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sociation permanente, telle qu'une assemblée mensuelle, ou trimestrielle ?

La dignité de l'institution ne gagneraitelle pas à ce que toute apparence d'un bénéfice sur le travail des orphelins se trouvât écartée, et à n'attendre de fonds que des contributions de la charité? Si cette idée était adoptée, on pourrait ou- › vrir un compte à chaque orphelin au moment de son admission; au crédit des orphelins on porterait le montant de leurs ressources personnelles, le revenu de ces ressources, et le produit de leur travail; au débit on porterait leur entretien et leur éducation. A leur sortie, lorsque l'âge en serait venu, si la balance soldait en leur faveur, on la leur paierait; si elle était on les exhorterait à la payer, autant qu'ils pourraient le faire, mais sans les contraindre. Ceux qui reçoivent un solde de compte, peuvent être engagés à en rendre une partie, à titre de chari

contre eux,

té, pour l'institution qui a pris soin d'eux avec tant de bonté, ou, du moins, si par la suite Dieu leur envoie de la fortune, à témoigner leur souvenir soit par des dons, pendant leur vie, soit par legs après leur mort. Les orphelins, lorsqu'ils sont sortis, peuvent recevoir, outre des vêtemens décens, et quelque argent, un certificat de bonne conduite, s'ils l'ont mérité, comme recommandation; et les administrateurs de l'institution devront toujours les considérer comme leurs enfans, les conseiller dans leurs affaires, les encourager et les pousser, les surveiller, et leur adresser des avis paternels s'ils les voient en danger de se mal conduire.

SUR LA RECONNAISSANCE.

Les hommes n'ont que des idées imparfaites de leurs devoirs sur les bienfaits, les obligations et la reconnaissance. Il est si pénible pour la plupart d'entre eux de se sentir obligés, qu'il ne cessent de chercher des raisons et des argumens pour prouver qu'ils n'ont pas été débiteurs, ou qu'ils ont amplement satisfait à ce qu'ils devaient; argumens par lesquels

* Extrait des notes prises par Franklin sur une conférence (en 1781) avec M. Grenville, qui cherchait à lui persuader de traiter de la paix avec l'Angleterre, sans le concours de la France, alliée de l'Amérique,

ils ne manquent pas de se laisser facilement persuader eux-mêmes. A et B sont étrangers l'un à l'autre; celui-ci est à la veille de se voir arrêté pour dettes; A lui prête l'argent nécessaire pour assurer sa liberté. B, devenu débiteur de A, s'acquitte au bout de quelque temps. Ne doitil rien de plus? Il a sans doute acquitté、 la dette pécuniaire; mais la dette de reconnaissance lui reste, et le laisse encore débiteur envers A, dont la commisération l'a secouru dans un si grand besoin. Si, par la suite, B trouve à son tour A dans la situation où il était lui-même quand ̧ celui-ci lui prêta son argent, il peut alors, s'acquitter, en partie, de la dette de reconnaissance, en lui prêtant pareille somme. Je dis en partic, et non entièrement; car lorsque A prêtait à B de l'ar-, gent, il n'avait existé aucun bienfait antérieur qui l'y engageât. C'est pourquoi je pense que si A se retrouve une seconde

fois dans le même besoin, B est tenu, s'il le peut, de lui rendre encore le même service.

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