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France, rempliront le monde du bruit de leurs exploits, et surchargeront le continent de trophées phalanges immortelles, devant lesquelles tous les rois du continent s'humilièrent en tremblant!!

Un décret, rendu sur la proposition de Carnot, porte que Bruxelles est partie intégrante de la république française. Les jours suivans, on décrètera l'annexation du Hainaut autrichien, de Gand, de Liége, etc. (V. le 1er octobre 1795).

Un autre décret annule les traités d'alliance et de commerce avec les puissances auxquelles la république a déclaré la guerre, et défend l'importation des marchandises anglaises.

Gertruydemberg est pris par le général d'Arçon. Ici finissent, après vingt jours, les succès de Dumouriez sur le territoire hollandais.

La convention déclare la guerre à l'Espagne.

Un décret ordonne la vente des biens qui forment les dotations des colléges, bourses et autres établissemens d'instruction publique.

On envoie dans tous les départemens des commissaires pris dans la convention, lesquels, investis de pouvoirs illimités, rassembleront des forces suffisantes pour dissiper les ennemis.

La première coalition a lieu contre la France. Gette coalition rassemble l'Autriche, la Prusse, l'empire d'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Hollande, l'Espagne, le Portugal, les Deux-Siciles, l'État ecclésias tique et le roi de Sardaigne.

Depuis quelque temps on aperçoit dans Paris des

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symptômes d'une crise populaire. Les hommes hideux du 10 août, du 2 septembre, reparaissent. On propose dans les clubs de se défaire d'une partie des députés, tels que Lanjuinais, Boissy-d'Anglas Porcher; on y insiste sur la nécessité d'un grand mouvement. Le duc d'Orléans, qui s'est ignominieusement masqué sous le nom d'Égalité, tient avec ses affidés, les Genlis, les Laclos, des conférences nocturnes, ou plutôt il préside à des orgies révolutionnaires. Le 10, dans une séance de nuit, les galeries étant pleines de sans-culottes armés et de femmes clubistes de la société fraternelle, Cambacérès monte à la tribune et s'écrie: « Il s'agit de sauver la chose pu\» blique; il faut des moyens actifs et généraux........... >> Tous les pouvoirs vous ont été confiés, vous devez >> les exercer tous; il ne doit y avoir aucune séparation >> entre le corps qui délibère et celui qui fait exécuter; >> il ne faut pas suivre les principes ordinaires. Je >> demande que, séance tenante, on forme un tri» bunal révolutionnaire et un nouveau ministère............ » — « Oui,» ajoute Danton, « il faut tout décréter sans » désemparer; et que demain nos commissaires partent » de tous côtés; que la France entière se lève, coure » aux armes, marche à l'ennemi ; que la Hollande soit >> envahie; que la Belgique soit libre; que le commerce » de l'Angleterre soit ruiné; que nos armes, partout » victorieuses, apportent aux peuples la délivrance et、 >> le bonheur, et que le monde soit vengé! »

Conformément aux propositions de Cambacérès et de Danton, le décret suivant est rendu dans cette nuit même : « Il sera établi à Paris un tribunal criminel extraordinaire révolutionnaire. Ce tribunal connaîtra de toute entreprise contre- révolutionnaire, de tout attentat contre la liberté, l'égalité, l'unité et l'indivisi-.

bilité de la république, la sûreté intérieure et extérieure de l'état, et de tous les complots tendant à rétablir la royauté ou à établir tout autre autorité attentatoire à la liberté, à l'égalité et à la souveraineté du peuple, soit que les accusés soient fonctionnaires civils ou militaires, ou simples citoyens. Les membres du jury sont choisis par la convention. Les juges, l'accusateur public et ses deux substituts sont aussi nommés par elle, à la pluralité relative des suffrages. Une commission de six membres de la convention est chargée de l'examen préparatoire des pièces et de la haute surveillance sur les procédures. Le tribunal prononcera sur la validité de la récusation des jurés qui pourrait être faite par les accusés. La déclaration des jurés sera rendue à la pluralité absolue des suffrages. Les jurés voteront et formeront leur déclaration publiquement et à haute voix, à la pluralité absolue des suffrages. Les juges ne peuvent rendre de jugement s'ils ne sont au nombre de trois. Les jugemens seront exécutés, sans recours au tribunal de cassation. Les biens des condamnés seront acquis au profit de la république (V. 3 mai 1795). »

