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les premiers à donner l'exemple de quelques privations momentanées, pour ne pas contribuer à dégarnir les magasins, et restreindront leurs demandes. Tous les cultivateurs, prévenus des besoins urgents d'avoine pour la nourriture de la cavalerie, doivent s'empresser de contribuer sur-le-champ à son approvisionnement en diminuant la consommation journalière de leurs chevaux, à laquelle, d'ailleurs, ils peuvent suppléer, dans ce moment, en se servant d'avoine nouvelle mêlée avec de la vieille, et des mêmes grains qu'ils ont récoltés. Cette mesure est confiée à la surveillance de tous les bons citoyens pour exciter et même dénoncer ceux qui s'y refuseraient. Toute l'avoine fournie sera payée sur-le-champ par le receveur du district, sur le reçu de l'agent national de chaque commune, au prix du maximum. Les officiers municipaux emploieront aussi tous les moyens qu'ils croiront les plus convenables éclairer les habitants de leur commune et assurer le succès de pour cette mesure; et, pour pouvoir connaître les bons citoyens, ils inscriront sur un registre les noms de ceux qui auront fourni la plus grande quantité d'avoine, en enverront la liste à l'agent national du district, qui sera tenu de la faire parvenir au Comité. Ils prendront également les noms de ceux qui, sourds à la voix de la patrie, n'auront pas contribué aux approvisionnements demandés, et les adresseront au Comité, qui se fera rendre compte de leur conduite.

La présente proclamation sera insérée au Bulletin (1),

CARNOT, ESCHASSÉRIAUX, R. LINDET (2).

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24. Le Comité de salut public aux agents nationaux. La loi du 13 ventôse devait être remplie dans le plus bref délai(3), et elle était de la plus facile exécution. Rien ne peut excuser le retard que tu (1) as mis à faire parvenir au Comité les états qu'elle exige. S'il est vrai que, dans les communes, il n'y avait personne en état de dresser le tableau des patriotes indigents, leur nom, leur âge, leur profession, le nombre et l'âge de leurs enfants, tu trouvais un prompt et sûr moyen d'y suppléer dans le décret du 4 germinal; il porte que les commissaires nommés par les

(1) Elle fut aussi publiée par divers jour

naux,

entre autres par le Journal des Débats et des Décrets, no 684, p. 318. (2) Arch. nat., AF 11, 68. registré.

Non en

(3) Il s'agit de la loi relative à la confection d'un état des patriotes indigents et à l'examen de la conduite des détenus depuis mai 1789.

(4) C'est une circulaire.

autorités constituées pour les mesures dont l'exécution leur est textuellement confiée par une loi, et en ce une loi, et en ce qui concerne seulement l'exécution de cette loi, ne sont pas compris dans les dispositions prohibitives du décret du 23 ventôse. Le Comité de salut public t'enjoint de faire exécuter la loi, sans délai, soit par les agents nationaux des communes, soit par des commissaires ad hoc, s'il est également nécessaire d'en envoyer. L'espace de temps qui a été perdu pèse sur ta responsabilité),

REPRÉSENTANTS EN MISSION.

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UN DES REPRÉSENTANTS À L'ARMÉE DE SAMBRE-et-meuse
AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Waremme, 14 thermidor an 11-1er août 1794.

>>

[Quatre lettres de Gillet 1° 11 adresse la promotion d'un capitaine au grade d'adjudant général, et de deux adjudants chefs de bataillon à celui de chef de brigade; éloge de ces derniers. Le nombre des adjudants généraux est trop considérable, et insuffisant en ce qu'il y en est de mal choisis, incapables, qui consomment inutilement des appointements. Arch. nat., AF 1, 235. Analyse. 2° Il adresse 21 arrêtés par lui pris, ou par ses collègues, pour nominations, revue de soldats, afin de pourvoir à leurs besoins; arrestations; création d'un tribunal militaire et attribution de fonctions; payements; destitutions; mesures pour la nature des viandes qui doivent servir aux bouillons des malades aux hôpitaux; reddition de comptes; réquisition de grains; déchargement et renvoi de bateaux apportant des subsistances; renvoi de procédure au Tribunal révolutionnaire; organisation d'une armée de 30,000 hommes; attribution de commandement des places de Givet, Maubeuge et autres : renvoi de diverses pièces aux autorités qui doivent être saisies." Arch. nat., ibid. Analyse(1). 3° -11

