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sur la même question, et dans un sens opposé, une dissertation qui n'a jamais été imprimée.

Franklin travailla un an chez Palmer, gagnant quelque argent, mais le dépensant dans la société d'un de ses amis, nommé Ralph, qui avait entrepris le voyage avec lui, et auquel il avait dédié sa brochure. Lorsqu'il fit quelques économies, son ami Ralph les lui emprunta, pour ne jamais rien' lui rendre. Franklin alla travailler alors chez l'imprimeur Watts, forma la résolution d'apporter, dans son genre de vie, l'économie la plus rigoureuse, et vécut avec une frugalité tellement exemplaire, qu'il parvint à amener ses camarades d'atelier à une vie régulière et sobre.

Des offres de diverses natures furent faites à Franklin, pour le retenir en Angleterre, et il formait le projet d'y ouvrir une

école de natation, lorsqu'il se décida, sur l'offre d'un négociant quaker, nommé Denham, à s'attacher à lui comme commis, et à retourner à Philadelphie. Il quitta Londres au mois de juillet 1726, et s'embarqua pour l'Amérique, où il arriva au mois d'octobre suivant. Son journal pendant la traversée, qui est imprimé à la suite de ses Mémoires, montre que déjà, quoique jeune, il s'était imposé la précieuse habitude de consigner par écrit, jour par jour, le souvenir de ce qui le frappait. Un excellent esprit d'observation se manifeste dans ces notes, parmi lesquelles on doit regretter de ne pas trouver la partie qu'il signale lui-même comme la plus importante. C'est un plan de conduite, qu'il avait dressé pendant la traversée, et auquel il annonce s'être assez exactement conformé jusque dans sa vieillesse.

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Quelques mois après son retour à Philadelphie, ayant eu la douleur de perdre le respectable Denham, il prit le parti de rentrer chez l'imprimeur Keimer, fut placé à la tête de sa maison qu'il mit en bon ordre, fondit pour lui des caractères, fabri-. de l'encre, exécuta diverses gravures. Bientôt il forma lui-même un établissement, en société avec un nommé Mérédith. Son activité et son ardeur infatigable lui attirèrent l'estime générale, et, sa société ayant été dissoute vers 1729, il se vit seul à la tête d'une imprimerie florissante, dont il était propriétaire, et à laquelle il joignit, par la suite, une boutique de papeterie. En 1730, il épousa miss Read, et trouva, dans sa femme, une compagne qui partageait ses travaux, et dont l'extrême économie, d'accord avec la sienne, ne tenait cependant en rien de l'avarice.

C'est à l'époque de l'établissement de Franklin comme imprimeur à Philadelphic, en société avec Mérédith, que sa vie, jusqu'alors renfermée dans un cercle assez étroit, commença à prendre quelque importance. Un mauvais journal, qu'il avait acheté de Keimer, acquit entre ses mains de l'intérêt, et se propagea rapidement. Il y prit part aux querelles qui divisaient l'assemblée générale de Pensylvanie et le gouvernement de la province. Il publia aussi, dans le même temps, un pamphlet sur la nature et la nécessité d'un papiermonnaie. La mesure d'une augmentation de papier-monnaie ayant été adoptée, Franklin obtint l'impression des billets. Son activité pour les affaires ne l'empêchait pas de travailler à la culture et au perfection- . nement de son intelligence. A son retour à Philadelphie, il avait organisé un club, qui

s'assemblait tous les vendredis soirs, et où chaque membre était tenu de proposer, à son tour, une ou plusieurs questions sur quelque point de morale, de politique, de philosophie naturelle, et de lire une fois, tous les trois mois, un essai de sa composition sur tel sujet que bon lui semblerait. Ce club prit de l'accroissement, devint la meilleure école de philosophie et de politique de toute la province, et subsista pendant plus de quarante années. Comme les livres, alors fort rares en Amérique, étaient souvent cités dans les discussions, Franklin fit la proposition de réunir tous ceux que chacun possédait, et de les mettre à l'usage de tous les membres du club. Les avantages que procura cette collection le conduisirent à concevoir le plan d'une bibliothèque par souscription, qui fut son premier projet d'utilité publique. « Il y avait alors,

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