Slike stranica
PDF
ePub

séquences par le plus d'équité et le plus de discernement possible. Depuis 1840, le personnel de la marine avait été accru suivant des proportions différentes. Le corps des officiers de vaisseau avait été augmenté d'un quart; le génie maritime, des deux tiers; le commissariat de la marine, d'un tiers; les officiers de santé, d'un tiers. Or, la sous-commission n'avait tenu aucun compte de ces chiffres dans son travail. Les officiers de vaisseau supportaient presque seuls la diminution qu'il avait fallu opérer pour rentrer dans les limites du budget de 1840. Le génie maritime restait intact, alors que les travaux des constructions navales étaient considérablement restreints. On privait le Havre, Nantes et Bordeaux de leurs commissaires-généraux, et l'on obtenait, par ce sacrifice, une économie de 3,000 fr. On enlevait 1,500 hommes à l'artillerie de marine, et il en résultait qu'il ne resterait plus, dans ce corps, qu'un artilleur par canon. On diminuait de 5,000 soldats et officiers le corps de l'infanterie de marine. Mais, comme ils étaient à peine assez nombreux pour faire le service, le département de la guerre devrait fournir des soldats de l'armée de ligne pour la garde des ports. Ce qu'on retranchait à un département serait reporté sur l'autre. Pour arriver à réaliser des économies plus spécieuses que réelles, on jetterait le découragement dans les rangs de l'armée de mer. On priverait la flotte des services de 150 officiers et de 93 officiers supérieurs. On laisserait à terre pendant plusieurs années, sans possibilité d'avancement, avec une solde insuffisante pour vivre honorablement, ces lieutenants de vaisseau qui sont la force vive et l'espérance de la marine.

Les réductions considérables proposées par la commission portaient sur les deux grandes divisions du département, le personnel et le matériel.

Quant au matériel, on n'a pas oublié l'acclamation spontanée du pays, de la presse et de la chambre, votant à l'unanimité, après deux éloquents discours de MM. Thiers et de Lamartine, la subvention de 93 millions demandée en 1846 par M. l'amiral de Mackau, alors ministre de la marine, pour l'accroissement du matériel de la flotte (Voyez l'Annuaire pour 1846). Ce crédit, réparti sur une période de sept années, n'était pas encore épuisé.

Sans doute, on pouvait en ajourner l'application, et réduire pour un temps les dépenses, au moins celles qui n'étaient pas indispensables au matériel.

Mais quant au personnel, les mêmes sacrifices étaient-ils possibles? Ce personnel militaire et navigant, force réelle de la flotte, pouvait-il être atteint sans rendre impossible, dès le lendemain, le service ordinaire de l'état de paix? Pour la guerre, on pouvait au moins affirmer qu'il faudrait l'augmenter immédiatement. La marine anglaise compte 4,700 officiers, la marine française 1,600; dans la marine anglaise, le rapport des officiers avec le nombre total des bâtiments est de 7 pour 1; en France, de 4 1/2 pour 1 seulement. Qu'arriverait-il donc avec une réduction nouvelle? D'ailleurs, on ne décrète pas la création spontanée d'officiers de marine comme on décrète leur suppression instantanée. La République voudrait-elle, une fois encore, attacher son nom aux plus tristes souvenirs de nos annales maritimes?

M. Charles Dupin fit ressortir avec une grande autorité, dans une note importante distribuée à l'Assemblée, le peu de raison et l'immense danger des réductions radicales demandées par la commission.

En somme, dans le rapport, le nombre des bâtiments de guerre se trouvait fixé à 328 bâtiments de tout rang, dont 100 bâtiments à vapeur. L'effectif des équipages s'élevait à 28,788 marins. D'après les calculs de la commission, son effectif de 26,902 marins suffisait pour tous les besoins du service, et c'est sur cette base que s'appuyaient ses propositions. Voici l'article réglementaire qu'elle arrêtait pour la fixation du cadre des officiers 1 amiral, 9 vice-amiraux, 19 contre-amiraux, 80 capitaines de vaisseau, 170 capitaines de frégate, 500 lieutenants de vaisseau, 550 enseignes, 300 élèves. La réduction serait opérée au fur et à mesure des vacances. Le total des économies acquises par ce système s'élevait à 16 millions 754,856 fr. La commission appelait, en outre, l'attention de l'Assemblée sur le traité passé entre la France et l'Angleterre pour la répression de la traite des noirs. Ce traité, disait-elle, n'ayant pas produit les résultats qu'on était en droit d'en attendre, le Gouvernement aurait à chercher à

en obtenir le plus tôt possible l'annulation par voie diplomatique.

La discussion s'engagea le 26 avril, souvent passionnée, presque toujours inexpérimentée. Le résultat désorganisateur des conclusions du rapport fut si évident qu'avant de rejeter une réduction de 192,000 fr., demandée sur le personnel, l'Assemblée se trouva dans la nécessité de voter d'abord sur un article additionnel qui n'était rien moins qu'une nouvelle loi à rendre sur l'état-major de la flotte, depuis les amiraux jusqu'aux aspirants. Ce n'est qu'à la majorité de 10 voix que la Chambre dut de ne pas se laisser entraîner à un abus si singulier. M. Bureaux de Pusy, M. Perrinon soutinrent les propositions de la commission que M. Dufaure combattit avec ce talent lucide qui le distingue. Le chiffre demandé par le Gouvernement fut adopté, sauf une légère réduction de 8,000 fr.

