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de l'Histoire de Bretagne, par dom Morice. Ce journal exact et vrai dans tout ce qui s'est passé yeux de l'auteur, donne très-peu de renseignemens sur les

sous les

troupes impériales en 1634. Après s'être signalé à la bataille de Nortlingue, il fit lever le siége de St.-Omer au maréchal de Châtillon. Il eut le bonheur d'enlever la victoire au marquis de Feu-opérations militaires, ainsi que quières en 1639. (Voy. I. PAS.) sur ce qui s'est passé dans le reste La perte de la bataille de Wolf- de la Bretagne pendant ce temps. fem butel en 1651, n'affoiblit point sa gloire. Il mourut cinq ans après, le 10 août 1656, sans postérité, avec la réputation d'un négociateur habile et d'un général actif.

IV. PICCOLOMINI ( Jacques), dont le nom étoit Ammanati, prit celui de Piccolomini en l'honneur de Pie II, son protecteur. Il étoit né dans un village près de Lucques, en 1422. Il devint évêque de Massa, puis de Frescati, cardinal en 1461 sous le nom de Cardinal de Pavie et mourut en 1479, d'une indigestion de figues. Il laissa entre les mains des banquiers 8000 pistoles, que le pape Sixte IV réclama, et dont il donna quelque chose à l'hôpital du Saint-Esprit. Ses ouvrages, qui consistent en des

com

Lettres et en une Histoire de son
temps, furent imprimés à Milan
en 1521, in-folio. Son histoire,
intitulée Commentaires,
mence le 18 juin 1464, et finit
le 6 décembre 1469. On peut les
regarder comme une suite des
Commentaires du pape Pie II,
qui se terminent à l'an 1463.
V. PICCOLOMINI, Voy. Pit

II. PIE III. III. PATRICE.

-

* I. PICHARD (Pierre), notaire royal et procureur au parlement de Rennes, vivoit dans le 16 siècle. Il a laissé des Mémoires ou plutôt un journal de ce qui s'est passé à Rennes depuis 1589 jusqu'en 1598. Il est imprimé dans le troisième volume des Preuves

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* II. PICHARD (Remi), conseiller médecin ordinaire de Charles IV, duc de Lorraine siècle. Plein d'érudition, possénaquit à Nanci vers la fin du 16 dant les langues et la connoissance de l'antiquité, il raisonnoit très-bien quand il s'agissoit de sa profession; mais sa manière d'écrire se fit tellement remarquer par des allusions, des dictums populaires, des expressions bascommunément le dictionnaire des ses et triviales, qu'on l'appeloit Proverbes. Dom Calmet, auteur de l'Histoire de Lorraine, ne fait mention, dans sa partie littéraire, que d'un titulé: De Padmirable vertu des de Pichard, insaints exorcismes sur les princes des enfers, possédant réellement vertueuse demoiselle Elisabeth

ouvrage

de Ranfaing, avec ses justifications contre les ignorances et calomnies du P. Claude Pithoi, minime, Nancy, 1622.

*III. PICHARD DU PAGE (F. P.), ancien secrétaire du roi, à Fontenay-le-Comte (Vendée), embrassa la cause de la révolution, et acquit un moment de célébrité. Après avoir été promené en triomphe dans toutes les rues de Fontenay, sur les épaules de ses concitoyens, il fut nommé procureur-général syndic du département. Placé au milieu des circonstances les plus difficiles, il fut peut-être le seul homme essaya de prévenir, par des gui moyens sages et conciliateurs, le fléau de la guerre civile; mais

son education. il enseigna les mathématiques; il donnoit aux soldats des leçons à six fr. par mois. Il fut nommé sergent. Embarqué durant les dernières années de la guerre d'Amérique, ses connoissances et son goût pour le travail le mirent à même d'observer avec fruit tout ce qui a rap

