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Hipolyte (Auguste), acteur et peintre. Quelqu'un des lecteurs de l'Intermé diaire pourrait-il nous dire à quel théâtre était attaché Hipolyte (ou Hyppolite)? Si c'était un pseudonyme? Quand et où il est né? quand et où il est décédé? — Hipolyte a exposé, en 1799, 1806, 1808 et 1814, des miniatures, notamment en 1806 le portrait de M. Sowsouw, acteur russe. Hipolyte était élève de Regnault, et les divers catalogues des expositions précitées lui attribuent comme adresse à Paris : rue Saint-Honoré, 201, au café Militaire. Devouge, au Salon de 1806, exposa le portrait de M. Hypolite, acteur et peintre. E. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE.

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J'ai cueilli, jadis, dans un sac de procureur, une pancarte in-4° datée de 1697, portant en tête une représentation grossière de Nostre-Dame de Montserrat, << bonne en toute tribulation. » A la suite d'une oraison très-dévote, on y lit ce qui suit:

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Item, tous les jours, Dieu, par l'intercession de sa très-sacrée mère, sous l'invocation de Notre-Dame de Montserrat, fait de grands miracles à l'endroit des confrères et bien-faicteurs de cette sainte confrérie, qui dévotement la réclament en leurs maladies et nécessitez; comme beaucoup jugez à la mort et délaissez par les médecins, des blessez, sourds, muets, aveugles et captifs, qui ont reçu santé, guérison, ouïe, parole, vue, liberté ; les pendus délivrez du gibet, et les navigeans sauvez de la tourmente et conduits à bon port; les femmes qui sont en travail d'enfant (chose que l'on voit d'ordinaire), les unes qui demeurent quatre jours, d'autres huit jours, jusqu'à douze jours, s'est vu demeurer avec douleurs incroyables, et se recommandant de bon cœur à la très-sacrée Vierge, et récitant une oraison de Notre-Dame de Montserrat, ou allumant une chandelle de cire vierge bénie, que les procureurs dudit Montserrat baillent à ceux qui donnent quelque aumône honnête pour l'entretenement de l'hôpital dudit Montserrat et nourriture des pauvres pèlerins, elles sont bientôt délivrées, comme aussi de toutes autres sortes de maladies et inconvéniens. »

A quelle époque remonte l'origine de cette confrérie? existe-t-elle encore?

S.-J.

Des soufflets donnés aux dames qui accompagnaient Marguerite de Valois. M. Feuillet de Conches, racontant, dans ses charmantes Causeries d'un Curieux (t. III, p. 93), l'arrestation de Marguerite et de ses dames aux environs de Paris, le 8 août 1583, s'exprime ainsi : « M. Berger << de Xivrey, en une note de son Recueil « des Lettres missives de Henri IV, t. I, « p. 511, raconte que l'officier qui arrêta «<les dames ne se borna point à leur por<< ter la main à la figure pour leur enlever <«<leur masque, afin de s'assurer s'il n'y « avait pas là quelque homme déguisé, « mais qu'il les aurait souffletées. M. dé << Xivrey était un homme exact, et il a dû << trouver quelque part la mention de cette « aggravation d'insulte; mais j'avoue que « je n'ai pu, sur ce point, retrouver l'au«torité contemporaine. » Ni moi non plus. Donc, prière aux chercheurs de vouloir bien nous dire s'ils ont été plus heureux que nous. T. DE L.

De qui la << Disputatio perjucunda, etc.? »

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169 - On a longtemps attribué, au philologue allemand Valens Acidalius, un opuscule intitulé: Disputatio perjucunda, mulieres non esse homines (1644, in-12), que Meunier de Querlon, cent ans plus tard, a traduit en français sous ce titre : Problème sur les femmes (1744, in-12). Si le docte Acidalius n'est pas l'auteur de ce scandaleux traité, qui c'est-il donc? EUQorral.

