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souscription pour l'armement d'un vaisseau de ligne. Déjà plusieurs départements, animés du même zèle, se sont empressés de donner cet exemple digne des enfants de la liberté, et bientôt l'Europe étonnée verra la République française organisée sur l'océan comme sur terre, et victorieuse de tous ses ennemis.

[Arch. nat., C, 311. De la main de Maure.]

MAURE aîné.

UN DES REPRÉSENTANTS À L'ARMÉE DE LA MOSELLE
À LA CONVENTION NATIONALE.

Nancy, 16 thermidor an 11-3 août 1794.

A peine, citoyens mes collègues, la nouvelle de la conjuration découverte à Paris est-elle parvenue dans cette commune que tous les citoyens de Nancy avec toutes les autorités constituées se sont à l'instant réunis au temple de l'Être suprême pour y jurer que jamais ils ne se sépareront de la Convention, que, quelque masque que prennent les traîtres, ils les avaient en horreur, qu'ils les poursuivraient. J'ai reçu leur serment, qui a été accompagné des cris touchants, mille fois répétés, de Vive la République! Vive la Convention! Vive la Montagne! Voilà la réponse des habitants de Nancy aux intrigants, aux calomniateurs qu'ils ont parmi eux, et qui, pour envahir l'autorité ou conserver celle qu'ils ont obtenue par la cabale, cherchent à persuader que la majorité des citoyens de cette commune veut la contre-révolution. Mais la vérité se découvrira, et vous verrez un jour que ce sont les partisans des Hébert, des Danton et des derniers traîtres que le glaive de la loi vient de frapper qui, seuls, ont empêché que les vrais sentiments des citoyens de Nancy ne soient connus. Ils espèrent que bientôt les méchants seront démasqués.

Continuez, mes collègues, à frapper tous les traitres. Trop longtemps ils ont respiré. Vous avez pour vous la justice et la toute-puissance nationale. Respect, amour et reconnaissance pour la Convention: voilà le sentiment de tous les Français.

Salut et fraternité.

[Arch. nat., C, 311. - De la main de Pflieger.

PFLIEGER.

LE REPRÉSENTANT DANS LA CÔTE-D'OR ET LA HAUTE-MARNE
AU COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Châtillon, département de la Côte-d'Or, 16 thermidor an 113 août 1794. (Reçu le 7 août.)

Citoyens collègues,

Je m'empresse de vous féliciter sur la sagesse et l'heureux succès des mesures que vous avez prises, de concert avec la Convention, pour anéantir la tyrannie d'un triumvirat qui s'était formé dans votre sein. Dieu veuille que cet exemple prompt et terrible de la justice nationale en impose enfin aux ambitieux, aux traîtres et aux conspirateurs de toute espèce!

Salut et fraternité.

[Arch. nat., AF II, 188. De la main de Lambert.]

LAMBERT.

LE REPRÉSENTANT DANS L'ALLIER

AU PRÉSIDENT DE LA CONVENTION NATIONALE.

Cusset, 16 thermidor an 11-3 août 1794.

Le courrier n'a pas plus tôt apporté la nouvelle inattendue de la conspiration des deux Robespierre et de leurs complices, qu'on fut d'abord frappé de stupeur. « Eh quoi! se disait-on, ceux-là aussi étaient des traîtres!... A quels signes reconnaîtra-t-on désormais les patriotes, les vrais amis de la République? Nous n'avions conçu de L'estime pour ces divers législateurs que sur l'opinion publique et sur les recommandations souvent répétées de la Convention même. Voilà cependant que ces hommes, ivres d'orgueil et d'ambition, ont osé tout à coup lever l'étendard de la rébellion, se réunir à une municipalité contre-révolutionnaire, et tenter le carnage de tous leurs collègues et l'anéantissement de la République dans son berceau!»

On n'a pas balancé, citoyen président, à prendre son parti. La Société populaire, les autorités constituées de cette commune ont, à l'instant, poussé un cri d'horreur contre ces êtres fallacieux; elles ont admiré la constance et l'énergie de la Convention nationale, et, de

nouveau, en ma présence, elles ont juré de ne s'attacher qu'à elle, de ne chercher les règles de leur conduite que dans ses bienfaisants décrets, et de ne s'enthousiasmer plus pour aucun de ces hommes fameux qui pourraient encore se couvrir perfidement du beau masque de la justice et des vertus.

On ne s'en est pas tenu à ces exclamations d'étonnement et de douleur, citoyen président; on s'est mis, chacun de son côté, à rédiger avec franchise les diverses adresses jointes à ma lettre (1). On voulait même, pour y mettre plus de célérité et d'importance, les faire porter à la Convention par deux citoyens exprès. Mais, en applaudissant à cet excès de zèle, j'ai observé que l'envoi que je te ferais moi-même de ces écrits patriotiques aurait le même effet et que tu voudrais bien en ordonner promptement la lecture et l'insertion au Bulletin.