être

déjà l'esprit de modération étoit | ses connoissances et le fruit de flétri du nom de modérantisme. Pichard voulut vainement résister au torrent; il y fut entraîné. Lors de l'explosion vendéenne ses amis l'accusoient d'être le principal moteur de la rébellion; il fut arrêté, détenu long-temps, et enfin traduit devant la commission militaire établie à Fontenay, qui le condamna à la ré-port à la guerre maritime. En clusion, et qui fut dénoncée pour 1789, il se trouvoit occuper le ce jugement. Des députés signa-grade d'adjudant, et alloit, au lèrent Pichard comme conspira- moment de la révolution, teur, et arracherent un décret élevé à celui d'officier au compour sa traduction au tribunal mencement de la guerre en 1792. révolutionnaire de Paris, qui le Un bataillon du Gard perdit son condamna à mort, le 28 avril chef à Besançon : Pichegru, alors 1794; il étoit âgé de 44 ans. président de la société populaire, fut présenté aux soldats qui le proclamèrent leur commandant. La discipline dont il offrit l'exemple rare pour ce temps sa jeunesse, sa modestie, la timidité qu'il allioit au courage, attirèrent vers lui l'attention des commissaires de la convention, SaintJust et Lebas. Lorsque les Français perdirent les lignes de Weissembourg, Saint-Just et Lebas destituèrent tous les généraux. Dans une proclamation singuliè

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*PICHEGRU (Charles), général français, naquit, le 16 février 1761, dans le département du Jura, d'un père, maître d'école, qui lui donna les premiers élémens de son éducation. Il fit ses études au collége d'Arbois, et sa philosophie chez les minimes de cette | ville. Il montra beaucoup plus de disposition pour les sciences exactes. Il fut le premier de son cours en mathématiques; ses professeurs l'engagèrent à aller répéterre, au nom du peuple français, il la philosophie et les mathématiques à leur college de Brienne. En enseignant ces sciences, il acheva de s'y fortifier lui-même. Les minimes de Brienne lui donpèrent la place de professeur de mathématiques avec cinquante louis d'honoraires et pour ne point paroître avoir pris hors du couvent ce maître habile, ils lui offrirent trois cents livres de plus et un vêtement gratuit tous les ans, s'il consentoit à s'habiller en minime. Pichegru prit le froc; une intrigue amoureuse lui fit quitter Brienne; il s'enrôla dans le régiment d'Auxonne artillerie: les officiers apprécièrent bientôt

ordonnèrent à tout soldat qui se sentoit destiné par la nature à commander, de se présenter pour maîtriser enfin la victoire. Ils menaçoient de toute la colère du peuple l'homme présomptueux qui oseroit porter un fardeau qui devoit accabler sa foiblesse. Cet appel, dans le danger extrême de la république, inspira plus de terreur que d'ambition. Onze officiers seulement se présentèrent : ce sont les mêmes qui depuis se sont signalés dans nos armées avec tant de génie et de courage, et qui ont vaincu les plus puissans rois de l'Europe. La France avoit alors un million de soldats, mais pas

la Liberté ! L'arme blauche et cent mille voix élevées dans les airs, mirent en fuite tous les Autrichiens. Il fait attaquer par l'ar

un seul grand capitaine. Les deux proconsuls placèrent Pichegru à la tête de l'armée du Rhin, en lui donnant le jeune Hoche pour collégue, qu'ils nommèrent gé-mée de la Moselle, Reishoffen néral en chef de celle de la Moselle. Ces deux armées étoient entourées de dangers extérieurs, et de ceux que l'indiscipline faisoit naître. Le général Pichegru cassa d'abord les officiers ignorans dont le patriotisme sauvage étoit haï des habitans des villes, que les hommes de guerre sont toujours sûrs de gagner quand ils font respecter leur liberté. Il sentit qu'un camp transformé en club est mal gardé, et qu'au lieu d'insulter son ennemi, il valoit mieux l'atteindre dans ses retranche

mens.

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Freschvillers et Werdt: elle emporte la tête de tous les retranchemens, et lui ouvre ainsi le chemin de Landau. L'ennemi abandonna Bischvillers, Drusenheim et Haguenau; vainement protégé par les ouvrages qui couvroient la ligne qui unissoit ces trois postes retranchés, il fut poursuivi à travers la forêt, perdit Ossendorf, et fut refoulé sous les murs du fort Vauban : restoient ces redoutables lignes de Weissembourg où nous avions été vaincus, et depuis, si souvent repoussés. La même tactique, prit, ainsi que Lauterbourg, avec c'est-à-dire la baïonnette, les reses canons, ses munitions de guerre et de grands magasins. Ces succès déciderent, dans l'armée autrichienne, la levée du camp de Bilberote. Pichegru marche rapidement sur Landau. La garnison de cette forteresse, enclavće dans le pays occupé par les armées du roi de Prusse et de l'Em

