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une chose; qui, quand il mourait sans enfuts, la laissait à ses frères comme un bérage, dans son intérêt, pour lui susciter des enfants; qui lui adjoignait tant d'autres femmes qu'il voulait, tandis qu'elle ne pouvait avoir qu'un mari, et qui la répudiait ou la renvoyait suivant son caprice, sans qu'elle pût le répudier lui-même."

Mais Jésus rend à la femme sa dignité et son égalité, et détruit l'ancien mariage pour le remplacer par un nouveau mariage dans le royaume de Dieu; puisqu'il n'y aura plus de riches, les hommes n'achèteront plus les femmes; la femme qui entrera dans le royaume de Dieu passera de la mort à la vie, et deviendra fille de Dieu, tout comme l'homme deviendra fils de Dieu; par conséquent elle deviendra l'égale de l'homme, elle choisira comme elle sera choisie; le inari n'aura qu'une femme et lui devra fidélité, comme la femme n'aura qu'un mari et devra lui rester fidèle, et le mari ne pourra pas plus répudier capricieusement qu'être Tépudié (Matth. xx11, 23-30; Marc. xi, 18; Luc. xv, 27-37).

« Encore une fois, la femme sera l'égale de l'homme dans le royaume de Dieu; et quand Jésus dit que celui qui, pour le suivre, quittera sa mère ou ses sœurs, ou sa femme, ou ses enfants aura, dans le royaume de Dieu, cent fois plus de mères, d'enfants, de sœurs et de frères, il ne dit pas qu'il aura cent fois plus de femmes, et il veut dire, comme l'apôtre Paul le dit formellement (I Tim. v, 2), que tous les hommes doivent avoir pour toutes les femmes âgées le même respect que pour leurs mères, pour toutes les jeunes femmes la même amitié, chaste et pure que pour leurs sœurs, pour toutes les petites filles la même tendresse protectrice que pour leurs propres enfants; tandis qu'ils seront aimés par ces femmes et par ces enfants comme des fils, ou comme des frères, ou comme des pères.

« Quelle amélioration dans le sort de la femme, comme dans celui de l'enfant et de l'homme!

« Et Jésus exprime la même idée quand il dit que celui qui fait la volonté de Dieu est sou frère, sa sœur, sa mère (Matth. x11, 50); car s'il aime cet homme-là comme une mère ou comme une sœur, à plus forte raison les femmes qui font la volonté de son Père sout pour lui des mères et des sœurs.

«<l exprime encore le même sentiment quand, sur la croix, près de son dernier Soupir, apercevant sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait le plus, il dit à sa mère : Femme, voilà votre fils; et à son disciple: Voilà votre mère, comme s'il voulait manifester, à son moment suprême, que sa plus tendre et sa plus vive sollicitude est pour les femmes, et que l'humanité, régénérée par sa doctrine de fraternité, doit ne former qu'une famille unie par l'amour maternel et la piété filiale!

« Aimez donc, 6 femmes, ce Jésus qui vous a tant aimées! mais aimez-le en esprit et en cœur, comme des filles de Dieu,

éclairées et libres, remplies du sentiment de votre dignité! Aimez surtout et propa,ez sa doctrine fraternelle!

a Enfants. Sous le règne de Satan, les parents et les enfants étaient sans amour les uns pour les autres. Mais les prophetes annoncent depuis longtemps que, dans le royaume de Dieu, l'amour paternel et l'amour filial auront toute leur puissance. (Malac. iv, 6).

« Nous avons vu combien Jésus s'intéresse aux enfants, ce qui précède prouve encore combien il désire qu'on les nourrisse de sa doctrine de fraternité, et que toutes les femmes et tous les hommes les entourent de leur affectueuse surveillance pour en faire de vrais enfants de Dieu.

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§ XIII. Perfectionnement intellectuel et moral. C'est le prophète Joël qui disait: Dans les derniers temps, dit le Seigneur, je répandrai de mon esprit sur toute chair : vos fils et vos filles prophétiseront; vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. En ces jours-là je répandrai de mon esprit sur mes serviteurs et mes seyvantes, et ils prophétiseront (Joël 11, 28; Actes, 11, 17, 18).

« Jésus affirme que Dieu est esprit et lumière par conséquent, dans son royaume, il rendra l'homme esprit et lumière, perfec tionnera son intelligence et lui procurera les ineffables jouissances de l'esprit, de l'âme et du cœur.

