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LE REPRÉSENTANT DANS LE DÉPARTEMENT DES ARDENNES
AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Mézières, 26 messidor an 11-14 juillet 1794. (Reçu le 18 juillet.) .

Je vous ai prévenus, citoyens collègues, que j'avais donné l'ordre d'arrêter vingt-trois voleurs de biens nationaux. Leurs complices, disséminés dans presque toutes les autorités constituées de ce département les ont avertis. Beaucoup se sont sauvés et sont allés à Paris intriguer, et tâcher de se soustraire au glaive de la loi en empêchant le renvoi de cette affaire au Tribunal révolutionnaire.

Cette société d'accapareurs de biens nationaux a porté un coup terrible à l'agriculture en ce pays.

Les membres de cette société de brigands allaient chez les fermiers qu'ils savaient vouloir acheter leur ferme, les mettre à de fortes contributions pour se taire lors des enchères ou promettre de revendre. Les fermiers, n'osant lutter contre un crédit si puissant, ont acheté de seconde main à des prix si hauts qu'ils ont été obligés de vendre leurs bestiaux pour payer. Je vous le répète, si cette affaire est jugée ici, l'impunité la plus scandaleuse couvrira tant de friponneries. Ils ne sont pas dilapidateurs de la fortune publique, ceux qui ont employé tant de manoeuvres pour voler plus de dix-huit millions! Il faut un jury révolutionnaire pour les juger, et je ne crois pas que la loi du 7 frimaire leur soit applicable (1). J'attends votre réponse pour les envoyer au Comité de sûreté générale avec une procédure qui prouve un tissu d'horreurs. Ce département me donne un travail immense. Demain dix-huit conspirateurs complices de La Fayette et des officiers municipaux de Sedan partiront pour le Comité de sûreté générale; ils seront accompagnés de quelques autres. Pour ramasser toutes les preuves contre eux, quel travail ! L'intérêt de la République, la justice et la probité que vous avez mis à l'ordre du jour veulent que je reste ici encore quelque temps.

Hier, j'ai fait partir pour le Comité de sûreté générale trois maîtres

(1) C'était la loi qui prescrivait la forme de procéder contre les prévenus de malversations dans la garde, régie ou vente des biens appartenant à l'État.

de forges, fournisseurs de mauvaise foi; j'ai pris les plus grandes précautions pour que le service n'en souffrît pas.

Salut et fraternité,

LEVASSEUR (de la Sarthe).

[Arch. nat., AF, 164. — De la main de Levasseur (de la Sarthe).]

LES REPRÉSENTANTS À L'ARMÉE DE SAMBRE-et-meuse
AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Quartier général de Marchienne, 26 messidor an 11-14 juin 1794.

[lls adressent une pétition du citoyen Lauriston, capitaine commandant la 3 compagnie d'artillerie, qui réclame la liberté de sa femme et de son fils en bas âge, qui sont détenus à Chauny, par mesure de sûreté générale prise dans le département de l'Aisne. Il résulte des rapports faits sur le compte de cet officier qu'il jouit de l'estime de toute l'armée par sa bravoure, ses talents et son patriotisme; ils invitent à faire examiner cette affaire le plus tôt possible." Arch. nat., F', 3822. Analyse.]

LE REPRÉSENTANT DANS L'EURE, L'ORNE ET LA LOIRE-INFÉRIEURE
AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Breteuil, 26 messidor an 11-14 juillet 1794. (Reçu le 17 juillet.)

[D'après la lettre du Comité (1), Deydier a pris des renseignements pour savoir s'il y avait dans ce département (l'Eure) et environnants des tribunaux révolutionnaires, commissions militaires et populaires. «L'on m'a assuré qu'il n'y en avait aucun, du moins dans ce département. >> Arch. nat., AF 11, 158. main de Deydier.]

UN DES REPRÉSENTANTS À L'ARMÉE DES CÔTES DE CHERBOURG

AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

De la

Caen, 26 messidor an 11-14 juillet 1794. (Reçu le 17 et 18 juillet.)

[Cinq lettres de Pomme : 1° «Il fait passer les tableaux de ses opérations de l'embrigadement de l'infanterie. Les aurait fait parvenir plus tôt sans l'attente d'un

(1) Voir t. XIV, p. 711.

bataillon de volontaires pour former la 88° demi-brigade. A proposé au général Moulin, commandant à Rennes, en échange d'un bataillon un autre de première réquisition. Apprend par sa réponse qu'ils ne peut avoir lieu. Autres détails. Arch. nat., AF 11, 269. Analyse. 2° Joint son arrêté portant nomination du citoyen Painblanc à la place de commissaire des guerres de la première classe et la fixation de l'époque à compter de laquelle il en touchera les émoluments. Éloge très avantageux des talents et du patriotisme de ce républicain. Envoie une attestation aussi favorable, donnée par le Comité d'administration du 2° bataillon du 6' régiment d'infanterie. Arch. nat., ibid. Analyse. 3° Fait passer son

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travail concernant la revue du 4o bataillon de la Dordogne. N'a pu le faire passer plus tôt, vu le défaut de plusieurs pièces qu'il n'avait pu obtenir, tant par le désordre qui régnait dans le bataillon que par la conduite d'un chef qui influençait une partie des officiers. » — Arch. nat., ibid. Analyse. 4° Envoie le tableau des compagnies de canonniers stationnés dans l'armée des côtes de Cherbourg. Il y joint le le tableau de l'organisation des compagnies de canonniers volontaires en compagnies de canonniers détachés, suivi de quelques observations tendantes à lever les difficultés provoquées par les arrêtés partiels du député Le Carpentier. Il envoie également le résumé de ses opérations concernant l'embrigadement de l'infanterie.> - Arch. nat., AF, 213. Analyse. -5° «ll adresse les notes du personnel des officiers de l'état-major de l'armée des côtes de Cherbourg: il rend justice au général en chef, qui a fait ce qu'il pouvait pour le confectionner (sic). La négligence des officiers généraux et leurs adjoints l'ont empêché de le faire avec exactitude. Arch. nat., AF 11, 293. Analyse.]