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manque. Ici, par exception, ce n'est pas

le cas. Nous avons la lettre de Gillet, mais.
ce n'est qu'une lettre d'envoi de deux
lignes, sans détail aucun, tandis
que l'a-
nalyse donne un aperçu des arrêtés annon-
cés. Voilà pourquoi, cette fois, nous avons
cru devoir reproduire l'analyse de préfé
rence à la lettre.

annonce au Comité que la déclaration qu'il a fait notifier à La Tour produit son effet; ne tire plus aujourd'hui, à ce qu'on lui assure; le feu de mousqueterie a cessé de part et d'autre; envoie la première lettre qu'il reçoit de l'armée : elle est du général Dubois, commandant la cavalerie, homme incorruptible, que SaintJust a voulu circonvenir. Sait d'ailleurs que la nouvelle de la conspiration a exalté le courage de l'armée, a excité son indignation; à la nouvelle de la punition des traîtres, a crié : Vive la République! Vive la Convention! a demandé à marcher contre les Autrichiens. Ira demain voir l'armée; fera la revue des trois divisions de gauche sous les ordres de Kléber; fatigues, privations, intempérie des saisons, tout est supporté avec courage; observe que Saint-Just n'avait même pas l'audace d'un conjuré, qu'aux deux batailles de Fleurus, il n'a point paru au feu, qu'il demeura sur les derrières, que lui et Guyton, son collègue, le cherchèrent en vain.» Arch. nat., ibid. Analyse. 4° Il mande que la démolition du château de Namur est commencée, mais cette opération exigera un travail prodigieux. Sans prétendre contrarier vos vues à cet égard, je me fais un devoir d'ajouter aux observations que je vous ai faites copie d'un mémoire sur l'importance dont il est pour la France de conserver le pays d'entre Sambre et Meuse. Ce mémoire m'a paru parfaitement juste; quoique vous ayez à peu près pris un parti sur cette affaire, j'ai cru que vous ne trouveriez pas mauvaises des observations dont le seul but est de vous mettre à lieu d'examiner la chose sous tous les rapports. >> -Ministère de la guerre; Armée de Sambre-et-Meuse.]

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LE REPRÉSENTANT DANS LA MANCHE ET L'ORNE

AU PRÉSIDENT DE LA CONVENTION NATIONALE.

Port-Malo (Saint-Malo), 14 thermidor an 11-1er août 1794.

Citoyen président,

Un courrier que je reçus hier m'apporta la proclamation de la Convention nationale sur la conspiration de Robespierre, Couthon, SaintJust, Le Bas, Hanriot et autres. Les autorités civiles et militaires furent aussitôt convoquées. Le soir, je me rendis à la Société populaire, où je haranguai les citoyens d'une manière convenable aux circonstances. Aujourd'hui, je vais passer au camp de Paramé pour faire connaître aux soldats de la patrie la proclamation de la Convention nationale, que j'ai accompagnée d'une autre ci-jointe. De là j'entrerai dans la rade pour lire et distribuer les mêmes proclamations aux états-majors et aux équipages de la marine.

D'abord, citoyens collègues, la nouvelle d'une conspiration si atroce peu attendue a produit un grand étonnement; mais cette surprise

et si

a bientôt fait place au sentiment d'une horreur exaspérée contre les monstrueux artisans de l'attentat que vous avez prévenu avec tant d'énergie, et le dévouement dont le peuple vous investit dans cette section de la République, comme dans la glorieuse ville centrale, ne peut être comparé qu'à sa reconnaissance et à son admiration pour les fondateurs et les sauveurs de la liberté.