« Jésus affirme que, dans le royaume de Dieu, les hommes, devenus alors vrais enfants de Dieu, verront et connaîtront Dieu (Matth. v, 8): par conséquent, la nature et tous ses phénomènes n'auront plus de mystères pour eux; et les sciences de toute espèce s'élèveront au dernier degré de perfection.

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§ XIV. Régénération. Nous avons vu Jésus dire qu'il est impossible aux riches d'entrer dans le royaume des cieux, et ses disciples lui demander quelle serait leur récompense, à eux qui avaient tout quitté pour le suivre. Jésus leur répond : Pour vous qui m'avez suivi, lorsqu'au temps de la régénération, le Fils de l'homme sera assis sur le trône de sa gloire, vous jugerez les douze tribus d'Israël (Matth. xix, 22 et suiv).

« L'apôtre Pierre dira aussi : Témoignezvous sans cesse une tendresse qui vienne du fond du cœur, puisque vous avez été régénérés par la parole de Dieu, qui vous a été annoncée par l'Evangile (I Petr. 1, 22 à 25).

<< Ainsi, le royaume de Dieu est une régération de l'humanité, une résurrection, une vie nouvelle, un état nouveau.

:

« § XV. Etat parfait. Voyez les conséquences de l'idéal chrétien pour Paul Ce que nous avons maintenant de science et de prophétie est très-imparfait; mais lorsque nous serons dans l'état parfait, tout ce qui est imparfait sera aboli (1 Cor. xIII, 9, 10).

«Il reconnait que la charité ne cessera jamais parce qu'elle est parfaite en elle-même et qu'elle est la base éternelle du royaume de Dieu; mais il déclare que les prophéties,

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tes langues et les sciences d'alors seront modifiées, parce qu'elles sont actuellement imparfaites et qu'elles auront à se transformer dans le royaume de Dieu, qui est la perfection. Quand j'étais enfant, dit-i. en substance, je parlais conme un enfant, je jugeais et je pensais comme un enfant; mais lorsque je suis devenu homme, j'ai pensé, jugé et parlé comme un homme. De même, aujourd'hui, dans notre état d'enfance et d'imperfection, tout est « pour nous énigme, mystère, incertitude, landis que dans l'état de virilité et de perfection, tout sera pour nous réalité, certitude et clarté (I Cor XII, 8-12). » Si, chez nous, dit-il en substance, l'homme extérieur (ou matériel) se détruit, l'homme intérieur (ou spirituel) se renouvelle (ou se perfectionne) de jour en jour... Nous considérerons moins les choses visibles que les invisibles, parce que les premières sont temporelles, tandis que les secondes sont éternelles (II Cor. ix, 16-18).

§ XVI. Saint, sainteté. La sainteté ou la pureté est l'un des attributs de la Divinité. Dieu est appelé saint et le saint des saints.

«Les hommes les plus purs et les plus vénérables sont appelés saints ou justes.

Moïse annonçait une nation sainte, et les prophètes un peuple saint.

Les apôtres et les disciples seront appelés saints.

Et dans le royaume de Dieu, tous seront saints ou parfaits par la fraternité.

Ecoutez l'apôire Jean: Mes bien-aimés, nous sommes déjà enfants de Dieu, mais ce que nous serons un jour ne paraît pas encore. Nous savons que lorsque Jésus-Christ se montrera dans sa gloire, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Et quiconque a cette espérance en lui, se sanctifie comme il est saint lui-même. (I Jean, 1, 2, 3.)

a Ainsi toujours la même idée; dans le royaume de Dieu ou dans l'idéal social, Thomme sera pur, parfait et saint.

a §XVII. Plus de crainte. C'est l'apôtre Jean qui va parler: Dieu est amour; et ainsi, quiconque demeure dans l'amour (ou pratique la charité fraternelle), demeure en Dieu el Dieu demeure en lui (ou l'anime et l'inspire). La perfection de notre amour envers Dieu consiste à nous remplir de confiance pour le jour du jugement, parce que nous sommes tels en ce monde que Dieu est luiméme (c'est-à-dire purs et presque parfaits). La crainte ne se trouve point avec la charité, mais la charité parfaite chasse la crainte, et celui qui craint n'est point parfait dans la charité (1 Joan. IV, 16-18).

