Slike stranica
PDF
ePub

sent: 1o Origine de la vie monastique; 2o Un pèlerinage à Troïtza; 3o Un solitaire de la grotte de Saint-Béat; 4o Réponse aux apologistes des moines ( cinq lettres). Le second ouvrage est intitulé: La Suisse allemande et cursion du Manch. Tome Ier. Paris, et Genève, J. Cherbuliez, 1856, iu-12 format anglais, de xxij et 366 pag., avec une gravure. Ce dernier ouvrage, que l'auteur a dédié à ses frères les Roumains, formera trois ou quatre volumes. La couverture du volume, publié en 1855, annonçait un second ouvrage de l'auteur sous le titre de Heures de bonheur, ou la Suisse en 1855. Nous pensons que c'est cet ouvrage qui a été publié sous le titre de la Suisse allemande. Ces deux ouvrages ont été imprimés sous le nom de la comtesse Dora d'Istria. Or, ce nom est un pseudonyme emprunté à l'Italie. Ce pseudonyme cache Mme la princesse Koltzoff ·Massalski, d'une famille noble beaucoup plus ancienne que celle des Romanoff, régnante en Russie, puisque la comtesse descend, d'après un livre de noblesse, incontestable même en Russie, le Livre de velours, de l'heureux chef des pirates des bords de la Baltique, fondateur de l'empire russe, de Rurick.

BIBLIOGRAPHIE.

LES LETTRES FRANÇAISES EN EUROPE

ET LES HISTORIENS ÉTRANGERS DE LA FRANCE.

Sciences.

1067. ANNUAIRE de l'enseignement MOYEN pour 1856, présenté à M. le Linistre de l'intérieur; par Fréd. H. [Frédéric Hennebert]. VIII année. Bruxelles, M. Hayez, 1856, pet. in-18 de 158 pages.

Aux renseignements administratifs M. F. Hennebert en joint toujours d'autres moins secs qui se rattachent directement à son sujet. Ainsi, dans l'Annuaire de cette année, l'on trouve, pp. 116 à 135: 1o un Nécrologe des fonctionnaires de l'enseignement moyen (8 personnes); 2o des Notices biograpliques (sur Édouard Morhange et Philippe Lesbroussart); 3o un Annuaire Inbliographique de 1855, c'est-à-dire la nomenclature, par ordre alphabé

que, des professeurs qui ont publié des ouvrages dans le cours de cette année, avec l'indication très exacte des ouvrages et articles de recueils qu'ils ont produits.

1068. DESCRIPTION physique, chimique et médicale des eaux alcalines iodurées et hydro-sulfurées de Krankonheil, près dé Tölz, dans la haute Bavière; par le D' Gustave Hofler, médecin du tribunal provincial royal et des eaux, etc. Fribourg en Brisgau, Herder (et Paris, Franck), 1856, in-8 de 46 pages, 1 fr. 50 c.

Littérature.

1069. CHANTS SACRÉS pour la Semaine sainte, le jour des Morts et la fête de Noël; par P.-A. Vieillard (bibliothécaire du Sénat), membre de diverses Sociétés académiques. Paris, Ledoyen, 1856, in-8 de 15 pag.

1070. DIALOGUE DE THOINETTE ET D'ALIZON, pièce inédite en patois lorFin du dix-septième siècle; publiée et annotée par M. Albert de la Fize

lière. Paris, impr. par Simon Raçon et C (J. Techener), 1856, in-18 de 32 pages, 5 fr.

Opuscule tiré à 65 exemplaires sur papier vergé (numérotés à la presse) et dix sur papier de Chine.

Les amateurs de productions en patois s'empresseront de se procurer cet opuscule, élégamment imprimé sur papier vergé.

Le Dialogue de Thoinette et d'Alizon est une plaisanterie du même caractère et de la même famille que les Caquets de l'accouchée, l'Evangile des quenouilles, dans la vieille littérature française, et certaines Scènes populaires d'Henri Monnier dans la littérature moderne.

1071. ÉPINES ET FLEURS, recueil poétique; par Mme J. Mussard, auteur du « Célibat». Genève, 1856, in-18, 3 fr. 50 c.

Voyez sur ce volume la « Revue critique de livres nouveaux », juillet 1856, pp. 198-200.