Il faut des actions et non pas des paroles. Ce vers d'Achille, dans l'Iphigénie de Racine, étoit sa maxime. Ceux qui ne s'élevoient qu'à la faveur des troubles politiques murmurèrent : il méprisa leurs clameurs. Après avoir établi un ordre admirable, il ébranle le centre et l'aîle gauche de son armée, tandis que la droite marche aux ennemis, que l'art de ce gé-pereur, abandonnée à sa consnéral laisse incertains où il vaporter ses forces. Ce mouvement parut déjà une conception du génie; cependant, l'ardeur de nos soldats fut impuissante contre les bataillons serrés et la tactique immobile et savante de l'Autriche. Le général français leur fit la nuit sous les armes à passer la pointe du jour, quand il les vit animés par la canonnade, sa voix les emporta avec cette espèce de fureur que la liberté rendoit plus impétueuse ; ils chargent les hauteurs ennemies sous le feu qui les enveloppe. Le bruit du canon autrichien tonnant à coups pressés ne pouvoit couvrir ce cri: Vive

T. XIV.

la

tance et à son courage depuis plus de quatre mois, ignoroit qu'il s'avançoit pour la délivrer. "Les généraux ennemis tentèrent de l'effrayer ou de la séduire pour faire capituler. Le général prince de Hohenlohe écrivit au commandant, le général Laubadère : << Mon général, lorsque je servois en France, j'ai été en garnison à Landau; j'ai toujours conservé un grand attachement pour cette ville, et j'envisage avec beaucoup de peine les malheurs auxquels

vous vous exposez par une résistance plus longue et absolument inutile. Il n'y a pas un homme parmi vous qui ne sente l'impos

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Les ennemis, effrayés de ces conquêtes rapides dans une campagne d'hiver ouverte depuis deux mois, abandonnèrent le fort Vau ban. Alors la république fut délivrée de leur présence sur ses frontières de la Moselle et du Rhin. Cependant la jalousie, cette foiblesse de presque tous les

riers, long-temps cachée dans le cœur du général Hoche et de Pichegru, éclata aux yeux des représentans du peuple. Le premier, jeune, impétueux, fier de ses exploits et de sa beauté, montroit ouvertement sa haine; Pi

sibilité de conduire des canons et des troupes par des chemins impraticables, quand même il n'y auroit pas deux armées qui gardent à une grande distance les défilés qui nous séparent. Je vous invite, mon général, à envoyer des personnes dignes de votre confiance pour traiter avec notre général qui, loin de vouloir trou-hommes, et sur-tout des guer bler ou détruire vos propriétés ne cherche qu'à vous assurer la jouissance paisible, et à procurer le rétablissement de l'ordre, sans lequel il ne peut exister de bonheur et de véritable liberté. » Le commandant français lui répondit: Puisque vous avez fait vos pre-chegru, formé par la nature à mières armes en France, et que l'art de feindre, détestoit, mais vous avez été en garnison à Lan- sans emportement, l'arrogance dau, vous devez avoir conservé de son rival. Hoche fut arrêté par des Français et de cette place une ordre des représentans du peuple opinion qui justifie leur longue et mis en prison. Pichegru, éloirésistance.... Ne vous abusez pas gné aussi par eux de l'armée du sur le sort de Landau: aux res-Rhin, vint à Paris, mais pour sources que vous lui avez trou- concerter un plan de campagne vées en votre temps, elle en ajoute avec le comité de salut public d'autres qui assurent à ses braves qui l'avoit nommé général en chef défenseurs de puissans moyens de l'armée du nord. Il porta sur de lasser votre persévérance. ce nouveau terrain une tactique à Cessez donc de me parler de ca- lui, qui déconcerta celle des rois pitulation et de traité; il n'en de trois nations belligérantes. A existe aucun entre le devoir et le l'armée du Rhin, ses plans avoient déshonneur. » Pichegru entra le été secondés de la valeur du gépremier dans cette forteresse. Il néral Hoche, qui mérita de paren écrivit la nouvelle au ministre, tager ses triomphes; mais à celle avec cette modestie qui relevoit du nord, qui envahit la Hollande, encore l'éclat de sa victoire. «Ci- il ne dut qu'à lui seul cette grande toyen ministre, je m'empresse de conquête.Ayant reçu, peu de tems vous annoncer que Landau est dé- après (le 3 mars), l'ordre d'aller bloqué; j'y suis depuis une heure. diriger les opérations de l'armée Le général Hoche vous donnera du Rhin et Moselle, il se rendit des détails. » Un simple témoin avant dans la capitale. La Conde tant de belles actious ne se fût vention nationale le nomma compas exprimé avec cette indiffé- mandant de la ville de Paris pour rence pour lui-même. Cette sim- contenir les factieux, le 12 germiplicité désarmoit l'envie. Pichegru nal an 3 (1er avril 1795); et sa prés'empara de Spire, de Germer- sence, ainsi que les dispositions sheim, de Lersmersheim, de qu'il fit, déjouèrent leurs projets. Merckstal, et emporta de vive Le4 avril, il se présenta à la barre force les lignes de Kaiserslautern. de l'assemblée, et demanda la per