Le livre «<les Chaînes de l'Esclavage >> est-il de Marat? - Tout le monde sait que Marat a publié, en 1792, à Paris, un livre intitulé les Chaînes de l'Esclavage, qu'il donnait comme la traduction d'un livre publié par lui en anglais, à Londres, vers 1774. Dans la nouvelle édition des Supercheries littéraires, de Quérard, je trouve, au t. II, col. 1046, Marat indiqué comme auteur supposé des Chaînes de l'Esclavage. L'autorité de Quérard est le numéro de la Patrie du 11 mai 1852, citant une lettre publiée dans le Gentleman's Magazine de Londres. Cette lettre n'établit guère qu'une chose, c'est que ce livre n'aurait laissé aucune trace dans la librairie de la Grande-Bretagne. D'un autre côté, M. Alfred Bongeart, dans son travail si consciencieux sur Marat, publié en 2 vol. in-8, en 1865, ne doute pas que les Chaînes de l'Esclavage aient été publiées d'abord par lui en anglais, et il explique fort bien (comme Marat l'avait expliqué lui-même) qu'il s'en trouve peu de traces dans la librairie. Les deux passages des Supercheries de Quérard et du Marat d'A. Bougeart sont trop longs pour être transcrits. Je prie les lecteurs de l'Intermédiaire, que ce point intéresserait, de s'y reporter et de donner leur avis.

-

H. T.

Les mémoires de Fabert. Que sont devenus les mémoires manuscrits d'Abraham Fabert, cités par le P. Barre ou de La Barre, dans sa Vie du Maréchal Fabert (Paris, 1752, 2 vol. in-12)? EUQORRAL.

Les fils des croisés du palais de Versailles. Je n'ai pas lu dans les journaux judiciaires le compte rendu détaillé du procès de ce faussaire phénoménal, VrainLucas, qui a, d'une manière si prodigieuse, exploité le naïf et fanatique amour d'un illustre géomètre pour les autographes et les documents inédits (Interm., V, 561). Mais il me semble qu'on l'a signalé comme ayant été jadis occupé chez un nommé Courtois. Or, n'est-ce pas ce Courtois qui avait une collection, d'où sont sortis à foison les titres d'une foule de gens qui ont justifié de leur droit à inscrire leurs noms dans la fameuse salle des

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Croisades, imaginée au musée de Versailles, par le bon roi Louis-Philippe Ier? Çes titres n'étaient-ils pas uniformément des emprunts d'argent faits par des chevaliers français à des banquiers de Gênes, pour faire le voyage d'outre-mer et courir sus aux mécréants? Sije ne me trompe, toute cette banque Courtois ne serait-elle pas aujourd'hui véhémentement suspecte de... Vrainlucasserie?... Je viens de lire le trèsinstructif article de MM. H. Bordier et E. Mabille dans la Revue contemporaine du 28 février, et je sollicite l'avis de ces deux savants amis de l'Intermédiaire sur la question dont il s'agit. E. E.

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Rabaut-Pommier (Jacques-Antoine). La vaccine. Aujourd'hui qu'on s'occupe de nouveau beaucoup de vaccine, j'aimerais savoir s'il est bien constaté que « Jac« ques-Antoine Rabaut connaissait la vac«< cine dès 1784, mais qu'il n'en donna « communication qu'à peu de monde. » (Voir le Dictionnaire universel de Bouillet.) Cela ne prouverait toutefois pas qu'il en eût fait la découverte. C'est au Dr Jenner que l'humanité est redevable de ce bienfait (n'en déplaise au savant Pamphilus Von Gegenbach, que vient de me faire connaître un charmant feuilleton de M. Ed. Laboulaye, dans le Journal des Débats). << Jenner avait découvert et propagé la << vaccine, dit Bouillet, à Berkeley (Glou«cestershire), dès 1776, mais ne la rendit publique qu'après l'avoir confirmée par << vingt années d'observations et de re<< cherches. >>

J'ai un billet de la Commune de Paris, << emprunt forcé de l'an IV, » assignats, valeur nominale, 10,000; valeur réelle, 100 (malheureusement, celle-ci vaut cellelà, c'est-à-dire rien du tout). « Je, soussi<< gné Deherain, notaire, reconnais avoir << reçu du citoyen Jacques-Antoine Ra« baut, etc. » Il était fils de Paul Rabaut, et frère de Rabaut Saint-Etienne, qui fut décapité. Ministre comme lui du saint Evangile, il siégea aussi à la Convention. Bouillet dit qu'il mourut en 1808, et il ajoute qu'il fut exilé en 1815. L'année de sa mort ne serait-elle pas 1818? Il fut des soixante-treize députés incarcérés par Robespierre, et que délivra sa mort. P. A. L.