Ainsi, dans le royaume de Dieu, avec la fraternité, plus de crainte d'aucune espèce, parce que la fraternité purifie de tous les vices et prévient tous les crimes.

Ainsi plus de soucis du lendemain et plus de crainte quelle confiance, quelle force, quelle vie nouvelle pour l'humanité ! « § XVIII. Grandeur de l'homme. - Jésus

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dit au peuple: Jean-Baptiste était un proph`te et même plus qu'un prophète, c'est l'ange envoyé pour préparer la voie... Entre tous ceux qui sont nés des femmes, il n'y en a point eu de plus grand que Jean-Baptiste: mais le plus petit dans le royaume de Dieu sera plus grand que lui (Matth. vi, 11).

« Et nous l'avons vu dire que tous ses disciples, c'est-à-dire tous les hommes, quand le règne de Dieu serait arrivé, feraient des œuvres qui surpasseraient les siennes.

<«< Ainsi, c'est Jésus lui-même qui le déclare, dans le royaume de Dieu, l'humanité sera grande et plus grande que toutes les grandeurs du passé.

༥ § XIX. Culte.- Jésus recommande d'aimer Dieu de tout son cœur; et c'est bien naturel et bien facile, puisque c'est le meilleur des pères mais ce n'est pas un culte idolâtre et stérile qu'il demande pour manifester son amour envers Dieu; nous avons déjà vu que, pour lui, la meilleure manière d'aimer et d'adorer Dieu, c'est de pratiquer la fraternité.

« Dans le royaume de Dieu, le culte consiste donc dans les bonnes œuvres, dans le respect pour la volonté de Dieu, dans l'imitation de la conduite de Jésus.

<«< Aussi, Jésus dit-il que Dieu doit être adoré en esprit et en vérité (Joan. iv, 24).

« Et écoutez l'apôtre Jacques: La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père est celle-ci visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et se préserver de la corruption de ce siècle (Jac. 1, 27).

« Et écoutez encore l'apôtre Paul: Je vous conjure, mes frères, d'offrir à Dieu vos corps comme une hostie vivante, sainte et agréable à ses yeux, ce qui est de votre part le scul culte raisonnable (Rom. xi, 1-2).

« Et nous avons déjà vu ce qu'ajoute Paul, qu'il ne faut pas se conformer aux usages du siècle, mais qu'il faut transformer et renouveler son esprit, rechercher et accomplir la volonté de Dieu en pratiquant tout ce qui est bon et parfait à ses yeux.

« Aussi, nous verrons l'apôtre Jean, dans son Apocalypse, déclarer qu'il n'y a point de temple dans la nouvelle Jérusalem, parce que Dieu s'y trouve adoré par tout un peuple parfait et par une nation sainte. Jésus nous a faits prêtres et rois pour notre Dieu, dira-t-il, et nous régnerons sur la terre (Apoc. 1, 6; v, 10.)

Et l'apôtre Paul répète souvent que l'homme doit se conduire comme étant luimême le temple du Dieu qui le remplit de son esprit (1 Cor. ш, 16-17; vi, 19; II Cor. vi, 16; Hebr. m, 6; 1 Petr. 1, 5).

«§ XX. Multiplication des pains. - Rien n'étant plus connu que cette partie de l'Evangile, nous nous bornerons à rappeler le fait en deux mots :

« Cinq mille hommes, sans compter leurs femmes et leurs enfants, se trouvant réunis, et Jésus n'ayant que cinq pains et deux poissons pour les nourrir, il rompt ces pains et ces poissons et les fait distribuer de manière

qu ils suffisent pour rassasier toute cette multitude, et qu'il en reste encore une telle quantité qu'on en remplit neuf corbeilles.

« Une autre fois, il nourrit de même quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants, avec quatre pains et deux poissons, en faisant remplir sept corbeilles avec le reste (Matth. xiv, 15-22; xv, 32-39; Marc. vi, 35 44; Joan. vi, 1-14).

a Voilà la multiplication des pains.

« Les uns affirment que c'est un miracle, tandis que d'autres soutiennent que ce n'est qu'une parabole, signifiant que, dans le royaume de Dieu, toutes les ressources et tous les efforts du peuple étant mis en commun, quelque faible que soit l'apport de chacun, il se trouvera suffisant et même au-delà pour ce qui sera nécessaire à tous les besoins.

