateur du roi, mort depuis quelques années, a publié le Panégyrique de Ste Geneviève, des Remarques sur les Pensées de la Rochefoucault, et sur les Quatrains de Pibrac et de Matthieu;

une édition des Pseaumes de David, distribués pour tous les jours du mois, de l'Office de St. Côme et de St. Damien, et du Bréviaire de Cîteaux. On doit encore à ce laborieux écrivain : I. Euvres mêlées, 1733, in-12. Elles renferment un Discours sur le but qu'a eu Virgile en compo◄ posant ses Bucoliques, et uneTraduction en vers françois des Eglogues de ce poëte. II. Oraison fu¬ nèbre du duc d'Orléans, 1753, in-4.o III. Règles de la Vie chrétienne, 1753, trois vol. in-12. IV. Année dominicale, huit vol. in-12. V. Lettres littéraires sur divers sujets, deux vol. in - 12. VI. Cosmographie pratique, in12. VII. Mémoires historiques et curieux, 2 vol. in-12. VIII. Les Euvres de la chair et les Fruits de l'esprit, in-12. IX. Mélanges de maximes Chrétiennes sur la religion, la morale et la nature, 1769, in-12. X. Entretiens sur l'orthographe françoise, 1778 in-8.0

ROCHE, (La) Voyez TI

PHAIGNE.

ROCHEBLOND, (Charles HOTMAN, dit la) bourgeois de Paris, fut l'auteur de la faction connue sous le nom des Seize, parce qu'ils avoient distribué à seize d'entr'eux les seize quartiers de Paris. Elle se forma en 1589 pendant la Ligue. Le but de cette association séditieuse étoit de s'opposer aux desseins du roi Henri III, lequel favorisoit, disoiton, les Huguenots, et d'empê cher que le roi de Navarre ne suocédat à la couronne de France. La Rocheblond eut d'abord une conférence secrète avec deux curés, l'un de Saint-Séverin, et l'autre de Saint-Benoît à Paris.

Peu de jours après, ces curés unis à deux docteurs, en attirè rent huit autres à leur parti; et ce furent-là comme les douze faux Apôtres, et les fondateurs de la Ligue de Paris qui fut bientôt composée d'une foule de fanatiques de tout état. Pour garder quelque ordre dans cette conspiration, ils en choisirent Seize d'entr'eux, auxquels on distribua les seize quartiers de la ville de Paris, afin d'y observer ce qui se feroit et d'y exécuter tous les ordres de leur conseil. Cette faction se joignit à la grande Ligue commencée à Péronne; mais elle eut aussi ses intérêts particuliers, et ne seconda pas toujours les intentions du duc de Guise ni celle du duc de Mayenne, à qui elle préféra le roi d'Espagne.... Voyez MAYENNE.

ROCHEBRUNE, poëte agréable et auteur de plusieurs Chansons, étoit ami de la Mothe, et fut compris dans les couplets adressés à J. B. Rousseau Rochebrune est mort vers 1732. C'est lui qui fit les paroles de la cantate d'Orphée, qui devint le triomphe du musicien Cleram bault.

ROCHECHANDIEU, Voyez

CHANDIEU.

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sa valeur. Il se trouva ensuite à la défense de Metz en 1552, et après avoir acquis beaucoup de gloire dans diverses occasions importantes, il mourut le 17 avril 1587, à 61 ans, laissant plusieurs enfans de Jeanne de Saulx fille du maréchal de Tavannes. L'aîné Gaspard de RoCHECHOUART, Mort en 1643, à 68 ans, fut le père de Gabriel de Rochechouart duc de Mortemart, pair de France et premier gentilhomme de la chambre, qui mourut le 26 décembre 1675. C'étoit un seigneur plein d'ambition et d'esprit.

II. ROCHECHOUART, (Louis-Victor) duc de Mortemart et de Vivonne, prince de Tonnay-Charente, fils de Gabriel duc de Mortemart, né en 1636, servit de maréchal de camp à la prise de Gigeri en Afrique l'an 1664, à celle de Douai en Flan→ dre en 1667, et au siége de Lille l'année d'après. Sa valeur le fit choisir pour conduire les galères du roi au secours de Candie où il fut en qualité de Général de La Sainte-Eglise, titre dont le pape Clément IX l'honora. Ce pontife pénétré de reconnoissance pour les services qu'il avoit rendus à cette occasion, lui permit de porter dans l'écusson de ses armes, lui et sa postérité, le Gonfalon de l'Eglise. Il ne se distingua pas moins dans la guerre de Hollande en 1672, où il reçut une blessure dangereuse, et gagna avec du Quesne deux batailles contre Ruyter. Le bâton de maréchal de France, le gouvernement de Champagne et de Brie et la place de général des galères, furent les récompenses de son courage et le fruit de la faveur de la marquise de Montespan sa

sœur. Devenu vice-roi de Messine, il s'y fit aimer et respecter. Ce seigneur mourut le 15 septembre 1688, avec la réputation d'un des plus beaux esprits de la cour. Il faisoit des vers; mais il n'en reste aucuns de lui qui mé ritent d'être retenus. On se souvient plus volontiers de ses bons mots. Louis XIV lui demandant ce que la lecture faisoit à l'esprit? Ce que vos perdrix font à mes joues. (Il faut remarquer qu'il avoit les couleurs extrêmement vives.) Le même prince le raillant sur sa grosseur extraordinaire, devant le duc d'Aumont aussi gros que lui: Vous grossissez à vue d'œil, lui dit-il; vous ne faites point d'exercice.

