Tableau de la littérature française au XIXe siècle

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Librairie classique P. Delaplane, 1912 - Broj stranica: 538
 

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Stranica 458 - De la musique avant toute chose Et pour cela préfère l'Impair, Plus vague et plus soluble dans l'air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Stranica 147 - O lac ! rochers muets! grottes! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir! Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages, Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux, Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages Qui pendent sur tes eaux!
Stranica 182 - Ah! malheur à celui qui laisse la débauche Planter le premier clou sous sa mamelle gauche! Le cœur d'un homme vierge est un vase profond : Lorsque la première eau qu'on y verse est impure, La mer y passerait sans laver la souillure, Car l'abîme est immense, et la tache est au fond.
Stranica 147 - Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour? O lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir...
Stranica 180 - ... laissent s'égayer ceux qui vivent un temps ; Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes Ressemblent la plupart à ceux des pélicans. Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées, De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur, Ce n'est pas un concert à dilater le cœur. Leurs déclamations sont comme des épées ; Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant : Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.
Stranica 278 - Tous ses livres ne forment qu'un livre, livre vivant, lumineux, profond, où l'on voit aller et venir et marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d'effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine...
Stranica 199 - J'ai marché devant tous, triste et seul dans ma gloire, Et j'ai dit dans mon cœur: Que vouloir à présent ? Pour dormir sur un sein mon front est trop pesant, Ma main laisse l'effroi sur la main qu'elle touche, L'orage est dans ma voix, l'éclair est sur ma bouche; Aussi, loin de m'aimer, voilà qu'ils tremblent tous, Et, quand j'ouvre les bras, on tombe à mes genoux. O Seigneur ! j'ai vécu puissant et solitaire, Laissez-moi m'endormir du sommeil de la terre...
Stranica 207 - Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté Muet, aveugle et sourd au cri des créatures, Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté, Le juste opposera le dédain à l'absence Et ne répondra plus que par un froid silence Au silence éternel de la Divinité.
Stranica 190 - J'ai vu le temps où ma jeunesse Sur mes lèvres était sans cesse Prête à chanter comme un oiseau. Mais j'ai souffert un dur martyre , Et le moins que j'en pourrais dire , Si je l'essayais sur ma lyre, La briserait comme un roseau.
Stranica 71 - Il ne me reste qu'à m'asseoir au bord de ma fosse : après quoi je descendrai hardiment, le crucifix à la main, dans l'éternité...

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