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nistration une augmentation considérable. La guerre entre la France et l'Angleterre ayant éclaté de nouveau, Franklin proposa un plan d'union entre les colonies Américaines, pour se concerter et se soutenir dans la défense du pays, en organisant un gouvernement central formé d'unprésident nommé par le roi, et d'un grand conseil élu par les différentes colonies. Ce projet, adopté à l'unanimité par un congrès spécial de commissaires délégués par toutes les Colonies, fut cependant rejeté en Amérique, par les assemblées des provinces, comme accordant trop à la prérogative royale, et blámé en Angleterre comme trop favorable à la démocratie. L'adoption de ce projet n'aurait sans doute pas suffi pour cimenter une union perpétuelle et indissoluble entre l'Angleterre et l'Amérique; car il est dans la nature des choses que des colonics, lorsque l'âge de

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l'émancipations est arrivé pour elles, ne

de

s'accommodent d'aucun autre état que l'indépendance; mais la séparation des deux pays aurait, du moins, été retardée; ils ne se seraient détachés l'un de l'autre que par degrés, ou même ils auraient pu rester pour toujours unis ensemble par quelques liens, au lieu de briser violemment leur alliance, et de se séparer à jamais par un funeste déchirement. Il en a été autrement. « Ceux qui gouvernent, dit à ce sujet Franklin dans ses Mémoires, ayant à s'occuper de beaucoup d'affaires, n'aiment pas en général à se donner la peine d'examiner de nouveaux projets et de les mettre à exécution. Les meilleures mesures d'intérêt public sont rarement adoptées par une sagesse de prévision, elles sont forcées par l'occasion. »

Des troupes furent envoyées d'Angle

terre pour

la défense de l'Amérique. Franklin employa tous ses soins et usa de toute son activité pour maintenir la bonne harmonie entre les soldats et les habitans. Il veilla surtout avec sollicitude à ce que l'armée eût les approvisionnemens et les voies de transport nécessaires, et à ce que les chariots, chevaux et denrées fussent payés aux habitans: son crédit personnel, et surtout la foi générale attachée à sa parole, suffirent pour aplanir tous les obstacles. Il ne craigait pas d'engager, dans l'intérêt de la paix publique, une grande partie de sa fortune, et fit des avances considérables dont il eut beaucoup de peine dans la suite à obtenir l'entier remboursement. La défaite du général anglais Braddock, au fort Duquesne, ayant inspiré pour la sûreté des frontières de vives inquiétudes, il fut chargé d'organiser la dé

fense de la frontière du Nord-Ouest, et ne quitta le commandement que lorsqu'il eut fait construire trois forts à Béthléem pour protéger les établissemens des frères Moraves. Élu colonel d'un régiment de la milice à son retour à Philadelphie, il accepta cette nomination, que précédemment il avait refusée lors de la première formation de la milice volontaire, provoquée par lui pendant la guerre précédente.

Ce fut pendant cette guerre que se développèrent, avec beaucoup d'aigreur, les discussions entre l'Assemblée et le gouverncur de la province, qui, outre ses pouvoirs politiques et administratifs, avait charge de représenter les descendans du fondateur de la Colonie, Guillaume Penn, et de stipuler leurs intérêts. Ces descendans du fondateur, que l'on appelait les propriétaires, et qui avaient le droit de nom

mer le gouverneur, prétendaient que leurs vastes domaines devaient rester exempts de taxes; et en conséquence ils refusaient de supporter aucune part dans les contributions destinées à couvrir les dépenses de la guerre. Après beaucoup de débats longs et animés, dans lesquels Franklin, en toute occasion, embrassa vivement la cause du pays contre celle du privilège, l'assemblée prit la résolution d'adresser une pétition au roi, et elle chargea Franklin de ce message. Il arriva à Londres le 27 juillet 1757

C'est à cette époque de la vie de Franklin que s'arrêtent les Mémoires qu'ila laissés, et desquels ont été extraits, pour la . plus grande partie, les détails qui précèdent. On doit regretter vivement que le temps lui ait manqué pour les continuer. Il est peu de lectures plus attachantes et plus instructives. La sincérité de ses récits,

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