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commandent, cependant, comme toutes les autres, par cette alliance du bon sens, de la finesse et de la grâce, qui imprime le cachet de la plus heureuse originalité à tout ce qui est sorti de la plume du sage dont l'Amérique s'honore, et que la France, dont il aimait le séjour, a possédé pendant plusieurs an

nées.

Une édition élégante des opuscules de Franklin, en français et en anglais, a été publiée par M. A.-A. Renouard, en 1795; mais elle ne contenait que peu de morceaux. M. Castéra a donné à Paris, en l'an vi, à la suite de la partie des Mémoires seule connue à cette époque, un assez grand nombre

de pièces diverses. Notre recueil en contient de nouvelles. Toutes celles qui avaient déjà été traduites ont été soigneusement revues sur le texte original. Quelques recueils de ce genre ont aussi été imprimés en Angleterre; mais ils diffèrent de celui-ci par le choix et par l'ordre des pièces.

NOTICE SUR FRANKLIN.

IL a existé fort peu d'hommes qui se soient placés à un aussi haut rang que Franklin parmi les bienfaiteurs de l'humanité, et dont la vie offre autant de bons exemples à suivre et d'utiles leçons à recueillir. Philosophe comme l'était Socrate, il a étudié la morale sur lui-même, et ne s'est cru le droit de donner des leçons qu'après avoir d'abord appliqué ses préceptes à sa propre vie. Politique à-la-fois généreux et adroit, il a consacré ses efforts à éclairer les esprits, et à civiliser le monde; il n'a voulu être redevable de ses succès qu'à la persuasion; il n'a transigé sur aucun de ses devoirs, ni cédé aucun de ses droits; personne, autant que lui, n'a contribué à préparer l'émanci

pation des États-Unis d'Amérique, et à la consolider: immense évènement! dont toutes les conséquences sur le sort du monde sont loin d'être encore aperçues. Observateur patient et judicieux de la nature, il lui a dérobé plus d'un secret; c'est à son génie investigateur qu'est due l'invention des paratonnerres; et les usages les plus ordinaires de la vie se sont enrichis par les nombreuses applications qu'il a su faire des sciences. Sa triple gloire de moraliste, de citoyen et de savant, n'a été souillée par aucune tache, et son nom est un de ceux auxquels le genre humain n'attachera jamais que des souvenirs de reconnaissance. Le monde entier a retenu le beau vers de Turgot en son honneur:

Eripuit cœlo fulmen, sceptrumque tyrannis.

Dans ce vers concis et énergique, Fran

klin n'est pas apprécié tout entier ens'il faut le louer d'avoir arraché au

core;

ne faut

ciel la foudre, et le sceptre aux tyrans, il pas oublier dans son éloge qu'il a voulu et qu'il a su arracher de son âme les germes de vices toujours mêlés dans l'homme aux dispositions les plus nobles pour la vertu.

BENJAMIN FRANKLIN naquit à Boston, le 17 janvier 1706. Joseph Franklin son père, qui avait eu sept enfans de sa première femme, en eut d'Abiah Folgier, mère de Franklin, dix que leur mère nourrit tous, et qui parvinrent tous à l'âge de maturité. Joseph Franklin avait d'abord le dessein de consacrer à l'église Benjamin, le dernier de ses fils, comme la dîme de ses enfans; et, à huit ans, il l'envoya dans une école; mais renonçant à son projet, il le reprit chez lui, à dix ans, pour s'en faire aider dans sa pro

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