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A la preuve qu'avec Brizeux nous en a déjà donnée M. R. de S., M. de Carné (Revue des Deux Mondes, 15 déc. 1867) va en joindre une autre qui remonte aux temps de Louis XIV. L'année 1675 vit éclater en Bretagne une insurrection motivée par l'illégalité d'impôts nouveaux, mais qui en basse Bretagne, en Cornouailles surtout, prit bientôt l'allure d'une jacquerie. Quatorze paroisses se confédérèrent pour opérer une révolution dont M. de Carné résume ainsi les tendances : « L'imagination populaire s'était complu à tracer le programme d'une société idéale, telle que ce peuple enfant la pouvait rêver... Les aspirations du communisme moderne se mêlent à des idées découlant d'une source toute différente. C'est une étrange mixture de naïveté et de convoitise, un plan de guerre contre les nobles, dont la principale disposition consiste à épouser leurs filles, afin d'être anobli par elles. » Aux nobles, leur hostilité associait, quoique à des degrés inégaux, les agents du fisc, la dîme, les cabaretiers, le clergé propriétaire et les meuniers. L'article 8 de leur charte mérite d'être mentionné : « Que l'argent des fouages anciens sera employé pour acheter du tabac, qui sera distribué avec le pain bénit aux messes paroissiales, pour la satisfaction des paroissiens. >>

Cette levée de boucliers eut les ravages et la rapidité d'un torrent. Ils massacrèrent, pillèrent, détruisirent, et quand le gouverneur de la province, le duc de Chaulne put arriver avec des troupes, ils furent massacrés, pillés, détruits. Leur charte tomba entre les mains du duc qui l'envoya à Versailles, en la désignant comme le Code paysan. Mais les insurgés ne l'avaient pas intitulée ainsi. « Règlement fait par les habitants des quatorze paroisses unies du pays armoricain, situé depuis Douarnenez jusqu'à Concarneau, pour être observé inviolablement entre eux jusqu'à la Saint-Michel prochaine, sous peine de torrében. » C'est-à-dire, d'avoir là tête brisée à coups de bâton. Et cette pièce était signée : «< Torrében et les habitants. >>

Il me semble que cette manière de personnifier une insurrection en laissant dans l'ombre le nom des meneurs, rappelle assez ce qui s'est passé il y a une trentaine d'années, justement parmi une population de même sang que les Bas-Bretons, lorsque le pays de Galles fut un moment bouleversé par Mademoiselle Rébecca et ses filles. O. D.

« Le moyen de parvenir » (VI, 99).-Dans le cas où M. Willem voudrait aussi consulter l'édition Gosselin, 1841, je lui signalerais deux endroits où je crois que l'habile commentateur s'est trompé : XXVI: Les pays du roi d'Espagne où l'on parle français sont la Franche-Comté, l'Artois,

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une partie de la Flandre; il est peu probable qu'on ait jamais parlé français Barcelone. LIV: Mme l'Amirale ne peut être Julienne d'Estrées, puisque, fût-il certain que son mari, neveu d'un amiral, a été amiral lui-même, il resterait encore que le nom de cette dame ne se prête pas à la plaisanterie de la belle Dubois. Il faut remonter jusqu'à l'amiral Chabot (de 1525 à 1543), qui avait épousé Françoise de Longwy.

L'on peut soupçonner, page 316 de ladite édition, au premier mot de la trentième ligne, une faute d'impression qui amène un non-sens, ou tout au moins un pléonasme. Je pense qu'il ne faudrait là que la première lettre avec des points. Egalement, à l'avant-dernier vers du quatrain qui termine le livre, ne vaudrait-il pas mieux: Apportez quatre gros (la pièce de monnaie ainsi nommée) ès (pour aux) troncs (le tronc dont on vient de parler.) Sans doute, le Moyen de parvenir ne recule guère devant une polissonnerie toute nue; mais quand il tâche de la draper d'un jeu de mots, il ne faut pas que l'impression la déshabille.

