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l'heure du sommeil. Que la probité soit comme l'âme de votre âme, et n'oubliez jamais de conserver un sou de reste, après toutes vos dépenses comptées et payées; alors vous aurez atteint le comble du bonheur, et l'indépendance sera votre cuirasse et votre bouclier, votre casque et votre couronne; alors vous marcherez tête levée, sans vous courber devant un faquin vêtu de soie, parce qu'il aura des richesses, sans accepter un affront, parce que la main qui vous l'offrira étincellera de diamans.

LA SCIENCE

DU

BONHOMME RICHARD,

OU

LE CHEMIN DE LA FORTUNE.

AVERTISSEMENT.

La Science du bonhomme Richard est, de tous les ouvrages de Franklin, celui qui est le plus connu en France, où il a été souvent réimprimé. On n'a suivi littéralement, dans la présente édition, aucune des trois anciennes traductions françaises de cet excellent écrit; mais on les a refondues ensemble, en les corrigeant avec soin sur le texte. Le passage suivant, extrait des

Mémoires de Franklin, contient, sur cet ouvrage, des détails que les lecteurs seront, sans doute, bien aises de connaître.

« Je commençai en 1732 à publier mon Almanach, sous le nom de Richard Saunders: je le continuai pendant environ vingtcinq ans, et on l'appelait communément l'Almanach du bonhomme Richard. Je m'efforçai de le rendre amusant et utile; aussi obtint-il un tel débit, que j'en retirai un profit considérable; j'en vendais près de dix mille exemplaires tous les ans. Voyant qu'il était généralement lu, et répandu dans toutes les parties de la Province, je le considérai comme un véhicule très propre à la propagation de l'instruction parmi le peuple qui achetait rarement d'autres livres. Je remplis donc tous les petits espaces qui se trouvaient entre les jours remarquables du calendrier, par des sentences proverbiales; choisissant celles qui étaient propres à inspirer l'amour du tra

vail et de l'économie, comme le moyen d'arriver à la fortune, et par conséquent d'affermir la vertu; car il est plus difficile à un homme dans le besoin, de vivre toujours honnêtement; et, pour me servir ici d'un de ces proverbes, il est difficile qu'un sac vide se tienne debout. Je réunis ces proverbes, qui contenaient la sagesse des siècles et des nations, et j'en formai un discours suivi que je mis en tête de l'Almanach de 1757, comme la harangue adressée par un sage vieillard à des gens qui assistaient à une vente. La réunion, en un seul foyer, de tous ces préceptes épars les mit en état de produire une plus forte impression. Ce morceau ayant été universellement approuvé, fut copié dans tous les journaux du continent américain, et réimprimé en Angleterre, sur grand papier, en forme d'affiche. On en fit deux traductions en France, et les curés comme les seigneurs en achetèrent un grand nombre

d'exemplaires, pour les distribuer à leurs paroissiens et à leurs paysans. Comme j'y invitais à ne point faire de dépenses inutiles en objets superflus tirés de l'étranger, bien des gens ont pensé qu'il eut sa part d'influence pour produire en Pensylvanie l'abondance de numéraire qu'on put y remarquer quelques années après sa publication. >>

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