Ah! SIRE, c'est une médi sance, répliqua Vivonne : il n'y a point de jour que je ne fasse au moins trois fois le tour de mon cousin d'Aumont. On en rapporteroit beaucoup d'autres; mais ce qui est saillie dans le feu d'une conversation libre, devient souvent platitude lorsqu'on le répète.

III.

ROCHECHOUART, (Marie-Magdeleine-Gabrielle de) sœur du précédent, abbesse de Fontevrault, morte le 15 août 1704, à 59 ans, laissa un grand nombre d'ouvrages manuscrits qui donnoient une idée avantageuse de son savoir et de sa piété. Elle avoit un esprit fécond, une mémoire heureuse et un génie propre à tout. Elle se délassoit de la lecture des philosophes, par celle des poëtes. Homère, Virgile Platon, Cicéron lui étoient familiers, ainsi que les langues dans lesquelles ils ont écrit 9 et quelques -unes des modernes.

IV. ROCHECHOUART, (Françoise - Athenaïs de) sœur de la précédente, fut d'abord connue sous le nom de Mlle de Tonnay-Charente. Sa beauté la rendit encore moins célèbre que le caractère de son esprit, plaisant, agréable et naturel. Recherchée par les plus grands seigneurs, elle fut mariée au marquis de Montespan qui lui sacrifia des partis considérables, et qui ne fit qu'une ingrate. La duchesse de la Vallière maîtresse de Louis XIV, l'admit dans sa société, et le roi ne la regarda d'abord que comme une aimable étourdie. Elle agaçoit sans cesse ce monarque qui disoit en se moquant à Mad. de la Vallière: Elle voudroit bien que je l'aimasse mais je n'en ferai rien. Il ne tint pas parole, et il fut bientôt épris de ses charmes. La marquise de Montespan régna avec empire. Elle aima le roi par accès encore plus l'argent. Ses fantaisies engagèrent ce prince dans des dépenses excessives et inutiles. Elle domina long-temps sur le cœur de ce monarque ; mais son humeur impérieuse et bizarre l'en chassa peu à peu. Elle avoit supplanté la Vallière, et elle fut supplantée à son tour, d'abord par la duchesse de Fontanges puis par la marquise de Mainte non. Louis XIV lui ordonna de quitter la cour vers 1680 ; et elle mourut en 1707, âgée de 66 ans 9 à Bourbon, où elle avoit été prendre les bains. Elle avoit ordonné par son testament, que ses entrailles seroient portées à la communauté de Saint-Joseph. Elles jetoient une si grande puanteur,

et

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cause de la chaleur de la saison, que le porteur revint sur ses pas, et alla les remettre aux

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Capucins de Bourbon. Le Père Gardien infecté de cette odeur, les fit jeter, dit-on, aux chiens. Quand on apprit à la cour ce qu'étoient devenues les entrailles de Mad. de Montespan, un de ses amis (c'étoit un ami de cour,) dit Est-ce qu'elle en avoit ? C'est la Beaumelle qui rapporte cette réponse, et elle peut bien avoir été faite après coup. Quoiqu'elle eût naturellement beaucoup de fierté et de hauteur son caractère étoit aussi rusé que son esprit étoit fin. Lors qu'elle tentoit d'engager Louis XIV dans ses filets, elle tâchoit de donner le change à la reine dont elle étoit dame d'honneur. Pour lui inspirer une haute opinion de sa vertu, elle communioit tous les huit jours en sa présence; elle visitoit les hôpitaux, et faisoit plusieurs de ces bonnes œuvres d'éclat qui trompent si souvent les hommes. Son crédit fut tel pendant quelque temps, que dans la promotion des maréchaux de France de 1679 elle fouilla dans les poches du roi pour y prendre la liste; et n'ayant pas vu le nom du duc de Vivonne son frère, elle éclata en reproches, et le roi ne la calma qu'en lui donnant le bâton. Dans les dernières années de sa vie, elle vit la perte de sa faveur avec une grandeur d'ame digne de sa naissance et du Christianisme. La religion lui inspira des sentimens de repentir et même d'humilité. Lorsque les derniers de ses domestiques manquoient au respect qu'ils lui devoient elle en marquoit une sorte de joie et recevoit avec plaisir ces petites humiliations en expiation de sa grandeur passée. Le P.de Tour, de l'Ora

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toire son directeur, exigea d'elle qu'elle écrivit à son mari pour lui offrir de retourner avee lui, ou de se confiner dans l'endroit qu'il voudroit lui indiquer.