Si M. Willem a l'intention d'indiquer des origines de contes, je ne lui rappellerai pas que ceux de la Main graissée (XVIII) du Droit d'aînesse (XL) de... de l'Enfant blessé d'une pierre (XCII) remontent aux fabliaux, et celui de la Bouche scrupuleuse (XCIII) aux Cent Nouvelles (N. 48); que celui du Curé qui quitte un pestiféré (LXXXI) doit être emprunté aux Contes d'Eutrapel (ch. 16), et Marciole (VIII) au Diarium de Burchard (récit des noces du duc de Ferrare et de Lucrèce Borgia); que Pogge peut réclamer le conte du Testament (XXVI), celui du Songe (XLV), peutêtre même celui du Piége à rat (L), que pourtant l'on chercherait plus utilement dans Fæneste (L. 2, ch. 14), le texte de d'Aubigné et celui de notre livre se commentant et s'expliquant l'un l'autre. Tout cela est trop connu; mais ce qui l'est peutêtre moins, c'est que le conte de Rodrigue das Yervas (XXXIII) est d'origine orientale (Mille et une Nuits de Hammer, t. III, p. 273 de la traduction Trébutien, 1828). Pareilles histoires se trouvent aussi dans Bebelius et dans les Heures perdues du cavalier français. Cependant la citation de quelques mots espagnols dans le Moyen de parvenir, rend présumable que ce livre a tíré son conte d'un auteur espagnol, qui l'avait tiré de l'arabe. De même, le conte de la Controverse par signes (C) est évidemment emprunté à Rabelais; mais Rabelais doit l'avoir lui-même pris quelque part, puisqu'il se trouve dans les Quarante Visirs, roman turc, traduit de l'arabe, dont Pétis de la Croix a donné, sous le titre de Contes turcs, une traduction fort incomplète.

Dans son ensemble, le Moyen de par

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Etymologie d'Amazone (VI, 90). Des femmes d'un courage viril ont rempli le monde du bruit de leurs exploits. Mais ces prouesses, parce qu'elles se perdent dans la nuit des temps, ne sont pas sans comporter beaucoup de mythologie mêlée de fort peu d'histoire. Originaires de la Cappadoce, qu'elles habitaient sur les bords du fleuve Thermodon, ces héroïnes fondèrent d'abord un grand empire dans l'Asie Mineure, sur les côtes du PontEuxin; puis, après avoir été défaites par les Grecs, elles franchirent le Tanaïs et s'établirent près de la mer Caspienne. C'est ainsi que Thémiscyre fut leur capitale. Si une de leurs reines, Penthésilée, qui était venue au secours de Troie, fut tuée par le plus brave des Grecs, une autre, Thalestris, éprise d'Alexandre le Grand, fut admise à passer avec lui treize jours sous sa tente. Puisqu'il en est ainsi, ces farouches guerrières n'avaient donc pas toutes renoncé sans retour à ces « dulces natos,» à ces « Veneris præmia, » dont il est parlé dans les vers du chantre de Camille?

Que tout un peuple de filles d'Eve ait l'humeur belliqueuse, cela se conçoit encore, à condition néanmoins que le siége ou les combats durent à peine les trois quarts d'une année. Mais que des femmes n'aient de commerce avec notre sexe qu'autant qu'il est besoin pour qu'elles soient mères; que, ensuite, elles tuent, mutilent ou renvoient à leurs pères les enfants mâles issus de cette passagère union, tandis qu'elles gardent leur progéniture féminine, au risque de ne pouvoir pas les allaiter, puisqu'elles se sont brûlé la mamelle droite, ce sont là autant d'ingénieux mythes qu'il faut bien se garder de mesurer et d'interpréter au pied de la lettre. Mais, ramenées à la vérité de l'histoire, ces transparentes fictions présentent, j'imagine, le sens et la portée que voici :