1072. FABLES NOUVELLES; par le chevalier de Châtelain, traducteur de Gay, de Chaucer (1), etc., etc. Deuxième édition. Londres, Wittaker and Co, et Paris, Franck, rue Richelieu, no 67, 1856, in-18 de vij et 230 pag., y compris 10 pag. de catalogue, avec lettres ornées, culs-de-lampes, etc., 4 fr.

et la

Le titre de ce volume, imprimé dans le genre des éditions elzeviriennes, genre que l'intelligent P. Jannet a mis à la mode, ne dit pas tout ce qu'il renferme, et nous allons y suppléer. On y trouve cinquante fables, cinq fables-légendes, trois poèmes dont voici les titres : la Partie d'échecs du Diable, légende artésienne, Deux Victoires: Nankin, Caboul, Bienfaisance; puis viennent des Pensées du cœur, et des Poésies diverses, au nombre de treize pièces. Les fables de M. Châtelain en valent bien d'autres, et pourtant il n'a pas la prétention, comme l'a eu l'un de nos plus grands poètes (dans le « Conseiller du Peuple »), d'être plus moral que maître Jean, et de parler mieux au cœur des enfants que l'immortel fabuliste. Dans une pièce de vers intitulée le Vent, la Pluie, la Gelée, le Palais et l'Intendant », qui sert d'introduction à son recueil, M. Châtelain reconnaît que

Jadis des écrivains fameux,

Gay, Lafontaine, Arnauld, Florian, Andrieux,
De la morale élevant l'édifice,

Impitoyablement ont démasqué le vice,

Et l'erreur au front nébuleux.

De leurs vers élégants, dictés par le génie,
Nous savourons encore la suave harmonie ;
Et disons-le, plus d'un sot corrigé

S'il ne les eût pas lus, n'aurait jamais changé.

Du reste, les fables de M. Châtelain, dont une grande partie a été composée en France et imprimée dans des recueils français, ne sont pas destinées à la jeunesse, mais aux grands enfants, qui trouveront du charme à les lire. Parmi les poésies diverses de ce volume, nous avons trouvé la pièce suivante, que nous nous faisons un plaisir de reproduire ici.

A MOLIÈRE

LE 15 JANVIER, JOUR ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE.

Tu veux savoir, ami Molière,

Ce qu'on pense de tes écrits,

(1) La fleur et la feuille, trad. de Chaucer en vers français, avec le texte en regard. Londres, W. Jeffs, in-18, 2 shell. 6 p. L'auteur annonce, pour paraître prochainement, les Beautés de la poésie anglaise, qui renfermeront des traductions de 236 poètes anglais.

Et dans cet âge de lumière,
Que de gens par eux sont guéris?
Ce soir même, à l'apothéose,
Nous verrons proclamer tes droits...
ET TARTUFFE?... c'est autre chose,
Je suis discret et je le dois.

Des Fâcheux la race incommode
Ne s'éteindra qu'avec le temps,
Mais Trissotin n'est plus de mode,
Vadius n'a plus de chalands;
De ces messieurs, ni vers ni prose
Ne seraient fètés aujourd'hui....
ET TARTUFFE?... c'est autre chose,
Mais... je ne parlais pas de lui.

A la coquette Céliméne
Les amants ont donné congé,
Si parfois en souffre sa chaîne,
Ce n'est qu'un caprice obligé :
D'Arsinoe le ciel dispose,

C'est un ange... un peu médisant...
ET TARTUFFE?... c'est autre chose,
Mais pardon, je suis bien pensant.
Je Médecin est un homme habile,
Pour un Purgon dont on se rit,
Les Fraters se compte par mille,
Nobles de talents et d'esprit :
La mort, à leur voix, se repose,
L'humanité les en bénit...

ET TARTUFFE?... c'est autre chose,
Tartuffe!... chut!... j'entends du bruit.

Le Mari, fidèle à l'usage,

Est ce qu'il fut, ce qu'il sera ;
C'est un trousseau de mariage
Que la f mme veut et voudra :
La Sorbonne, dit-on, propose,
Pleine d'indulgence pour le cas...
ET TARTUFFE?... c'est autre chose,
Le saint homme ! parlons plus bas.
Le Marquis, pour payer ses dettes,
S'abaisse aux financiers emplois,
Les gambades et les sornettes
Ne sont plus de l'argent bourgeois;
Dans la tombe Jourdain repose,
C'était un homme précieux!...

ET TARTUFFE?... c'est autre chose,
JAMAIS IL NE SE PORTA MIEUX.

