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Le nombre des malheureux et leurs besoins furent augmentés par les ravages de la guerre. La maison de travail formée en 1789, fut réduite, transformée en un atelier de filature beaucoup plus restreint et surtout occupé par des femmes; la constitution militaire que Rumpfort lui avait donnée disparut. En 1804, la maison de travail reprit un nouveau développement, comme une forme nouvelle; elle continue de subsister aujourd'hui sous une direction semblable à celle qui est adoptée dans les autres villes de l'Allemagne.

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Hollande et Belgique.

En 1827, on comptait en Hollande 26 maisons de travail, la plupart formées par les soins des administrations municipales et dirigées par des commissions tirées de leur sein. Elles sont aujourd'hui au nombre de 30, et réparties comme il suit

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Dans la Frise....

Elles occupent environ 6000 individus, dont plus de 1000 sont logés et nourris.

A un petit nombre d'exceptions près, les travailleurs ne sont pas logés dans les établissemens; mais on leur fournit des alimens et quelques autres objets de consommation.

Les travaux consistent principalement à peigner, filer, soit la laine, soit le lin, soit le chanvre destiné aux toiles à voile ou autres, à défaire de vieux câbles, à coudre, à tricoter. On tisse de grosses toiles d'emballage; on filoche des gants; on confectionne des vêtemens, des nattes, des couvertures, etc.

La totalité des salaires payés aux indigens dans ces 26 maisons, s'élève au-delà de 134 mille florins par an.

Les salaires des travailleurs varient de 7 fl. à 46 par an, suivant le genre de leur travail, leur habileté relative, et par conséquent aussi suivant leur âge et leur sexe. Le terme moyen est de 22 fl. 79.

Le produit du travail s'élève, dans la totalité de ces établissemens, à environ . fl. 233,000

La totalité des dépenses à .

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Chaque individu nourri et logé dans ces établissemens, leur coûte, par an, 2 fl. 54, 92; certaines retenues sont faites sur les salaires, pour le logement et la nourriture, évalués à 11 fl. environ par année.

Indépendamment de ces maisons, 3 autres réunissent le caractère d'hospices et, recevant les indigens à demeure, occupent aussi des travailleurs. La plus importante est celle d'Amsterdam, qui renferme près de 600, et distribue environ 3600 fl. de salaires; sa dépense s'élève au-delà de 44 mille florins par an.

L'établissement de Zwoll est à-la-fois un atelier de travail à l'entreprise, et une école d'éducation et d'apprentissage.

En 1827, la Belgique possédait aussi 6 maisons de travail situées, une à Louvain, une à Gand, une à Anvers, une à Malines, une à Ostende, une à Alveringhem. Les quatre premières occupaient 1917 indigens, elles dépensaient, savoir;

En matières premières..

En salaires

Le produit du travail s'élevait à..

fl. 42,558 37 fl. 113,824 57 71,266 20

85,857 40

Les deux dernières étaient beaucoup moins considérables; elles n'employaient ensemble que 278 indigens, elles dépensaient :

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Une ordonnance du roi Léopold, du 29 août 1835, a de nouveau recommandé ces établissemens. Ils continuent à prospérer et se perfectionner de jour en jour. On a introduit à Gand la fabrication de la dentelle, la confection des souliers, la menuiserie; à Ostende, la dentelle; à Anvers, la fabrication des tapis de poils de vache et de laine, des étoffes

de crin, des nattes en poils, des tricots pour bonnets de nuit, des chaussons de laine, etc. (1)

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Workhouses d'Angleterre ; origine de ces établissemens; leur régime jusqu'en 1834.

Les maisons de travail ont, en Angleterre, un caractère particulier. Elles servent à-la- fois d'ateliers libres pour les indigens qui viennent y chercher de l'occupation pendant le jour; d'hospices locaux pour les vieillards, les infirmes, les enfans; de maisons de secours pour l'assistance à domicile; de dispensaires, et même d'hôpitaux pour les malades. Dans la plupart d'entre elles, les pauvres sont nourris, vêtus, logés.

Elles sont répandues sur toute la surface de la GrandeBretagne; leur régime, comme leurs, dimensions, varient suivant les localités. Elles sont souvent établies par paroisses; quelquefois plusieurs paroisses se réunissent pour en former et en entretenir une en commun.

