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12 août.

13 août.

l'avide curiosité des Parisiens pour fasciner leurs esprits! Jamais et nulle part jugea-t-on plus défavorablement un peuple? Mais aussi quel peuple avait été plus négligé dans sa culture sociale, plus éloigné de toutes notions politiques, plus enfoncé dans l'ignorance des choses propres à son amélioration morale, plus dédaigneusement repoussé dans la nullité, que le furent les plébéiens en France! C'était à ces résultats que tendait la politique de l'ancien gouvernement; et des trois causes qui agissent sur l'esprit humain, le gouvernement, la religion et le climat, le gouvernement est toujours celle qui exerce le plus d'influence. Les injustices, les catastrophes, et les bouleversemens de 1791, 1792, 1793 dérivent d'abord du système établi dans l'ancienne monarchie: si le gouvernement n'avait pas dépouillé les citoyens de toute intervention dans leurs propres intérêts, ils se seraient bien moins égarés dans la recherche des moyens d'obtenir la possession de ces biens après lesquels ils s'élançaient avec tant d'ardeur.

La convention décrète en principe que les gens suspects seront arrêtés, et que les commissaires du peuple sont chargés de faire l'appel nominał dans leurs cantons (V. 11 septembre).

Carnot (directeur en 1795, 96, 97) entre au comité de salut public.

A la bataille de Luçon, livrée dans la Vendée, trente mille royalistes ayant à leur tête le généralissime d'Elbée, et Charette, attaquent avec la plus vive impétuosité cette place que défendent neuf mille soldats républicains aux ordres du général Tuncq; foudroyés par l'artillerie légère, dont pour

la première fois ils voient l'usage, les royalistes sont culbutés et mis en complète déroute, laissant plus de six mille des leurs avec très-grande partie de leur artillerie.

La convention déclare qu'elle ne paiera aucune des 14 août. dettes de Louis XVI.

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Garat sort du ministère de l'intérieur. Il restera 15 août. dans l'obscurité jusqu'au moment où, sous un autre gouvernement, il pourra se présenter à la tribune (V. 21 janvier 1798). Décrété d'accusation, amené à la barre de la convention, il doit son salut au zèle que mettent à le défendre ses deux amis Danton et Grégoire. Le premier déclare : « Garat a bien servi la chose publique; il a de la philosophie; il aime la révolu» tion; mais il n'a pas reçu de la nature cette fer» meté de caractère, nécessaire dans une grande secousse..... Je lui ai dit de rester à son poste, et » de prendre pour règle de sa conduite ses opinions philosophiques..... Je crois que la convention, sa>>tisfaite des bonnes intentions de ce ministre, doit >> rapporter son décret d'accusation. » On ne saurait guère mieux caractériser Garat.

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Plusieurs lois sur les levées en masse sont rendues 23 août. sur le rapport de Barrère. « Tous les Français sont en réquisition permanente pour le service des armées. La levée sera générale. Les citoyens non mariés ou veufs sans enfans, de dix-huit à vingt-cinq ans, marcheront les premiers. Il y aura une fabrication extraordinaire d'armes de tout genre. Il sera frappé des contributions en nature pour former de grands appro

23 août.

24 août.

yisionnemens. Tandis que les jeunes gens iront combattre, les hommes mariés transporteront des subsistances ou forgeront les armes ; les femmes feront des habits, serviront dans les hôpitaux; les enfans feront de la charpie; les vieillards harangueront sur les places publiques, afin d'exciter le courage des défenseurs de la liberté, la haine des rois, et célébrer l'indivisibilité de la république. Les édifices nationaux deviendront des casernes; les places publiques, des ateliers d'armes. Les caves seront lessivées pour l'extraction du salpêtre. Les armes de calibre serviront à ceux qui seront en présence de l'ennemi; les fusils de chasse seront réservés pour le service intérieur contre les ennemis de la révolution. Il y aura une réquisition illimitée de chevaux. Danton a proposé de dévaster la France en cas d'invasion. « Si les ty» rans mettaient notre liberté en danger, nous les surpasserions en audace; nous dévasterions le sol français avant qu'ils pussent le parcourir, et les >> riches seraient les premiers la proie de la fureur » populaire. » Les Carnot, les Barrère, les Merlin (de Douai), auxiliaires de Robespierre au comité de salut public, trouvent, dans le départ de tous les jeunes gens, le double avantage d'opposer des multitudes à trois cent mille soldats disciplinés, et de dégarnir l'intérieur de cette population dont la bouillante ardeur pourrait, d'un seul élan inattendu, renverser leurs projets.