« Pour nous, nous ne voulons pas examiner ici la question; nous admettons le miracle puisque nous admettons que Jésus est Dieu mais nous remarquons avec autant de reconnaissance que d'admiration, sa sollicitude et son amour pour le peuple; et quand c'est un Dieu qui donne un pareil exemple, en se confondant lui-même avec le peuple, comment les grands et les riches. peuvent-ils mettre si peu d'empressement à l'imiter dans ce cas comme dans tous les autres?

«Noces de Cana. Jean', qui parle seul de ces noces, les place au début de la prédication de Jésus, et les rapporte comme le premier de ses miracles.

I raconte que Jésus fut convié, avec sa mère et ses disciples, à des noces à Cana en Galilée, et que, le vin venant à manquer, il changea en excellent vin l'eau qui remplissait six grandes urnes de pierres (Joan. I, 1-11).

« Nous n'examinons pas ici si ce n'est pas une parabole de Jean, analogue à celle de la multiplication des pains, et pour exprimer l'abondance, l'union et la joie qui naîtront dans le royaume de Dieu nous admettons le miracle présenté comme une preuve qu'il est Dieu, ce Jésus qui prescrit la fraternité et l'égalité.

«§ XXV. Apocalypse de Jean - Un ange, dit-il, sonna de la trompette, et on entendit de grandes voix dans le ciel qui disaient : Le règne de ce monde a passé à Dieu et à son Christ, et il regnera dans le siècle des siècles. « Voilà le règne ou le royaume de Dicu annoncé.

« Vingt-quatre vieillards assis sur des trônes devant Dieu se prosternèrent et l'adorèrent en disant: Nous vous rendons grâce, Dieu tout puissant, de ce que vous êtes entréen possession de votre royaume, et de ce que vous avez commencé votre règne. Les nations se sont irritées (contre leurs oppresseurs), et le temps de votre colère est arrivé, le temps de juger les morts (les rebelles qui n'ont pas voulu se vivifier par la doctrine) et de récompenser les saints, vos serviteurs, petits et grands, et d'exterminer ceux qui ont corrompu la terre (Apoc. xi, 15-18).

« Voilà le règne de Dieu commencé. « Puis, Jean voit l'arche de la nouvelle alliance.

<< Puis il voit le combat, dans le ciel, de Michel et ses anges, contre Satan et ses anges qui sont vaincus et précipités. Et alors il entend dans le ciel une voix qui crie Maintenant est établi le salut (de l'hu manité), le règne de Dieu et la puissance de son Christ, parce que Satan, le perpétuel accusateur de nos frires, est enfin précipité. Nos frères l'ont vaincu par la parole (où la doctrine) et par le sang de Jésus; et pour le vaincre ils ont méprisé la vie jusqu'à braver la mort (Apoc. xii, 7-11).

Ainsi, Satan régnait surtout par l'accusation (ou la calomnie), et voici son règne qui finit quand le règne de Dieu commence.

Puis il annonce la publication de l'Evangile sur toute la terre, et la puissance de la parole de Dieu ou de la doctrine de Jésus (xx, 6).

« Mais quelle félicité apporteront la parole et le règne de Dieu? Ecoutez bien! Jean va la décrire Qui sont ceux-ci qui sont vêtus de robes blanches? et d'où sont-ils venus? Et il me dit: Ce sont ceux qui sont venus ici après avoir passé par la grande tribulation, et qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l'Agneau. C'est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et ils le servent jour et nuit dans son temple; et celui qui est assis sur le trône les couvrira comme une tente. Ils n'auront plus ni faim ni soif, et le soleil, ni aucun souffle brûlant ne les incommodera plus; parce

l'Agneau, qui est au milieu du trône, sera leur pasteur, et il les conduira aux sources d'eaux vivantes, et Dieu essuiera toutes les larmes de leurs yeux (Apoc. vi, 13-17).

« Voilà le bon Pasteur du grand et unique troupeau jouissant de l'abondance dans de gras pâturages arrosés par des caux vivifiantes.

« Et voici de bien autres changements! Il me dit encore: Tout est accompli. Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. Je donnerai gratuitement à boire de la source d'eau vive à celui qui aura soif. Celui qui sera victorieux possèdera ces choses, et je serai son Dieu, et il sera mon fils (Apoc. xx!