1073. Poétique d'HORACE (la), ou le second livre de ses Épitres. Traduction en vers par Adolphe Mathieu, conservateur-adjoint à la Bibliothèque royale, professeur agrégé à l'Université de Liége, membre correspondant de l'Académie royale de Belgique. Gand, impr. et lithogr. de De Busscher frères, 1855, in-8 de 78 pages.

On lit à la fin de cette traduction : « Ceci n'est qu'un essai. De nombreux passages ont besoin d'être retouchés ou entièrement refaits L'auteur y pourvoira, si Dieu lui prête vie, dans une seconde édition. — Il s'est conformé au texte d'un magnifique exemplaire (manuscrit) d'Horace, de la recension de Vettius-Agorius-Basilius Mavortius, qui figure sous le no 9776 à la Bibliothèque de Bourgogne, aujourd'hui Bibliothèque royale (2e section). Cet exemplaire haut de 29 centim., est du commencement du Xe siècle ». M. Mathieu avait fait imprimer précédemment l'Art poétique d'Horace.

1o Épitre aux Pisons. Gand, 1855, in-8 de 39 pages; 2o Épître à Auguste. Gand, 1855, in-8 de 23 pages. En réunissant ces deux traductions sous le titre de « Poétique d'Horace » il y a ajouté l'Épître à Jules Florus.

1074. Tragédie françoise du Sacrifice d'Abraham, auteur Théodore de Bèze. (Reimprimé fidèlement sur l'édition de Genève, 1576). Genève (et Paris), J. Cherbuliez, 1856, in-12, 1 fr.

Voyez sur cette pièce la « Revue critique de livres nouveaux », juillet 1856, pp. 195-98.

Histoire.

1075. EGLISES (les) ET MONASTÈRES DE PARIS. Pièces en prose et en vers des IX®, XIII et XIVe siècles, publiées d'après les manuscrits, avec notes et préfaces, par H.-L. Bordier, membre de la Société impériale des antiquaires de France. Paris, Aubry, 1856, in-12 de 117 pages, cartonné, 5 fr. Ce volume, formant le tome IX du Trésor des pièces rares ou inédites, n'a été tiré qu'à 355 exemplaires: 330 sur papier vergé; 4 sur papier de Chine; 8 sur papier de couleur; 8 sur papier vélin; 2 sur peau de vélin.

Nous avons lu avec un vif plaisir, un curieux volume que vient de publier le libraire Aubry, dans son Trésor des pièces rares ou inédites. Cet ouvrage a pour titre Les Églises et Monastères de Paris, pièces en vers et en prose des IX, XIIIe et XIV siècles.

Cette publication n'a pas seulement un intérêt de curiosité, elle est encore utile. On trouve réunis dans ce livre des renseignements et des indications qu'il faudrait chercher dans les volumineux ouvrages des auteurs qui ont écrit sur l'ancien Paris, et sans la certitude de les y trouver toujours.

[ocr errors]

Le livre commence par une introduction de M. Bordier, membre de la Société imperiale des antiquaires de France. Vient ensuite une pièce de vers intitulée: les Moustiers de Paris, qui avait déjà paru dans le recueil de «Fabliaux et Contes publiés par Méon, en 1808. Ces vers énumèrent, dans une nomenclature un peu sèche, les édifices religieux du XIIIe siècle; mais les notes nombreuses de M. Bordier suppléent largement à l'insuffisance du texte. Cette pièce de vers est suivie d'une seconde presque inédite qui fait connaître les églises et les monastères de Paris, en 1325, et qui donne quelques details sur ces établissements. L'ouvrage est terminé par un document inédit du IXe siècle; c'est une notice des terres possédées à Paris par l'abbaye de Saint-Maur, appelée alors Saint-Pierre-des-Fossés. L'on y voit des détails fort intéressants.

Pour donner une idée de ce que renferme ce volume, nous dirons seule. ment qu'on y trouve environ 550 noms d'églises, monastères, chapelles, etc. Voici le second ouvrage sur le vieux Paris, que le libraire Aubry nous donne dans le Trésor des pièces rares ou inédites. Le premier est une Description de la ville de Paris au XVe siècle, par Guillebert de Metz. Nous l'ercourageons à persévérer dans cette voie. Les ouvrages sur l'ancien Paris sont d'autant plus précieux, que les embellissements de la capitale font disparaître chaque jour ce qu'il en reste encore, et que bientôt, hélas, nous n'aurons plus qu'un Paris très beau, il est vrai, mais tout à fait neuf. Charles BRUNET.