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Les Anglais s'emparent de Pondichéri. A ce jour, les établissemens français au Bengale, sur les côtes de Coromandel et de Malabar, sont envahis

Un décret ordonne la formation d'un grand livre

pour inscrire et consolider la dette publique non viagère, pour la remise et annulation des anciens titres de créance, sous peine de déchéance; l'accélération de la liquidation; la suppression des rentes dues aux fabriques; la reconnaissance des dettes des communes, départemens et districts, comme dettes nationales; la liquidation des annuités et des effets au porteur; le remboursement ou l'inscription de la dette sur le grand livre; le paiement annuel de la dette publique dans les districts; la faculté de convertir les assignats en une inscription sur le grand livre, à raison de cinq pour cent du capital; l'admission de la dette consolidée en paiement des domaines nationaux à vendre, et l'assujettissement de la dette consolidée au principal de la contribution foncière, etc. Le grand livre sera le titre unique et fondamental de tous les créanciers de la république. Le montant des sommes dues aux émigrés sera porté au crédit de l'union des créanciers desdits émigrés ; et, après le parfait paiement des créanciers, les intérêts seront éteints au profit de la république. Les créanciers des émigrés seront admis à faire inscrire leurs créances sur le grand livre, etc., etc.

Un décret supprime la caisse d'escompte et toutes les associations dont les capitaux reposent sur des actions au porteur ou sur des effets négociables.

Le général et conventionnel Carteaux occupe Mar- 25 août. seille, dont les habitans semblaient d'abord animés d'un esprit aussi généreux que les Lyonnais. (V. 29 mai).

Toulon se rend aux Anglais. Fréron et Barras, délégués de la convention, avaient ordre de faire périr tous ceux qu'elle avait mis hors la loi, c'est-à-dire tous les membres des autorités, toute la force départemen

TOME IV.

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27 août.

tale et tous les sectionnaires qui avaient pris part à ce qu'on appelait fédéralisme, et qui s'étaient élevés contre les résultats des journées du 31 mai et du 2 juin. Ces deux députés étaient trop féroces et trop dévoués à la faction de la Montagne, puisqu'ils comptaient parmi ses chefs, pour ne pas exécuter rigoureusement cette proscription. De nombreux échafauds allaient être dressés dans cette ville; déjà les subsistances lui étaient coupées du côté de la terre; elle ne pouvait s'en procurer que par la mer; mais les Anglais interceptaient l'arrivée de tout navire. Il fallait donc que les Toulonnais fléchissent devant la convention ou devant la flotte du blocus; ils devaient, ou se livrer à la merci des commissaires Barras, Fréron, ou se rendre à l'amiral Hood. Ceux-là venaient avec des échafauds; ceux-ci promettaient de les briser; ils amènent la famine et la mort, tandis que l'étranger s'engage à fournir des grains et à sauver toute la population; les commissaires apportent une constitution anarchique et sanglante qui semble avoir été dédiée au bourreau par Robespierre; l'amiral britannique propose de reconnaître l'ancien ouvrage de l'assemblée constituante. Les habitans préfèrent livrer la place à la flotte anglaise qu'accompagnent deux escadres espagnole et napolitaine. Louis XVII est proclamé par la population; mais le commandant de l'expédition proclame l'autorité du roi de la Grande-Bretagne. Les contre-amiraux Trogroff, de Grasse, remettent aux Anglais onze vaisseaux de ligne; le contre-amiral Saint-Julien échappe avec sept autres vaisseaux (V. 19 décembre). Le baron d'Imbert apprendra lui-même à la France, dans une brochure intitulée : Précis historique sur les événemens de Toulon en 1793 (brochure qu'il publiera et fera distribuer gratis en 1814); il nous apprendra

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