Les valeureuses Cappadociennes, de peur de s'amollir dans les loisirs de la paix, avaient sans cesse à la main le bouclier; sans cesse elles s'exerçaient au rude métier des armes. Or, comme dans le temps même qu'elles étaient nourrices, le lait qui gonflait leur sein droit ne les empêchait pas de se servir de leurs armes, je veux dire de tirer de l'arc, on leur a donné un nom qui signifie exactement « SansMamelle (qui puisse empêcher la libre direction des flèches). »

De nos jours, ce nom d'Amazone est encore donné chez nous, avant ou pendant le mariage, à des Camilles, à des Penthésilées et à des Clorindes, dont le costume est assorti à nos mœurs comme à notre

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ciel. Jadis, quand au bord de l'horizon lointain, apparaissait chevauchant un cavalier, l'homme et sa monture semblaient ne faire qu'un, et cet indivisible assemblage était dit Hippocentaure. De même, à présent, dès qu'à nos oreilles, à nos regards, à notre imagination, s'offre le nom, l'image d'une Amazone, aussitôt nous voyons à la fois et comme ne faisant qu'un avec cette longue, large robe ou jupe, dont les plis frémissent au souffle du vent (sinusque crepantes)... le coursier et la dame ou damoiselle. Et dans ce cas-là, Amazone dérive pour nous non plus de ἄνευ avec μαζός, mais bien de ζώνη avec apa, c'est-à-dire (virgo ou mulier) Unacum, simul-cum toga. Ici une partie du vêtement, la ceinture, est prise, par métonymie ou changement de nom, pour l'habillement tout entier. (Grenoble.)

J. P.

Merle (VI, 101). A moi de répondre : que le mot merle n'est pas de moi, mais de Saint-Mars lui-même. Le 25 juin 1681, le fameux geôlier, à propos de son départ pour Exiles, écrit à l'abbé d'Estrades, son voisin de Turin: « J'aurai avec moi deux merles qui n'ont pas d'autres noms que MM. de la Tour d'en bas, » Ce terme de merles, suivant M. Topin, est tout à fait insignifiant, et démontre le peu de valeur de ces prisonniers. Pour moi, le mot merle a une tout autre signification. Saint-Mars, faute de pouvoir employer de noms propres, se sert évidemment du terme qui lui vient sous la plume et qui doit correspondre plus exactement à sa pensée, sans cependant laisser soupçonner la vérité. D'après ce que je sais de ces individus, ce sont des agents secrets, qui ont fait du chantage, des merles enfin... Je crois qu'il ne faut pas aller chercher au delà. Dans mon étude sur le Masque de fer, je ferai mieux ressortir la déduction naturelle de cette interprétation. CAPne JUNG.

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Sous-entendu jurisdictionis. C'est un terme de droit canonique. D. V.

Sous-entendu diocesis. Les abbés nullius ne relevaient que du pape, c'està-dire qu'ils étaient exempts de l'ordinaire, qui était l'évêque diocésain. C'est surtout dans le duché de Lorraine que l'on voyait fleurir ces établissements religieux. On comprend facilement que les évêques voyaient ces exemptions d'un mauvais œil. L'abbaye d'Estival dans les Vosges était un de ces monastères privilégiés. L'abbé crut devoir adresser des mandements à ses sujets. De là une petite guerre de pamphlets entre lui et l'évêché de Toul. Un capucin, le P. Benoît Picart, prit le parti de l'évêque, et déversa le ridicule sur l'orgueilleux moine. On remarque, parmi les pièces satiriques publiées à cette occasion, la suivante : Patente de la souveraine grande maîtrise de tout l'ordre de la Calotte, donnée au révérendissime seigneur, monseigneur Charles-Louis Hugo, par la grâce de Dieu, abbé d'Estival, seigneur spirituel et temporel, prélat ordinaire de l'un et l'autre ban, du 17 de la lune d'octobre 1725.