ne tarda pas à avoir des rensei

mission de retourner à son poste. Il arriva à l'armée du Rhin peugnemens sur ces correspondances de temps après; et cè fut dans secrètes; et trop foible encore ce temps-là, assure un publi- pour sévir d'une manière éclaciste, dans uue de ses feuilles tante contre un général qui avoit que le libraire Fauche-Borel, la confiance des armées, il se s'étant rendu auprès de lui de la contenta de le rappeler, et lui part du prince de Condé, lui fit offrit, comine une espèce d'exil, des propositions en faveur de la l'ambassade de Suède, qu'il reroyauté. Pichegru n'hésita pas, fusa. Pichegru se retira alors à et témoigna le plus grand désir Arbois, sa patrie, où il passa de concourir à rétablir la maison plusieurs mois au milieu de şa de Bourbon sur le trône. I pro- famille. Nommé en mars 1797, posa au prince de Condé de le député au conseil des cinq cents, laisser pénétrer en France par la il en fut élu président dans la Suisse, ou de passer le Rhin avec première séance, et devint aussiun corps d'élite, et de le réunir à tôt l'espoir du parti clichien, dans l'armée de Condé ; mais celui-ci lequel se trouvoient quelques ne voulut accepter ni l'un ni l'au- hommes dévoués aux Bourbons. tre; et paroissant se défier de la Le 20 juillet, Pichegru fit un long sincérité de Pichegru, il insista rapport sur la nécessité de réorpour que l'armée républicaine ganiser les gardes nationales, arborât le drapeau blanc, et lui dans l'intention de les opposer livrât plusieurs places fortes avant aux troupes aux ordres du Direc qu'il ne passât lui-même le Rhin toire. Le 26, il prononça un Disavec la sienne. Il s'écoula ainsi cours sur la marche des troupes beaucoup de temps en négocia- que le directoire, disoit-il, aptions infructueuses, et la corres- peloit vers Paris, et contre le repondance finit par être connue tour au régime révolutionnaire. du général autrichien Wurmser « Le directoire, disoit Pichegru, et de l'archiduc Charles, qui en feint, par des réponses évasives, profitèrent bien pour les intérêts de tout ignorer; mais, quel est de leur cour, et mirent obstacle donc le nouveau pouvoir qui aux résultats qu'elle pouvoit avoir d'un bout de la république à l'aupour l'armée condéenne. Le ca- tre, fait mouvoir à son gré des binet de Vienne en ayant été in- corps de troupes nombreux, suiformé, alla même jusqu'à forcer le vis de trains considérables d'arprétendant, qui s'étoit rendu sur tillerie? » Il présenta, à la suite, le Rhin, à s'en éloigner. Piche-deux projets pour fixer les limigru, toujours dévoué à ses nou- tes constitutionnelles autour du veaux principes, après avoir Corps législatif. Ces plans furent passé le Rhin, d'après les ordres vivement applaudis; et, le 19 de la Convention, laissa rempor- août, ses collégues le porterent ter aux Autrichiens quelques avan- avec Willot, à la commission des tages, croyant par-là favoriser la inspecteurs de la salle; mais encause du royalisme en France, et vironné d'orateurs qui ne savoient laissa ainsi volontairement obs- que pérorer à la tribune et non curcir sa gloire militaire, sans agir, il ne put inspirer du courien faire pour le nouveau parti rage aux timides, donner de l'enqu'il venoit d'embrasser. Le di- semble, de l'unité à vingt cotterectoire, qui venoit d'être installé,ries différentes qui formoient son

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