1076. ÉTUDE SUR L'Histoire de L'HUMANITÉ. Le Christianisme (Histoir du droit des gens et des relations internationales, t. IV); par F. Laurent, professeur à l'Université de Gand. Gand, Hoste, 1855, gr. in-8 de iv et 548 pages, 6 fr. 50 c.

Le livre que M. Laurent a publié l'année dernière sous ce titre a excité

bien des colères, et cependant il nous semble inoffensif. Ce ne sont pas les travaux des idéologues qui soustrairont la Société à la domination ultramontaine; c'est l'enseignement de la réalité, c'est une connaissance parfaite de l'Histoire vraie. Attribuer au Christianisme une influence qui n'appartient qu'à l'Église, c'est-à-dire à l'organisation politique du sacerdoce, c'est renoncer à la recherche de la vérité matérielle pour se perdre dans la spéculation.

J'ai déjà eu l'occasion de le faire remarquer le Christianisme à son origine était une religion de circonstance; c'était la philosophie du malheur, enseignant la résignation, l'humilité, le pardon des injures, toutes vertus fort commodes pour ceux qui succombent, mais vertus négatives, impuissantes comme le fatalisme d'Orient. Tandis que les peuples modernes, quand ils sont opprimés, secouent violemment le joug et se soulèvent contre l'oppresseur; c'était au Ciel que, dans leur désespoir, ces vieilles races, succombant sous le poids de la tyrannie, demandaient leur délivrance. Il leur fallait un Messie qui vînt les sauver, et, quand elles en eurent trouvé un, ce ne fut point pour le suivre à la conquête de la liberté; ce fut pour se faire montrer le chemin d'une autre vie, et pour professer bien secrètement, dans des cavernes impénétrables, des doctrines plus que pacifiques.

Je le demande à M. Laurent de pareilles doctrines, professées par de pareils hommes, étaient-elles capables de régénérer la Société ? Je trouve sa réponse à la page 99 de son livre : « Ce n'est qu'après bien des siècles, dit-il, que le principe de l'égalité chrétienne fut réalisé. Lorsque les Barbares envahirent le monde romain, l'esclavage existait encore dans toute la dureté païenne. Pour que l'égalité religieuse produisit l'égalité civile, il a fallu l'influence de la race germanique... »

J'enregistre avec d'autant plus de plaisir ce demi-aveu, arraché par l'évidence à M. Laurent, que, dans une note qui me concerne, il semble éprouver peu de sympathie pour le Germanisme. Sauf la forme peu civilisée de cette note, je ne lui en fais pas un reproche : chacun a sa manière de voir. Quant à moi, je demeure persuadé, aujourd'hui comme il y a dix ans, que c'est aux Barbares seuls qu'appartient l'honneur d'avoir fondé l'égalité civile. Je ne crois pas à l'influence sociale du Christianisme agissant comme pure doctrine, et abstraction faite du culte organisé et de ses ministres.

Renfermée dans le domaine de la pensée, cette doctrine n'eût pas produit plus de résultats que celle de Pythagore, de Platon, de Fourier, ou que la doctrine de l'unité enseignée par M. Laurent lui-même. En effet, quel est le peuple capable de comprendre ces théories abstraites, celle de Christ surtout, qui exclut toutes les formes, qui tend à séparer l'àme du corps, l'esprit de la matière, à faire de l'homme deux êtres bien distincts, appartenant l'un à la Terre, l'autre au Ciel : théorie qui exige une telle élévation de pensée, une telle abnégation des choses terrestres, qu'il n'est donné qu'aux imaginations les plus ardentes, aux esprits les plus poétiques, de pouvoir y prétendre?

Les Barbares étaient peu poètes; ils ne brillaient pas par l'imagination. Pour faire agir le Christianisme sur leur esprit, il fallait nécessairement qu'on le transformât; qu'on le fit passer de l'état philosophique à l'état pratique; qu'on donnât un corps à ce que Jésus-Christ avait annoncé n'être qu'esprit et vie. Ce fut l'œuvre de l'Église. Des doctrines chrétiennes elle n'adopta que ce qui pouvait servir à ses vues politiques; elle ne propagea d'autres idées que celles qui pouvaient la conduire à la domination du

« PrethodnaNastavi »