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Qui a connu Mad. de Montespan, dit le duc de Saint-Simon, jugera que c'étoit là le sacrifice le plus héroïque.» Elle en eut le mérite, sans être obligée de le consommer. Le marquis de Montespan lui fit dire qu'il ne vouloit ni la recevoir, ni lui rien prescrire, ni entendre parler d'elle. Cependant elle prit le deuil, à sa mort comme une veuve ordinaire. Peu à peu, elle se dévoua entièrement aux pauvres. Elle travailloit pour eux plusieurs heures par jour à des ouvrages grossiers, et y fit travailler les femmes qui l'environnoient. Sa table qui avoit été servie avec délicatesse et avec profusion, devint plus frugale; elle multiplia ses jeunes et ses prières. Ses macérations furent continuelles. Ses chernises et ses draps étoient de grosse toile écrue, mais cachés sous des draps et une chemise ordinaires. Elle portoit sans .cesse des bracelets, des jarretières et une ceinture à pointes de fer; et sa langue autrefois si à craindre, eut aussi sa pénitence. Les frayeurs de la mort la tourmentoient tant, que la nuit plusieurs femmes la veilloient. Elle couchoit les rideaux ouverts avec beaucoup de bougies dans sa chambre; et ses veilleuses avoient ordre de causer, de manger, ou de jouer pour se prémunir contre le sommeil. An milieu de ses mortifications et de ses craintes elle ne put se défaire de l'extérieur de reine qu'elle avoit usurpé dans sa faveur et qu'elle conserva dans

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sa disgrace. Il n'y avoit dans sa chambre qu'un seul fauteuil où elle recevoit les hommages des grands, des princes, des princesses sans se déranger et sans les reconduire. Des graces qui lui étoient particulières, assaisonnées d'une politesse fine et de traits d'esprit piquans adoucissoient ce que sa fierté pouvoit avoir de dur. Elle conserva sa beauté et sa santé jusqu'à ses derniers jours; cependant elle se croyoit toujours malade et quelquefois aux portes du tombeau. Cette inquiétude entretenoit en elle le goût des voyages; et dans ces voyages elle menoit sept à huit personnes avec elle pour la désennuier. La dernière fois qu'elle alla à Bourbon, elle paya pour deux ans les pensions de charité qu'elle faisoit, persuadée qu'elle ne reviendroit plus, et elle ne se trompa point. M. du Radier a fait un parallèle de Mad. de Montespan et de Mad. de Maintenon, dont nous rapprocherons les principaux traits. La première avoit du feu dans l'imagination, de la délicatesse, de la vivacité dans la manière de concevoir, de penser et de s'exprimer. La seconde pensant avec justesse et s'exprimant avec précision, connoissoit peu les graces légères, et son enjouement même avoit quelque chose de sérieux. «< Ayant passé son enfance dans la pauvreté, environnée de malheureux qu'elle avoit envisagés de près parce qu'elle en faisoit partie, elle compatit à leur misère. Mad. de Montespan, au contraire, aspirant à de grands établissemens, à de grandes richesses parce qu'elle étoit environnée de grands titres, de hautes dignités héréditaires à sa maison, ne voyoit

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pas la misère des peuples, l'indigence des provinces. L'une pouvoit être regardée comme une femme sage, formée par l'expérience; l'autre comme une femme aimable et spirituelle, formée par la nature. Avec le goût des amusemens et des plaisirs, on adoroit Mad. de Montespan ; l'âge de la réflexion conduisoit du côté de Mad. de Maintenon. Je doute que Louis XIV l'eût aimée à 30 ans ; il s'en occupa entièrement à 50. La piété de l'une fut d'abord amour propre, ensuite devint sentiment; celle de Mad. de Montespan (car elle devint pieuse après sa retraite,) étoit peut-être plus éclairée. Sa manière de penser sur le fameux P. de la Chaise, qu'elle appeloit une Chaise de commodité, prouve qu'elle ne se méprenoit pas à sa conduite; et on seroit tenté de croire que Madame de Maintenon cherchoit à s'aveugler sur le compte des directeurs. L'abbé Gobelin vouloit qu'elle n'eût point d'esprit, et elle se disposoit à lui obéir. » Nous ne pensons pas en tout comme M. du Radier. La confiance qu'avoit Mad. de Maintenon dans l'abbé Gobelin, qu'elle connoissoit processif et ambitieux, n'étoit point avengle; mais elle lui avoit donné la sienne, et on la retire difficilement. D'ailleurs une grande différence entre les deux favorites, c'est qu'il ne reste rien de Mad. de Montespan, et Mad. de Maintenon a laissé un monument qui l'immortalisera, la Maison de Saint-Cyr, Elle sanctifia ses liaisons avec le roi par le sceau de la religion; et comme amie et comme femme de Louis XIV, elle fut également respectable. Mad. de Montespan ent de son

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