6, 7).

« Voilà encore de l'abondance et de la liberté dans le royaume de Dieu. Tout y sera donné gratuitement et sans que l'argent soit nécessaire, comme disait Isaie.

« Ecoutez la description de la cité sainte! « Description de la nouvelle Jérusalem.

L'ange me montra la sainte Jérusalem, la ville qui descendait du ciel, illuminée de la clarté de Dieu. Il y avait une grande et haute muraille avec douze portes, trois au nord, et trois au midi, trois à l'orient et trois à l'occident. La muraille était de jaspe, la ville d'un or pur, semblable à du verre transparent t très-clair. Les douze fondements étaient ornés de pierres précieuses de toutes espèces, juspe, saphir, calcédoine, émeraude, etc. Les douze portes étaient douze perles, et chaque porte était une immense perle. La place de la ville était d'un or pur, transparent comme

du verre. Je ne vis point de temple dans la rille, parce que Dieu en est le temple. Cette ville n'a pas besoin d'être éclairée par le soleil ou par la lune, parce que c'est la lumière de Dieu qui l'éclaire. Les nations marcheront à la clarté de sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire et leur honneur... Il me montra encore un fleuve d'eau vive, claire comme du cristal, qui coulait du trône de Dieu (Apoc. xxi et xxii).

Voilà-t-il de la magnificence, de la richesse de l'art, dans la nouvelle Jérusalem!!!... Et point de temple! seulement l'amour de Dieu manifesté partout en l'imitant,

Après cette brillante description de la nouvelle Jérusalem, Jean ajoute: Au milieu de la place publique, et sur les deux bords du fleuve, était l'arbre de vie qui donne du fruit, à chacun des douze mois, et les feuilles de l'arbre servent à rendre la santé aux nations (Apoc. XXII, 2). Mais cet arbre de vie, c'est celui qui se trouvait, d'après Moïse, dans Eden, ou le paradis terrestre... Le royaume de Dieu doit donc rendre ou renouveler le paradis terrestre!!!... (Apoc. 1, 7).

L'Apôtre continue: Il n'y aura là plus rien qui soit digne de condamnation, ni de réprobation (plus de crimes, ni de vices); mais Dieu et l'Agneau y auront leur trône règneront seuls et souverainement), et les hommes seront tous leurs serviteurs fidèles (Apoc. xxII, 3). Ce sera un peuple parfait, une nation sainte, des cœurs purs, des imitaleurs de Dieu, sans péché, sans crimes et sans vices!

«CHAP. VIII, § IV. Comment arrivera le règne de Dieu. Les Pharisiens lui demandant un jour quand viendrait le royaume de Dieu, Jésus leur répond: Le royaume de Dieu ne tiendra point d'une manière qui le fasse remarquer, et on ne dira point: Il est ici ou il est là! car, dès à présent, le royaume de Dieu est déjà au milieu de vous (Luc. XVII, 20-21).

«Quand ses disciples le pressent de questions à ce sujet, Jésus leur déclare qu'auparavant il y aura beaucoup de grands événements, des faux Christs et des faux prophètes (qui feront des miracles et séduiront), des divisions et des apostasies, des persécutions et des supplices, des bruits de guerre et des guerres, des famines et des pestes, des Tremblements de terre et des révoltes, des guerres civiles et des révolutions, (Matth. III). L'affliction de ce temps-là, dit-il, sera si grande qu'il n'y en a jamais eu de pareille depuis le commencement du monde jusqu'à présent et qu'il n'y en aura jamais (Matth. XXIV, 21).

Il ajoute qu'alors l'Evangile sera prêché sur toute la terre et à toutes les nations.

Puis il ajoute encore: Alors le soleil l'obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées (Matth. XXIV, 20). Et sur la terre, les nations seront terrifiées par l'effroyable bruit de la mer et l'agitation de ses flots (Luc. xxi, 23).

Puis il ajoute encore: Lorsque vous verrez arriver ces choses, sachez que le royaume

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«Que signifie tout cela? Est-ce un enchaînement de miracles réels, ou seulement une longue parabole par laquelle Jésus, qui veut certainement détruire toute espèce de domination pour établir la fraternité, explique combien Satan et ses instruments résisteront, avant qu'ils soient précipités du haut de leur puissance? Nous verrous plus tard.