Il y avait aussi des seigneuries nullius; elles étaient alors administrées spirituellement par des vicaires apostoliques. La petite principauté de Lixheim était dans ce cas, à la fin du XVIIe siècle. L'évêque de Metz, M. d'Aubusson de La Feuillade, s'étant présenté en 1692 devant la ville pour y faire sa visite épiscopale, trouva les portes fermées par ordre du magistrat. Outré de cet affront, il en rendit compte à la cour. Louis XIV fit envoyer de Phalsbourg trois compagnies de grenadiers, avec ordre d'abattre les portes et de détruire le temple réformé. C'est ce qui décida le ministre Rochard à se retirer dans le pays de HesseCassel avec beaucoup d'habitants. La ville de Lixheim ne fut réunie de nouveau à la crosse de Metz, qu'au XVIIIe siècle, et après de longues négociations avec la cour de Rome, toujours jalouse de conserver ses immunités. A. B.

Sellibots. Junket (VI, 101). Ce dernier ne devrait-il pas être Junker (fils de gentilhomme, noble, ou seigneur du château)? Lorsque Luther, grâce à Dieu et à l'électeur Frédéric le Sage, duc de Saxe, put rester caché dans le château de Wartburg, près d'Eisenach, pendant près d'un an, après la célèbre diète de Worms, en 1521, il ne sortait que déguisé en costume de chevalier; et, ayant laissé pousser sa barbe, il passait sous le nom de junker Georg. En Allemagne, on distingue encore ainsi aujourd'hui les fils de gentilshommes. P. A. L.

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terre, Jacques II, et de la sœur du célèbre Marlborough. Il n'est donc pas étonnant que cette lettre d'un Anglais à un Anglais contienne trois mots d'anglais, distingués en effet par l'impression en italique. Je suppose que l'éditeur qui en a expliqué deux, ne l'a pas fait pour junket, parce qu'il l'a trouvé suffisamment expliqué par le texte, qui un instant après y substitue le mot ambigu. Les dictionnaires anglais traduisent collation, régal, et junkets, au pluriel, friandises. Mais ils ne donnent pas sellibot, qui, s'il était anglais, semblerait (à le décomposer) signifier vente sur bateau, bateau vendu. En outre, ce mot n'est pas imprimé en italique, ni expliqué par une note; d'où je conclus que l'éditeur ne savait pas mieux que nous ce que c'était. O. D.

Sur la véritable date de la mort de l'abbé d'Aubignac (VI, 102).—Sabathier de Castres, dans le premier volume de : Les Trois Siècles littéraires (Paris, chez les libraires associés, 1801, in-12), commence ainsi l'article de l'abbé d'Aubignac : « Au« bignac (François Hedelin d'), abbé, né à « Paris en 1604, mort à Nemours en « 1676. » Sabathier est, en général, fort exact sur les faits et sur les dates, bien que sa partialité exige qu'on lise ses ouvrages avec beaucoup de méfiance et de critique. Lorsqu'il n'est pas sûr de ses renseignements, il l'indique toujours, soit positivement, soit par des points, par exemple, lorsqu'il ne peut compléter une date. Je serais assez porté à croire que Chaufepié avait raison. E. G. P.

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Le mot de Bailly: J'ai froid! (VI, 102.) M. Ed. Fournier, dans l'Esprit des Autres (p. 407), me semble avoir répondu par avance à cette question de M. O. D.: « Regarde-t-on aujourd'hui comme bien « authentique la réponse qu'aurait faite « Bailly? » « Ce mot si admirable, dit Arnault dans la Revue de Paris, de cet homme qui termina, par un mot si héroïque, une vie si honorable... » On a su le mot de Bailly par l'exécuteur lui-même (V. les Mémoires d'un Détenu, p. 80, livre très-curieux de Riouffe), et ce témoignage suffit pour qu'on le croie authentique. » M. Fournier cite aussi Shakespeare, relativement à lord Say et Jack Cade, ainsi que, d'après Lingard, le mot de Charles Ier, qui, le matin de son exécution (9 février 1649), se revêtit de deux chemises, disant : « Si je tremblais de froid, mes ennemis « l'attribueraient à la peur; je ne veux pas « m'exposer à un pareil reproche. » Cela prouve seulement que beaucoup de nobles victimes ont le même sentiment dans des circonstances semblables. P. A. L.

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