LE REPRÉSENTANT À NANTES À LA CONVENTION NATIONALE.

Nantes, 26 messidor an 11-14 juillet 1794.

Citoyens collègues,

La vertu étant de l'essence des républiques, le Français qui aime la liberté pratique la vertu. La philosophie, l'éternelle raison sont le régulateur de sa vie morale et politique; c'est un tribut qu'il doit déposer

(1) Voici, dans AF 11, 269, une autre analyse de cette lettre : «Pomme fait passer le nouveau travail que nécessitent les mutations survenues entre l'exécution de son arrété du 7 messidor et qui a été entravé par les arrêtés partiels de son collègue Le Carpentier. A soumis sur l'état ci-joint ses observations qui, si elles sont adoptées, ter

mineront l'organisation en compagnies détachées de canonniers. Fait passer copie de la lettre de l'agent supérieur concernant une compagnie de canonniers de Valognes; ses observations à ce sujet. Joint aussi un relevé général des compagnies de canonniers existantes à l'armée des côtes de Cherbourg. "

chaque jour sur l'autel de la patrie. Il en est un autre moins précieux, qui ne dépend pas toujours du cœur, qui n'est pas le véritable thermomètre du civisme, mais qui se lie nécessairement à la moralité, c'est le désintéressement. Heureux celui qui peut être aussi généreux que sensible! Je présente sous ces deux rapports à la Convention l'offrande patriotique du citoyen Guillion père, de la commune de Nantes, qui fait un don de vingt mille livres, déposées chez le citoyen Havard, notaire à Paris, rue de la Loi, pour être employées à un monument historique qui sera placé à l'École de Mars.

Salut et fraternité,

[Arch. nat., AF, 173. De la main de Bo.]

Bo.

UN DES REPRÉSENTANTS AUX ARMÉES DU RHIN ET DE LA MOSelle AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Trippstadt, 26 messidor an 11-14 juillet 1794.

Citoyens collègues.

La victoire vient aussi de se déclarer pour nous dans cette armée. L'armée de la Moselle est maintenant à Trippstadt. L'ennemi s'y était entouré de redoutes d'abattis, de canons. Il était soutenu par une nombreuse cavalerie. Tout a cédé au pas de charge et aux baïonnettes. Nos tirailleurs, chargés par la cavalerie, se sont réunis aux cris de Vive la République! et, formés en bataillon carré, ils l'ont chassé cinq fois de suite. Les Prussiens avaient fait jurer à leurs esclaves de défendre leur redoute jusqu'à la mort. Les redoutes ont été enlevées, les canons pris et les canonniers hachés sur leurs pièces. La nuit a suspendu l'action; l'ennemi en a profité pour faire sa retraite. Il a perdu huit pièces de position, dont deux obusiers; il nous laisse avec cela des boulets, des obus et un magasin de fer, et quelque quantité de fourrage. a eu un de ses généraux tué, un blessé, et a perdu beaucoup de monde.

Mon collègue Hentz, qui est à l'armée du Rhin, m'annonce qu'elle a de semblables succès. Cette armée a déjà pris six pièces de canon et un général, et tué beaucoup d'hommes. Les traits d'intrépidité et d'hé

en par

roïsme républicains ont été tellement multipliés que je ne puis ticulariser aucun. Je vous adresserai les rapports des généraux, dès que je les aurai.

[Ministère de la guerre; Armée du Rhin et de la Moselle. Goujon.]

GOUJON.

De la main de

UN DES REPRÉSENTANTS DANS LE RHÔNE ET LA LOIRE
AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Commune-Affranchie (Lyon), 26 messidor an 11-14 juillet 1794.

Citoyens collègues,

Dans le mois de brumaire dernier, les représentants du peuple Barras, Fréron et Boisset formèrent à Marseille une légion sous le nom de légion montagnarde; deux compagnies de dragons légers y furent attachées.

D'après le décret de suppression, ces deux compagnies ont resté dans l'arrondissement de l'armée des Alpes; elles sont actuellement à Com mune-Affranchie, où elles sont arrivées depuis quelques jours.

Ces deux compagnies forment un nombre de deux cent quarante hommes; elles n'ont été jusqu'à présent assorties d'aucun corps; elles sont complètes en chevaux.

J'ai autorisé le général à leur donner un instructeur; je ne doute pas que, dans un mois, elles ne puissent se présenter à l'ennemi. Elles nous ont demandé à être habillées et équipées; nous nous en occuperons; mais nous vous adressons l'état de l'armement qui leur est nécessaire, ne pouvant y faire droit.

Les officiers n'ont encore que la nomination des représentants; il paraîtrait avantageux d'incorporer les deux compagnies; indiquez-nous l'arme à laquelle vous les destinez pour que nous puissions ordonner l'habillement et l'équipement analogues.

Salut et fraternité,

DUPUY.

Ci-joint la demande de quelques sabres de la compagnie de canon

COMITÉ DE SALUT PUBLIC. XV.

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IMPRIMERIE NATIONALE.

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