« Ce que Jésus veut surtout bien faire comprendre, c'est que le jour et l'heure sont incertains, et qu'il faut s'y préparer, afin d'être toujours prêt.

«Il dit que le règne de Dieu arrivera inopinément, subitement, rapidement comme un éclair, ou comme un voleur qu'on n'attend pas, ou comme est arrivé le déluge, avaut lequel, jusqu'à sa veille, les hommes mangeai nt, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, sans se douter qu'il allait les engloutir. Prenez garde, dit-il, peur que vos cœurs ne s'appesantissent par l'excès des viandes et du vin, et par les inquiétudes de cette vie, et que le jour du royaume de Dieu ne vienne tout d'un coup vous surprendre; car il enveloppera comme un filet tous ceux qui habitent sur la surface de la terre (Luc. xxi, 34-35). Veillez donc tous, parce que vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur doit venir ! Si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerail sans aucun doute et il ne laisserait pas envahir sa maison. Tenez-vous donc aussi, vous autres, toujours prêts, parce que le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas (Matth. xxiv).

<< Puis il leur raconte quatre paraboles, du serviteur, du portier, des dix vierges et des talents, et termine par le fameux jugement dernier.

« Parabole du portier. Un homme, s'en allant faire un voyage, laisse sa maison aux soins de ses serviteurs, marquant à chacun ce qu'il doit faire et recommandant au portier d'être vigilant.

« Et Jésus ajoute : Veillez de même, puisque vous ne savez pas quand le maître de la maison doit venir, si ce sera le soir ou à minuit, au chant du coq ou au matin, de peur que, survenant tout d'un coup, il ne vous trouve endormis. Or, ce que je vous dis, je le dis à tous veillez (Marc. xi, 34-37).

a Parabole des dix Vierges. Le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, s'en allerent an devant de l'époux el de l'épouse. Cinq étaient folles et cinq étaient sages. Les folles ne prirent point d'huile, mais les sages en prirent dans des vases avec leurs lampes. Et l'époux tardant à venir, elles s'endormirent toutes. Sur le minuit, on entendit crier : Voici l'époux, allez au devant de lui! Aussitôt loutes ces vierges se levèrent et préparérent leurs lampes; mais les folles direni aux sages: Donnez-nous de votre huile, parce que nos lampes s'éteignent. Les sages leur répondirent: Allez plutôt à ceux qui en vendent.

Mais, pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux vint; et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée. Enfin, les autres vierges vinrent aussi et lui dirent: Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous ! Mais il leur répondit: Je ne vous connais point.

« Et que signifie cette parabole ? Ne veutelle pas dire que l'époux, c'est Dieu; l'arrivée de l'époux, c'est l'arrivée du règne de Dieu; l'huile, ce sont les bonnes œuvres, les bonnes actions, la bonne conduite, le respect pour la volonté de Dieu, en un mot la pratique de la fraternité, qui éclairent comme une lampe, qui font briller comme une lumière, qui préparent à entrer dans le royaume de Dieu et rendent digne d'y entrer?

« Aussi Jésus ajoute-t-il, en s'adressant à ses disciples Veillez donc, parce que vous ne savez pas ni le jour ni l'heure (de l'arrivée du règne de Dieu) (Matth. xxv, 1-13).

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Parabole des talents. « Nous n'en rapportons que la substance: « Un homme, qui part pour un long voyage, appelle ses << serviteurs et leur confie sa fortune, re<< mettant cinq talents à l'un, deux à un autre, a un à un troisième, suivant la capacité de « chacun d'eux. Le premier trafique avec « les cinq talents, en gagne cinq autres; le second en gagne deux; mais le troisième << enfouit son talent dans la terre. Au re<< tour du maître, le premier lui remet dix << talents au lieu de cinq; le second quatre, « au lieu de deux; et le maître les foue et les récompense. Mais le troisième lui a dit: Je sais que vous êtes un homme dur el « que vous moissonnez où vous n'avez pas « semé, et que vous recueillez où vous n'avez « rien mis. Comme je vous craignais, j'ai ca« ché votre talent dans la terre, et le voici. » (1 Le maître lui répond: « Serviteur mé« chant et paresseux, vous saviez que je mois« sonne où je n'ai pas semé: vous deviez donc 4 mettre mon argent entre les mains des bana quiers... Qu'on lui ste donc le talent qu'il « a, et qu'on le donne à celui qui en a dix.