Tel est l'esprit public de cette ville. Telles sont les dispositions que je suis certain de trouver dans les troupes de terre et de mer.

Ainsi l'indépendance de la nation française s'assure de plus en plus par les coups mêmes qui avaient été dirigés contre elle. La dernière épreuve a été faite. La trahison de Robespierre et de ses complices est une grande époque dans la Révolution. Qu'elle soit aussi salutaire pour la République qu'elle devait lui en être funeste. Recherchez, saisissez, frappez tous les conspirateurs subalternes. La liberté le veut, le peuple le demande, et le peuple vous investit de sa force et de son amour.

Pour moi, mes chers collègues, qui n'ai pas eu le bonheur d'être associé à votre gloire dans cette importante conjoncture, je n'en suis que plus autorisé à vous féliciter sur la grandeur de votre caractère, et mon cœur franchit la distance qui nous sépare pour aller les vôtres autour de la patrie et de la liberté.

Salut et dévouement,

[Arch. nat., G, 311.]

LE MÊME AU COMITÉ DE SALUT public.

se serrer avec

LE CARPENTIER.

Port-Malo (Saint-Malo), 14 thermidor an 11-1er août 1794.

Gloire, salut et fraternité, mes chers et fidèles collègues ! Encore une fois vous avez sauvé la République, et la dernière épreuve a été la plus forte.

J'ai reçu votre lettre adressée aux représentants du peuple près l'armée des côtes de Cherbourg, avec la proclamation y jointe. La municipalité de Caen m'avait renvoyé le paquet comme au représentant le plus voisin, et sur-le-champ j'en ai fait l'usage le plus convenable, ainsi que vous le verrez par la copie de la lettre ci-incluse (1) que j'écris à la

(1) C'est la lettre précédente.

Convention nationale, et par la proclamation que j'ai jointe à la sienne pour développer ses principes et vos instructions (1).

Allons, chers collègues, il n'est pas d'événement qui puisse trouver votre surveillance en défaut, d'après la découverte et la punition des crimes de Robespierre et de ses complices. Quelle lutte et quelle victoire! Que le génie des conspirations est audacieux ! Que le génie de la liberté est puissant!

Salut et fraternité,

[Rapport (imprimé) de Le Carpentier.

Signé: LE CARPENtier.

Arch. nat., AD xviii^, 44.]

UN DES REPRÉSENTANTS À L'ARMÉE DES CÔTES DE BREST
À LA CONVENTION NATIONALE.

Rennes, 14 thermidor an 11-1er août 1794.

Citoyens mes collègues,

J'ai reçu hier la lettre écrite par le Comité de salut public aux représentants du peuple près les armées pour les informer de l'horrible conspiration qui menaçait la liberté et pour leur apprendre que les chefs n'existaient plus. J'ai appelé aussitôt auprès de moi les autorités constituées et l'état-major de l'armée. Nous nous sommes rendus au milieu du peuple pour lui faire connaître les détails de cet affreux complot et le rassurer sur le sort de ses représentants. La proclamation de la Convention nationale fut lue à la tête de la garde nationale et de tous les corps de la garnison, qui avait pris les armes. Il serait difficile, citoyens collègues, de vous peindre la sensibilité qu'ont fait éclater les citoyens qui étaient accourus en foule. L'indignation fut à son comble, lorsqu'on entendit prononcer les noms des hommes exécrables qui ont si longtemps trompé l'opinion publique, et la joie la plus vive a éclaté, lorsqu'on a su qu'ils avaient expié leurs forfaits sur l'échafaud. Le peuple, les autorités constituées, les généraux, les différents régigiments, tous me pressaient de faire connaître à la Convention les sentiments qu'ils lui ont voués et qui redoublaient d'énergie au récit des malheurs qui vous ont menacés. Vous en trouverez l'expression vive

(1) Cette proclamation se trouve dans le même Rapport de Le Carpentier, p. 144 à 146.

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