M. de Lamartine avait commencé un discours en s'établissant, comme M. Dufaure, sur le terrain des faits; mais le brillant orateur s'égara bientôt dans l'examen des questions de paix et de guerre en général (26 avril).

Il ne s'engagea ensuite de débat sérieux que sur la solde, et, partant, sur le nombre des matelots qui devraient être embarqués pendant l'année 1849. A cette époque déjà avancée de l'année, la commission proposait de ne voter que les crédits suffisants pour entretenir un personnel de 25,502 matelots embarqués, lorsque déjà, le 10 avril, et conformément aux prévisions du budget précédent, le chiffre des hommes présents sur les bâtiments. de guerre était de 28,438. Si l'Assemblée se fût conformée aux prescriptions du rapport, le ministre eût-il rappelé, pour les désarmer, quelques-uns des bâtiments qui figuraient dans les stations navales de la Plata, ou des mers de l'Inde et de la Chine, ou de Tahiti, ou de la côte occidentale de l'Amérique? Non; il aurait fallu imposer en totalité à l'escadre de la Méditerranée les réductions versées sur l'ensemble. MM. Dufaure et le général de Lamoricière firent ressortir l'impossibilité pratique d'un vote semblable, et les membres les plus ardents de la Montagne eurent seuls le courage de voter la réduction. M. Schoelcher lui-même combattit, en ce sens, MM. Goudchaux, Guichard et Perrinon. Il est vrai que,

[blocks in formation]

de, pres

Mais quant au personr sibles? Ce personnel flotte, pouvait-il être demain, le service

on pouvait au m diatement. La m française 1,60 avec le nom

de 4 112 p duction

tanée

instar

pår

bune pour ap

'sons à er

, pend
nie

alla plus

a l'armement des mi

e, dans les colonies. Qu'éamer l'organisation de la guerre a à ces malheureuses inspirations en effectif de l'infanterie de marine.

In un amendement de M. Charles Dupin, qui .endre aux ouvriers des arsenaux 500,000 fr. rela commission. Vainement M. le ministre des Tra

chepublics fit-il observer qu'en ce moment, où les travaux de ri' construction dans les ports de commerce étaient considérablement ralentis, les ouvriers renvoyés des arsenaux de l'État allaient tomber dans la misère; la réduction fut adoptée (27 avril).

Le lendemain, par suite de plusieurs irrégularités signalées dans le résultat du scrutin de division auquel l'Assemblée avait procédé la veille sur le crédit relatif à l'infanterie de marine, il fut fait un nouveau tour de scrutin qui produisit une majorité de 63 voix contre la réduction. Les garnisons des colonies ne se raient done pas affaiblies au moment où elles étaient plus nécessaires que jamais.

M. Mauguin réussit ensuite à faire maintenir dans les crédits affectés à Tahiti, une somme de 50,000 fr.. pour prouver que l'Assemblée ne s'associait pas à l'idée d'une évacuation proposée par M. Aylies.

Le budget de la marine fut enfin voté dans son ensemble (28 avril).

Le budget de la Justice ne donna lieu qu'à de courtes explications échangées entre le ministre de la Justice et le rapporteur de la commission. Il demeura convenu, de part et d'autre, que lés réductions jugées possibles et nécessaires dans les traitements de la magistrature ne pouvaient s'opérer quant à présent. La force des choses en exigeait l'ajournement après le vote de la loi

[blocks in formation]
[ocr errors]

arles Dupin 500,000 fr. inistre des Ja 7 les tratand considérie

e l'État alhier 7 avril. ités signalés semblée de marine l majorit onies reg plus de

[merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors]
[blocks in formation]

8. Pour l'artillerie, la batteries; elle deombre des régiréduction dans ; elle voulait deux com

us prononcées par le gouvernem
ertain nombre de magistrats. Et cependant, la
proclamé le principe de l'inamovibilité.

de l'ar

t ceux

s à

Sur le budget de la Guerre, comme sur presque tous les les propositions de la commission modifiaient profondément le chiffres portés au projet de budget; elles reposaient sur une diminution considérable de l'effectif présent sous les drapeaux.

[ocr errors]

Le budget de la guerre, présenté par le Gouvernement, mon. tait à 354 millions; cette somme n'était pas seulement inférieure aux dépenses effectuées pendant l'année 1848, qui avait absorbé 429 millions, mais qui doit être considérée comme une année anor male, elle était encore au-dessous des dépenses des années 1847 et 1846, qui avaient été pour la première, de 375 millions, et, pour la seconde, de 360; et cependant, sur la somme de 354 millions, demandée par le Gouvernement pour 1849, la commission proposait d'opérer des réductions montant à 40 millions, ce qui le ramènerait à 314 millions; elle produisait, en outre, un aperçu qui la ferait tomber à 280 millions pour 1850. Le rapport de M. Grẻ→ terin s'attachait à développer cette opinion, qu'il importe moins d'entretenir en permanence une armée considérable que de se ménager une réservé pour pourvoir aux éventualités de la guerre. Il voulait qu'on fit passer plus d'hommes sous les drapeaux, et qu'on les y laissât moins longtemps. En conséquence de ce sys→ tème destructeur, voici la réduction immédiate que proposait d'effectuer la commission on sait que le nombre actuel des troupes, par suite des circonstances politiques, dépassait celui de 381,000 hommes, qui avait servi de base au projet présenté par le Gouvernement. Au 1er février 1848, l'excédant était de 75,000 hommes et de 8,000 chevaux; nous avions 383,000 hommes en Francé et 72,000 en Algérie. Pour revenir à l'effectif du budget,

« PrethodnaNastavi »