Et Jésus ajoute: C'est ainsi qu'on donnera à tous ceux qui ont, et ils seront comblés de biens; mais pour celui qui n'a point, on lui ôtera même ce qu'il semble avoir. Et qu'on jette ce serviteur inutile dans les ténèbres extérieures, où il y aura des pleurs et des grincements de dents (Matth. xxv, 14-30).

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Luc tapporte a trement cette parabole: Un homme d'une grande naissance part el va dans un pays fort éloigné pour recevoir la puissance royale (sur son propre pays) et s'en r vêtir. Appelant dix serviteurs, il remet à chacun une mine ou marc d'argent en leur disant Faites prospérer! Ses compatriotes le haïssant, envoient après lui des députés pour protester et dire: Nous n'en voulons point pour roi. Néanmoins, il obtint la puisla puissance royale et revint. L'un de ses serviteurs lui annonce que sa mine d'argent en a gagné dix autres; un second lui déclare que sa mine en a gagné cinq autres; et le maître les nomme pour commander dix et cinq villes.

Mais son

Un troisieme lui dit: Seigneur, voici votre mine, que j'ai tenue enveloppée dans un mouchoir, parce que je vous ai craint, sachant que vous éles un homme sévère qui redemandez ce que vous n'avez pas donné. maitre lui répond: Méchant serviteur je vous condamne.... Et il ajoute: Otez-lui la mine qu'il a et donnez la à celui qui en a dix... Quant à mes ennemis, qui n'ont pas voulu m'avoir pour roi, qu'on les amène et qu'on les lue en ma présence (Luc. XIX, 12-27).

«Et que veut dire cette parabole? Le roi n'est-il pas Jésus repoussé par les phar siens? Ses ennemis ne sont-ils pas ces mêmes pharisiens qui le tueront plutôt que d'accepter sa doctrine de fraternité? Les bons serviteurs ne sont-ils pas ses disciples qui lui conquirent des prosélytes? Et le sens général n'est-il pas: « Travaillez, rendez« vous utiles, faites fructifier tous vos moyens << par la réalisation de la doctrine, et tenez« vous prêts à rendre compte de vos actions, << car le royaume de Dieu peut arriver à cha« que instant ! »

C'est alors, après ces diverses paraboles, que Jésus raconte le jugement dernier, dans lequel couronnant pour ainsi dire sa doctrine, et s'identifiant avec les pauvres, il déclare que sa loi de fraternité sera sa règle pour bénir ou pour maudire, pour récompenser ou pour punir.

« Mais, quelque terribles que soient ses menaces, Jésus préfère que tout le monde fasse pénitence et mérite d'entrer dans le royaume de Dieu en adoptant la doctrine de fraternité. Le Seigneur, dit Pierre, n'a pas retardé l'accomplissement de sa promesse, comme quelques-uns se l'imaginent'; mais il exerce envers vous sa patience, ne voulant pas qu'aucun périsse, et préférant que tous retournent à lui par la pénitence (II Petr. 11, 9).

« Jésus doit donc ne rien négliger pour propager sa doctrine. Voyons sa propagande, qui va nous offrir encore de précieuses leçons (Voy. PROPAGANDE).

a Parabole du grand banquet.-Un homme fit un jour un grand souper, auquel il invita plusieurs personnes. Et àl'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés de venir, parce que tout était prêt. Mais tous, comme de concert, commencèrent à s'excuser. Le premier lui dit': J'ai acheté une terre, et il faut nécessairement que j'aille la voir; je vous supplie de m'excuser. Le second dit: Jai acheté cinq couples de bœufs, et je vais les éprouver; je vous supplie de m'excuser. Et le troisième dit : J'ai épousé une femme, et ainsi je ne puis y aller. Le serviteur rapporta tout cela à son maître. Alors le Père de famille se mit en colère, et dit à son serri teur Allez vous-en promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amene: ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur lui dit ensuite. Seigneur, ce que vous avez commandé est fait, et il y a encore des places de reste. Le maître dit au serviteur : Allez dans les chemins el le long des haies, et forcez les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie; car je vous

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