Ainsi, en quelques heures seulement, l'érection de ce trop fameux tribunal est préparée et décrétée, sans qu'on puisse dire qu'une discussion ait eu lieu. De légers débats, vingt fois interrompus, hachés dans toutes leurs parties, semblent encore superflus à la majorité, persuadée que le salut public demande l'immédiate application de ce moyen extrême. Lanjuinais a vainement combattu la création de ce tribunal, et demandé que du moins ses attributions ne s'étendissent pas au delà de la capitale. Sommé, dans l'assemblée même, de se rendre au comité de législation dont il était membre, et de coopérer

à la loi du monstrueux tribunal, il s'y est hautement refusé. Ce décret, provoqué par Cambacérès et minuté d'après sa rédaction, est un chef-d'œuvre de législation révolutionnaire; les greffes de Néron et de Domitien ne présentent, il faut en convenir, rien d'aussi atrocement barbare. Il ne s'agira plus que de fournir des accusés, c'est-à-dire des coupables, et Merlin (de Douai) se chargera de les fournir au tribunal. Cambacérès et Merlin (de Douai) sont incontestablement les deux jurisconsultes de France les plus exaltés. En conformité de la dernière disposition, la convention prendra une des mesures les plus odieuses qui signalent sa tyrannie. Un décret du 3 août ordonnera le séquestre de la succession de la princesse de Lamballe (massacrée à la prison de la Force, (V. 2-6 septembre 1792 ), en déclarant cette succession acquise au trésor public. De cette loi naissent aussitôt des monstres de crime, des raffinemens d'oppression et de cruauté.

Cette nuit avait été marquée aussi pour un grand attentat. On devait égorger les députés du côté droit, les modérés, ceux qui ne votèrent pas la mort de Louis XVI ou qui demandèrent l'appel au peuple. Le complot avait été déterminé à la séance des jacobins, d'accord avec le maire Pache et les membres de la commune. Douze cents jacobins et cordeliers, ayant à leur tête Fournier dit l'Américain, le chef des assassins des prisonniers d'Orléans (V. 9 septembre 1792), allaient se porter sur les Tuileries. Il était dix heures du soir; les hommes des tribunes à la convention armaient déjà leurs pistolets, et la Montagne, se croyant assurée de triompher, montrait un grand air de satisfaction. Mais la conjuration s'est ébruitée, et des

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11-12 mars.

12 mars.

députés du Finistère ayant promptement averti les chefs d'un bataillon des volontaires de ce département et d'une compagnie de Nantais qui se trouvent à Paris, ces troupes, aussitôt sur pied, se disposent à marcher au secours des membres menacés de la convention: les conjurateurs, à peine informés des dispositions des Bretons, dispersent leur bande de sans-culottes, et le coup de main arrangé par Danton et Robespierre échouant aujourd'hui, ne sera plus essayé.

La Vendée s'insurge (V. 22 août 1792). C'est à Saint-Florent-le-Viel (Maine-et-Loire) qu'elle éclate à l'occasion du décret du 24 février sur la levée des jeunes gens, Les jeunes gens de ce district livrent un combat aux autorités qui veulent les enrôler, et les expulsent; le lendemain, un simple voiturier de la commune de Pin-en-Mauge, appelé Cathelineau, à la tête de deux cents mécontents, attaque le poste de Jalais, défendu par un détachement de quatre-vingts républicains et une pièce de canon dont il s'empare; de là il marche sur Chemillé qui éprouve le même sort; ensuite, se fortifiant d'une nouvelle bande conduite par un nommé Stofflet, ancien déserteur Allemand, garde-chasse au château de Maulevrier, il vient attaquer Chollet, puis Vihiers qui ne peuvent lui résister. Deux hommes du peuple élèvent les premiers l'étendard du lis contre la république (V. le 15 ).

Une loi rendue sur la proposition de Cambacérès établit, dans chaque section de Paris et des grandes villes, ainsi que dans chaque commune, un comité de surveillance composé de douze citoyens,

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