Slike stranica
PDF
ePub

XII.

Tout rassemblement aristocratique et contraire à l'ordre public sera réprimé.

XIII.

En cas de troubles, dont un culte quelconque serait l'occasion ou le motif, ceux qui les exciteraient par des prédications fanatiques, ou par des insinuations contre-révolutionnaires; ceux qui les provoqueraient par des violences injustes et gratuites, seront également punis selon la rigueur des lois.

XIV.

Il sera fait un rapport particulier sur les dispositions de détail relatives au présent décret.

XV.

Il sera célébré, le 20 prairial prochain, une fête nationale en l'honneur de l'Être suprême.

[graphic]

PLAN

DE

LA FÊTE A L'ÊTRE SUPRÊME,

QUI DOIT ÊTRE CÉLÉBRÉE LE 20 PRAIRIAL,

Proposé par David, et décrété par la Convention nationale.

L'aurore annonce à peine le jour, et déjà les sons d'une musique guerrière fetentissent de toutes parts, et font succéder au calme du sommeil un réveil enchanteur. "

A l'aspect de l'astre bienfaisant qui vivifie et colore la nature, amis, frères, époux, enfans, vieillards et mères s'embrassent, et s'empressent à l'envi d'orner et de célébrer la fête de la Divinité.

L'on voit aussitôt des banderoles tricolores flotter à l'extérieur des maisons; les portiques se décorent de festons de verdure; la chaste épouse tresse de fleurs la chevelure flottante de sa fille chérie : tandis que l'enfant à la mamelle presse le sein de sa mère, dont il est la plus belle parure, le fils, au bras vigoureux, se saisit de ses armes; il ne veut recevoir le baudrier que des mains de son père; le vieillard souriant de plaisir, les yeux mouillés des larmes de la joie, sent rajeunir son ame et son courage en présentant l'épée aux défenseurs de la liberté.

[ocr errors]
[graphic]

Cependant l'airain tonne à l'instant les habitations sont désertes; elles restent sous la sauve-garde des lois et des vertus républicaines; le peuple remplit les rues et les places publiques : la joie et la fraternité l'enflamment. Ces groupes divers, parés des fleurs du printemps, sont un parterre animé, dont les parfums disposent les ames à cette scène tou'chante.

Les tambours roulent; tout prend une forme nouvelle, les adolescens, armés de fusils, forment un bataillon carré autour du drapeau de leurs sections respectives. Les mères quittent leurs fils et leurs époux : elles portent à la main des bouquets de roses; leurs filles, qui ne doivent jamais les abandonner que pour passer dans les bras de leurs époux, les accompagnent, et portent des corbeilles remplies de fleurs. Les pères conduisent leurs fils armés d'une épée : l'un et l'autre tiennent à la main une branche de chêne.

Tout est prêt pour le départ, chacun brûle de se rendre au lieu où doit commencer cette cérémonie qui va réparer les torts des nouveaux prêtres du crime et de la royauté.

Une salve d'artillerie annonce le moment désiré : le peuple se réunit au jardin national; là il se range autour d'un amphithéâtre destiné pour la Convention. Les portiques qui l'avoisinent sont décorés de guirlandes de verdure et de fleurs, entremêlées de rubans tricolors.

Les sections arrivées, les autorités constituées, le peuple annoncent à la représentation nationale que tout est préparé pour célébrer la fête de l'Étre suprême.

La Convention nationale, précédée d'une musique éclatante, se montre au peuple: le président paraît à la tribune élevée au centre de l'amphithéâtre; il fait sentir les motifs qui ont déterminé cette fête solennelle; il invite le peuple à honorer l'auteur de la Nature.

Il dit: le peuple fait retentir les airs de ses cris d'allégresse.

Tel se fait entendre le bruit des vagnes d'une mer agitée, que les vents sonores du Midi soulèvent et prolongent en échos dans les vallons et les forêts lointaines.

Au bas de l'amphithéâtre s'élève un monument où sont réunis tous les ennemis de la félicité publique ; le monstre désolant de l'Athéisme y domine; il est soutenu par l'Ambition, l'Égoïsme, la Discordé, et la fausse Simplicité qui, à travers les haillons de la misère, laisse entrevoir les ornemens dont se parent les esclaves de la royauté.

Sur le front de ces figures on lit ces mots :

Seul espoir de l'Etranger:

Il va lui être ravi. Le président s'approche, tenant entre ses mains un flambeau: le groupe s'embrase; il rentre dans le néant avec la même rapidité que les conspirateurs qu'a frappés le glaive de la loi.

Du milieu de ces débris s'élève la Sagesse au front calme et serein; à son aspect, des larmes de joie et de reconnaissance coulent de tous les yeux; elle console l'homme de bien que l'Athéisme voulait ré

L

duire au désespoir. La fille du ciel semble dire: Peuple, rends hommage à l'auteur de la nature; respecte ses décrets immuables. Périsse l'audacieux qui oserait y porter atteinte! Peuple généreux et brave, juge de ta grandeur par les moyens que l'on emploie pour t'égarer. Tes hypocrites ennemis connaissent ton attachement sincère aux lois de la Raison; et c'est par-là qu'ils voulaient te perdre; mais tu ne seras plus dupe de leur imposture; tu briseras toi-mêine la nouvelle idole que ces nouveaux Druides voulaient relever par la violence.

Après cette première cérémonie, que termine un chant simple et joyeux, le bruit des tambours se fait entendre; le son perçant de la trompette éclate dans les airs. Le peuple se dispose: il est en ordre: il part..... Deux colonnes s'avancent: les hommes d'un côté, les femmes de l'autre, marchent sur deux files parallèles. Le bataillon carré des adolescens marche toujours dans le même ordre. Le rang des sections est déterminé par la lettre alphabétique. Au milieu du Peuple paraissent ses représentans; ils sont environnés par l'Enfance, ornée de violettes; l'Adolescence, de mirthe; la Virilité, de chêne; et la Vieillesse aux cheveux blancs, de pampre et d'olivier: chaque représentant porte à la main un bouquet d'épis de bled, de fleurs et de fruits, symbole de la mission qui lui a été confiée; mission qu'ils rempliront en dépit des obstacles renaissans sous leurs pas.

Au centre de la représentation nationale, quatre

[ocr errors]
« PrethodnaNastavi »