Ce système d'institutions a été la conséquence du célèbre statut d'Elisabeth. Le statut 43° avait, comme on sait, posé en principe, que le secours ne pouvait être donné aux valides, que sous la condition et sous la forme du travail. Divers moyens furent employés pour satisfaire à cette règle fonda

(1) Voy. le Voyage en Hollande et en Belgique que vient de publier à Paris, M. Ramon de la Sagra, tome 1, p. 157; tome 2, p. 130 et suiv.

mentale la maison de travail parut généralement le plus direct, le plus simple. Elle devenait d'ailleurs le centre naturel de tous les genres d'assistances. Sir John Masson Good donne de ces ateliers une description peu favorable. « Fort peu de districts, dit-il, dans le grand nombre, ont « eu assez de bienveillance ou de sagesse, pour construire « exprès des bâtimens conformes à cette destination. On a << donc réuni de la manière la plus maladroite et la plus gros«sière, dans les villages, deux ou trois misérables cabanes « contiguës. Dans les villes, on a affecté au même service <«<< quelques maisons abandonnées, quelques vieux monas<< tères tombant en ruines, qui présentent un spectacle de dé<<< tresse plus hideux encore. Révolté de ce tableau d'horreur, « l'homme bienfaisant craint de s'en approcher. Les affaires << de ces maisons se conduisent au loin avec une folle extra<< vagance. Ceux même qui connaissent les maux dont elles « sont le théâtre, et qui pourraient les soulager, pensent <«<< qu'ils sont trop nombreux et trop compliqués pour qu'on « puisse les faire cesser. (1)

L'idée que s'en forma le vénérable Howard, dans la visite attentive qu'il fit d'un grand nombre de ces établissemens, ne fut guère plus avantageuse. Il signala lui-même plusieurs exceptions honorables: telle était la maison de Shrewsburg, établie dans un ancien hospice, dont la discipline lui parut sévère et sage; telles étaient encore celles de Leeds, de Nantwich, etc. (2). Il semblerait donc résulter de ses observations, qu'il ne considérait pas l'institution comme vicieuse par elle-même, qu'il blâmait seulement le mode suivant lequel elle était réalisée dans le plus grand nombre de localités.

(1) Voy. la Dissertation de sir Masson Good, sur les moyens les plus avantageux pour entretenir et employer les pauvres dans les maisons de travail. Section II.

(2) Voyez son rapport sur les Lazarets, in-4, page 175.

On signale la maison de travail pour les centuries de Milford et de Launtdetch, dans le comté de Norfolk, mise en activité par un acte du parlement de 1775, comme ayant le mérite d'être tenue avec une grande attention, en ce qui concerne le soulagement des pauvres, leur santé, leur moralité. Elle contient jusqu'à 500 indigens, dont la moitié se compose d'enfans au-dessous de 14 ans. (1)

La maison de travail d'Edimbourg est généralement citée comme un modèle. Elle n'occupe pas moins de 900 indigens à-la-fois, dans une ville de 30 mille âmes de population. Le produit du travail n'est évalué qu'à 8 shillings par tête et par an; mais les frais n'excèdent pas 4 livres st. et 10 shil. pour chacun annuellement. (2)

Quelques-unes de ces maisons de travail semblent être au contraire, tenues avec une sorte de luxe. La maison de charité, établie à Nacton près Ipswich, peut être citée comme un exemple de ce genre. La dépense, pour chaque indigent, y était d'environ 10 liv. st. par année; leur travail ne représentait qu'un produit d'une livre et 14 shil. par, an; c'est donc environ 8 liv. et 6 sh. que coûtait à l'établissement chacun de ceux qui y sont reçus; aussi faisaient-ils, à ce qu'on assure, excellente chère. Leur nombre est d'environ 150 (3).

Le refuge ouvert à Londres pour les indigens sans travail, en reçoit à-peu-près 120, moitié hommes, moitié femmes. Le mouvement est de 100 travailleurs, à-peu-près, par année.

Le nombre des indigens admis dans les maisons de travail, dans l'Angleterre et le pays de Galles, seulement, était évalué en 1813 à

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97,223

94,085

88,115.

(1) Voy. le premier rapport de la société, pour améliorer le sort des pauvres, n. 3.

(2) Voy. l'excellente Esquisse de lord Kaimer, sur les pauvres.

(3) Voy, un écrit publié à Londres, en 1772, sous le titre d'Humanus.

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