nière explicite les desseins de l'Autriche qui, comme les autres puissances hostiles envers la France, ne fut d'abord dirigée que par des motifs particuliers d'agrandissement, de récupérations, de conquêtes ; c'est-à-dire, de spoliation ou de destruction (V. 20, 28 juillet). Les royalistes, dispersés à la droite de la Loire 14-15 nov. (V. 16 octobre), ont repris de la consistance. Leurs forces s'augmentant en Bretagne, ils essaient, par un coup de main, de se mettre en communication avec les Anglais dont ils attendent des secours abondans et efficaces. Ils échouent dans l'attaque de Granville, place maritime, et perdent beaucoup de monde (V. 22 décembre). Un décret supprime la loterie de France, comme 15 novemb. institution immorale (V. 30 septembre 1797, 26 septembre 1800). Cet acte de la convention met dans un plus grand jour la honte de ces législateurs ou de ces gouvernemens qui rétablirout, soutiendront, favoriseront une institution si fortement et si lucidement réprouvée par la morale et la raison !!! Un arrêté du comité de salut public porte: «Con- 15 novemb. » sidérant que les sociétés populaires sont nécessai>> res à la propagation des bons principes, il leur » sera donné une somme de cent mille livres. Signés » Billaud-Varennes, Robespierre, Carnot, Robert>> Lindet. >> Le comité de salut public adresse une lettre à Lebon, 17 novemb. envoyé à Arras elle est signée Barrère, Carnot, Billaud-Varennes. « Le comité, citoyen-collègue, vous : 19 novemb. >> » fait observer, qu'investi de pouvoirs illimités, vous » devez prendre dans votre énergie toutes les mesures >> commandées pour le salut de la chose publique. >> Continuez votre attitude révolutionnaire; l'amnistie prononcée lors de la constitution captieuse (V. 13 septembre 1791) et invoquée par tous les scélérats, » est un crime qui ne peut en couvrir d'autres. Les >> forfaits ne se rachètent point contre une république ; >> ils s'expient sous le glaive. Le tyran l'invoqua, le » tyran fut frappé.... Secouez sur les traîtres le flam>> beau et le glaive. Marchez toujours, citoyen-collè» gue, sur cette ligne révolutionnaire que vous décri>> vez avec courage; le comité applaudit à vos tra »vaux. »> Les instructions du comité seront remplies. Un jour Lebon fera saisir tous les riches négocians d'Arras et de Cambrai, ainsi que les plus riches laboureurs des campagnes voisines, disant, que si les circonstances ne les ont pas amenés à prendre une part active dans les conspirations contre la république, ils n'en sont pas moins contre-révolutionnaires dans le fond de leur cœur. Les enfermant dans des cachots malsains, il en fera périr le plus grand nombre de diverses manières. Une femme désolée ayant suivi son mari jusqu'au lieu du supplice, Lebon la condamne à rester pendant une heure sous le fatal couteau qui répand sur elle, goutte à goutte, le sang de son mari dont le cadavre gît auprès d'elle, sur l'échafaud même! Les actes de Lebon (V, 27, 28 juillet 1794) sont empreints d'une férocité telle, qu'ils ne peuvent se comparer qu'aux actes de Carrier (V. 16 décembre 1794, 13 octobre 1795). Une loi révolutionnaire porte: «Les biens de tout individu décrété d'accusation, ou contre lequel l'ac- Un décret fixe la nomenclature, les dénominations 24 novemb. et les dispositions de l'annuaire républicain (V. 5 octobre). On affecte à chaque jour de l'année le nom d'une production végétale, celui d'un animal, ou celui d'un ustensile d'agriculture. Exemple : 1. décemb. 4 décemb La suppression de l'annuaire républicain sera dé-, clarée le 9 septembre 1805, et l'usage du calendrier grégorien sera repris le 1er. janvier 1806. L'état des prisons de Paris se porte à quatre mille cent trente détenus. Une loi organise un gouvernement révolutionnaire provisoire, conformément au décret du 10 octobre précédent. La convention nationale est le moteur unique du gouvernement. Tous les corps constitués et les fonctionnaires publics sont mis sous l'inspection immédiate du comité de salut public, pour les mesures de gouvernement, et du comité de sûreté générale pour tout ce qui est relatif aux personnes et à la police générale et intérieure. Au comité de salut public appartient le changement des autorités. Il fait ou approuve toutes les nominations d'agens dans les départemens, aux armées et chez l'étranger. Il est particulièrement chargé de la direction des affaires diplomatiques. Presque tous les siècles, dit Mallet - Dupan, >> avaient vu de grands crimes; mais nul encore, la » théorie des crimes publics et privés érigée en sys» tème d'état et en droit public universel, parlant au » nom de la raison et de la nature. Ce nouveau genre d'hypocrisie et de fanatisme était inconnu. Il fallait » l'alliance des doctrines du temps avec les mœurs de >> ses professeurs pour produire ce tableau d'un peuple régénéré par l'athéisme, par l'assassinat, par l'in» cendie, le brigandage et le sacrilége; ce tableau d'un peuple dont les représentans et les chefs successifs »> ne commettent point le crime dans le paroxisme de » la fureur, mais le discutent didactiquement, le pré>> conisent avec éloquence, l'applaudissent à l'appro» che de ses succès, le prononcent avec solennité, » l'exécutent de sang - froid, et répondent par des » éclats de rire aux lamentations de leurs victimes. >> Une loi relative aux arrestations d'individus non 7 décemb. compris littéralement dans la loi du 17 septembre, sur les gens suspects, autorise les comités révolutionnaires et de surveillance à faire exécuter provisoirement les mesures de sûreté qu'ils auront prises. Une autre du même jour séquestre les biens des pères et mères des émigrés. Dans les combats du Mans, les royalistes de l'ar- 10 12 décemb. mée battue sous Granville (V. 14, 15 novembre) sont mis en déroute complète, malgré les efforts de La Rochejaquelein, leur chef. Toulon (V. 27 août) est repris. Dugommier, gé- 19 décemb. néral en chef; Victor, Lapoype, généraux d'infanterie; Marescot, commandant du génie ; Bonaparte, commandant en deuxième l'artillerie; Salicetti, Barras, Ricord, Robespierre jeune, commissaires conventionnels. Forces anglaises: Hood, vice-amiral; SydneySmith, commodore; O'Hara, général en chef. Le magasin de la mâture est incendié; vingt bâtimens de guerre sont brûlés, dont onze vaisseaux de ligne, six frégates; quinze emmenés, savoir, un vaisseau à trois ponts, |