DE LA CONVERSATION, OU RÉPERTOIRE UNIVERSEL DE TOUTES LES CONNAISSANCES NÉCESSAIRES, UTILES OU AGRÉABLES DANS LA VIE SOCIALE, ET RELATIVES AUX SCIENCES, AUX LETTRES, AUX ARTS, A L'HISTOIRE, A LA GÉOGRAPHIE, ETC., SUR LE PLAN DU CONVERSATION'S LEXICON; ENRICHI D'UN GRAND NOMBRE D'ARTICLES SUR LA BELGIQUE ET LA HOLLANDE, QUI NE SE TROUVENT DANS AUCUN AUTRE OUVRAGE DE CE GENRE. Par une Société de Littérateurs, de Savants et d'Artistes; l, la dix-septième lettre et la treizième con- sert que pour les mots empruntés au latin ou au sonne de notre alphabet, est une articulation français; et en français même, il ne figure guère forte, à la fois palatale, linguale et dentale, gé- que dans des mots venus du latin ou au moins néralement appelée ku, mais que des grammai- composés de mots qui en dérivent. Par excepriens modernes désignent aussi sous le nom de tion, queue a pour racine cauda; quartz vient ke. Quoiqu'on compare le q au koph hébreu, de l'allemand; quinine, sans doute d'une langue c'est une lettre essentiellement latine qui s'est de l'Amérique, etc. En anglais, le mot queen, formée de la fusion de ces deux CV, alors qu'on reine, féminin de king, roi, atteste encore l'iécrivait cvis pour quis. De même qu'en latin, dentité de valeur des deux lettres. elle est toujours en français suivie d'un u, si ce En français, le q figure seul comme lettre n'est à la fin des mots. Mais prononçait-on cet finale (coq, cing); excepté ce cas, il est insépau ? disait-on quisqois et quamquam ou kiskis rable de l'u, ainsi que cela a lieu dans toutes les et kamkam? On sait la grave dispute qui s'éleva autres langues où cette lettre est en usage. En sur ce point, au xvie siècle, entre le college général, l'u n'est pas prononcé : on dit kêteur royal et la Sorbonne, dispute qui laissa même (quêteur), katre (quatre), kinte (quinte), kolibet dans la langue française le mot de cancan, des- (quolibet), etc. Cependant les exceptions sont tiné à exprimer cette idée : Beaucoup de bruit nombreuses, et le dictionnaire de l'Académie pour rien (vor. RAMUS). Mais le signe originaire signale expressément les mots où il faut proCV, l'usage simultané de la lettre K, qui n'aurait noncer l'u, dont toutefois il fait un ou, à l'iplus eu de valeur propre, la prononciation usitée talienne, nous ne savons trop pourquoi. Par chez toutes les nations romanes autres que les exemple, dans équateur, équestre, questeur, Français, et diverses considérations accessoires, quadrupèdes, quitus, quintetto, etc., on enne nous permettent pas de douter, quant à nous, tend l'u. Dans quo, on ne l'entend à peu près qu'on ne fit toujours sonner l'u à la suite de la jamais. Dans quadrature, d'après l'Académie, lettre q. Pour établir le contraire, nous ne il sonne ou ne sonne pas, suivant qu'il est emvoyons guère que le que, équivalent de et, par ployé comme terme de géométrie et d'astronolequel on traduit le xai grec; mais est-il bien sûr mie, ou comme terme d'horlogerie signifiant un que ces deux mols aient été identiques ? et d'ail- assemblage de pièces qui servent à faire marcher leurs le temps n'a-t-il pas pu altérer la pronon- les aiguilles du cadran. ciation du premier ? Dans tous les mols nouveaux, qui ne sont pas Quoi qu'il en soit, le q est une lettre inutile, si empruntés au latin, il est préférable de se servir ce n'est pour marquer l'étymologie, et on pour- de la lettre K : aussi l'usage d'écrire Abdel-Qarait la remplacer par le k ou ku suivant la pro- der, qâgân, etc., n'a-t-il pas prévalu. En pareil nonciation. Aussi n'existe-t-il pas en grec; il cas, nos lecteurs se reporteront au K, de même manque de même en polonais, en russe et dans qu'ils feront bien de relire ce qui a été dit en toutes les langues slavonnes; en allemand, il ne tête de cette lettre et en tête du C. |