Tu peux, citoyen président, assurer la Convention nationale que tous les bras, tous les cœurs du district de Cusset et ceux du département entier de l'Allier (j'aime à le croire) lui sont dévoués pour la vie. Périssent les imposteurs, les tyrans de l'opinion et de la liberté! Vive la République!

Salut et fraternité.

FORESTIER.

P-S. Le Comité révolutionnaire de Vichy me fait aussi remettre une adresse, que je te recommande.

[Arch. nat., C, 311. De la main de Forestier.]

LE REPRÉSENTANT DANS LA LOZÈRE, LE GARD, LE CANTAL ET LA HAUTE-LOIRE À LA CONVENTION NATIONALE.

Au Puy, 16 thermidor an 11-3 août 1794.

La Convention, qui réunissait la confiance de tous les bons citoyens, va recevoir un nouveau témoignage de cette confiance par l'adhésion des républicains aux mesures qu'elle vient d'adopter dans un moment où la liberté et la représentation nationale ont couru les plus grands dangers.

(1) Ces pièces manquent.

Les journaux ont fait connaître hier au Puy la journée mémorable où les ambitieux ont disparu du sol de la liberté. Le cri général qui s'est fait entendre est : «Confiance entière à la Convention, la soutenir en masse et ne jamais se laisser circonvenir par aucun des membres individuellement !» Les habitants des départements où j'ai été envoyé me paraissent entièrement dévoués à la chose publique, à l'exception près des égoïstes, des fanatiques et de quelques contre-révolutionnaires. L'esprit public se fortifie, les contre-révolutionnaires sont saisis chaque jour, le ridicule poursuit les fanatiques, les égoïstes sont de plus en plus surveillés, et ça va.

Salut et fraternité.

[Arch. nat., AF, 196.]

BORIE.

COMITÉ DE SALUT PUBLIC.

Séance du

17

:

thermidor an 11-4 août 1794.

Présents B. Barère, R. Lindet, Eschassériaux, Thuriot, C.-A. Prieur, Tallien, Carnot, Laloy, Billaud-Varenne, Collot-d'Herbois, Bréard et Treilhard.

1. Le Comité de salut public, en conséquence de son arrêté du 14 de ce mois), charge la Trésorerie nationale de payer au citoyen Dubois, peintre, la somme de mille deux cent cinquante livres, qui sera prise sur les cinquante millions mis par décret à la disposition du Comité de salut public.

2. Le Comité de salut public arrête que Hoche, ci-devant général de l'armée de la Moselle, sera sur-le-champ mis en liberté et les scellés apposés sur ses papiers levés; charge le porteur du présent de son exécution (2).

THURIOT, COLLOT-D'HERBOIS, TALLIEN, P.-A. LALOY,
C.-A. PRIEUR, CARNOT, TREILHARD (3).

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3. Le Comité de salut public arrête que le citoyen Du Bayet), détenu à l'Abbaye, sera mis sur-le-champ en liberté, et les scellés apposés sur ses papiers levés.

B. BARÈRE, TREILHARD, TALLIEN, ESCHASSÉRIAUX,
COLLOT-D'HERBOIS, P.-A. LALOY, THURIOT (2).

4. Le Comité de salut public arrête que les citoyens Faucilly, Mat, Linq et Landemann, employés dans l'imprimerie du Bulletin des lois, seront mis en liberté.

B. BARÈRE, TREILHARD, THURIOT, CARNOT, COLLOT-D'HERBOIS (3).

5. Le Comité de salut public, considérant que les fermiers et cultivateurs auxquels on avait confié des chevaux à refaire pour les nourrir pendant trois mois, à raison de trente sols par jour, loin de concourir à les rétablir par des médicaments et des soins, ont, en général, exigé un service forcé qui n'a fait que retarder leur guérison; que, ces chevaux n'étant pas encore rentrés dans les équipages, il en résulte des pertes qui s'augmentent chaque jour; que l'unique moyen de prévenir la perte entière de ces chevaux et de les rendre utiles est de les mettre en vente; arrête : 1o Les chevaux et mulets qui, en exécution du décret du 17 germinal, ont été confiés à des fermiers ou cultivateurs, et ne sont pas encore en état de rentrer dans les équipages, seront mis en vente. — La 7o Commission chargera ses préposés sur les lieux de faire procéder à la vente de ces chevaux et mulets dans les foires et marchés les plus voisins, en présence de deux officiers municipaux et d'un commissaire des guerres, et, en cas qu'il n'y ait pas de commissaire des guerres sur les lieux, en présence d'un agent national du district ou de la commune. 3° Tous les préposés adresseront à la 7° Commission des états certifiés des ventes qu'ils auront faites. 4° La 7o Commission fera faire le dépouillement de tous ces états et en présentera le tableau au Comité de salut public.

(1) Il s'agit du général Aubert du Bayet, dont on trouvera les états de service dans Chassin, la Vendée patriote, t. III, p. 15. Il avait été destitué et incarcéré en octobre 1793.

R. LINDET, THURIOT (4).

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